SCANDALE A REBONDISSEMENT: INCULAPATION DU PATRON DE SAMSUNG EN COREE DU SUD

Le scandale de cette vaste affaire de trafic d'influence a déjà entraîné la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye. le 9 décembre dernier .

Il continue à faire tomber des têtes à Séoul. Et non des moindres. L'héritier du groupe Samsung, Lee Jae-yong, a été officiellement inculpé, mardi 28 février, pour corruption, détournements de fonds, dissimulation d'actifs à l'étranger et parjure dans le scandale du "Choigate".

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Une première pour la Corée du Sud : jamais un dirigeant de conglomérat sud-coréen s 'est retrouvé derrière les barreaux. M. Lee est le vice-président de Samsung Electronics, le navire-amiral du groupe, le fils de son président et le petit-fils de son fondateur.

Il s'agit d'un vaste scandale à rebondissements qui secoue la Corée du Sud depuis quelques mois.

L'ombre omniprésente de Choi Soon-Sil plane sur cette sordide affaire de corruption. Une femme, Choi Soon-sil, fille du gourou de l'ancienne présidente et prétendue héritière de ses pouvoirs "chamaniques", aurait pris une très grande ascendance sur Park Geung-hye jusqu'à devenir sa plus proche confidente. Une fois Park Geung-hye devenue présidente en 2012, Choi Soon, sans poste officiel, la suit à la Maison Bleue. Or "Madame Choi aurait formé un groupe, 'les huit fées', réunissant huit femmes ayant un accès exclusif à la présidente", écrivait Le Monde à son sujet.

Choi Soon est donc soupçonnée d'avoir monnayé un accès privilégié à la présidence. Ainsi de grands groupes industriels auraient été dans l'obligation de verser près de 70 millions de dollars (66 millions d'euros) à des fondations contrôlées par la "Raspoutine sud-coréenne" de la présidente. Elle a été arrêtée le 21 septembre 2016.

Que reproche-t-on réellement au vice-président de Samsung ?

Il lui est reproché d'avoir réalisé des dons à divers organismes liés à Choi Soon-Sil, dont par exemple un "cheval et de l'argent" comme aide à la carrière équestre de la fille de cette dernière. En tout Samsung aurait versé une obole estimés à 40 millions de dollars (37 millions d'euros).

Bien entendu avec une contre-partie : Les fonds de Lee Jae-Yong auraient en réalité permis à ce dernier l'obtention de l'appui du gouvernement dans la restructuration de son entreprise. Ainsi la fusion controversée en 2015 de Samsung C&T et Cheil Industries avait pu avoir le feu vert du gouvernement. Fusion jugée "vitale" pour faciliter le processus de succession à la tête de l'entreprise alors que Lee Kun-hee, président du groupe, était dans le coma depuis un accident cardiaque en mai 2014.

Mis en examen avec quatre autres dirigeants dont trois de ces derniers ont démissionné ce mardi ,

Lee Jae-yong, patron de facto de Samsung après la crise cardiaque de son père en 2014, sera très probablement renvoyé devant un tribunal risquant d'être condamné à une très lourde peine de prison ferme. M. Lee dément cependant toutes les accusations portées contre lui.

Lobbying ou corruption ? Quoi qu'il en soit, l'arrestation de Lee Jae-yong crée un grand vide à la tête de Samsung.

D'autres conglomérats pourraient être visés par l'enquête : dans le viseur des enquêteurs d'autres groupes comme Hyundai Motor ou le géant de la distribution Lotte.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld