GERER SON STRESS ET SES ANGOISSES

EN PERIODE DE MENACES

L’actualité ukrainienne est venue ajouter de l’incertitude à un quotidien déjà compliqué par deux ans de pandémie et de crise sanitaire.

Le niveau d’anxiété général reste encore aujourd’hui élevé.

Si la majorité d’entre nous est capable de faire face à ce type de contexte, développant une forme d’habituation voire de résilience10 à 15 % des individus présentent cependant une forte sensibilité initiale au stress, du fait de pathologies préexistantes, et 25 à 30 % d’autres finissent par être fragilisés par ces situations lorsqu’elles durent. Cela se traduit par des crises d’angoisse, des troubles du sommeil, de l’épuisement.

Environ une personne sur cinq peut développer un état dépressif réel, du fait de prédispositions et/ou de facteurs de stress de ce type. Et en particulier les jeunes de 15 à 30 ans, une tranche d’âge où l’on a plus de fragilités psychologiques et les Jeunes 18 ans qui ont tout à construire.

Ces dernières ont pu être aggravées par la perte des repères sociaux dus aux confinements, aux couvre-feux, à la fermeture des lieux de sociabilisation (théâtres, cinémas, salles de sport…), à l’éloignement d’avec ses proches… Ces situations compliquées se sont ajoutées à des questionnements générationnels sur le devenir du monde, l’état de la planète, l’avenir professionnel…Le conflit en Ukraine pourrait qu’aggraver la situation, être à l’origine de décompensations.

Comment se protéger ?

Le professeur en psychiatrie Antoine Pelissolo donne quelques pistes dans Conversation.

1° Le premier conseil est de ne pas s’exposer en permanence aux sources d’angoisse que constituent, par exemple, les chaînes d’actualités en continu ou les réseaux sociaux. Le risque est en effet d’amplifier la perception de la menace et le sentiment d’impuissance.

Il est important de mettre en place une forme de rationalité face à des peurs qui sont souvent débordantes et essayer de relativiser en termes de risque et de gravité pour contrer l'incertitude face à l 'avenir.

D’une manière générale, l’idée est plutôt de gérer au jour le jour, de s’ancrer dans le moment présent. Il ne s’agit pas de déni, mais plutôt d’avancer par petits pas, au fur et à mesure : garder à l’esprit qu’il faudra peut-être affronter des problèmes plus complexes le jour venu, mais en restant concentré sur les éléments du présent, sur lesquels on peut agir.

2° Pratiquer des activités qui permettent de mieux gérer son stress comme la relaxation, les exercices de respiration, le sport, le yoga, la marche, la méditation, les activités artistiques… Des approches, si possible en contact avec la nature , générant des émotions positives .

3°Mettre en place un rythme de vie que l’on maîtrise, au moins en partie en s’accordant des temps de pause ou de distraction qui ne sont pas seulement dictés par l’actualité et la nécessité.

4° Enfin ne pas négliger la socialisation : échanger avec les autres, partager son ressenti .S’investir dans des actions d’entraide, de solidarité, permet aussi de lutter contre son sentiment d’impuissance.

Chacun selon ses possibilités...




Jaimie Potts pour DayNewsWorld