FACEBOOK LANCE SA CRYTOMONNAIE LIBRA

Facebook a officialisé mi-juin le lancement de sa cryptomonnaie.

A partir de l'année prochaine, Libra permettra en effet de régler ses achats ou envoyer de l'argent avec un simple smartphone, sans compte bancaire. Une petite révolution qui pourrait enfin démocratiser les monnaies virtuelles, trop souvent assimilées à la spéculation ou aux pratiques douteuses.

A quoi sert une cryptomonnaie ?

Comme n'importe quelle monnaie, une cryptomonnaie permet d'effectuer des paiements. La grande différence avec la monnaie scripturale que nous utilisons tous les jours réside dans le fait que ces paiements « se font directement d'une partie à une autre, sans passer par un intermédiaire financier ». La citation est de Satoshi Nakamoto, le mystérieux créateur du bitcoin, la première cryptomonnaie lancée en janvier 2009. Totalement indépendante, elle n'a besoin que d'internet pour fonctionner.

Les cryptomonnaies permettent à toute une population qui n'a pas accès à des services bancaires d'échanger de l'argent. Ce qui représenterait, selon Facebook, « la moitié des adultes dans le monde ». Servant de valeur refuge, elles sont également très utilisées dans certains pays frappés par l'inflation.

Hormis ces situations, leur utilisation pour effectuer des achats courants reste toutefois limitée. Voici quelques années, quelques rares boutiques acceptaient encore le paiement en bitcoin: la plupart ont renoncé, en raison des fluctuations énormes de son cours.

Une monnaie virtuelle pour tout le monde

C'est ce point que veut précisément corriger Facebook avec Libra, une monnaie virtuelle qui se veut simple d'emploi et d'usage courant, adossée à des devises traditionnelles afin d'éviter des variations de cours trop importantes. Dans le jargon des cryptomonnaies, on parle de stablecoin. Avec Libra, Facebook pourrait parvenir à démocratiser les cryptomonnaies: elle sera disponible sur WhatsApp et Messenger, deux services dont le nombre d'utilisateurs dépasse le milliard.

Pour gérer sa cryptomonnaie, Facebook s'appuiera ainsi sur une centaine de «noeuds», alloués chacun dix millions de dollars. Une vingtaine ont déjà trouvé preneur [liste en anglais], regroupés en association. Leurs propriétaires sont exclusivement des consortiums ou des entreprises : Visa, Mastercard, Uber, Booking, Paypal, Ebay, Spotify... Quels biens ou services pourra-t-on acheter avec des libras ? Elles pourront être utilisées en dehors du groupe Facebook, puisque 27 entreprises se sont associées au projet. L'utilisation du libra comme moyen de paiement, lui, sera libre.

Fin des dérives de la cryptomonnaie

Les cryptomonnaies ont souvent défrayé la chronique pour de mauvaises raisons: spéculation galopante (notamment sur le bitcoin), piratages de plateformes, relatif anonymat des transactions, accusations de blanchiment... Des dérives somme toute marginales, et de plus en plus rares. L'éclatement de la bulle, début 2018, a calmé les ardeurs des spéculateurs, et les plateformes d'échange exigent maintenant une pièce d'identité à l'inscription.

L'arrivée de Libra devrait permettre de rassurer le grand public. On imagine bien que Facebook, qui planche sur ce projet depuis plus de deux ans, a fait de la sécurité de son système une priorité. Le géant américain s'adresse à 2,7 milliards d'usagers.

Le cours de la Libra devrait être relativement stable, puisqu’elle sera indexée sur les quatre plus grandes monnaies au monde (l’euro, le dollar, la livre et le yen)

Facebook veut également rassurer les gouvernements. Avant d'utiliser le service, les utilisateurs devront d'ailleurs justifier de leur identité via un document officiel.

« Envoyer de l’argent devrait être aussi simple que d’envoyer une photo », selon Mark Zuckerberg lors de la traditionnelle conférence annuelle de Facebook en Californie. Pari réussi, semble-t-il pour cette économie alternative et 100% électronique pour tout un chacun.

Garett Skyport pour DayNewsWorld