LA COREE DU NORD DEVOILE UNE USINE DE PRODUCTION D'URANIUM ENRICHI

Pour la première fois dans son histoire, la Corée du Nord a dévoilé sa production d'uranium enrichi, élément de base de la fabrication d'une arme nucléaire. Le numéro un nord-coréen est apparu au milieu de centrifugeuses destinées à l’enrichissement d’uranium. La date exacte de cette visite n’est pas précisée. Aucun détail n’est donné sur la localisation de ces sites. L’installation dévoilée ce vendredi semblerait être très probablement le site de Kangson , un autre complexe nucléaire top secret près de Pyongyang.

Il s’agit d’une rare mise en lumière du programme nucléaire nord-coréen, dont plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu interdisent le développement.

Cité par l’agence de presse officielle KCNA, Kim Jong-un a déclaré que les "menaces nucléaires anti-Corée du Nord" émanant des États-Unis et "ses vassaux" ont franchi la ligne rouge.

Le dirigeant nord-coréen « a souligné la nécessité d’augmenter encore le nombre de centrifugeuses afin d’accroître de manière exponentielle les armes nucléaires d’autodéfense », a rapporté l’agence,

Le dirigeant a exhorté à " promouvoir l’introduction d’une centrifugeuse d’un nouveau type […] afin de renforcer les fondations pour produire des matières nucléaires à usage militaire ".

Plus tôt cette semaine, le régime faisait également la démonstration d'un nouveau lanceur de missile, plus grand que les précédents, ce qui laisse supposer que la Corée du Nord développe de nouveaux types de missiles. Kim Jong-un avait promis de doter son pays d'un missile capable de voler sur plus de 15 000 kilomètres avant 2025.

La Corée du Nord exploiterait plusieurs installations d’enrichissement de l’uranium, selon les renseignements sud-coréens, dont une sur le site nucléaire de Yongbyon. Mise hors service après des négociations, Pyongyang l’aurait réactivé en 2021.

Un message à destination des États-Unis

Selon les experts, la diffusion d’images des installations d’enrichissement d’uranium pourrait avoir pour objectif d’influer sur l’élection présidentielle américaine de novembre.

Ces images sont "un message à la prochaine administration " signifiant " qu’il sera impossible de dénucléariser la Corée du Nord ", selon Hong Min, principal analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale.

" Il s’agit également d’un message demandant aux autres pays de reconnaître la Corée du Nord comme un État nucléaire ", a-t-il ajouté.




Alize Marion pour DayNewsWorld

FRANCE SABOTAGE DU RESEAU SNCF 

LE MODE D'ACTION DE L'ULTRAGAUCHE

 SELON LE MINISTRE G. DARMANIN

Bien que tous les trains circulent normalement ce lundi 29 juillet, l'enquête sur le sabotage du réseau SNCF se poursuit. Gérald Darmanin a déclaré ce matin que les services avaient "identifié un certain nombre de profils qui auraient pu commettre" les actes de sabotage perpétrés dans la nuit de jeudi à vendredi contre les lignes TGV de la SNCF.

"Le mode traditionnel d'action de l'ultragauche"

Le ministre démissionnaire de l'Intérieur a souligné que ces "sabotages étaient volontaires, très précis et extrêmement bien ciblés".

"C'est le mode traditionnel d'action de l'ultragauche", a-t-il ajouté. Interrogé sur la proximité des "profils identifiés" avec l'ultragauche, il a répondu : "Il faut être prudent (...), la question est de savoir s'ils ont été manipulés ou s'ils agissaient pour leur propre compte". "Ce sont des gens qui peuvent s'approcher de cette mouvance", a-t-il précisé.

Un suspect a été arrêté dimanche sur un site de la SNCF, près de Rouen, à Oissel en Seine-Maritime. Cette arrestation est survenue trois jours après les multiples sabotages ayant ciblé les lignes TGV Atlantique, Nord et Est. Il est encore trop tôt pour déterminer si cet homme est impliqué ou non. 

Le suspect, un militant de l'ultragauche âgé de 28 ans, avait dans son véhicule des pinces coupantes, un jeu de clés universelles, ainsi que les clés d'accès à des locaux techniques de la SNCF. Les gendarmes ont également trouvé le livre de Romain Huët "Le vertige de l’émeute : de la Zad aux Gilets jaunes". 

Le suspect a été placé en garde à vue pour "pénétration ou circulation dans une dépendance de la voie ferrée interdite au public" et "association de malfaiteurs", a précisé le parquet de Rouen. Il est originaire de la région toulousaine et est en garde à vue à Rouen depuis son interpellation.

Interrogé sur le message de soutien à ces sabotages reçu par plusieurs médias samedi, Gérald Darmanin a estimé que cela ressemblait à une revendication. "Il faut faire attention car cela peut être une revendication d'opportunité".

Qui en veut au réseau SNCF ?


Des actes de sabotage ont été commis vers 4h vendredi matin sur les lignes TGV Atlantique, Nord et Est, affectant 800 000 voyageurs en paralysant les trains. Les lieux n’ont pas été choisis au hasard. Les importantes dégradations ont été commises simultanément. "Un sabotage ciblé et coordonné", a assuré Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, depuis la cellule de crise du ministère des Transports. 

Les vandales ont ciblé des passages de gaines contenant de nombreux fils commandant la signalisation des trains, les moteurs des aiguillages et de la fibre optique. 

Les auteurs semblent bien connaître le réseau SNCF, ayant agi dans des lieux névralgiques pour les lignes TGV. 

Les conséquences les plus graves se situent dans l’Ouest de la France, où les dégradations ont été commises à Courtalain (Eure-et-Loir), près de la bifurcation des TGV vers la Bretagne ou le Sud-Ouest. 

A Croisilles dans le Pas-de-Calais, le TGV Nord a été visé, affectant la région traversée par l’Eurostar vers le Royaume-Uni et le Thalys vers la Belgique. 

Un autre lieu ciblé est Pagny-sur-Moselle en Meurthe-et-Moselle, à l'ouest de Metz et Nancy, où circule le TGV Est.Les vandales avaient aussi prévu de viser le TGV Sud-Est en commettant des dégradations à Verginy dans l’Yonne mais des cheminots ont été alertés et ont pu les mettre en fuite à temps.

A la question de savoir s'il y avait eu une "défaillance" des services de renseignement, le ministre Gerard Darmanin a répliqué que le pays avait organisé le plus grand événement au monde", la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, sans incident.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CHOOSE FRANCE MIRACLE OU MIRAGE ?

 UNE REINDUSTRIALISATION EN BERNE

La septième édition du sommet Choose France s’est ouverte  lundi 13 mai 2024, à Versailles. Emmanuel Macron a reçu à cette occasion dans l'enceinte prestigieuse du château de Versailles 180 patrons français et étrangers. 

La présidence de la République a annoncé 56 nouveaux projets d’investissement pour un montant total de 15 milliards d’euros — contre 13 milliards en 2023. Il s'agit d'un « record », a claironné l'Elysée lors d'une réunion avec des journalistes.. Ces annonces pourraient créer 10.000 emplois, selon l'Elysée.

Une moisson d'investissements ...15 milliards d’euros

Il s’agit de l’un des événements phares de la stratégie de l’Élysée pour attirer des investissements étrangers afin de « soutenir la croissance, l’innovation et l’emploi ». Le fruit d’une politique fiscale et énergétique, notamment.

À l'approche des élections européennes, le gouvernement cherche à tirer profit de cette période pour regagner du terrain dans les sondages face au Rassemblement National (RN). Avec une croissance du PIB au premier trimestre dépassant les attentes (+0,2%), Emmanuel Macron vise à redorer son image après les turbulences liées aux déficits publics du printemps. 

Cependant, malgré cette vague d'investissements, la production industrielle en volume reste inférieure de 5% à son niveau d'avant la crise sanitaire, et la productivité stagne toujours. La question se pose donc : la réindustrialisation prônée par le gouvernement est-elle réellement en marche ?

Parmi les 56 annonces faites, 7 projets portent sur le domaine du quantique et de l’intelligence artificielle, 11 sur la décarbonation, 10 sur le secteur du transport, 9 sur la santé et 10 sur le secteur financier. Neuf de ces projets concernent des investissements réguliers des entreprises déjà présentes en France. Des entreprises telles que Microsoft, McCain, Amazon, FertigHy, Skeleton (une usine de batteries estonienne) et d'autres envisagent de tester
leur chance sur le sol français.

44 % de ce total a été engagé par des compagnies américaines (dont Microsoft, Amazon et Pfizer), 36 % par des compagnies européennes, contre seulement 3,9 % pour la Chine — dont le fonds souverain des Nouvelles routes de la soie. Une inversion des dynamiques par rapport à 2023 où les investissements américains ne représentaient que 3,93 % du total annoncé, contre 52,6 % pour les entreprises asiatiques. La géopolitique s'est également invitée...

...pour une attractivité en  trompe l' œil

Un nombre très faible d’emplois par milliard

Une étude de Business France datant de 2022 montrait ainsi que seulement 3 % des projets étrangers d’investissement dépassaient les 250 salariés en France. Et les deux tiers des projets en comptaient 20 ou moins.

Cependant, malgré le titre de championne d’Europe de l’attractivité en matière d'investissement étranger attribué à la France par le dernier baromètre EY publié en début mai, il y a un décrochage en termes de création d'emplois : 

en moyenne, seulement 35 emplois sont générés par projet d’investissement en France, comparé à 49 en Allemagne, 61 au Royaume-Uni et même 299 en Espagne. 

Cette tendance s'explique en partie par le coût élevé du travail en France et par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, en particulier dans le domaine des projets industriels, comme le souligne Sylvain Bersinger, économiste chez Asteres.

En raison de ces défis en matière de coûts et de main-d'œuvre, la France attire davantage les investisseurs pour des projets axés sur la technologie de pointe, tandis que les projets industriels entraînent une baisse significative de création d'emplois.

La France est-elle vraiment attractive sur l’emploi ? En analysant le nombre d'emplois créés par rapport à la population totale, la France se classe seulement huitième en Europe, derrière des pays tels que le Portugal, la Serbie, l’Irlande, la Hongrie, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Grèce.

Comment l’expliquer ? Outre notre légendaire coût du travail, « la France est un pays de métiers de service et souffre d’un manque de main-d’œuvre qualifiée pour les projets industriels », pointe Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Asteres.La  France elle-même investit d’ailleurs plus à l’étranger (45 milliards) que l’inverse (34 milliards).

Conséquence de tous ces facteurs, les investissements étrangers pèsent pour seulement 0,13 % de l’emploi en France, dixit EY. Une goutte d’eau, Choose France ne règle en rien le problème du chômage. En construisant des produits de pointe chez nous, on gagne peut-être en indépendance géopolitique, notamment vis-à-vis de pays comme la Chine...et à la marge

"Faute de vendre assez, la France se vend aux autres"

L’économiste Jean-Marc Daniel interrogé par L’Express s’inquiète également.

"Ce dont souffre la France, ce n’est pas d’une attractivité trop faible, pointait le président de la Société d’économie politique. Elle souffre d’une demande excessive qui, ne trouvant pas en regard une offre nationale suffisante, se porte sur les importations. Résultat, la France accumule les déficits extérieurs, dont la conséquence est un transfert de moyens financiers à ses fournisseurs, et plus généralement au reste du monde. 

Comme elle ne parvient pas à vendre assez pour couvrir le coût de ses importations, elle se vend, ses partenaires commerciaux utilisant le produit de leurs ventes réalisées sur son territoire pour acheter son patrimoine." "Faute de vendre assez, la France se vend aux autres", s’inquiétait-il déjà après l’annonce d’investissements colossaux du Qatar dans l’économie tricolore – 10 milliards d’euros d’ici à 2030.

Le creusement spectaculaire d’un indicateur, l’avoir extérieur net, autrement dit la différence entre la valeur de ce que les Français détiennent à l’étranger et celle de ce que les étrangers détiennent en France corrobore cette analyse . De -40 milliards d’euros en 2001, ce chiffre a dégringolé à -630 milliards en 2022.

Nos dirigeants "doivent concentrer leur politique non sur l’appel aux capitaux étrangers mais sur plus de rigueur dans la gestion des finances publiques dont le déficit entretient artificiellement la demande et absorbe une épargne qui manque à l’investissement productif".




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DEUX MILLIARDS D'EUROS POUR LE SOUDAN

 EN PROIE A UNE GRAVE CRISE HUMANITAIRE

La communauté internationale, réunie lundi à Paris lors d’une conférence humanitaire pour le Soudan, a promis de fournir une aide de plus de 2 milliards d’euros, a annoncé le président français. Le pays est déchiré depuis un an par la guerre.

“Au total, nous pouvons annoncer que plus de 2 milliards d’euros seront mobilisés”, a déclaré le président français Emmanuel Macron. Il a précisé qu’avant la réunion de lundi, seuls 190 millions d’engagements avaient été enregistrés.

Sur les 2 milliards, les pays membres de l’Union européenne participeront à hauteur de 900 millions d’euros dont 110 millions par la France. La Suisse a mis à disposition 19 millions de francs pour le Soudan pour 2024.

La conférence s’est terminée sur une déclaration commune appelant “tous les acteurs étrangers” à cesser d’apporter leur soutien armé aux belligérants au Soudan.

Une guerre civile sanglante

Cela fait en effet un an que le Soudan est en proie à une guerre civile sanglante dans laquelle s’affrontent l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, un groupe de paramilitaires. Les combats ont fait des dizaines de milliers de victimes et quelque six millions de personnes ont été déplacées, une majorité d’entre elles à l’intérieur du pays. Le Soudan est ainsi devenu l’une des plus grandes crises humanitaires dans le monde. Un an après le début de la guerre, un Soudanais sur deux a besoin d’aide humanitaire.

Des affrontements meurtriers ont éclaté samedi 15 avril 2023 au Soudan entre les Forces armées soudanaises dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire dirigée par le général Hemetti..

"Pour l'Aïd, notre pays saigne: la destruction, la désolation et le bruit des balles ont pris le pas sur la joie", a déclaré le général Burhane aux 45 millions de Soudanais.

Ces violences ne sont pas une surprise. C’est l’aboutissement de plusieurs mois de tension entre les deux groupes et surtout leurs deux chefs. À l'origine de cette situation, une lutte de pouvoir entre les deux généraux les plus puissants du Soudan. D'un côté, le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige de facto le pays. De l'autre, son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, surnommé « Hemetti », à la tête des Forces de soutien rapide (RSF, en anglais), une puissante force paramilitaire.

Pour comprendre cette rivalité, il faut remonter au 11 avril 2019. Ce jour-là, le dictateur Omar el-Béchir est renversé par un coup d’État militaire. Al Burhan et sa junte prennent le pouvoir. Hemetti est numéro deux du régime. Le Soudan se dirige vers un transfert du pouvoir aux civils, mais en octobre 2021, les militaires font un nouveau putsch. Al Burhan et Hemetti sont à la manœuvre pour faire échouer la transition démocratique.

Comment en est-on arrivé là ?

En octobre 2021, les deux généraux ont donc fait front commun pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

« Un mariage de raison » pour le putsch, explique le chercheur Hamid Khalafallah. « Ils n’ont jamais eu de partenariat sincère mais des intérêts communs face aux civils ».

Et les brèches de l’union sacrée sont rapidement apparues au grand jour : Le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Hemedti, a plusieurs fois dénoncé l’« échec » d’un putsch qui a réinstauré « l’ancien régime » de Béchir, selon lui. Puis le conflit s’est intensifié quand il a fallu signer les conditions d’intégration de ses hommes aux troupes régulières, dans le cadre de l’accord avec les civils qui devait relancer la transition démocratique.

Pour les experts, cet accord a ouvert la boîte de Pandore : en laissant les militaires négocier entre eux, « Hemedti est passé du statut de second à celui d’égal de Burhane », affirme Kholood Khair, qui a fondé le centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum. Se sentant « plus autonome face à l’armée », Hemedti a vu une opportunité de réaliser « ses très grandes ambitions politiques », abonde Alan Boswell, en charge de la Corne de l’Afrique à l’International Crisis Group.

La question épineuse restait à régler : comment intégrer les Forces de soutien rapides de Hemetti au sein de l’armée régulière. Et puis qui pour contrôler les soldats ? 

Qui pour contrôler les armes ?

Autre pomme de discorde, la présence depuis le règne d'Omar el-Béchir de nombreux officiers islamistes dans l'armée soudanaise, que le général Hemedti souhaitaient purger. Depuis le coup d’État d’octobre 2021, le courant islamiste, qui bénéficiait déjà d’importants soutiens au sein de l’armée, s’est renforcé avec la bénédiction du général al-Burhan. C’était l’un des principaux points de crispation avec le général Hemedti.

Les deux généraux ont des positions opposées.

L'armée voulait une intégration très rapide, dans une échéance d’un ou deux ans. Le général Al-Burhan, soutenu par l’Égypte, et sous pression de certains cadres islamistes de l’armée, conditionnait la signature de l’accord à l’intégration des RSF dans les rangs de l’armée, sous son commandement.

Les RSF voulaient garder une autonomie jusqu'à une dizaine d'années. Hemetti refusait catégoriquement de laisser son rival commander ses hommes et acceptait de placer ses forces seulement sous l’autorité d’un chef d’État civil, et à condition que l’armée soit purgée de ses éléments islamistes. Cette réforme de la sécurité, enjeu central du transfert de pouvoir vers les civils, a donc mis le feu aux poudres.

Ancienne rivalité de puissance économique

Mais la rivalité entre les deux hommes est plus ancienne. Depuis des années, les Forces de soutien rapide du général Hemetti n’ont cessé de monter en puissance. Constituée de 80 à 120 000 hommes, bien équipés, bien entraînés, cette force en forme d’électron libre, qui ne répondait pas au pouvoir central, a suscité un mécontentement dans l’état-major de l’armée régulière. Avec l’envoi de mercenaires au Yémen et la manne financière de la contrebande d’or pour le compte des Émirats arabes unis, Hemetti est aussi devenu l’un des hommes les plus riches et puissants du pays.

La rivalité entre Al-Burhan et Hemetti est également personnelle. Les deux officiers se connaissent bien, ils ont tous les deux opéré au Darfour pendant la guerre civile dans les années 2000 puis durant la guerre du Yémen. Et ils sont en concurrence depuis plusieurs années pour récupérer un certain nombre de réseaux de ressources depuis la révolution de 2019.

Tout cela n’a fait qu’envenimer les choses au fil des mois. Avec une accélération durant les négociations politiques. Chaque camp a recruté massivement, notamment parmi la jeunesse du Darfour, la grande région de l’Ouest. Et les affrontements pouvaient éclater.

Un an après le début de la guerre, un Soudanais sur deux a besoin d’aide humanitaire. Le Soudan est ainsi devenu l’une des plus grandes crises humanitaires dans le monde.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

COMPRENDRE LA COLERE DES AGRICULTEURS FRANCAIS

La mobilisation des agriculteurs durera « le temps qu'il faudra pour que les réponses soient apportées », prévient Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. A travers blocages et manifestations, la France des tracteurs connaît une poussée de fièvre éruptive, réclamant de nombreuses mesures d'urgences et des ajustements plus globaux. 

Face à leur malaise grandissant les agriculteurs ont décidé de se faire entendre. Sur les remorques et dans les bétaillères, des citernes, une construction modulaire, des groupes électrogènes et des tentes, les agriculteurs ont prévu de dresser le camp et d’occuper certaines autoroutes de France

 "Voulons-nous encore manger français ?", "agriculteurs = réalistes, administration = utopiste", ou encore : "Notre fin sera votre faim".

Les doléances pleuvent.

"Avec la hausse des charges, la trésorerie est de plus en plus tendue et même si les prix ont augmenté, on est loin du compte". 

"Concurrence déloyale par rapport aux produits importés", "normes qui étouffent", "collègues qui n’ont pas touché les aides de la PAC en temps et en heure" :

Les conducteurs ont tous les âges, mais un même ras-le-bol. 

Nos revendications ? 

Stop à l’excès de normes, et redégageons du revenu sur nos exploitations pour permettre aux jeunes de s’installer et de remplacer les 45 % d’agriculteurs qui partiront à la retraite d’ici 2030, synthétise Yannis Baltzer, président des JA du Bas-Rhin. 

Notons que l’endettement et la perte de compétitivité pousse, chaque jour, un agriculteur à mettre fin à sa vie… 

Un constat alarmant qui cristallise la situation agricole et qui met en péril notre souveraineté alimentaire.

Le modèle agricole français sous tutelle européenne

La baisse de l’emploi agricole, l’agrandissement des exploitations, la motorisation et l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires caractérisent les transformations majeures de l’agriculture française depuis les années 1950. En sortie de guerre et afin d’assurer le développer de la production agricole, l’agriculture française est ainsi passée sous la tutelle de l’Europe grâce à la création de la PAC, Politique Agricole Commune en 1962.

Pour stimuler l’agriculture, 3 outils ont ainsi été créés : les taxes à l’importation, la garantie des prix aux agriculteurs et les restitutions aux exportations. Les subventions allouées par la PAC sont réparties selon le modèle suivant : 70% des subventions sont dites "directes", autrement dit les agriculteurs reçoivent "un revenu de base", calculées en fonction de la surface d’exploitation, indépendamment de la manière dont la production est menée. 

Le reste des subventions, cofinancé par les états membres, porte sur le développement rural, c’est-à-dire un soutien complémentaire qui vise à soutenir les agriculteurs qui mettent en place des pratiques respectueuses de l’environnement, qui lancent leur activité ou qui souffrent de désavantage compétitif du fait de leur zone géographique.

De moins en moins d'agriculteurs, qui sont de plus en plus vieux

En incitant les agriculteurs à s’agrandir et gagner en compétitivité, c’est naturellement que depuis 60 ans, l’agriculture française a perdu 80% de ses exploitations et plus de cinq millions d’emplois agricoles. Aujourd’hui, la politique agricole française se base donc sur la productivité grâce à l’augmentation croissante des grosses exploitations. 

Et pour cause, en 2010, les très grandes exploitations représentaient 33% des exploitations françaises contre 67% en 2016. Selon le recensement agricole de 2020, on compte environ 389.800 exploitations en France métropolitaine. C'est 100.000 de moins qu'il y a 10 ans. En moyenne, elles s'étendent sur 14 hectares supplémentaires qu'en 2010.

La proportion d'agriculteurs exploitants en France a fortement diminué. S'ils représentaient 7,1 % de l'emploi total en 1982, ils ne pesaient plus que pour 1,5 % en 2019, soit 400.000 personnes.

Ils sont considérablement plus âgés que l'ensemble des personnes en emploi : 55 % d'entre eux ont 50 ans ou plus, contre 31 % pour le reste des travailleurs. Seul 1 % d'entre eux a moins de 25 ans. Ils déclarent également un temps de travail hebdomadaire bien au-dessus de l'ensemble des personnes en emploi : 55 heures par semaine en moyenne, contre 37 heures pour le deuxième groupe.

Depuis toujours l’agriculture est un secteur important même s’il tend à diminuer avec les années, jusqu’à représenter 1,6% du PIB national. Au niveau européen, la France est toujours le premier producteur agricole avec un chiffre d’affaires de 70,7 milliards d’euros en 2016, le second après l’Allemagne pour l’agroalimentaire avec 370 milliards d’euros. 

Un podium qui risque d’être chamboulé par une compétitivité toujours plus féroce et la venue d'autres pays dans l'Union. Les nouveaux accords de libre-échange [accords entre le Canada et l’Europe, la Nouvelle-Zélande, le Maroc ou l’Argentine] fracassent encore plus les paysans

La concurrence accrue de nos voisins européens a grandement fragilisé la situation agricole française.


L’agriculture d’aujourd’hui n’est plus la même qu’hier. Le monde paysan qui est devenu minoritaire, voire marginal en France, voit son modèle totalement bouleversé . La compétition croissante de nos voisins européens a considérablement fragilisé la situation agricole hexagonale. 

A juste titre, une étude de l'INSEE depuis les années 2000 révèle que la part des importations alimentaires a doublé, faisant grimper à 20% la part des mets étrangers dans l'assiette d'un citoyen français. Les produits alimentaires, bien que provenant d'importations, sont indéniablement plus abordables.

Depuis plusieurs années, la France a adopté une politique axée sur le pouvoir d'achat du consommateur, le conditionnant à opter pour des achats à moindre coût. Lorsque l'on considère que le coût horaire en Pologne est quatre fois inférieur à celui en France, la compétition devient féroce malgré la légèreté de leurs normes environnementales et sanitaires. Par manque de rentabilité, la France a ainsi relégué une partie de ses cultures..

Face à cette concurrence, de nombreux agriculteurs français ont engagé une course à la rentabilité et à l'expansion, les obligeant à investir massivement dans des équipements répondant à leurs nouveaux besoins. 

Ces investissements colossaux ont entraîné la plupart des agriculteurs dans une spirale infernale d'endettement, d'où peu ont réussi à émerger. Un fardeau colossal, sachant qu'en 2017, près de 20% des agriculteurs n'ont pas perçu de revenu...

Aujourd'hui, le monde agricole est en proie à une crise économique, mais aussi sociale. En plus de la pression financière due aux changements de production, les agriculteurs doivent faire face à une pression morale sans précédent. Les consommateurs remettent en question depuis plusieurs années l'agriculture conventionnelle issue de la pétrochimie, en faveur d'une agriculture biologique respectueuse de la vie.

Le "bashing agricole", ou la dénigrement de l'agriculture traditionnelle, est devenu monnaie courante, ébranlant la confiance que nous accordons à nos agriculteurs.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LE CONSTAT ALARMANT DU 

MINISTRE ALLEMAND DE LA DEFENSE 

L'EUROPE DOIT ETRE PRETE A LA GUERRE …

L’Europe doit être prête à la guerre d’ici la fin de la décennie, selon le ministre allemand de la Défense.

L’Europe « pourrait être confrontée à des dangers » en provenance de Russie d’ici la fin de la décennie. Les pays de l’UE doivent développer leurs industries de défense afin d’être prêts, a déclaré le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, lors d’une interview à Welt am Sonntag samedi (16 décembre).

« Les menaces [de Vladimir Poutine] envers les États baltes, la Géorgie et la Moldavie doivent être prises très au sérieux. Il ne s’agit pas de simples menaces dans le vent. Nous pourrions être confrontés à des dangers d’ici la fin de la décennie », a déclaré M. Pistorius.

Il est grand temps pour les pays européens de s’adapter à l’évolution du paysage géopolitique, d’autant plus que les États-Unis pourraient réduire leur présence sur le continent, a-t-il ajouté.

« Il faudra du temps à l’industrie de la défense pour augmenter ses capacités. Nous avons maintenant cinq à huit ans pour rattraper notre retard, tant en ce qui concerne les forces armées que l’industrie et la société », a insisté le ministre de la Défense.

100 milliards d’euros pour la Bundeswehr

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement allemand a intensifié ses efforts pour reconstruire ses forces armées en difficulté, en s’appuyant également sur un fonds spécial de 100 milliards d’euros mis en place par le gouvernement à la suite de l’attaque

M. Pistorius a été nommé ministre de la Défense au début de l’année, pour remplacer Christine Lambrecht .

Le mois dernier, M. Pistorius a présenté de nouvelles lignes directrices en matière de défense, fixant comme objectif à la Bundeswehr, l’armée allemande, d’être « prête à la guerre » et à l’Allemagne d’assumer un rôle de chef militaire en tant qu’« économie la plus grande et la plus peuplée » de l’Europe.

Sa rhétorique a suscité une certaine controverse en Allemagne, compte tenu de la culture pacifiste du pays, façonnée par l’expérience de la Seconde Guerre mondiale.

Dans l’interview, M. Pistorius a réitéré l’appel des lignes directrices en faveur d’une collaboration accrue en matière de défense européenne.

Le Triangle de Weimar, un forum informel entre l’Allemagne, la Pologne et la France.

Les lignes directrices de 2023 décrivent le rôle de l’UE en matière de défense comme étant principalement « complémentaire » aux capacités défensives de l’OTAN « par le biais de mesures économiques, humanitaires et financières ». M. Pistorius a plutôt estimé qu’il était possible de renforcer la coordination par le biais du Triangle de Weimar, un forum informel entre l’Allemagne, la Pologne et la France.

« Nous sommes très intéressés par [l’ajout d’une composante militaire au Triangle de Weimar] », a déclaré M. Pistorius, ajoutant qu’il avait invité le nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk à Berlin et qu’il envisageait de se rendre en Pologne dès que possible au cours de la nouvelle année. La promesse faite par le gouvernement de relancer le forum et d’encourager des liens plus étroits avec la Pologne est restée largement sans suite sous le gouvernement du prédécesseur de M. Tusk, Mateusz Morawiecki.

Autonomie stratégique de l’UE : entre géopolitique et protectionnisme

Les appels qui se multiplient pour que l’Europe renforce son autonomie et réduise sa dépendance vis-à-vis des autres pays dans les domaines stratégiques ont divisé l’UE, alors que la concurrence s’intensifie sur la scène internationale.a défense, un point sensible

Le concept d’autonomie stratégique de l’Europe en matière de défense s’est imposé comme une évidence après l’agression russe en Ukraine, les analystes suggérant que l’Europe doit trouver sa place dans la complexité géopolitique du monde actuel.

Les sentiments isolationnistes aux États-Unis

Ionela Maria Ciolan, experte en politique étrangère et en défense au Centre Wilfried Martens pour les études européennes, a déclaré que l’architecture de sécurité européenne de l’après-Guerre froide s’est effondrée alors que la Russie « cherche à redessiner les frontières européennes par la force ».

« Pendant ce temps, les sentiments isolationnistes aux États-Unis, alimentés par la perception de l’insuffisance des contributions européennes en matière de défense, pourraient tendre davantage les relations transatlantiques si Donald Trump devait être [réelu] », a-t-elle noté.

Si un tel scénario se réalise, Mme Ciolan s’attend à ce que le soutien américain à l’Ukraine diminue et à ce que les Européens deviennent de plus en plus responsables de la sécurité du continent européen et de la lutte contre la menace russe.

La stratégie de réduction des risques vis-à-vis de la Chine

« Les Européens devraient combler les lacunes en matière de capacités militaires au sein de l’OTAN et de l’UE. Le concept d’autonomie stratégique de l’UE n’est pas un défi lancé aux États-Unis ou à l’OTAN, mais un effort pour renforcer ensemble les capacités de défense européennes. »

« Concrètement, l’autonomie stratégique de l’UE en matière de sécurité et de défense signifie également le renforcement du pilier européen de l’OTAN », a-t-elle poursuivi, insistant sur le fait que l’Europe devrait s’appuyer sur des fournisseurs nationaux ou des pays qui partagent les mêmes valeurs qu’elle.

Nous avons déjà réduit notre dépendance vis-à-vis de la Russie, mais nous devons intensifier notre stratégie de réduction des risques vis-à-vis de la Chine […] 

La politique de l’UE vis-à-vis de la Chine devrait être basée sur les principes de coopération lorsque c’est possible, de concurrence lorsque c’est nécessaire et de confrontation lorsque c’est nécessaire », a-t-elle conclu.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LA FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE DES IMPOTS

Difficile de faire l'étonné, chaque citoyen français en est malheureusement de plus en plus conscient, la France est championne du monde pour les impôts.

En 2022 46,1 % du PIB

Avec un montant de prélèvements obligatoires représentant en 2022 46,1 % du PIB, elle devance la Norvège et l’Autriche.

Selon l'édition 2023 des "Statistiques des recettes publiques" que vient de publier l'OCDE, la France est redevenue en 2022 championne du monde des impôts, avec un taux de prélèvements obligatoires (PO) représentant 46,1 % du PIB, contre 45,2 % en 2021. 

Elle a détrôné de sa première place le Danemark, où le niveau d'imposition a enregistré l'année dernière une baisse spectaculaire de 5 points de PIB, à 41,9 %, "essentiellement du fait de la contraction des recettes de l'impôt sur le revenu", explique l'OCDE. Le Danemark se trouve désormais relégué au septième rang mondial.

C'est la Norvège que l'on retrouve, derrière la France, à la deuxième place du classement 2022 des pays les plus imposés (44,3 % du PIB, + 1,8 point par rapport à 2021), en raison principalement d'un bond des recettes de l'impôt sur les sociétés (IS) provenant des bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises du secteur de l'énergie.

Avec un ratio PO/PIB de 43,1 %, l'Autriche monte sur la troisième marche du podium, devançant la Finlande (43 %) et l'Italie (42,9 %).

Le Mexique le taux le plus bas des pays de l'OCDE

À l'autre bout de l'échelle, le Mexique est, parmi les 38 pays de l'OCDE, celui qui présente le niveau de prélèvements obligatoires le plus bas (16,9 % du PIB), suivi par la Colombie (19,7 %), la Turquie (20,8 %) et l'Irlande (20,9 %). 

En comparaison, ce ratio s'établit à 27,2 % en Suisse, 27,7 % aux États-Unis, 35,3 % au Royaume-Uni et 39,3 % en Allemagne.

En moyenne, le montant des impôts a représenté 34 % du PIB dans la zone OCDE en 2022, en recul de 0,2 point par rapport à 2021, notamment en raison principalement des réductions des taxes sur l'énergie décidées face à l'envolée des cours. 

La baisse constatée en 2022 a fait suite à deux années d'augmentation pendant la pandémie de Covid-19 (+ 0,2 point en 2020 et + 0,6 point en 2021).

Enfin sur le long terme, le ratio impôts/PIB s'inscrit en forte hausse dans les pays de l'OCDE, étant passé de 24,9 % en moyenne en 1965 à 34 % en 2022. 

Au cours de cette période, il a augmenté de près de 13 points en France (de 33,4 % à 46,1 %) mais d'un peu plus de quatre points seulement aux États-Unis (de 23,5 % à 27,7 %).

Mais où va donc tout ce "pognon de dingue" qui tombe dans l'escarcelle de l'Etat alors que tous les services publics agonisent la bouche ouverte ?




Boby Dean pour DayNewsWorld

 CHANGER LA POLITIQUE D'IMMIGRATION 

EN FRANCE

 MAIS AVEC PLUS DE COURAGE POLITIQUE

Après la réforme des retraites, le projet de loi sur l'asile et l'immigration suscite actuellement de vifs débats, le texte le plus controversé de ce début de quinquennat. Reporté deux fois, il refait surface trois semaines après l'attentat d'Arras, dans un contexte de conflit au Proche-Orient. Un sondage Odoxa pour Public Sénat révèle que plus des deux tiers des Français soutiennent ce projet de loi, considérant qu'il permettra un meilleur contrôle de l'immigration, alors que 74 % des Français estiment qu'il y a une surpopulation d'immigrés, selon un sondage Odoxa publié en mai 2023. En effet, la proportion d'immigrants dans la population n'a cessé d'augmenter, avec une transformation majeure de la provenance des immigrants, principalement d'origine extraeuropéenne et de confession musulmane. Ces différences culturelles et religieuses rendent souvent l'assimilation difficile.

Ce projet de loi, qui sera examiné par les sénateurs à partir du 6 novembre et par les députés en décembre, a fait l'objet de négociations intensives depuis plus d'un an. L'exécutif, disposant d'une majorité relative au Parlement, doit rechercher des alliés pour son adoption.

Des chiffres étonnants chez les électeurs LFI

Un sondage Opinion Way pour Le Parisien a fourni des chiffres remarquables qui reflètent le sentiment général. 77 % des Français estiment que la société a du mal à intégrer les étrangers. 80 % pensent que la France ne gère pas efficacement les expulsions. 

81 % critiquent les lacunes de la lutte contre l'immigration clandestine. 78 % sont en faveur d'un référendum sur l'immigration, bien que cela soit actuellement impossible en raison des règles constitutionnelles, que le président Emmanuel Macron envisage peut-être de modifier. 91 % souhaitent un renforcement des mesures d'expulsion pour les étrangers représentant une menace grave pour l'ordre public. Il est à noter que 85 % (!) des électeurs de La France Insoumise partagent cette volonté répressive. 78 % demandent une réduction du nombre de recours possibles contre les décisions d'expulsion. 65 % des partisans de Jean-Luc Mélenchon soutiennent cette position.

L'article qui cristallise les passions

L'article 3 du projet de loi cristallise les passions. Il concerne la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension. Ces dernières semaines, la pression s'est accentuée autour de cet article, qui divise particulièrement Les Républicains et les centristes. Il propose la création d'une carte de séjour temporaire pour les travailleurs étrangers dans des secteurs en pénurie de main-d'œuvre.

Les Républicains s'opposent fermement à l'idée de délivrer une carte de séjour "de plein droit" aux sans-papiers employés dans les secteurs en tension, craignant que cela ne constitue un "appel d'air" migratoire. Les centristes, quant à eux, y sont favorables. Ils ont proposé une réécriture de l'article, qui prévoit une "régularisation exceptionnelle dans le cadre du pouvoir discrétionnaire des préfets", tout en supprimant l'exigence de l'autorisation écrite de l'employeur pour demander la régularisation, afin d'éviter les "trappes à bas salaire".

Malgré ces désaccords, le président du Sénat, Gérard Larcher, a appelé à la prudence lors d'une réunion de groupe, soulignant qu'il ne faut pas "casser toute la vaisselle". Un Sénat qui rendrait une copie blanche serait du plus mauvais effet pour Gérard Larcher, qui défend le rôle de stabilisateur du Sénat. « En ces temps où l’équilibre institutionnel a été profondément modifié du fait de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale où le fait majoritaire n’est plus, le Sénat a un rôle essentiel dans le fonctionnement de nos Institutions. Il est parvenu à être le point d’équilibre d’une démocratie à la peine », revendiquait-il le 2 octobre dernier.

Marine Le Pen, qui n'avait pas encore pris position sur le projet de loi, a indiqué qu'elle pourrait finalement voter en faveur de cette "petite loi avec des petites mesures qui améliorent un tout petit peu la situation" si l'article 3 était supprimé, cherchant ainsi à contrarier la stratégie des Républicains. Cependant, la gauche continue de présenter un front désuni sur la question de l'immigration, avec La France Insoumise refusant de soutenir la régularisation des travailleurs sans papiers.

La possibilité d'un 49.3

Il reste à voir si le gouvernement, désespéré, recourra à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte de force. Gérald Darmanin défend son projet de loi sur l'immigration comme "un texte d'intérêt général pour les Français", et il dispose d'un atout majeur : une grande majorité de Français réclament un durcissement incontestable des politiques en matière d'immigration et d'immigrants.

Le projet de loi présenté par le ministre de l'Intérieur s'inscrit dans une longue tradition de politique d'immigration qui oscille entre fermeté et permissivité. Mais cette initiative parait insuffisante à nombreux experts pour changer fondamentalement la situation.

Une loi de plus très peu efficace en matière de contrôle

En 1985, la France a renoncé au contrôle de ses frontières terrestres en signant les accords de Schengen, favorisant la libre circulation des flux, y compris humains. Toutefois, après la crise migratoire de 2015 et l'arrivée massive de migrants illégaux en Europe, la Commission européenne s'est montrée impuissante. 

Pour contrer cela, elle a créé l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, communément appelée Frontex, dont le rôle est de protéger les frontières. Cependant, le budget initial alloué à Frontex était dérisoire, bien en deçà du budget annuel d'une petite ville française, reflétant les contradictions entre le respect des frontières et les principes d'ouverture et de droits individuels de l'Union européenne.
Par conséquent, les frontières de l'espace Schengen restent poreuses, permettant aux migrants d'entrer librement en Europe par diverses voies.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) toute puissante

En dépit des tentatives de la France de rétablir des contrôles durables avec l'Espagne et l'Italie après les attentats de 2015, la Cour de justice de l'Union européenne a rappelé que de tels refoulements sont contraires aux accords de Schengen dans un arrêt en septembre dernier. La tendance globale est à davantage d'ouverture et à une moindre fermeté, comme en témoignent les décisions antérieures de la CJUE.

La solution réside dans les États membres de l'Union européenne. Le ministre de l'Intérieur milite aux côtés de l'Italie pour la création de zones internationales à proximité des points d'entrée illégaux, afin d'empêcher les migrants de pénétrer sur le sol européen tant que leur situation administrative n'est pas réglée, au lieu de les laisser se disperser dans toute l'Europe, d'où ils ne repartent généralement pas. Certains estiment que la révision des accords de Schengen est nécessaire pour aborder ces problèmes, sans nécessairement s'en retirer.

L'attractivité de la France pour les migrants s'explique largement par la générosité de son système d'accueil. Certains dispositifs, tels que l'Aide médicale de l'État (AME) ou le droit inconditionnel au logement, ne sont pas imposés par les obligations européennes. Ils auraient pu être inclus dans le projet de loi actuellement en discussion, mais ils ne l'ont pas été. En conséquence, de nombreuses associations œuvrant pour l'accueil des migrants influencent la politique publique en agissant contre les expulsions et en multipliant les recours juridiques.

Un autre problème majeur réside dans les expulsions, qui butent sur des contraintes budgétaires et diplomatiques. 

Les centres de rétention administrative (CRA) manquent de places, les coûts liés aux expulsions sont élevés, et les relations diplomatiques avec les pays d'origine compliquent les retours forcés. 

Bien que des mesures aient été prises pour créer plus de places en CRA, il est nécessaire de doubler voire tripler leur nombre. La France pourrait également exercer des pressions diplomatiques pour faciliter les expulsions, notamment en réduisant la délivrance de visas ou de passeports diplomatiques. ..

Allez encore du courage  mesdames et messieurs les dirigeants ... pour une réelle efficacité en matière d'immigration !




Garett Skyport pour DayNewsWorld

FIN DE LA LONGUE GREVE DU SECTEUR AUTOMOBILE AUX ETATS-UNIS

Aux États-Unis, un accord préliminaire a mis fin à une grève de six semaines impliquant le géant de l'automobile General Motors et le syndicat automobile UAW. Cette entente historique, annoncée le lundi 30 octobre, intervient quelques jours après que ses concurrents Ford et Stellantis aient également été touchés par une grève similaire depuis la mi-septembre.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a immédiatement salué ces accords sociaux qualifiés d' "historiques"  entre le syndicat UAW et les trois principaux acteurs de l'industrie automobile américaine : General Motors, Stellantis et Ford. 

Ces accords sont le fruit de plusieurs semaines de négociations et de sacrifices consentis par les travailleurs du secteur, qui ont joué un rôle crucial pour maintenir l'industrie automobile à flot, notamment lors de la grande crise économique de 2009, selon le président américain.

La grève a débuté le 15 septembre en raison de l'absence d'accord lors de la révision des conventions collectives. Elle a mobilisé plus de 45 000 des 146 000 membres de l'UAW employés par ces trois géants de l'automobile américaine. C'est la première fois depuis la création du syndicat en 1935 que les "Big Three" ont été simultanément touchés par une grève d'une telle ampleur, qui s'est intensifiée au fil des six semaines de conflit.

Après avoir lancé des débrayages dans des usines secondaires et des centres de distribution de pièces détachées, l'UAW a frappé fort en ciblant les usines les plus importantes et les plus rentables de chaque groupe automobile basé à Detroit, dans le Michigan. La Kentucky Truck Plant de Ford, générant un chiffre d'affaires annuel de 25 milliards de dollars, a été touchée par la grève le 11 octobre. Le constructeur a finalement trouvé un accord préliminaire le 25 octobre, après 41 jours de grève, suivi par Stellantis (Chrysler, Jeep, etc.) trois jours plus tard.

Shawn Fain, président de l'UAW, s'est réjoui des résultats des négociations en déclarant : « Ford a mis sur la table 50 % de plus que lorsque nous avons débrayé. Une fois de plus, nous avons obtenu ce que l'on nous disait impossible il y a encore quelques semaines. » Des hausses salariales sur quatre ans, des ajustements en fonction du coût de la vie, des avantages sociaux, des améliorations pour les retraités, et des mesures spécifiques à chaque groupe font partie des accords préliminaires.


Stellantis s'est engagé à créer 5 000 emplois, une décision majeure étant donné les précédentes suppressions de postes envisagées, notamment en ce qui concerne la controverse sur la fermeture d'une usine à Belvidere, dans l'Illinois, qui a finalement été évitée. L'accord avec Stellantis prévoit également une augmentation de 25 % des salaires de base d'ici 2028.

Ford a également accepté une hausse de 25 % du salaire de base, un compromis en-deçà des 40 % initialement réclamés par Shawn Fain au début de la grève, mais nettement supérieur aux 9 % proposés par le groupe en août.

Ces accords préliminaires devront encore être validés par une commission nationale du syndicat avant d'être soumis au vote des membres, une étape qui pourrait prendre jusqu'à deux semaines, selon une source proche des négociations la semaine dernière.

Néanmoins, le syndicat a déjà annoncé que les employés de Ford et de Stellantis reprendront le travail immédiatement, sans attendre ces votes.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

AU ROYAUME-UNIS L'INFLATION GALOPANTE TUE

L' inflation au Royaume-Uni reste la plus élevée des pays du G7 et atteint "des niveaux qui n'avaient pas été vus depuis les années 70", selon les chercheurs. Elle se situait à 6,7% sur un an en août, en léger recul par rapport au mois précédant et au plus bas depuis février 2022. 

Cette inflation galopante met en danger les conditions de vie des Britanniques, en particulier les plus vulnérables. 

Selon une étude publiée le lundi 25 septembre 2023 dans la revue britannique médicale BMJ : " l'économie influence directement la santé de la population. 

"Selon cette étude, le nombre de décès précoces , c'est-à-dire avant 75 ans, pourrait augmenter de près de 6,5% en raison d'un coût de la vie de plus en plus élevé.

" 14% de la population britannique souffre de pauvreté alimentaire en 2023 ".

Cette crise "risque d'écourter des vies et de creuser considérablement les écarts de richesse et les écarts dans la santé" entre les riches et les pauvres au Royaume-Uni, selon les projections de cette étude. 

"Les ménages les plus pauvres en ont fait les frais, car ils consacrent une part plus importante de leurs revenus à l'énergie, dont le coût est monté en flèche", lit-on dans l'étude. 

Encore plus alarmant, l'étude de l'Université de Sussex indique que " 14% de la population britannique souffre de pauvreté alimentaire en 2023. L'accès à la nourriture au Royaume-Uni est très inégal ". Avoir faim est devenu la " nouvelle norme " pour des millions de ménages britanniques.

Une espérance de vie qui stagne au Royaume-Uni

Les chercheurs ont évalué l'impact de l'inflation sur les taux de mortalité en Écosse en 2022-2023 en évaluant différents scénarios, avec et sans les mesures prises par le gouvernement pour atténuer cette crise du coût de la vie, notamment pour aider les ménages face aux coûts de l'énergie. 

Sans aucune mesure d'atténuation, l'inflation pourrait augmenter les décès précoces de 5% dans les zones les moins défavorisées et de 23% dans les plus défavorisées, selon les projections des chercheurs. Avec les mesures du gouvernement, l'inflation entraîne une hausse des décès précoces respectivement de 2% et de 8%.

Les chercheurs ont travaillé sur l’Écosse, mais assurent que "des effets similaires sont probables" dans l'ensemble du Royaume-Uni, car ils ont "modélisé l'impact des mesures prises par le gouvernement britannique". 

"Notre analyse contribue à démontrer que l'économie a une incidence sur la santé de la population", concluent les chercheurs. "Depuis 2012, les conditions économiques au Royaume-Uni ont entraîné un tassement de l'espérance de vie et creusé les inégalités en matière de santé."

Loin d'être optimiste sur l'évolution de la situation, l'étude de la Resolution Foundation conclut en indiquant que si les Britanniques n'arrivent pas à endiguer l'inflation, les conditions de vie de leur population pourraient chuter à des niveaux comparables à ceux des années 50.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

DES EXPLOSIONS DE LA TAXE FONCIERE

 EN FRANCE

Cette année, les taxes foncières sur les propriétés bâties (TFPB) atteignent des niveaux remarquablement élevés. 

La presse économique parle même d'une "explosion" de cet impôt, avec des augmentations à deux chiffres qui dépassent largement le taux d'inflation (+51,9 % à Paris, +31,5 % à Grenoble, +21,2 % à Troyes, +20,5 % à Metz, +19,6 % à Issy-les-Moulineaux, etc.).

Bien que la Direction générale des finances publiques ait souligné en août dernier que ces hausses spectaculaires et médiatisées ne définissent pas nécessairement une tendance, il est indéniable que quelque chose se trame en matière d'imposition foncière. Examinons les raisons derrière cette augmentation potentiellement tendancielle.

Premièrement, il est important de noter que nous parlons ici uniquement de la taxe foncière sur les propriétés bâties, qui ne constitue qu'une partie de la somme totale indiquée sur la première page de votre avis d'imposition. 

En réalité, d'autres prélèvements sont associés à la TFPB, tels que la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, la taxe Gemapi pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, ainsi que certaines taxes spéciales d'équipement. Ces impôts annexes suivent leur propre dynamique et contribuent à l'augmentation totale de la facture.

La taxe foncière sur les propriétés bâties est calculée de manière assez simple : elle résulte du produit d'une assiette, en l'occurrence l'estimation de la valeur de votre bien immobilier, multipliée par un taux d'imposition. L'évolution annuelle de ces deux composantes est partagée entre plusieurs acteurs :

- La valeur locative cadastrale, qui fluctue chaque année en fonction d'un indice de révision, précédemment déterminé par les parlementaires dans le cadre de la loi de finances.

- Le taux d'imposition, quant à lui, relève des collectivités locales récipiendaires de l'impôt, comme les communes et les intercommunalités, qui le votent chaque année en même temps que leur budget primitif.

En 2023, l'assiette de la taxe foncière sur les propriétés bâties a connu une augmentation record de 7,1 %. 

Cette hausse exceptionnelle fait suite à une augmentation déjà notable de 3,4 % en 2022. Pour mettre ces chiffres en perspective, rappelons qu'entre 2005 et 2015, l'augmentation annuelle moyenne était de 1,6 %. C'est là le principal moteur de l'augmentation de la taxe foncière.

Alors, pourquoi une telle augmentation, alors que l'on pourrait s'attendre à ce que les parlementaires veillent à préserver le pouvoir d'achat de leurs concitoyens ? 

Depuis les années 1980, les parlementaires ajustaient l'indexation annuelle de l'assiette en tenant officiellement compte de la variation des loyers, mais en réalité en fonction du contexte économique et social.Cependant, dans le cadre de la loi de finances pour 2017, les parlementaires ont décidé de dépolitiser cette augmentation en l'automatisant, basée désormais sur l'indice des prix à la consommation. 

Malheureusement, personne n'aurait pu prévoir le retour de l'inflation que nous connaissons aujourd'hui, et les parlementaires ont renoncé à une prérogative historique qui était la leur.
Tant qu'il y aura de l'inflation, conformément au cadre actuel, l'assiette de la taxe foncière continuera donc d'augmenter.

On pourrait penser que si l'assiette augmente au rythme de l'inflation, le taux de la taxe foncière pourrait rester stable. Cependant, ce n'est pas le cas, pour plusieurs raisons :

D'une part, les autres sources de revenus des communes et de leurs intercommunalités augmentent moins rapidement que l'inflation. Les dotations de l'État, qui étaient traditionnellement ajustées en fonction de l'inflation et d'une partie de la croissance, se sont stabilisées après quelques années de baisse.


D'autre part, nous sommes actuellement dans la première moitié du cycle électoral local, avec les maires élus en 2020, rééligibles en 2026, qui ont naturellement augmenté les taux des impôts locaux en 2022 ou en 2023 pour financer la mise en œuvre de leurs programmes, évitant ainsi d'avoir à le faire à l'approche des prochaines élections.

Enfin, la taxe d'habitation ayant été supprimée, tout comme la taxe professionnelle il y a une décennie, aucun nouvel outil fiscal n'a été mis en place pour combler ce vide. 

En conséquence, lorsque les collectivités locales ont besoin d'augmenter leurs ressources budgétaires, elles n'ont pratiquement d'autre choix que d'augmenter la taxe foncière.

Ces explications ne couvrent que les raisons principales de cette hausse. 

Les élus locaux invoquent également la nécessité d'investir dans des projets publics conformes aux attentes des citoyens, de rétablir l'équilibre budgétaire après des années de dépenses publiques massives, d'absorber les augmentations budgétaires imposées par l'État, comme la hausse des rémunérations des fonctionnaires, entre autres justifications plus ou moins légitimes.

Qu'en est-il de l'avenir ? 

En 2023 , sera-t-elle une année record  ou simplement une étape  supplémentaire dans la hausse continue de la taxe foncière ? 

Les prévisions sont incertaines, même pour les meilleurs analystes. 

Mais il est peu probable que la facture ne cesse de s'alourdir dans les années à venir.

Cela s'explique en grande partie par les investissements nécessaires pour adapter nos villes aux défis du changement climatique, auxquels les municipalités et leurs intercommunalités sont confrontées en priorité.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

LES DIX ANS DES ROUTES DE LA SOIE

 UN PROJET TITANESQUE CHINOIS

Le 8 septembre 2013, Xi Jinping, fraîchement nommé chef de l’Etat, évoquait pour la première fois son projet de "ceinture économique de la route de la soie". En dix ans, la Chine a investi autour de 1.000 milliards de dollars dans plus de 150 pays. Aujourd’hui, ces150 pays ont adhéré à ce qui est devenu un label et, surtout, un réseau complexe de corridors terrestres et maritimes à l’échelle du globe. Dix ans après, quel bilan doit-on tirer du « projet du siècle », selon les mots de Xi Jinping ?

Historiquement, les routes de la soie étaient un réseau d'échanges commerciaux reliant le monde chinois au bassin méditerranéen, depuis l'Antiquité. Les fouilles archéologique ont ainsi révélé l'existence de circulation monétaire sur de très longues distances.

Les Nouvelles Routes de la Soie, un projet stratégique chinois initié en 2013, vont bien au-delà de leur héritage historique. L'objectif est de relier économiquement la Chine à l'Europe en intégrant les régions d'Asie centrale grâce à un réseau étendu de corridors routiers et ferroviaires. Ce programme vise à instaurer une nouvelle génération de plates-formes commerciales transnationales. En outre, dans son volet maritime, ce réseau de voies commerciales englobe les régions côtières africaines de l'océan Indien.

En anglais, l'expression Belt and Road Initiative (BRI) a remplacé à partir de 2017, dans la terminologie officielle, l’expression « One Belt, One Road » (« une ceinture, une route ») ou OBOR pour gommer l’image « prédatrice » du projet.

tAujourd'hui, ces Routes de la Soie sont devenues un label beaucoup plus vaste que la simple "route" et la "ceinture", s'étendant jusqu'en Amérique du Sud. Elles rassemblent principalement des nations du "Sud global", des pays en développement souvent mécontents de l'ordre économique mondial dominé par l'Occident et les États-Unis. Depuis le plan Marshall, le monde n'a pas vu un tel projet d'envergure, ce qui suscite des inquiétudes en Occident, où l'on voit la Chine construire un puissant instrument de puissance économique et politique à l'échelle mondiale.

Les objectifs économiques chinois

Les objectifs de la Chine dans cette initiative sont multiples sur le plan économique. Elle cherche à augmenter ses exportations, à écouler sa surcapacité industrielle, et à trouver de nouveaux marchés pour ses entreprises de construction et de travaux publics. L'Asie centrale offre un marché en plein essor pour ces ambitions. De plus, ces nouvelles voies commerciales permettent à la Chine de diversifier et de sécuriser ses approvisionnements énergétiques, réduisant sa dépendance envers les pays du Golfe et la Russie. En établissant des accords de coopération avec des pays tels que le Sri Lanka, le Bangladesh ou la Birmanie, la Chine renforce également la sécurité de ses nouvelles routes d'approvisionnement.

Les objectifs politiques

Politiquement, l'objectif est autant intérieur qu’international. Sur le plan interne, il s’agit pour la Chine d’assurer l’intégrité de son territoire. La province du Xinjiang, très riche en matières premières et au carrefour des routes d’hydrocarbures, est régulièrement en proie à des conflits ethniques. Pékin souhaite que l’aide au développement des pays limitrophes (Afghanistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan), réduise l’instabilité aux frontières et à l’intérieur du pays. L’objectif interne se greffe à un objectif de politique régionale en Asie centrale : étendre l’influence chinoise face à l’acteur historique russe, et s’affirmer comme un acteur stabilisateur des relations internationales.

Le déploiement des routes de la soie

Dans un premier temps, les projets colossaux de la Chine ont impressionné et attiré les convoitises des gouvernements africains. De nombreuses infrastructures ont vu le jour sur le continent africain grâce aux investissements chinois même si le robinet s'est refermé ces dernières années, face au poids des dettes contractées et au ralentissement de l'économie chinoise.

Au Mozambique, un pont suspendu, le plus long d'Afrique, enjambe désormais la baie de Maputo. Coût de cet ouvrage : plus de 750 millions d'euros.

Au Kenya, une ligne de chemin de fer de quelque 500 kilomètres relie depuis 2017 la capitale Nairobi et le hub portuaire de Mombasa, pour 5 milliards de dollars, l'un des projets les plus coûteux du pays depuis son indépendance. Djibouti , qui cumule les mégaprojets et accueille la première base militaire extérieure de Pékin, a pour sa part vu se développer le terminal de Doraleh, pour 590 millions de dollars

Cependant, l'offre chinoise est de plus en plus critiquée, en particulier pour le financement en échange de contrats attribués aux entreprises chinoises, au détriment d'autres acteurs internationaux ou africains. Le concept de "partenariat gagnant-gagnant" vanté par la Chine atteint ses limites, générant endettement, réseaux d'influence, dépendance et impacts environnementaux et sociaux locaux. Ses détracteurs parlent aujourd’hui d’une diplomatie du piège de la dette.

La " diplomatie du piège de la dette "?

Ainsi , le port d'Hambantota au Sri Lanka est désormais sous le contrôle d'une entreprise d'État chinoise pour 99 ans, afin de rembourser une partie des dettes. De nombreux pays se rendent compte que ces investissements ne sont en réalité que des prêts à des taux d'intérêt en constante augmentation, créant une dette financièrement insoutenable à l'échelle nationale. Un chercheur indien cristallise ces critiques dans une expression qui fait mouche : la " diplomatie du piège de la dette" .

De même pour le Monténégro. Une autoroute rebaptisée la plus chère du monde, dont les travaux ont été financés par des prêts chinois a littéralement fait plonger les finances publiques de ce petit pays dans le rouge, créant une allégeance à Pékin dangereuse.

Si l’Italie envisage de sortir du projet Belt and Road Initiative, Berlin de son côté s’interroge. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne. C’est par le port de Hambourg mais aussi de Duisbourg que transitent les principales marchandises. Duisbourg, le plus grand port fluvial d’Europe, dans la vallée du Rhin, est devenue l’une des dernières stations pour les trains chinois. Les débats sur la dépendance vis-à-vis de la Chine ont mis un coup d’arrêt à de nombreux projets.

S’ouvrir l’accès à des installations stratégiques en Asie, en Afrique, dans le golfe Persique, en Europe et jusqu’aux Amériques, tel semble être l’objectif réel de Pékin.

Bruxelles a donc cherché à reprendre la main, notamment pour ne pas laisser le champ libre à Pékin, notamment en Afrique. L’UE a lancé son propre chantier de développement d’infrastructures qui a pour nom « Global Gateway »

Un bilan contrasté en Afrique et des succès...

En Afrique cependant, le bilan est plutôt contrasté. En effet la Chine est parvenue à faire intégrer la très grande majorité des pays africains, à l’exception de l’île Maurice et de l’Eswatini - qui reconnaît Taïwan. La Chine a démultiplié ses capacités de financement, largement plus que d’investissement, estampillant également tous les projets infrastructurels comme faisant partie des nouvelles routes de la soie, et même pour ceux lancés avant 2013. De ce point de vue, le projet est relativement un succès.

En outre les routes de la soie ne sont pas uniquement fixées sur le secteur des l' infrastructures, mais aussi sur d’autres secteurs liées au développement de coopération dans l'agriculture, la santé, l’éducation par exemple qui correspondent aux volontés locales de développement des pays partenaires.

À l’heure de la guerre en Ukraine et du ralentissement économique de la puissance chinoise, difficile d’évaluer l’ampleur de la Belt and Road initiative, comme on l’appelle en anglais.

Toutefois, le projet est loin de représenter une offensive économique planifiée de la part de la Chine. 

Le saupoudrage des investissements entre des secteurs très variés (transports et énergie, mais aussi agriculture, immobilier, finance...) et sur tous les continents font perdre au projet de sa consistance et de sa lisibilité, ce que les critiques internes dénoncent en Chine même au sein du PCC...

Mais la réalité est là : les entreprises chinoises arborent leurs logos sur tous les continents , quand l'influence des Européens décline. Elles sont venues au secours de pays qui en avaient cruellement besoin.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

L'AUSTERITE UN MAL NECESSAIRE

QUE GOUVERNEMENT ET FRANCAIS REFUSENT

Aujourd’hui, la dette de l’Hexagone est lourde : 111,6% du PIB fin 2022, que Bruno Le Maire souhaite abaisser à 108,3% en 2027.

Pour réduire l’endettement de la France, 10 milliards d’euros d’économies d’ici 2027 sont donc à l’ordre du jour, à piocher à volonté dans la protection sociale ou la santé, ou encore en misant sur les nouvelles réformes, comme celle des retraites ou de l’assurance chômage

Les coups de rabot sont une spécialité française. Depuis 2007, les acronymes se succèdent. La RGPP avec Nicolas Sarkozy, la MAP de François Hollande, puis, sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le plan CAP 2022, sont autant de lancers ratés – ou semi-ratés - pour redresser les comptes dégradés de la France.

Que le budget 2024 permette de réaliser « au moins 10 milliards d’euros d’économie » comme l’affirme le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, la Cour des comptes semble pourtant en douter. Hypothèses économiques trop optimistes, rentrées fiscales qui diminuent, besoin de financer une transition verte, les magistrats financiers estiment les efforts promis insuffisants. Et le professeur d'économie Jean-Marc Daniel nous livre une analyse brillante à ce sujet dans un article de TheConversation.

Des efforts insuffisants

Lorsqu'on analyse les finances publiques de la France, on constate d'emblée une augmentation spectaculaire du poids des dépenses par rapport au PIB. Celui-ci est passé de 34,7 % en 1960 à 55,4 % en 2019, juste avant la pandémie de Covid-19, et à 59 % en 2021, après la période de confinement.
Cette évolution semble traduire un refus implicite de la population d'accepter la réalité des charges publiques ou du moins une volonté explicite du gouvernement de ne pas confronter la population à cette réalité. La conséquence la plus tangible est une augmentation constante de la dette publique. Au premier trimestre 2023, celle-ci a dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards d'euros, soit 112 % du PIB. Au moment de l'introduction de l'euro en 2002, la dette s'élevait à 936 milliards d'euros, ce qui représente plus que trois fois son montant actuel.

Il est fort probable cependant que la population ait compris qu'une augmentation des dépenses publiques aujourd'hui devra être financée ultérieurement. Cela a engendré un réflexe d'épargne pour faire face à cet avenir fiscal incertain : il vaut mieux constituer des réserves au moment où un effort sera demandé. Cette tendance a conduit à une augmentation du prix des actifs. Les bulles immobilières et le retour en force de l'or sont les manifestations les plus évidentes de cette situation. Le taux d'épargne des ménages, qui était de 14,5 % en 2003, s'élève désormais à 18,3 %.
Ce mécanisme, connu sous le nom d'"équivalence ricardienne", a été mis en évidence en 1974 par l'économiste américain Robert Barro dans un article intitulé "Are Government Bonds Net Wealth?". Barro énonce le "théorème de Barro-Ricardo", selon lequel "le désendettement public - c'est-à-dire le déficit budgétaire - engendre un accroissement équivalent de l'épargne privée".

Un endettement public aux conséquences néfastes

L'endettement public présente des inconvénients majeurs.
Tout d'abord, il y a une question d'équilibre entre l'offre et la demande. Toute dépense publique non financée par une ponction sur la dépense privée accroît la demande. Si cette augmentation se maintient dans le temps, elle entraîne soit une dépendance accrue vis-à-vis des importations, creusant le déficit de la balance des paiements courants, soit une possibilité offerte au système productif d'augmenter ses prix provoquant ainsi de l'inflation.
Dans la pratique, la France a accumulé plutôt des déficits extérieurs. Son actif extérieur net, c'est-à-dire la différence entre la valeur des avoirs français à l'étranger et celle des avoirs détenus par des étrangers en France, est de plus en plus négatif. Il est passé de -40 milliards d'euros fin 2001 (soit 2,7 % du PIB) à -800 milliards d'euros fin 2021 (soit 32 % du PIB). Ce qui entraîne une perte de souveraineté qui, bien qu'elle soit souvent négligée, représente une menace pour les générations futures.
Le deuxième inconvénient réside dans le caractère anti-redistributif de la dette publique. On pourrait qualifier cette situation de "Robin des Bois à l'envers", où l'État joue un rôle inverse de celui de Robin des Bois en prélevant des impôts sur l'ensemble de la population pour verser des intérêts aux détenteurs de titres publics qui sont généralement parmi les plus fortunés. Avec la hausse actuelle des taux d'intérêt, ce mécanisme ne fera que s'accentuer.
En outre, on peut ajouter à ces éléments l'étouffement progressif des marges de manœuvre de l'État, contraint de consacrer de plus en plus de ressources au paiement des intérêts de la dette ( 42 Mds en 2023 et risque de s'élever à 70 Mds en 2027.) , les perturbations dans le financement de l'économie causées par la ponction sur l'épargne opérée par l'État, ainsi que la fragilisation de nos relations avec nos partenaires européens en raison du non-respect des traités .


Pour une politique d'austérité ?

Faut-il alors revenir aux politiques de rigueur ? C'est le premier ministre socialiste Pierre Mauroy qui a introduit cette expression en mars 1983. Critiqué pour avoir abandonné les promesses de 1981 et pour mener une politique similaire à celle de Raymond Barre, son prédécesseur plus libéral, il prétendait que ce n'était pas le cas. Selon lui, "la rigueur, c'est l'austérité plus l'espoir".
Dans le contexte actuel, des mesures similaires, également appelées "austérité", semblent s'imposer. L'enjeu réside davantage dans leur contenu que dans leur principe. En 2017, dans son document intitulé "Des politiques meilleures pour une vie meilleure", l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) écrivait :

"L'assainissement budgétaire, qui consiste à retrouver la maîtrise des budgets publics, nécessite des choix politiques difficiles concernant les dépenses et les recettes publiques. 

Cela implique de réexaminer les systèmes de protection sociale pour éviter les gaspillages et renforcer les incitations au travail, ainsi que de réduire les salaires des fonctionnaires."
L'OCDE a étudié les plans de redressement budgétaire de 24 pays entre 1978 et 2002, soit 85 périodes d'assainissement, et a constaté que, en général, ces mesures ralentissent la croissance à court terme, mais que celle-ci se redresse assez rapidement tandis que la croissance à long terme s'améliore.

Deux cas sont particulièrement mis en avant dans cette étude : le Danemark entre 1983 et 1986 et l'Irlande en 1987, où l'austérité a même été accompagnée d'une accélération de la croissance dès le départ.
L'une des raisons de leur succès réside dans le fait que l'austérité a été associée à des mesures favorisant l'investissement privé, qui a pris le relais des dépenses publiques. Cela fonctionne à trois conditions. Tout d'abord, il est essentiel de ne pas pénaliser les entreprises en augmentant leurs impôts. 

Cela s'applique également aujourd'hui, alors que la fiscalité doit devenir un outil privilégié de transition écologique : il est nécessaire d'alléger leur charge fiscale tout en la rendant plus écologique. Ensuite, il faut compter sur les effets ricardiens chez les ménages, dont la volonté de désépargne se manifestera dès qu'ils prendront conscience des effets positifs de la politique suivie. Enfin, il est crucial que la volonté de mener une politique d'assainissement budgétaire soit claire, de sorte que la dynamique double de l'investissement des entreprises et de la désépargne des ménages puisse s'affirmer pleinement.

Il est essentiel de reconnaître les défis posés par l'augmentation continue des dépenses publiques et de la dette publique en France.

Les politiques d'austérité peuvent être légitimes si elles sont mises en œuvre de manière réfléchie et accompagnées de mesures favorables à l'investissement privé et à la stimulation de l'économie.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

EMEUTES EN FRANCE

UN SURSAUT REPUBLICAIN APRES L'ATTAQUE

DU DOMICILE D'UN MAIRE ?

A l’appel de l’Association des maires de France, des rassemblements de soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) ont été prévus après l’agression dont lui et sa famille ont été victimes, devant les mairies. Les sirènes des mairies ont retenti en soutien aux élus victimes de violences.

Les maires de France ont appelé population et élus à se rassembler lundi à midi devant toutes les mairies invoquant "une mobilisation civique" après la violente attaque contre le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) qui a suscité une vague d'indignation à travers le pays.Toutes les mairies de France feront sonner leurs sirènes à 12h à l'occasion de ces rassemblements.

Une marche solidaire d'élus et une foule dense d'habitants se sont élancées sous les applaudissements lundi de l'hôtel de ville de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), au lendemain de l'attaque à la voiture-bélier contre le domicile du maire.

Un millier d'habitants de la commune (environ 30.000 habitants) ont participé à cette marche circulaire autour de l'hôtel de ville menée par le maire Vincent Jeanbrun (LR).

Acclamé par la foule, l'élu marchant derrière une banderole "Ensemble pour la République !" était encadré en tête de cortège des ténors de son parti, dont le président du Sénat Gérard Larcher, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et le patron des Républicains Eric Ciotti.

Début des rassemblements de soutien devant les mairies

La classe politique a condamné unanimement hier l'attaque à la voiture-bélier du domicile de Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), en marge d'une nouvelle nuit d'émeutes après la mort du jeune Nahel.

 "Nous ne laisserons rien passer, nous serons aux côtés des maires", a tonné Elisabeth Borne, qui s'est rendue dans la ville pour apporter son soutien à l'édile. Le chef de file LR Eric Ciotti a quant à lui qualifié Jean-Luc Mélenchon de "factieux" pour ne pas avoir appelé au calme et a estimé que l'Insoumis était un "danger pour la République".

En réclamant la justice avant le calme, le leader insoumis pense qu'il peut dompter la colère. "Que ses partenaires aient appelé à l’accalmie, Jean-Luc Mélenchon n’en fait que peu de cas. Force est de constater la paralysie politique et intellectuelle de la gauche qui dénonce les injustices, qui, parfois, soutient les émeutes, mais qui ne semble pas avoir de solution politique à l’exception d’une réforme nécessaire de la police..."

Quant à Macron , son voyage à Marseille dans des cités difficiles n’aura rien changé ni rien apaisé durablement. Il disait pourtant vouloir « transformer la colère en projet » mais les mots sont tombés un peu à plat face à l’étendue des trafics de drogue, et face au déclin des services publics sur le terrain, face à une mère pleurant son fils. La colère s'est muée en émeutes.

Un tribut économique très lourd

Emmanuel Macron a jugé hier que le "pic" des émeutes suivant la mort de Nahel était "passé", tout en restant "très prudent" sur le retour au calme. Le président en a profité pour annoncer une "loi d'urgence" pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les destructions.

Le Medef a estimé hier à un milliard d'euros les dégâts causés aux entreprises, 300 agences bancaires et 200 commerces ayant été pillés. Côté services publics : 209 locaux de la police nationale ont été brûlés ou dégradés et 150 mairies attaquées depuis mardi dernier.

Le tribut économique est déjà lourd, gardons-nous d’un énième "plan banlieue"

Lorsqu’il finance des actions ciblées, l’argent public peut être utile dans les quartiers. Mais croire qu’on achète la paix et la prospérité à coups de milliards d’euros est une illusion dont il est temps de revenir .

Une France en crise perpétuelle

C’est la France qui, dans son ensemble, est terriblement meurtrie depuis plusieurs jours par des émeutes que l’on dit plus violentes que celles de 2005. Elles vont porter préjudice à la saison touristique et inquiètent sur sa capacité à organiser les JO de 2024.

La France traverse une crise un peu perpétuelle. Selon l'essayiste algérien Boualem Sansal, " elle est entrée dans la zone des tempêtes : les crises se suivent et se ressemblent, dans tous les domaines ou presque ". Après la crise terroriste, celle des gilets jaunes, et les dérapages lors des manifestations contre la réforme des retraites, il ne manquait plus que ce réveil des banlieues pour montrer à quel point l’État est impuissant."

Et de continuer : " La France est un État faible et des émeutiers à l’Algérie en passant par les islamistes, beaucoup l’ont compris et agissent en conséquence"

Qui reprendra en main la situation, dans les prochains jours. Les forces de l’ordre, déployées en nombre, ou les trafiquants de drogue, dont les émeutes perturbent le business ?




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LA FIN DE L'ARGENT MAGIQUE A UN PRIX

CELUI DE L'AUSTERITE DEGUISEE

AVEC LES EFFETS D'ANNONCES DE BRUNO LE MAIRE

C’est l’heure des comptes. Après l’ère du « quoi qu’il en coûte » pour passer la pandémie, voici celle de payer l'ardoise de Macron et de l'argent magique !!

Car pour Matignon, le temps presse : suspendues durant le Covid, les règles budgétaires européennes s'appliqueront à nouveau l'an prochain. Et la forte remontée des taux d'intérêt alourdit significativement la charge de la dette, qui pourrait devenir le premier poste de dépenses de l'État, dans un contexte de ralentissement de la croissance. "Ce contexte économique (...) vient contraindre notre équation de finances publiques et augmente d'autant l'exigence (...) de réduction de dépenses", explique-t-on au cabinet de Bruno Le Maire.

La fin du "quoi qu’il en coûte"

Le gouvernement acte donc la fin du "quoi qu’il en coûte". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a profité ce lundi 19 juin 2023 des assises des finances publiques pour détailler sa feuille de route ces prochains mois. Objectif : redresser des comptes dégradés par les crises successives. Selon le ministre, "au moins 10 milliards d'économies" ont été identifiées pour redresser les finances publiques d'ici à 2027.

L'ardoise à payer

Après les dépenses exceptionnelles liées à la crise des Gilets jaunes, puis du « quoi qu’il en coûte » durant la pandémie, l’exécutif cherche à assainir les finances publiques et s’est fixé l’objectif de ramener le déficit à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027, sous la limite de 3 % fixée par l’Union européenne. Pour l’heure, selon l’Insee, la dette publique française a atteint près de 2 950 milliards d’euros fin 2022, à hauteur de 111,6 % du PIB. Quant au déficit, il se situait l’année dernière à 4,7 % du PIB. Des chiffres qui rangent la France du côté des plus mauvais élèves européens,

Mais quels leviers pour '"au moins 10 milliards d'euros d'économies" pour permettre le redressement des comptes publics de la France d'ici 2027 ?

Pour revenir dans les clous, le gouvernement entend ainsi réduire la dépense publique à 53,5% du PIB en 2027, contre 57,5% en 2022. Il table sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l'économie qu'il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023.

Mais aussi l'ouverture d'un chantier pour limiter les arrêts maladies d'ici l'automne, le remboursement des "frais de santé de confort ou de facilité", la fin de dispositif Pinel dans le logement et le recalibrage du dispositif de prêt à taux zéro - deux mesures déjà annoncées par le gouvernement qui doivent permettre des économies globales de plus de deux milliards d’euros à terme, selon Bruno Le Maire.

Autre mesure retenue, la réduction du coût des aides à l'emploi (apprentissage, CPE, ...) dans les départements où le chômage est faible et où il y a des tensions dans certains métiers.

En outre, le ministère a acté la fin des avantages fiscaux sur les énergies fossiles (gazole non routier agricole et non agricole, le transport routier), étalée progressivement sur 4 ans.

"Il est temps de revenir à la normale"

Après les aides massives déployées face aux crises sanitaire et énergétique, "il est temps de revenir à la normale. Mais cela ne veut pas dire l'austérité", a justifié Bruno Le Maire dans Le Journal du Dimanche début juin.

Ceci n’est pas un programme d’austérité a également martelé la Première ministre lors de son discours de clôture des états généraux des finances publiques ce midi, tout en annonçant… exactement le contraire. « Ni hausse d’impôt, ni coup de rabot », a tenu à rappeler Élisabeth Borne, qui a expliqué à plusieurs reprises que l’austérité était « contreproductive ».

Mais entre refus d’augmenter les impôts et tension sociale, avec le pouvoir d’achat au centre des préoccupations face à une inflation élevée, les marges de manœuvre sont étroites, estiment des économistes.

Et l'hypocrisie gouvernementale est à son comble !




Tom Morgan pour DayNewsWorld

POUR UNE LOI DU TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL

AFIN DE METTRE FIN AUX CRIMES FISCAUX

 DES ETATS ET DE LEURS DIRIGEANTS

Pour mettre un terme aux crimes fiscaux commis par les États et les dirigeants à forte fiscalité, il est temps d'envisager l'adoption d'une nouvelle loi par le Tribunal Pénal International. Cette loi viserait à punir les responsables de ces crimes contre le peuple et les entreprises, en imposant des peines de prison si lourdes que les États et les dirigeants seraient incités à se conformer à un taux d'imposition maximal de 5% pour éviter d'être condamnés.

Reconnaître les crimes fiscaux :

Les pratiques abusives et les politiques fiscales oppressives des États à forte fiscalité peuvent être considérées comme des crimes contre le peuple et les entreprises. Ces crimes privent les citoyens de ressources nécessaires pour leur bien-être et entravent le développement économique. Il est donc crucial de les reconnaître comme tels et de les traiter avec la sévérité qu'ils méritent.

Responsabiliser les dirigeants :

En instaurant des peines de prison sévères pour les dirigeants impliqués dans des crimes fiscaux, on envoie un message clair selon lequel ils sont personnellement responsables de leurs actions. Cela inciterait les dirigeants à agir de manière responsable et à veiller à ce que les ressources publiques soient utilisées de manière éthique et efficace.

Dissuasion et changement de comportement :

Les peines de prison très lourdes seraient dissuasives pour les États et les dirigeants à forte fiscalité, les incitant à repenser leurs politiques fiscales et à adopter un taux d'imposition plus raisonnable. La perspective de sanctions pénales significatives les encouragerait à préférer une approche plus équitable et transparente en matière de fiscalité.

Renforcement de la crédibilité internationale :

L'adoption d'une telle loi par le Tribunal Pénal International renforcerait la crédibilité de la communauté internationale dans sa lutte contre les crimes fiscaux. Elle montrerait que les abus fiscaux ne sont pas tolérés et qu'il existe un mécanisme juridique international pour tenir les responsables de tels actes criminels pour compte.

Protection des droits du peuple et des entreprises :

La nouvelle loi du Tribunal Pénal International viserait à protéger les droits fondamentaux du peuple et des entreprises, en garantissant un environnement fiscal équitable et propice à la prospérité. Elle permettrait de restaurer la confiance des citoyens et des acteurs économiques, en assurant une répartition plus équitable des charges fiscales et en mettant fin aux pratiques abusives.

L'adoption d'une nouvelle loi du Tribunal Pénal International, avec des peines de prison sévères pour les crimes fiscaux commis par les États et les dirigeants à forte fiscalité, serait un pas décisif pour mettre fin à ces pratiques injustes.

Cela responsabiliserait les dirigeants, dissuaderait les abus fiscaux, renforcerait la crédibilité internationale et protégerait les droits du peuple et des entreprises. Cette mesure serait un signal fort indiquant que les crimes fiscaux ne seront pas tolérés et que des conséquences graves attendent ceux qui les commettent.

Oui il est temps de faire avec 5% d’impôts maxi, c'est possible !

Citoyens pensez à aller voter c'est l'arme absolue qui rendra tout cela possible !!




Tom Morgan pour DayNewsWorld

UN PLAN ANTI-FRAUDE SOCIALE DEMAGOGIQUE ?

Gabriel Attal dégaine son plan anti-fraude sociale . Le ministre chargé des Comptes publics a dévoilé, lundi 29 mai au Parisien, un vaste plan de lutte contre la fraude sociale qui doit permettre de doubler les redressements d'ici à 2027, avec un contrôle accru des retraités vivant hors d'Europe. Fraude aux allocations familiales, à la carte Vitale, aux retraités à l’étranger .

" C’est un chantier à dix ans pour lequel je fixe une première étape : en 2027, nous aurons deux fois plus de résultats qu’en 2022 ", affirme-t-il, en promettant la création de mille postes supplémentaires durant ce quinquennat et un investissement de 1 milliard d’euros dans les systèmes d’information, " notamment pour mieux croiser les données ".
Les redressements ont déjà augmenté de 35 % depuis cinq ans. Ces annonces surviennent trois semaines après un premier plan, présenté dans une interview au Monde, centré sur la lutte contre la fraude fiscale.

" Notre volonté est de regarder où sont les situations de fraude et y répondre, sans stigmatisation, sans instrumentalisation ", a affirmé M. Attal à des journalistes, et " de n’être ni dans le déni d’une grande partie de la gauche ni dans les mensonges d’une grande partie de l’extrême droite ".

La fraude aux prestations sociales seule est évaluée entre 6 milliards et 8 milliards d’euros par an, selon la Cour des comptes. " La fraude sociale, comme la fraude fiscale, est une forme d’impôt caché sur les Français qui travaillent ", déclare le ministre au Parisien.

Fusionner carte Vitale et carte d’identité

Gabriel Attal explique vouloir " renforcer " les conditions de résidence en France " pour bénéficier d’allocations sociales ". Il faudra désormais passer neuf mois de l’année dans le pays, contre six prévus actuellement, pour bénéficier des allocations familiales ou du minimum vieillesse. De même, pour les allocations personnalisées au logement (APL), qui ne nécessitent que huit mois de présence pour l’heure.

Autre annonce, avec potentiellement des répercussions concrètes pour les Français : le gouvernement réfléchit à une fusion entre la carte Vitale et la carte d’identité afin de lutter contre les fraudes aux prestations de santé. " On peut imaginer un modèle où, à compter d’une certaine date, quand vous refaites votre carte d’identité, cela devient automatiquement votre carte Vitale ", précise le ministre. Il ajoute qu’une mission de préfiguration serait lancée d’ici à l’été et pourrait parvenir à des conclusions d’ici à la fin de l’année. Au passage, l’idée d’une carte Vitale biométrique semble abandonnée, notamment compte tenu de son coût
Bercy veut en outre cibler les retraités vivant hors des frontières européennes afin de mieux identifier ceux qui sont morts mais dont les allocations sont toujours collectées. Cette annonce fait suite à une expérimentation menée depuis septembre 2022 en Algérie, au cours de laquelle 300 dossiers de retraités " quasi-centenaires " sur 1 000 cas étudiés ont été déclarés non conformes, affirme le ministre, rappelant que plus d’un million de pensions étaient versées à l’étranger, dont la moitié hors d’Europe.

Si personne ne nie que la fraude sociale existe en France, il convient toutefois de relativiser son importance. L’entretien de ce fantasme, selon lequel la France regorgerait de fraudeurs en puissance, a plusieurs objectifs parmi lesquels celui de retarder les réformes structurelles et celui de renforcer toujours plus l’arsenal répressif de l’administration ...

Pour lutter contre la fraude ne faudrait-il pas, surtout et avant tout, opérer une simplification radicale du système des  aides sociales ?




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

POUSSEE PROTECTIONNISTE EN EUROPE DE L'EST CONTRE LES CEREALES UKRAINIENNES

Au cours du week-end, la Pologne et la Hongrie ont décidé d'interdire jusqu'au 30 juin les importations de céréales (et d'autres produits agricoles) en provenance d'Ukraine qui, selon Varsovie et Budapest, déstabilisent leurs marchés agricoles nationaux. Ces grains bénéficient depuis 2022 d'une exemption de droits de douane pour permettre à Kiev d'exporter malgré la fermeture de certaines voies maritimes par la Mer noire .

Mais ils ne sont pas toujours réexportés vers des pays tiers comme ils le devraient et s'empilent dans les silos des pays voisins ou proches voisins de l'Ukraine. Ils y font baisser les prix et alimentent la colère des agriculteurs locaux.

Samedi, Varsovie "a donc décidé d'interdire l'entrée, les importations de céréales en Pologne ainsi que de dizaines d'autres produits agroalimentaires", a expliqué le chef du parti au pouvoir, le conservateur Jaroslaw Kaczynski. 

Sans quoi, à ses yeux, "cela conduirait à une grave crise du secteur agricole en Pologne". 

La Pologne est un pays agricole, les acteurs du secteur votent, et les élections approchent. 

Le 5 avril 2023, le ministre polonais de l'Agriculture et du Développement rural, Henryk Kowalczyk, a dû démissionner de ses fonctions.

"Nous soutenons l'Ukraine, mais nous devons aussi défendre les intérêts de nos citoyens."

Du côté de la Hongrie, il s'agit des céréales, des oléagineux et de plusieurs autres produits agricoles, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture. Et ce, là aussi, au nom de la défense des "intérêts de la communauté agricole hongroise".

La Pologne, mais également d'autres pays dans la région – la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie –, veulent que le sujet soit de nouveau posé sur la table à Bruxelles.

Réserve de crise agricole

Ce lundi d'ailleurs, la Slovaquie est elle aussi passée à l'acte, tout en continuant d'autoriser le transit, contrairement à la Pologne. La Bulgarie a indiqué son intention de lui emboîter le pas. Sofia estime que si une poignée de pays prononcent une interdiction d'importation, les flux vont se reporter sur les autres pays concernés.

L'annonce de Budapest et de Varsovie intervient alors que les Vingt-Sept ont adopté, il y a deux semaines, un plan d'aide de la Commission de 56 millions d'euros pour soutenir les agriculteurs affectés par la baisse des prix. Les fonds, tirés de la réserve de la PAC, doivent être déboursés d'ici septembre 2023, et la Pologne doit en être le principal bénéficiaire, le reste allant à la Roumanie et à la Bulgarie.

Un second plan d'aide est en préparation. Vu de Bruxelles, c'est donc un revirement de la part de Varsovie, qui plaidait jusqu'ici pour davantage de solidarité avec l'Ukraine. Un revirement qui risque de peser sur les discussions autour du renouvellement de l'accord de 2022, celui qui avait acté la levée des barrières tarifaires sur les produits ukrainiens pour un an.

Problème des droits de douane

Depuis le mois dernier, ces cinq États membres expriment en fait le souhait que la Commission revienne sur sa décision concernant les droits de douane. De nouvelles mesures, plaident-ils, pourraient être envisagées afin de remplir l'objectif initial, la réexportation des grains ukrainiens vers les pays d'Afrique et du Moyen-Orient, tout en évitant les externalités négatives, les effets pervers.

"L'objectif ultime n'est pas de maintenir indéfiniment l'interdiction d'importation mais de veiller à ce que les céréales ukrainiennes destinées à l'exportation soient acheminées là où elles doivent l'être", a tenté de dédramatiser lundi le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Pawel Jablonski.

D'après les données officielles ukrainiennes, quelque trois millions de tonnes de céréales quittent le sol ukrainien chaque mois via la mer Noire, en vertu d'un accord conclu sous l'égide des Nations unies et de la Turquie, alors que 200 000 tonnes supplémentaires sont acheminées à travers la Pologne vers des ports européens.

Compétence exclusive

La Commission européenne n'a vraiment pas apprécié l'initiative des pays d'Europe centrale. "Il est important de souligner que la politique commerciale relève de la compétence exclusive de l'UE et que les actions unilatérales ne sont pas acceptables", a insisté une porte-parole. "En ces temps difficiles, il est crucial de coordonner et d'aligner toutes les décisions au sein de l'UE", a-t-elle ajouté.

Les tensions actuelles, en creux, soulignent les grands défis que poserait une adhésion de l'Ukraine à l'UE, notamment pour la politique agricole commune et la politique de cohésion. 

Le pays de 604.000 km2 et 44 millions d'habitants a reçu en juin dernier le statut de candidat à l'UE.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

REFORME DES RETRAITES

VERS UN DURCISSEMENT DES ACTIONS ?

La colère gronde depuis le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites qui ravive les braises du mécontentement. Plus de 2500 personnes manifestent ce vendredi 17 mars 2023 sur cette place parisienne située devant l'Assemblée nationale. Selon un comptage de la police, il s'agit pour l'instant de 2 500 opposants au gouvernement qui manifestent pour l'instant dans le calme. Des rassemblements sont en cours à Toulouse et Bordeaux.

Tensions place de Concorde

Jeudi, un rassemblement similaire avait dégénéré en cours de soirée. Alors que près de 6 500 personnes s'étaient rassemblées ce jeudi 16 mars 2023 place de la Concorde pour montrer leur opposition au recours du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites à l'Assemblée .

Le rassemblement avait dégénéré en début de soirée lorsque la police avait décidé d'évacuer la place parisienne. Des heurts avaient alors éclaté et de nombreux incendies (de poubelles ou de véhicules) avaient été allumés, avant que la situation ne se stabilise dans la nuit.

Au final, 258 personnes avaient été interpellées dans la capitale lors de ces débordements. Des scènes similaires avaient été constatées dans d'autres villes du pays, entraînant des dizaines d'interpellations supplémentaires.

La stratégie privilégiée par les syndicats depuis plusieurs années, soit des manifestations pacifiques, fondées sur le « nombre », malgré des succès passés, ne suffit pas – pour le moment – pour trancher le désaccord social sur la réforme des retraites.

Durcir le mouvement ?

Les syndicats ont longtemps hésité durant les dernières semaines entre continuer à manifester ou faire grève. Certains se disaient favorables à ce « durcissement » depuis le début, notamment des fédérations de la CGT – cheminots, énergie, chimistes (dont les raffineurs)… – mais aussi l’Union syndicale Solidaires (qui rassemble les syndicats SUD), connues pour son radicalisme et une type de syndicalisme « à l’ancienne », fondé sur le militantisme et, souvent, le conflit ouvert.

Mais que signifie le mot « durcissement » ? Il est censé illustrer une gradation dans l’action collective.

Celle-ci ne consistera plus seulement en des défilés pacifiques et intermittents.

Il s’agira d’actions plus déterminées, voire plus violentes et continues. L’objectif est d’engendrer des désordres dans l’économie ou dans la vie sociale ou quotidienne pour faire céder un gouvernement sourd aux seules manifestations de rue.

Vers de nouvelles formes d’actions ?

Tous les syndicats ne sont pas favorables à une telle évolution. Mais plus personne ne les exclut. Même la CFDT, qui a patiemment sculpté son identité réformiste depuis des années, ne la rejette pas, du moins par antiphrase.

Ainsi, son leader, Laurent Berger, faisant allusion aux « gilets jaunes », s’étonnait récemment que les formes d’actions « très violentes » (et minoritaires) aient obtenu gain de cause alors que les revendications portées par des manifestations pacifiques, bien plus nombreuses, laissent indifférents les pouvoirs publics.

Comment passer à ces nouvelles formes d’actions ? Grève d’un jour, voire reconductible… Dans certains secteurs, comme les éboueurs de Paris, c'est ce qui s'est dessiné cette semaine. La menace de « blocages » concernant l’approvisionnement en carburant est également agitée par certains militants.

Mais ce types d'action réussiront-elles à s’installer dans la durée et à peser ? On a vu, à l’automne dernier, que le gouvernement n’était pas sans moyens juridiques, par exemple en s’appuyant sur des réquisitions.

"Grève générale"

Une « grève générale » pourrait aussi se profiler même si elle n’est pas encore annoncée comme telle. L’intersyndicale préfère l’euphémisme de « mise à l’arrêt de tous les secteurs ».

Une telle grève paraît aussi hypothétique. Celles qui ont réussi – pour faire allusion au Front populaire ou à mai 1968 – n’ont pas été décrétées par les confédérations syndicales. Et le secteur privé, en particulier, ne semble pas prêt à une telle éventualité, d’autant plus que la responsabilité directe des entreprises n’est pas en cause dans la réforme. Comme une récente enquête du ministère du Travail vient de le rappeler, le taux de syndicalisation dans le secteur privé continue de reculer. Dès lors, pour les organisations syndicales, susciter et encadrer un tel mouvement paraît difficile. Les syndicats paient implicitement leur éloignement de bien des salariés à la base et notamment, des plus jeunes, même si leurs récents succès dans la rue montrent qu’ils sont bien vivants.

Le « durcissement » pourrait aussi venir d’une implication plus forte des organisations étudiantes. Présentes dans l’intersyndicale, ces dernières restent encore peu impliquées et les universités, sauf exception, ne connaissent pas de perturbations.

'Révolte des sous-préfectures"

Les confédérations syndicales, à l’instar de Laurent Berger, insistent par ailleurs beaucoup sur ce qui serait une « révolte des sous-préfectures ». Bref, le mouvement serait particulièrement actif dans les petites villes.

Un examen rapide révèle que la situation s’avère contrastée. Ce surcroît de manifestants dans certaines villes s’explique, semble-t-il par l’importance locale de l’emploi public. Cela confère à ces populations des taux de syndicalisation supérieurs à la moyenne.

Ainsi, cette « révolte des sous-préfectures » révélerait d’abord les forces et faiblesses de la syndicalisation. Mais les syndicats y voient surtout des exemples à suivre, traduction d’une colère profonde dans le tissu social.

Et pourtant l'exécutif reste sourd à la colère sociale qui gronde. Et dit ne pas vouloir renoncer à sa réforme des retraites. Aujourd’hui, bien qu’une très large partie de l’opinion se soit déclarée défavorable à la réforme, l’exécutif n’entend pas céder .

« On ne peut pas jouer avec l'avenir du pays », aurait martelé le chef de l'État jeudi 16 mars au matin.

L’exécutif a choisi de passer en force en ayant recours au 49.3.

C'est que les enjeux sont aussi multiples que considérables, au plan interne comme au plan international. La capacité de la France d’entreprendre, après le fameux quoiqu’il en coûte, un redressement de sa dépense publique sans creuser plus la dette, ne peut que rassurer ses partenaires politiques européens. Et c’est là un enjeu important, en cette période de hausse des taux d’intérêt.

Au-delà de la question des retraites, Emmanuel Macron met en jeu sa capacité à affirmer sa légitimité face à des oppositions aux formes multiples. Il s’agit là d’un test majeur.

Céder maintenant à la rue pourrait faire perdre toute autorité à Emmanuel Macron pour la suite du quinquennat et c'est ce que ce dernier redoute... dans une atmosphère pré-insurrectionnelle.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

REFORME DE LA RETRAITE

 LE GOUVERNEMENT DEGAINE LE 49.3

Pour la seconde fois sous l’ère d’Emmanuel Macron, le dossier des retraites se trouve mis sur la table des discussions : 

lors du premier quinquennat, la réforme avait franchi une étape parlementaire, puis elle avait été enterrée sous les sables de l’épidémie du Covid-19. Elle se voulait systémique, uniformisant et universalisant un système de calcul par points à la place des années de cotisation, mettant un terme aux régimes spéciaux.

Aujourd’hui, la nouvelle version de cette même réforme apparaît comme un défi majeur du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle a conduit à une union syndicale rare en France et à une forte mobilisation dans la rue. Elle a aussi engendré des débats houleux à l’Assemblée nationale, mettant à jour les dissensions entre la droite représentée par Les Républicains et la Macronie.

La séquence continue ce jeudi 16 mars 2023 avec le recours au 49.3 .

Élisabeth Borne et ses ministres répétaient à l'envi qu'ils ne voulaient pas utiliser le 49.3 et qu'un accord était encore possible. Mais après un Conseil des ministres extraordinaire convoqué ce matin, le gouvernement a annoncé qu'il allait avoir recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte ce jeudi 16 mars à l'Assemblée nationale. 

"Sur le fondement de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, j'engage la responsabilité de mon gouvernement sur l'ensemble du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2023", a annoncé Elisabeth Borne. 

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont en effet choisi le passage en force. Les députés n'ont pas voté sur ce texte dont la mesure phare est le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Le choix du 49.3 pour la onzième fois

Un Conseil des ministres a été convoqué en urgence ce matin, afin d'établir la stratégie choisie pour adopter ce texte. Selon un participant à une ultime réunion du camp présidentiel autour d'Emmanuel Macron, « il a été considéré qu'il y avait trop d'incertitudes sur le vote » en raison du risque d'absence de majorité. « Le président voulait aller au vote, mais la Première ministre a considéré qu'en raison des incertitudes, elle devait demander au président de la République d'engager la responsabilité du gouvernement via le 49.3 », a ajouté ce participant.

Depuis quelques jours, les macronistes s'affairaient en effet pour savoir s'ils disposaient d'une majorité de députés disposés à voter en faveur du texte, tous les comptages montrant une marge de manœuvre extrêmement faible.

Aucune réforme névralgique ne peut être entreprise sans la garantie préalable d’un consensus avec une part majoritaire de la représentation. La majorité macroniste comptait sur le parti LR et sa droite modérée tiraillée entre ses aspirations centristes et sa peur d’être débordée par le RN.

Députés et sénateurs ont trouvé un accord mercredi sur une version commune du projet contesté, avec la mesure la plus décriée, le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Cela était indispensable pour un vote final, jeudi à l'Assemblée nationale.

Jeudi 16 mars, ce texte a été soumis au vote du Sénat, où la majorité de droite et centriste l'ont sans surprise approuvé, puis à l'Assemblée nationale, où le camp présidentiel ne dispose pas de la majorité absolue. Là, le vote était incertain : si le parti de droite Les Républicains disait vouloir adopter la réforme, avec cette idée que cette réforme, comme a dit Bruno Retailleau, c'est la réforme de la droite et que donc ne pas la voter serait incohérent, de nombreux frondeurs dans ses rangs entretenaient le suspense.

Un aveu d'échec qui montre que la majorité, très déstructurée, n'a pas pu convaincre sur ce texte, notamment à droite.

Aujourd’hui, bien qu’une très large partie de l’opinion se soit déclarée défavorable à la réforme, l’exécutif n’entend pas céder .

« On ne peut pas jouer avec l'avenir du pays », aurait martelé le chef de l'État ce jeudi 16 mars au matin.

C'est que les enjeux de cette affaire sont aussi multiples que considérables, au plan interne comme au plan international. La capacité de la France d’entreprendre, après le fameux quoiqu’il en coûte, un redressement de sa dépense publique sans creuser plus la dette, ne peut que rassurer ses partenaires politiques européens. Et c’est là un enjeu important, en cette période de hausse des taux d’intérêt.

Mais c’est dans la vie politique interne que le jeu bénéfice/perte est potentiellement le plus fort.

Il pourrait même marquer un tournant de ce deuxième quinquennat...... alors que l’on se pose toujours des questions sur la forme que prendra le mécontentement social.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CAC 40

 142 MILLIARDS DE BENEFICES MAIS POUR QUI ?

Les entreprises françaises du CAC 40 ont dégagé 142 milliards d’euros de bénéfices cumulés en 2022 grâce aux records du luxe et de l’énergie, soit moins que le sommet de 2021, mais augurant néanmoins d’une année faste pour les actionnaires.

Le chiffre d’affaires atteint 1 729 milliards d’euros, en hausse de 19 % sur un an, grâce aux ventes gonflées par l’inflation pour de nombreux groupes. Le bénéfice net recule de 9 % par rapport aux près de 156 milliards de 2021, année marquée par le résultat hors norme de près de 25 milliards de Vivendi en raison d’une cession. En 2022, le géant de médias est même passé dans le rouge, affichant avec 1 milliard d’euros la pire perte du CAC 40.

Ce calcul ne prend pas en compte deux groupes, Pernod Ricard et Alstom, qui ont des exercices comptables décalés. Le recul agrégé masque néanmoins des records tous azimuts, à commencer par l’énergie et son fleuron TotalEnergies, qui affiche avec 19,5 milliards d’euros le plus gros profit de l’indice, devant le constructeur automobile Stellantis avec 16,8 milliards d’euros. Le plus gros profit d’une entreprise française en 2022 est cependant celui de CMA-CGM, troisième armateur mondial, non coté en Bourse, avec 24,9 milliards de dollars.

Le luxe brille

Au total, le secteur de l’énergie réalise 23,2 milliards d’euros de bénéfice (+14%) malgré d’importantes charges liées à la guerre en Ukraine. Hors effets comptables, les bénéfices bondissent davantage, reflétant l’année exceptionnelle alimentée par la hausse des prix de l’énergie, dans le sillage de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine. 

La guerre a également laissé des traces sur les industriels comme ArcelorMittal, avec un milliard de dollars de provisions pour couvrir ses pertes ukrainiennes. Renault affiche la deuxième perte nette du CAC, de 338 millions d’euros, après une charge de 2,3 milliards causée par la vente d’Avtovaz, fabricant russe des Lada.

À l’inverse, le luxe (LVMH, Kering, Hermès, L’Oréal) a vu ses profits enfler de 23 %, soit 4,5 milliards d’euros de plus sur un an et une progression de 80 % comparé à 2019 - profitant de pouvoir répercuter la hausse des coûts de production sur les prix de vente. Les plus fortes hausses de bénéfice reviennent à Orange (+820% comparé à 2021, année plombée par une dépréciation) et au fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics (+118%), qui a profité de la « forte demande » mondiale pour la denrée rare des puces électroniques.

TotalEnergies va investir 16 milliards de dollars, dont 4 dans des « énergies bas carbone », et payer près de 9 milliards d’euros de dividendes.

Mais où vont  principalement ces profits ?

Actionnaires récompensés

Comme les bénéfices, les reversements aux actionnaires progressent, sous une pluie de critiques reprochant aux entreprises de ne pas verser autant aux salariés, ni d’en faire assez pour le climat. Aucun groupe du CAC 40 n’a annoncé baisser son dividende alors que ceux-ci avaient déjà atteint un record en 2022, en France (56,5 milliards d’euros) et dans le monde (1 560 milliards de dollars).

LVMH, qui a payé 5 milliards d’euros d’impôts sur les sociétés dans le monde, devrait verser au total quelque 6 milliards d’euros à ses actionnaires, dont près de 3 milliards reviennent à la famille du PDG Bernard Arnault, et distribuer 400 millions d’euros à ses quelque 39 000 salariés français. Société Générale veut redistribuer 90 % de son bénéfice aux actionnaires, avec une hausse du dividende, malgré la chute de son résultat sous l’effet de la cession de sa filiale russe Rosbank.

Le sujet des dividendes a toujours fait l’objet de vifs débats en France, dans la mesure où une (très) faible minorité de Français détient des actions, contrairement à la population de nombreux autres pays (États-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, etc.) pour qui il s’agit de la principale source d’épargne constituée en vue, notamment, de la retraite. Du côté des compagnies, leur réticence à ralentir les versements de dividendes tient au fait que ceux-ci leur permettent d’attirer des actionnaires dont les placements tirent à la hausse leur valeur boursière.

Rachat d’actions

Outre les dividendes, de plus en plus d’entreprises choisissent de racheter leurs propres actions - une opération destinée à soutenir le cours en Bourse. TotalEnergies prévoit de débourser ainsi deux milliards d’euros au premier trimestre, soit autant que ce que le groupe a versé au titre d’une taxe sur les superprofits dans l’UE et au Royaume-Uni. Mais bien moins que Chevron ou ExxonMobil qui vont respectivement dépenser jusqu’à 75 milliards et 50 milliards de dollars pour racheter des titres. Stellantis va gratifier ses actionnaires avec 4,2 milliards d’euros de dividendes, dépenser 1,5 milliard en rachats d’actions… et débourser 2 milliards en primes pour ses salariés.

La question de l'investissement

Une partie des bénéfices des grands groupes,notamment des groupes pétroliers, est aussi destinée à l’investissement dans les hydrocarbures, mais aussi dans les énergies renouvelables. Sur ce dernier point, les compagnies – en particulier américaines – ont été vivement critiquées du fait des faibles montants investis dans le solaire, l’éolien et les autres énergies renouvelables comparativement aux sommes qu’elles versent aux actionnaires. C’est une des raisons qui a conduit le président américain Joe Biden à vouloir quadrupler la taxe sur les rachats d’actions entrée en vigueur en janvier 2023.

Faut-il taxer ces superprofits ?

La question de l’instauration d’une taxe sur les profits des géants du pétrole est toujours l’objet de nombreux débats. En Europe, certains pays comme la France avaient choisi d’instaurer un bouclier tarifaire alors que d’autres, tels le Royaume-Uni, l’Italie ou la Hongrie, ont opté pour la mise en place de taxes.

Si l’instauration de taxes exceptionnelles sur les superprofits des compagnies pétrolières peut s’avérer utile pour compenser la hausse des prix de l’énergie, elle pourrait cependant avoir des effets contre-productifs en retardant la transition énergétique. Si les énergies renouvelables sont destinées à devenir des sources d’énergie essentielles d’ici quelques années, elles ne peuvent remplacer « au pied levé » le pétrole : 

la transition n’est pas immédiate et demande en effet du temps. Afin de promouvoir le passage aux énergies renouvelables et assurer la transition énergétique, il convient de prendre garde à ne pas interrompre brutalement les investissements dans le secteur pétrolier, ce qui pourrait advenir en cas d’instauration de taxes très élevées. Cela est encore plus important dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine, puisqu’il est nécessaire de remplacer le pétrole russe par du pétrole en provenance d’autres pays.

Taxer lourdement les entreprises lorsque celles-ci réalisent des investissements qui s’avèrent gagnants peut en outre être contre-productif puisque cela reviendrait à taxer les compagnies les plus innovantes...




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

FRANCE / ÉTATS-UNIS / ROYAUME-UNI / ESPAGNE... QUELLES PERSPECTIVES POUR L'ACTION SYNDICALE DANS LE MONDE EN 2023 ?

Mardi 10 janvier, la Première ministre Élisabeth Borne a présenté les contours de la future réforme des retraites, qui prévoit notamment l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Aussitôt, huit syndicats, vent debout contre le projet, ont annoncé une première journée de mobilisation le jeudi 19 janvier. Et d'autres les mois suivants

Pour les syndicats, l’enjeu dépasse la contestation de la réforme : il s’agit également de retrouver de l’influence. Fin 2022, les grèves des contrôleurs de train ou encore des médecins généralistes ont été initiées par des mouvements nés sur Internet qui les ont court-circuités. En outre, le taux de syndicalisation stagne autour de 10 % en France, l’un des niveaux les plus bas en Europe, depuis près de 30 ans.

Qu’en est-il de l’action syndicale ailleurs dans le monde ? Cet essoufflement se retrouve-t-il ? Les difficultés économiques donnent-elles, au contraire, un élan nouveau aux syndicats ? En ce début d’année, les experts américains, britanniques, indonésiens ou encore espagnols de The Conversation vous proposent un tour d’horizon mondial.

Canada : les syndicats qui s’affirment obtiennent des résultats

Le mouvement syndical canadien compte parmi les plus solides de l’OCDE, le club des pays développés, une solidité liée aux lois qui protègent contre les phénomènes de « passager clandestin » : les travailleurs ne peuvent pas bénéficier des conventions collectives sans être syndiqués.

Le taux de syndicalisation au Canada se situe autour de 30 % des travailleurs depuis le début du siècle, même s’il est moitié moindre dans le secteur privé et qu’il y diminue lentement. L’indicateur reste en revanche élevé dans les services publics (plus de 75 %) et en progression.

Cette relative stabilité a permis aux travailleurs canadiens d’être mieux préparés à affronter l’impact de l’inflation sur leurs paies. Les syndicats ont formulé des revendications salariales plus élevées qu’au cours des dernières décennies, et ont plus fréquemment fait grève (poursuivant une tendance amorcée en 2021).

De janvier à novembre 2022, 156 mouvements de grèves ont eu lieu (un mouvement est comptabilisé dès qu’il implique au moins dix personnes sur une journée) tout secteur confondu. Au total, 1,9 million journées de travail ont été perdues, le chiffre le plus élevé depuis 15 ans.

Une vague printanière de grèves dans le secteur de la construction en Ontario, la province la plus peuplée du Canada, a bien symbolisé la montée du militantisme. Au plus fort de la vague, plus de 40 000 travailleurs, dont des charpentiers, des poseurs de placoplâtre et des ingénieurs, ont déposé leurs outils pour obtenir des salaires plus élevés. Des tentatives d’accords lancées par les autorités ont parfois été rejetés par les grévistes, prolongeant le mouvement.

Doug Ford, Premier ministre de l’Ontario s’est attiré les foudres des syndicats. Andrew Scheer/FlickR, CC BY-SA

Un autre fait historique est survenu plus tard dans l’année. Le gouvernement de droite de l’Ontario avait voulu faire usage d’une clause constitutionnelle rarement utilisée pour annuler le droit de grève de 55 000 travailleurs, personnel de soutien dans l’éducation. La menace des syndicats, des secteurs public comme privé, de déclencher une grève générale dans la province, a poussé le gouvernement à faire machine arrière.

Pendant ce temps, les blocages opérés par les employeurs (ou lock-out) ont pratiquement disparu. Cette tactique, par laquelle ces derniers suspendent l’activité jusqu’à ce que les travailleurs acceptent les conditions proposées, n’a été utilisée que huit fois de janvier à novembre dernier, alors qu’on en observait une soixantaine par an il y a dix ans.

La croissance annuelle des salaires a légèrement augmenté pour atteindre une moyenne de 5 % à la fin de l’année. Ce taux reste inférieur à celui de l’inflation (6,8 %), mais l’écart créé en 2021 se réduit.

Reste à voir si cette pression syndicale pourra être maintenue et faire face à la hausse rapide des taux d’intérêt, à une récession probable en 2023 et à la suppression continue par les gouvernements des droits syndicaux dans certaines provinces.

Royaume-Uni : un rameau d’olivier pour le service de santé ?

Phil Tomlinson, professeur de stratégie industrielle, Université de Bath

L’hiver de la colère se prolonge au Royaume-Uni : le pays subit sa plus grande vague de grèves depuis plus de 30 ans. La plupart ont lieu dans le secteur public, où l’évolution des salaires reste bien inférieure à l’inflation et accuse un retard considérable par rapport aux entreprises privées.

Le sentiment d’amertume est prononcé après une vague d’austérité et la baisse des salaires réels des années 2010. Les grèves – dont on estime qu’elles ont coûté 1,7 milliard de livres sterling (1,92 milliard d’euros) à l’économie britannique en 2022 – sont coordonnées par différents syndicats, ajoutant des désagréments publics supplémentaires.

Néanmoins, le gouvernement britannique refuse catégoriquement de céder. Il se retranche derrière les recommandations indépendantes des organes de révision des salaires du secteur public, même s’il ne les a pas toujours suivies. Il a également affirmé que des augmentations salariales du secteur public correspondant à l’inflation coûteraient à chaque ménage britannique 1 000 livres sterling (1 130 euros) de plus par an, bien que ce chiffre ait été démenti.

Le Trésor de Sa Majesté, le département gouvernemental en charge de la mise en place des politiques économiques, se fait également l’écho des préoccupations de la Banque d’Angleterre concernant le déclenchement d’une spirale salaires-prix. Elle semble pourtant peu probable : l’inflation actuelle est largement due à des chocs d’offre consécutivement à la crise sanitaire et que déclenchement de la guerre en Ukraine, et la croissance moyenne des salaires reste bien inférieure à l’inflation.

Il existe des arguments économiques en faveur d’un accord généreux, notamment dans le National Health Service (NHS) (le système de santé publique) : avec plus de 133 000 postes vacants non pourvus, de meilleurs salaires pourraient contribuer à améliorer la rétention et le recrutement du personnel.

Les travailleurs de la santé au Royaume-Uni ont plusieurs fois cessé le travail pour demander des revalorisations salariales, comme les ambulanciers le 21 décembre.

Bien sûr, financer ces mesures en période de récession implique des choix difficiles. Une augmentation des impôts s’avèrerait politiquement coûteuse, la charge fiscale n’ayant jamais été aussi élevée depuis 70 ans. Le recours à des emprunts publics pourrait, lui, aggraver l’inflation si la Banque d’Angleterre augmente la masse monétaire par le biais d’un assouplissement quantitatif.

L’opinion publique semble largement soutenir les grévistes, en particulier ceux du NHS. Toutefois, si le gouvernement cède dans un secteur, il crée un précédent pour les autres, avec des conséquences économiques potentiellement plus importantes.

Concernant le NHS, il pourrait plutôt avancer à 2023 les négociations de l’organe de révision des salaires du secteur public, afin de permettre une amélioration de l’accord, éventuellement accompagnée d’une prime pour difficultés. Ailleurs, il tiendra probablement bon en espérant que les syndicats perdront leur détermination.

Australie et Nouvelle-Zélande : les grèves restent rares malgré l’inflation

Jim Stanford, économiste et directeur du Centre for Future Work, Australia Institute

Les grèves en Australie sont devenues très rares au cours des dernières décennies en raison des lois restrictives adoptées depuis les années 1990. Malgré un taux de chômage historiquement bas et des salaires très en [retard sur l’inflation]. Ces lois permettent encore de court-circuiter la plupart des actions syndicales.

En 2022, le taux de syndicalisation est tombé à 12,5 % des employés, un niveau historiquement bas. En 1990 encore, il était supérieur à 50 % des travailleurs. Les membres d’un syndicat ne peuvent légalement faire grève qu’après que les négociations, les scrutins et les plans d’action spécifiques ont été rendus publics, révélant ainsi pleinement la stratégie du syndicat à l’employeur. Même lorsqu’il y a des grèves, elles ont tendance à être courtes.

Au total, 182 conflits du travail ont eu lieu au cours de l’année qui s’est terminée en septembre. (Les statistiques ne font pas de distinction entre les grèves et les lock-out des employeurs, qui sont devenus courants en Australie). Ce chiffre est similaire à celui des années précédant la pandémie et ne représente qu’une fraction des actions industrielles des années 1970 et 1980.

La seule poussée visible des actions de grève en 2022 reste une série de protestations d’un jour organisées par les enseignants et les personnels de santé en Nouvelle-Galles du Sud, l’État le plus peuplé du pays. Après avoir supporté une décennie de plafonnement austère des salaires par le gouvernement conservateur de l’État, c’en était trop lorsque l’inflation s’est fait sentir.

La plupart des autres travailleurs sont restés passifs, alors même que l’Australie a connu une croissance des salaires parmi les plus lentes de tous les grands pays industrialisés. Les salaires nominaux n’ont augmenté en moyenne que de 2 % par an en 10 ans jusqu’en 2021. Ce taux est passé à 3,1 % à la fin de 2022, mais cela reste moitié moins que le taux d’inflation de 7,3 %.

Le gouvernement travailliste nouvellement élu en Australie a adopté une série de réformes importantes du droit du travail à la fin de 2022, visant à renforcer les négociations collectives et la croissance des salaires. Cela pourrait annoncer une amélioration progressive du pouvoir de négociation des travailleurs dans les années à venir.

