LEGISLATIVE EN ESPAGNE

 VICTOIRE SERREE DE LA DROITE

Alberto Núñez Feijóo s'est affirmé en tant que vainqueur, revendiquant haut et fort la victoire du Parti Populaire aux élections législatives. Depuis le balcon du siège du parti, il a déclaré que le PP avait "gagné les élections" et exprimé son intention de "former un gouvernement", tout en invitant les socialistes à ne pas "bloquer" cette formation gouvernementale. Effectivement, sur le papier, la droite espagnole a obtenu un résultat positif lors de ces élections du dimanche 23 juillet. Avec 33 % des voix, le Parti Populaire, mené par Alberto Núñez Feijóo, a remporté 136 sièges, soit une progression de 47 députés par rapport à 2019. Cependant, il est encore loin des 150 sièges que les sondages lui prédisaient pour obtenir la majorité aux Cortés (sur un total de 350 députés). Même avec le soutien du parti d'extrême droite Vox (12,5 %), qui a obtenu 33 sièges (en baisse de 19), ainsi que d'un ou deux députés régionalistes de droite, le PP ne pourra pas atteindre cette majorité. Par conséquent, ses chances de former un gouvernement minoritaire à la Chambre sont très minces.

Pour les militants du PP, la déception était palpable dimanche soir. Pourtant, Alberto Núñez Feijóo, âgé de 61 ans, semblait être l'homme de la situation. En avril 2022, il avait sauvé le grand parti de la droite, miné par des luttes internes entre son ancien leader Pablo Casado et l'étoile montante Isabel Díaz Ayuso.

En face, le Parti socialiste de Pedro Sanchez a réalisé une performance inattendue. Avec 32 % des voix et 122 députés (soit deux de plus qu'en 2018), le PSOE a réussi à préserver sa position. Son allié Sumar, une coalition de partis plus à gauche et écologistes, a remplacé Podemos, la formation de gauche radicale. Malgré tout, le socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis cinq ans, se trouve dans une position plus avantageuse que son rival conservateur. Il conserve, contre toute attente, une chance de rester au pouvoir grâce aux alliances. Il pourrait obtenir le soutien des partis basques et catalans, pour lesquels Vox est un épouvantail.


Le slogan antifasciste bien connu de la Guerre civile (1936-1939), "No pasarán" (Ils ne passeront pas), a été repris avec enthousiasme par les militants socialistes dimanche soir. En mettant en garde contre la menace de l'extrême droite, mais aussi en soulignant son bilan économique plutôt positif (baisse du chômage, croissance record en Europe), le Premier ministre Pedro Sanchez a réussi à mobiliser bien au-delà des prédictions des instituts de sondage.

Toutefois, tout comme Feijoo, Sanchez semble ne pas disposer des moyens nécessaires pour obtenir une majorité absolue aux Cortés, même avec le soutien des partis régionalistes de gauche, basques et catalans.

 Le scénario le plus probable aujourd'hui est la convocation de nouvelles élections, ce qui représenterait la cinquième fois que l'Espagne connaît des élections législatives entre 2015 et 2019.



Britney Delsey pour DayNewsWorld