Les perspectives des relations industrielles en Nouvelle-Zélande sont, de leur côté, un peu plus hospitalières pour les travailleurs et leurs syndicats. Le taux de syndicalisation a augmenté en 2021, pour atteindre 17 % des salariés (contre 14 % en 2020). Le salaire horaire moyen ordinaire a connu une croissance impressionnante de 7,4 % au cours de la dernière période de 12 mois, grâce à une augmentation de 6 % du salaire minimum décidée par le gouvernement travailliste.

Les actions industrielles restent rares – peut-être en partie parce que les travailleurs réussissent à augmenter les salaires par d’autres moyens. Aucune donnée officielle sur les grèves n’est disponible pour 2022, mais en 2021, seuls 20 mouvements ont eu lieu, ce qui représente une forte baisse par rapport à une moyenne de 140 par an au cours des trois années précédentes.

Indonésie : colère contre les réformes du droit du travail

Nabiyla Risfa Izzati, maître de conférences en droit du travail, Universitas Gadjah Mada

Il y a quelques semaines, le gouvernement a remplacé sa « loi Omnibus » controversée par une nouvelle réglementation d’urgence, ce en réponse à la décision de la Cour constitutionnelle indonésienne qui l’avait jugée inconstitutionnelle en 2021.

Adoptée fin 2020, la loi omnibus incarnait l’ambition du président Joko Widodo d’attirer les investisseurs étrangers en réduisant les formalités administratives, mais au détriment des droits des salariés. Elle rendu plus facile les licenciements sans préavis.

Le président indonésien Joko Widodo a dû abandonner sa loi Omnibus, du moins officiellement. Picryl, CC BY-SA

Ont aussi été abaissées les indemnités de licenciement légales et la durée maximale des contrats temporaires a, elle, été allongée, tout en ignorant la protection des travailleurs. En 2022, la nouvelle formule de calcul du salaire minimum a également entraîné la plus faible augmentation annuelle jamais enregistrée. La loi a suscité de nombreuses critiques de la part des travailleurs, des militants et des organisations de la société civile.

Le nouveau règlement d’urgence est sans doute encore plus problématique. La majorité de ses dispositions ne font que copier la loi omnibus. Plusieurs changements et dispositions supplémentaires prêtent en fait à confusion et font double emploi avec les règlements précédents, tout en laissant de nombreuses failles qui pourraient être exploitées à l’avenir.

Pourtant, malgré les plaintes des travailleurs et des syndicats, arguant que les nouvelles règles ont été adoptées soudainement et sans consultation, il n’est pas question de faire grève. Le mode d’action reste peu populaire car elles ne peuvent être organisées qu’avec l’autorisation de l’entreprise concernée. Si les travailleurs organisent des grèves officieuses, les employeurs ont le droit de s’en débarrasser.

Les manifestations publiques constituent une alternative évidente, bien que les règles de la pandémie limitant la mobilité et les rassemblements de masse les aient rendues difficiles. Malgré tout, des milliers, voire des millions de travailleurs ont organisé des mouvements dans leurs villes respectives au cours du second semestre 2022.

Les travailleurs demandaient à ce que la loi Omnibus soit révoquée et que le gouvernement n’utilise pas les formules de calcul du salaire minimum stipulées dans la loi. Les protestations se sont intensifiées lorsque le gouvernement a augmenté les prix du carburant en septembre, ce qui a fait grimper l’inflation déjà élevée en raison de la hausse du cours des denrées alimentaires.

Les autorités politiques ont depuis publié un règlement distinct pour déterminer le salaire minimum de 2023. Les revendications ont donc abouti d’une certaine façon, mais les travailleurs comme les employeurs restent furieux que les règles relatives au salaire minimum aient à nouveau changé dans le cadre du règlement d’urgence.

Il est clair que les manifestants n’ont pas obtenu la suppression des autres règles issues de la loi omnibus. Certains travailleurs ont protesté sur les médias sociaux. Cela n’incitera peut-être pas le gouvernement à modifier la loi, mais quelques tweets viraux ont poussé plusieurs entreprises à changer leurs pratiques abusives.

La controverse devrait se poursuivre en 2023 et au cours de l’année électorale de 2024, notamment dans le contexte de possibles licenciements massifs en pleine récession mondiale.

États-Unis : la protestation des travailleurs montre des signes de vie

Marick Masters, professeur de commerce et professeur auxiliaire de sciences politiques, Wayne State University

Les travailleurs américains ont été de plus en plus nombreux à s’organiser et à rejoindre les piquets de grève en 2022 pour réclamer de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail. Cela a suscité un optimisme certain chez les dirigeants syndicaux et les défenseurs des droits des travailleurs, pensant assister à un tournant des rapports de force dans le monde du travail.

Les enseignants, les journalistes et les baristas font partie des dizaines de milliers de travailleurs qui se sont mis en grève. Il a fallu un vote du Congrès pour empêcher 115 000 employés des chemins de fer de débrayer eux aussi. Au total, il y a eu au moins 20 arrêts du travail majeurs impliquant chacun plus de 1 000 travailleurs en 2022, contre 16 en 2021, en plus de centaines d’autres plus petits.

Les travailleurs de Starbucks, Amazon, Apple et des dizaines d’autres entreprises ont également déposé plus de 2 000 demandes pour former des syndicats au cours de l’année – un record depuis 2015. Les travailleurs ont remporté 76 % des 1 363 élections qui ont eu lieu.

Historiquement, cependant, ces chiffres restent tièdes. Le nombre d’arrêts de travail majeurs est en chute libre depuis des décennies : il s’élevait à près de 200 en 1980. En 2021, le taux de syndicalisation, 10,3 %, n’était pas loin du plus bas jamais enregistré. Dans les années 1950, plus d’un travailleur sur trois était membre d’un syndicat.

L’environnement reste encore très défavorable aux syndicats, avec un droit du travail timide et très peu d’employeurs montrant une réelle réceptivité à l’idée d’avoir une main-d’œuvre syndiquée. Les syndicats se trouvent limités dans leur capacité à modifier les politiques publiques. La réforme du droit du travail par le biais de la législation reste vague, et les résultats des élections de mi-mandat de 2022 ne devraient pas faciliter les choses.

Néanmoins, le soutien de l’opinion publique aux syndicats est à son plus haut niveau depuis 1965, puisque 71 % des citoyens disent approuver l’action syndicale, d’après un sondage Gallup du mois d’août. Et les travailleurs eux-mêmes montrent de plus en plus d’intérêt à les rejoindre. En 2017, 48 % des travailleurs interrogés ont déclaré qu’ils voteraient aux élections syndicales, contre 32 % en 1995, la dernière fois que la question a été posée.

Les succès futurs pourraient dépendre de la capacité des syndicats à tirer parti de leur popularité croissante et à surfer sur la vague des récentes victoires dans l’établissement d’une représentation syndicale chez Starbucks et Amazon, ainsi que sur le succès de la campagne « Fight for $15 », qui depuis 2012 a contribué à l’adoption de lois portant sur un salaire minimum de 15 dollars dans une douzaine d’États et à Washington DC. Les chances d’y parvenir sont peut-être grandes : il y a en tout cas des opportunités à faire germer.

Espagne : les mesures d’aide inégales pourraient causer des problèmes

Rubén Garrido-Yserte, directeur de l’Instituto Universitario de Análisis Económico y Social, Universidad de Alcalá

L’inflation mondiale provoque un ralentissement de l’économie mondiale et une hausse des taux d’intérêt à des niveaux jamais vus depuis avant 2008. Les taux d’intérêt continueront d’augmenter en 2023, affectant particulièrement des économies aussi endettées que l’Espagne.

Elle sapera à la fois le revenu disponible des familles et la rentabilité des entreprises (surtout les petites), tout en rendant plus coûteux le remboursement de la dette publique. Parallèlement, on devrait assister à une augmentation durable du coût du panier de la ménagère à moyen terme.

Jusqu’à présent, les actions gouvernementales ont partiellement atténué cette perte de pouvoir d’achat. L’Espagne a plafonné les prix de l’électricité, subventionné le carburant et rendu les transports publics gratuits pour les citadins et les navetteurs.

Des accords ont été passés avec les banques pour refinancer les prêts hypothécaires des familles les plus vulnérables. En outre, les retraites et les salaires du secteur public ont été augmentés et il est prévu de relever le salaire minimum.

Toutefois, nombre de ces mesures doivent nécessairement être temporaires. Le danger est qu’elles finissent par être considérées comme des droits auxquels il ne faut pas renoncer. Elles faussent également l’économie et créent des problèmes d’équité en excluant ou en soutenant insuffisamment certains groupes. Les salaires privés n’augmenteront pas suffisamment pour couvrir l’inflation, par exemple.

L’action a été telle qu’il y a eu très peu d’actions syndicales en réponse à la crise du coût de la vie. Le danger est qu’elles créent un scénario où le calme d’aujourd’hui peut être le signe avant-coureur d’une tempête sociale demain.




Pamela Newton pour DayNewsWorld

DERRIERE LA GUERRE DES BALLONS SE JOUENT

 DES ENJEUX DE PREMIERE PUISSANCE

ENTRE CHINE ET LES ETATS-UNIS

Une série aux allures de fiction à succès tient le monde en haleine. Depuis dix jours, le gouvernement américain dit avoir neutralisé quatre engins volants. Le dernier date de dimanche avec la destruction d'un nouvel "objet" au-dessus du lac Huron.

Près d’une semaine après qu’un avion de chasse américain a abattu un ballon espion chinois au-dessus de l'Atlantique, un nouvel objet volant a été abattu dimanche 12 février 2023. Le Pentagone a déclaré ce dimanche que des équipes américaines et canadiennes préparaient une opération pour tenter de récupérer le quatrième objet.

Les trois premiers engins volants ont été abattus par des chasseurs F-22 américains à l’aide de missiles AIM-9X, selon les autorités. Le premier objet volant était un ballon chinois, haut d’environ 60 mètres, et "portait une sorte d’énorme nacelle pesant plus d’une tonne", d’après le Pentagone. 

Sa taille serait comparable à celle de trois autobus. Un haut responsable du département d’État américain a indiqué que l’appareil avait "de nombreuses antennes, un ensemble probablement capable de collecter et de géolocaliser des communications", et qu’il était "équipé de panneaux solaires assez larges pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement de multiples capteurs collectant du renseignement", a rapporté le Pentagone dans un communiqué de presse.

Le lundi 13 février 2023, c’est au tour de la Chine d’accuser les États-Unis d’avoir fait voler "illégalement" des ballons dans son espace aérien . "Rien que depuis l'année dernière, des ballons américains ont survolé la Chine à plus de dix reprises sans aucune autorisation", a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin. Washington a rapidement rejeté les accusations de Pékin. La Chine a d'ailleurs annoncé dimanche 12 février 2023 qu’elle avait repéré, à son tour, un ballon suspect au large de ses côtes.

Episode d’espionnage à haute altitude ?

Pour Washington, pas de doute, ce sont des ballons- espions chinois, entrés sur le territoire américain depuis plusieurs jours déjà. Pékin réplique qu'il s'agit d' aéronefs civils utilisés à des fins de recherches, principalement météorologiques. Toujours est-il que les débris de ses différents objets abattus seront analysés. 

Un responsable du FBI, agence chargée de les examiner, a d'ailleurs récemment indiqué que seule une "petite partie" des équipements de surveillance du premier ballon avait été récupérée. Ils sont examinés dans les laboratoires de la police fédérale à Quantico, en Virginie, a-t-il ajouté.

Possible lien avec les tensions autour de Taïwan

Selon des spécialistes, les renseignements américains et canadiens reçoivent en continu d'énormes quantités de données et sont particulièrement à l'affût de potentiels missiles, pas d'objets lents comme des ballons. 

La secrétaire adjointe à la Défense des Etats-Unis, Melissa Dalton, a déclaré dimanche qu'après la détection du ballon chinois, la défense aérienne américaine a ajusté ses systèmes radar afin de pouvoir détecter des objets plus petits et se déplaçant plus lentement.

Les Etats-Unis estiment que le ballon était contrôlé par l'armée chinoise et faisait partie d'une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d'espionnage. Pour certains analystes, cela pourrait être le début d'une opération majeure d'espionnage chinoise pour recenser les capacités militaires étrangères, avant une possible montée des tensions autour de Taïwan dans les années à venir.

Une véritable mission d’espionnage de haut vol, comme l'ont assuré dans la presse des responsables américains, ou un simple ballon scientifique brinquebalé par les vents ? 

Au-delà de la passe d’armes entre les deux pays, l’incident rappelle que ces engins, utilisés depuis plus de cinquante ans pour effectuer des mesures atmosphériques (ozone, CO2, méthane…), peuvent aussi répondre à des usages moins innocents.

Les ballons stratosphériques d’aujourd’hui sont très performants: ils évoluent entre 18 et 40 kilomètres d’altitude et le diamètre des plus imposants peut atteindre 130 mètres, pour un volume de 800 000 m3. 

Les plus grands ballons sont aujourd’hui capables de porter une tonne de charge utile. Quant à l’autonomie, elle peut être poussée jusqu’à trois mois environ. Idéales pour effectuer des mesures scientifiques, mais aussi des opérations de surveillance…

Une course féroce à l’innovation technologique

Mais le point le plus important selon le Wall Street Journal, c’est que ce n’est pas juste une question d’objets volants non identifiés mais surtout une nouvelle étape dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine.

Une rivalité qui monte en puissance: le Wall Street Journal rappelle que vendredi dernier, le Département du Commerce des Etats-Unis a ajouté de nouvelles sociétés chinoises à la liste des groupes avec lesquels les entreprises américaines n’ont plus le droit de commercer.

Washington essaie ainsi de mettre en place un glacis pour entraver le développement technologique de la Chine. Outre les mesures prises contre Huawei et d’autres grandes entreprises chinoises, les États-Unis ont imposées en novembre 2022 des restrictions drastiques à l’exportation des semi-conducteurs de pointe, au nom de "la sécurité nationale". 

Des mesures inédites qui "visent à bloquer tout le système d’innovation chinois" et dont les conséquences - encore dures à évaluer - pourraient être lourdes pour Xi Jinping qui affiche sa volonté de hisser son pays à la première place des puissances mondiales dans tous les domaines d’ici 2049 - année du centenaire de la prise du pouvoir par les communistes - notamment dans la tech, un secteur au cœur des ambitions américaines.

Alors qu’est-ce qui relève de la guerre commerciale ou de l’espionnage ?

"Il y a une zone grise entre les deux, analyse Marc Julienne dans l'article de notre confrère Shirley Sitbon. Pour les Américains, empêcher les Chinois à progresser technologiquement est une question de sécurité".

Un flou aussi entretenu par le système chinois, où les liens entre le gouvernement et les entreprises privées sont parfois difficiles à déterminer tant ils peuvent être imbriqués d’une façon ou d’une autre.

Cette guerre de ballons ne fait que raviver les vives tensions entre ces deux puissances rivales que sont les Etats-Unis et la Chine pour une première place mondiale...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

COMMENT L'EUROPE VEUT-ELLE SAUVER

SON INDUSTRIE FACE A LA MENACE AMERICAINE ?

Une contre-attaque face à Washington. La Commission européenne a présenté mercredi 1er février son Green Deal Industrial Plan *(Plan industriel du pacte vert), pour soutenir l'industrie européenne , qu'elle propose aux Vingt-Sept, alors que se profile une bataille mondiale pour le leadership dans ces industries.

« Egalité de traitement » à l'international

Ce que nous voulons, c'est garantir l'égalité de traitement à l'international, a déclaré Ursula von der Leyen, alors que les Etats-Unis ont prévu 500 milliards de dollars de subventions et allégements fiscaux sur une décennie pour leurs technologies "propres".

Les propositions faites par sa présidente, Ursula von der Leyen, visent notamment à répondre à l'Inflation Reduction Act, le programme d'investissements et de subventions de 430 milliards de dollars adopté par les Etats-Unis pour aider les entreprises américaines.

Le but de l'exécutif européen est simple : éviter les délocalisations en masse et investir dans la transition énergétique.

"Nous avons une occasion unique de montrer la voie avec rapidité, ambition et détermination, de sécuriser l'avance de l'industrie de l'UE dans le secteur des technologies zéro carbone", a expliqué Ursula von der Leyen devant la presse.

Les pistes avancées par la Commission seront discutées par le Parlement européen, ainsi que par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE lors d'un Conseil spécial prévu à Bruxelles les 9 et 10 février. Les débats promettent d'être tendus, certains pays rejetant déjà l'idée d'assouplir les règles entourant les subventions d'Etat.

Assouplissement temporaire des règles en matière d'aides d'Etat aux entreprises

La Commission européenne souhaite introduire un « cadre temporaire de crise et de transition » 2025, pour assouplir les règles en matière d'aides d'Etat, soit les subventions accordées par les gouvernements nationaux aux entreprises.

Ce mécanisme permettra notamment de simplifier les procédures, aujourd'hui rigides, pour les projets de technologies renouvelables, mais aussi d'accorder des subventions plus élevées pour s'aligner sur des aides reçues « par des concurrents situés en dehors de l'UE », en l'occurrence aux Etats-Unis.

L'exécutif européen souhaite également permettre aux Etats membres d'accorder des avantages fiscaux à ce qu'elle nomme les "secteurs stratégiques zéro émission", une réponse directe au plan américain.

Ces propositions inquiètent certains Etats membres, aux moyens plus réduits. Ils craignent une remise en cause du fonctionnement du marché unique européen, avec des subventions massives de la France et de l'Allemagne à leurs entreprises.

"Le marché unique est la clé de notre compétitivité, et peu importe ce que nous faisons, nous devons éviter une course aux subventions", a précisé Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission.

Les échanges promettent d'être nourris notamment sur l'autre grand axe du Pacte vert, l'assouplissement des aides d'Etat.

La Commission opère en effet des changements en profondeur, tout en blindant son dispositif pour ne pas défavoriser les Etats les moins riches.

Utilisation des fonds existants en les orientant...

Sur la question très sensible des financements, plutôt que de lancer de nouveaux instruments, déjà sujet de controverse entre Etats membres, Bruxelles veut mobiliser les fonds existants provenant des programmes RepowerEU, InvestEU ou encore du fonds pour l'innovation. Au total, 390 milliards d'euros sont disponibles.

A plus long terme, d'autres financements seront nécessaires. C'est pourquoi Bruxelles a lancé l'idée d'un fonds de souveraineté pour financer des secteurs innovants, loin, lui aussi, de faire l'unanimité chez les Etats membres, et qui doit voir le jour d'ici à l'été.

"Le fonds de souveraineté doit préserver la cohésion et le marché unique contre les risques causés par une disponibilité inégale des aides d'Etat", a justifié Valdis Dombrowskis, le commissaire européen au Commerce.

La Commission reste floue sur les contours de ce fonds, mais explique que celui-ci pourrait être discuté lors des débats sur le budget de l'UE, prévu à l'été 2023. Certains espèrent que le mécanisme sera construit selon le modèle du plan de relance européen, qui a permis à l'UE d'emprunter de l'argent en son nom.

Une perspective qui ne réjouit pas certains pays, comme les Pays-Bas ou l'Allemagne. « Je ne suis pas certain que nous ayons besoin d'un [tel instrument] », a réagi lundi le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, rapporte le site Politico.

"Il y a peu de chance que le sommet de février permette d'aboutir à un accord sur les financements", affirment des sources européennes, les esprits n'étant pas encore mûrs, malgré l'urgence de la situation.




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

GREVE EN FRANCE BRAS DE FER ENTRE SYNDICATS ET GOUVERNEMENT POUR LA REFORME DES RETRAITES

La réforme des retraites se présente comme le premier test social de grande envergure du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Après plusieurs semaines d’attente, l’annonce officielle du contenu de la réforme, le 10 janvier, change finalement peu de choses : les lignes de fracture entre le gouvernement et les organisations syndicales sont plus importantes que jamais.

D’un côté, les différents ministres, Élisabeth Borne en tête, ont multiplié ces dernières semaines les interventions publiques pour justifier cette réforme comme un impératif budgétaire, tandis que les secondes ont répété à l’envie leur opposition à tout report de l’âge légal de départ à la retraite, finalement prévu à 64 ans à l'horizon 2030.

Dans ces conditions, les appels à la « mobilisation » des salariés se sont faits de plus en plus insistants, de premières journées d'action étant à prévoir dès la semaine du 16 janvier. Qu’attendre du conflit social qui s’annonce ?

Un million de manifestants

D'importants cortèges se déroulaient jeudi dans toute la France pour contester le projet de réforme de retraites du gouvernement tandis que des appels à la grève fortement suivis perturbaient notamment les transports publics. Selon une source policière, le million de manifestants en France sera dépassé

Une source policière a affirmé que le million de manifestants en France sera dépassé, alors que le comptage officiel des autorités sera donné en fin de journée ce jeudi.

La CGT annonce 400.000 manifestants mobilisés contre la réforme des retraites à Paris ce jeudi. Pour rappel, lors de la manifestation du 5 décembre 2019, premier jour de mobilisation contre la précédente réforme, le syndicat avait décompté 250.000 personnes.

Réforme « juste et responsable »

Le président de la République a été interrogé depuis l'Espagne ce jeudi 19 janvier 2023 sur la grève du 19 janvier contre la réforme des retraites. « C'est une réforme qui a été démocratiquement présentée lors de l'élection présidentielle et des élections législatives. Elle a été étudiée avec les organisations syndicales et elle a été validée par le gouvernement. C'est une réforme juste et responsable. La France est un peu décalée par rapport aux autres pays sur le sujet et si l'on veut être juste entre les générations, on doit faire cette réforme ».

Emmanuel Macron avait été interrogé précisément sur la question d'un référendum après le succès annoncé des manifestations de ce 19 janvier. Il n'a pas répondu à cette question se contentant de préciser que la « réforme se fera », dans un « esprit de dialogue mais avec responsabilité ».

Le chef de l'Etat a jugé « bon et légitime que toutes les opinions puissent s'exprimer » mais appelé à des manifestations dans le calme. « Je fais confiance aux organisateurs de ces manifestations pour que cette expression légitime de désaccord puisse se faire sans créer trop de désagréments pour l'ensemble de nos compatriotes et évidemment sans débordement ni violence ni dégradation », a-t-il ajouté.

Un front syndical uni

Au fil des années, le recours à la grève tend ainsi à se recentrer sur un noyau de plus en plus réduit de salariés, dans les services publics ou dans certains secteurs industriels, tandis qu’il se réduit à la portion congrue dans de larges fractions du monde du travail, notamment dans les métiers des services et dans les petites et moyennes entreprises. La dernière grande mobilisation interprofessionnelle de l’hiver 2019-2020, largement portée par les agents des transports publics, l’a bien mis en évidence. Un retour en force du conflit salarial

Malgré son affaiblissement, le syndicalisme demeure un acteur incontournable de la conflictualité sociale. Au moins pour le moment, le conflit qui s’ouvre réunit de surcroît – pour la première fois depuis 2010 – l’ensemble des organisations syndicales, déjà échaudées par la réforme de l’assurance-chômage et dont les militants rejettent massivement toute idée d’allongement de la durée du travail. Pour la première fois depuis 12 ans donc, les huit principaux syndicats appelaient d'une même voix les Français à descendre dans la rue.

Les retraites et l’enjeu de la repolitisation syndicale

Ainsi la réforme des retraites place les organisations syndicales sur une ligne de crête, en les enjoignant à relever un double défi d’ampleur. D’un côté, celui de tirer profit d’un cadre unitaire exceptionnel pour construire une mobilisation la plus large et la plus durable possible, en tenant compte du morcellement du monde du travail et en allant au-delà de journées d’action sans lendemains.

De l’autre, celui de réinscrire le refus de la réforme, massif et indissociable parmi l’opinion d’une opposition générale à la politique gouvernementale.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

MALGRE L'APPEL DE DONALD TRUMP

 LES REPUBLICAINS N'ONT TOUJOURS PAS ELU

 LEUR SPEAKER

Du jamais-vu depuis un siècle. Le Parti républicain ne parvient pas, depuis mardi 3 janvier, à choisir son « speaker » de la Chambre des représentants. La faute à quelque vingt trumpistes qui font de la résistance en refusant de voter pour Kevin McCarthy.

Le républicain Kevin McCarthy, favori pour remplacer Nancy Pelosi à ce poste, s'accrochait toujours à sa candidature au début d'un quatrième jour de négociations. Les débats doivent reprendre à 12H00 (17H00 GMT) dans l'hémicycle de la Chambre des représentants.

Les onze premiers tours de scrutin se sont en effet soldés par autant d’échecs : alors qu’il faut 218 voix à Kevin McCarthy pour être élu, celui-ci n'a pas réussi à dépasser les 203 dans le meilleur des cas. Ce blocage du Congrès conduit les États-Unis à une « impasse historique », selon le New York Times. Une première depuis 1923, lorsqu'il avait fallu neuf tours de scrutin à la Chambre pour élire un président.

« Frange extrême »

Le Congrès se voit complètement paralysé par la fronde d'une vingtaine d'élus trumpistes, qui bloque l'élection d'un « speaker ». « Ils font du blocage parce qu’ils font partie du Freedom Caucus (le comité électoral le plus conservateur et d'extrême droite du Parti républicain, NDLR) et qu’ils considèrent Kevin McCarthy trop modéré », explique Anne Deysine, professeure des universités et autrice de Les États-Unis et la Démocratie (éd. L’Harmattan, 2019).

Kevin McCarthy a pourtant tendu la main aux électrons libres bloquant son élection, leur offrant des concessions de taille lors de négociations en coulisses. En vain.

Les justifications ne manquent pas pour faire barrage à Kevin McCarthy. « Il ne faut pas le prendre personnellement, mais l'avenir de notre pays en dépend », a assuré, durant les débats, le représentant du Texas, le trumpiste Chip Roy.

Kevin McCarthy est un membre de l'état-major républicain depuis plus de dix ans, un statut que dénoncent les plus conservateurs de son parti, pour qui Kevin McCarthy n’est pas un 'vrai' conservateur, mais fait partie du système.

Surtout, ces représentants conservateurs sont en position de force car ils profitent de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat – 222 sièges à la Chambre des représentants, la majorité étant à 218. Il suffit donc que cinq d’entre eux poursuivent dans leur refus de choisir Kevin McCarthy pour que le blocage se poursuive.

Troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, le « speaker » a besoin d'une majorité de 218 voix pour être élu. M. McCarthy plafonnait pour le moment à 201.

Mais combien de temps sa candidature restera-t-elle viable?

Membre de l'état-major républicain depuis plus de dix ans, l'élu ne dispose pas pour l'instant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.

Ce qui n'est généralement l'affaire que de quelques heures pourrait s'étendre sur plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

L'agacement était d'ailleurs palpable dans les membres du « Grand Old Party », qui soutiennent largement la candidature de Kevin McCarthy, donnant lieu à des débats très animés dans l'hémicycle. L'état-major républicain sait aussi qu'il ne peut pas se permettre d'aller trop loin et de s'aliéner les républicains modérés.

L'ancien président Donald Trump lui-même, mercredi matin, a appelé sur son réseau social à tout faire pour « éviter une défaite embarrassante » : « Il est désormais temps pour nos grands élus républicains à la Chambre de voter pour Kevin » McCarthy, qui fera « un bon boulot, et peut-être même un super boulot ».

Des répercussions très concrètes

Ce blocage a des répercussions très concrètes: sans « speaker », les élus ne peuvent ni prêter serment ni donc voter de projet de loi. Mais les 434 membres de la Chambre des représentants, théâtre de ce singulier spectacle, continueront à voter jusqu'à ce qu'un président soit élu.

L'occasion également, pour les démocrates, de dénoncer la mainmise des fidèles de Donald Trump - dont beaucoup refusent toujours de reconnaître sa défaite en 2020 - sur le parti républicain, deux ans après l'attaque menée par ses partisans contre le siège du Congrès.

« Le chaos qui règne à la Chambre des représentants n'est qu'une autre illustration de la façon dont une frange extrême (...) les empêche de gouverner », a assuré le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Chez les démocrates l’atmosphère est donc à l’unité… et à l’exploitation des divisions actuelles du camp adverse.

Mais le parti de Joe Biden a beau faire preuve d'unité autour de son chef Hakeem Jeffries, le camp ne dispose pas non plus d'assez de voix pour mettre fin à cette paralysie.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

A CAUSE DE L' INFLATION LE GOUVERNEMENT ESPAGNOL SUPPRIME LA TVA SUR DENREES DE PREMIERE NECESSITE

Le gouvernement espagnol veut freiner l’inflation dans le secteur alimentaire, dont la hausse sur un an a atteint 15,3% en novembre.

Aussi le gouvernement de gauche espagnol a-t-il annoncé ce mardi 27 décembre la suppression de la TVA sur les denrées de première nécessité afin de compenser la forte hausse des prix, ainsi qu’une aide de 200 euros pour les familles les plus modestes. Ces annonces font partie d’une nouvelle série de mesures d’une valeur de 10 milliards d’euros.

Cela porte à 45 milliards d’euros le total des mesures prises cette année par le gouvernement pour aider les Espagnols à faire face à l’explosion de l’inflation, a précisé le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez lors de sa dernière conférence de presse de l’année.

Ces nouvelles mesures sont centrées sur les produits alimentaires, dont la hausse sur un an a atteint 15,3% en novembre.

Une aide de 200 euros pour certaines familles

Durant les six prochains mois, " la TVA baissera de 4% à 0% pour toutes les denrées de première nécessité ", comme le pain, le lait, le fromage, les fruits, les légumes ou les céréales, a ajouté Pedro Sanchez.

La TVA sur l’huile et les pâtes passera, elle, de 10% à 5%.

L’autre mesure choc adoptée mardi matin lors du dernier conseil des ministres de l’année porte sur la mise en place d’une

" aide de 200 euros " pour les familles dont les revenus sont inférieurs ou égaux à 27.000 euros par an, afin de " compenser la hausse des prix des produits alimentaires ".

En revanche, la ristourne de 20 centimes par litre de carburant dont bénéficient actuellement tous les automobilistes sera réservée, à partir du 1er janvier, aux " secteurs les plus touchés " par l’inflation, à savoir les transporteurs, les agriculteurs, les compagnies maritimes et les pêcheurs, a encore déclaré Pedro Sanchez.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, le gouvernement espagnol a multiplié les aides pour tenter de contenir l’inflation, qui a explosé dans toute l’Europe.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

NUCLEAIRE FRANCAIS

 ENCORE DU RETARD POUR L'EPR DE FLAMANVILLE

Nouvelle déconvenue pour le fleuron du renouveau nucléaire français.

L’EPR de Flamanville (Manche) va accuser un nouveau retard de six mois avant sa mise en service, désormais prévue d’ici à la mi-2024, a annoncé EDF ce vendredi 16 décembre 2022, au moment où la France relance un programme nucléaire pour assurer sa transition énergétique.

Ce qu’on sait des réacteurs nucléaires EPR2

Le démarrage de ce réacteur, le premier de cette génération prévu sur le sol français, interviendra ainsi avec un retard total de 12 ans par rapport à la planification initiale. Deux autres EPR fonctionnent déjà en Chine et un troisième en Finlande.

Ces six mois supplémentaires qui portent à 12 ans le retard par rapport à la date de démarrage initialement prévue, se traduisent par un coût total du projet, en chantier depuis 2007, passant de 12,7 à 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros.

Révision nécessaire des soudures « complexes »

Le nouveau retard est dû à la nécessaire révision de procédures de traitement de quelque 150 soudures « complexes », au sein du circuit secondaire principal du réacteur, a expliqué à la presse le directeur du projet Flamanville 3, Alain Morvan.

Le problème est apparu cet été, quand il a fallu procéder au traitement thermique de « détensionnement » de ces soudures : le processus utilisé a fait apparaître une « non-conformité de comportement » de matériels sensibles à proximité, affectés par de trop fortes températures.

Comment le lobby du nucléaire tente de gagner la bataille des idées

« Nous avions un comportement des températures des vannes non conforme à ce que l’on attendait », a expliqué Alain Morvan, d’où la reprise des « études pour définir une méthode (…) permettant de garantir le bon niveau de réalisation de ces traitements thermiques ».

Ces modifications « ont été présentées à Bureau Veritas, qui les analyse, et d’ici la fin de l’année nous aurons l’autorisation de reprendre les traitements thermiques dits complexes », a assuré le directeur du projet.

Un autre arrêt prévu d’ici à la fin 2024

Ces opérations devraient donc pouvoir reprendre début 2023 mais tout le calendrier du projet s’en trouve bouleversé, avec un chargement du combustible désormais annoncé pour le 1er trimestre 2024. Le réacteur enverra ses premiers électrons quand il aura atteint près de 25 % de sa puissance, « environ trois mois plus tard », donc d’ici à la mi-2024.

EPR de Flamanville : « On peut imaginer la possibilité d’un sabotage »

Les 500 millions d’euros additionnels annoncés ce vendredi sont liés pour l’essentiel au maintien des personnels et entreprises sous-traitantes sur place.

Outre ces aléas techniques, un arrêt du réacteur est déjà prévu pour changer, d’ici à la fin 2024, le couvercle de sa cuve qui présente des anomalies, a rappelé Alain Morvan.

Pour autant, « l’EPR de Flamanville a franchi ces derniers mois de nouvelles étapes stratégiques, dans sa phase de pré-exploitation », se félicite EDF dans un communiqué, citant la reprise de certaines soudures ou les essais des matériels électriques.

Macron a annoncé la commande de six voire 14 nouveaux EPR

Depuis 2007, le chantier de ce réacteur conçu pour offrir une puissance et une sûreté accrues, accumule les déconvenues, qu’il s’agisse des anomalies sur l’acier du couvercle et du fond de la cuve ou des problèmes de soudures.

Les derniers en date interviennent alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la commande de six voire 14 nouveaux EPR et que le Parlement doit se prononcer sur le modèle énergétique de la France.

Faute de pouvoir disposer de l’EPR de Flamanville l’an prochain, la France devrait donc de nouveau faire face à des tensions sur son approvisionnement en électricité lors de l’hiver 2023-24.

L’hiver actuel donne un avant-goût de ces tensions, avec vendredi 16 decembre 2022, 41 réacteurs en fonctionnement seulement sur 56.




Alize Marion pour DayNewsWorld

TWITTER FAIT SON OFFRE PAYANTE AU NOM DE LA LIBERTE D'EXPRESSION

Twitter tente de relancer ce lundi 12 décembre 2022 sa nouvelle offre d'abonnement payante, incluant notamment un système d’authentification des comptes. Reporté à plusieurs reprises, le lancement par Twitter de sa nouvelle offre d’abonnement doit finalement avoir lieu lundi 12 décembre, a annoncé samedi le réseau social. Twitter Blue sera accessible « pour 8 dollars [7,60 euros] par mois » ou « 11 dollars par mois » pour les utilisateurs d’iOS, le système d’exploitation d’Apple, a précisé le groupe dans un tweet – la différence de prix se justifiant par la commission que prend la marque à la pomme et contre laquelle le nouveau patron du réseau social, Elon Musk, s’était insurgé.

Peu de temps après le rachat par Elon Musk, le réseau social avait mis en place une première version qui permettait d'obtenir la petite coche bleue autrefois réservée aux personnalités comme les journalistes ou les hommes politiques. De nombreux faux comptes avaient alors émergé et l'entreprise avait dû supprimer l'option.

« Twitter Blue » à 8 dollars par mois.

La nouveauté est qu’avec cette refonte de Twitter Blue toute personne y souscrivant pourra désormais obtenir la certification. Cette dernière sera toutefois accordée « après vérification », précise le groupe, et adoptera dans le courant de la semaine un code couleur : or pour les entreprises et gris pour les organisations gouvernementales, conformément à ce qu’avait annoncé M. Musk à la fin du mois de novembre.

« La vérification étendue à tous va démocratiser le journalisme et donner plus de pouvoir au peuple », a-t-il tweeté dimanche.

Outre le badge, les abonnés à Twitter Blue pourront, avec cette nouvelle offre, avoir accès à la fonction permettant de corriger les tweets après leur publication ou à celle permettant de télécharger des vidéos de meilleure qualité.

Extension du programme Community Notes

Outre le lancement imminent de Twitter Blue, la plate-forme a également annoncé l’extension de Community Notes à l’ensemble de ses utilisateurs dans le monde. Lancé en 2021 et auparavant appelé Birdwatch, ce programme vise à améliorer la modération des contenus en adoptant une approche collaborative : les modérateurs qui en font partie ont la possibilité d’ajouter du contexte, sous forme de notes visibles publiquement, aux tweets pouvant prêter à confusion ou diffusant de la désinformation. Les autres utilisateurs du réseau peuvent ensuite évaluer ces notes en fonction de leur utilité.

Jusqu’ici, seuls les utilisateurs des Etats-Unis avaient la possibilité de voir ces éléments de contexte dans leur fil et celle de demander à devenir modérateur. Ce programme a désormais vocation à être étendu partout mais de façon progressive, « pays par pays », a précisé l’entreprise sur le compte officiel du programme Community Notes.

Des tweets de 4 000 signes

D’autres changements à venir ont par ailleurs été annoncés ces derniers jours par le nouveau patron du réseau social. l’homme d’affaires a affirmé qu’une limite de 4 000 signes était désormais envisagée au lieu des 280 initiaux. Le patron de l’entreprise a également assuré que ses équipes travaillaient actuellement à une fonctionnalité permettant aux internautes de savoir si leur compte fait l’objet de shadow banning de la part de Twitter, c’est-à-dire d’une réduction volontaire de leur visibilité par la plate-forme.

Eviter la désinformation ou les appels à la violence

La liberté d’expression comme clef de voûte de Twitter est donc un des piliers fondamentaux de la démocratie . Cependant Elon Trust sait aussi non seulement que Twitter restera soumis aux lois nationales mais qu'il devra introduire un autre facteur de limitation en admettant que la parole devrait y être libre « autant que raisonnablement possible »...Une volonté affirmée d'éviter le danger de la désinformation ou les appels à la violence qui peuvent circuler avec tant de vitesse et de facilité.

Opposé au bannissement des comptes – Elon Musk a d’ailleurs autorisé dernièrement le retour de dizaines de milliers de personnes qui avaient été exclues de la plate-forme –, l’entrepreneur libertarien souhaite davantage favoriser la « désamplification » des personnes enfreignant les règles du réseau social tout en rendant transparent le processus de décision.

« Twitter doit devenir de loin la source d’informations la plus fiable sur le monde. C’est notre mission. », assure Elon Musk dans son projet révolutionnaire et sa volonté de rupture au nom de la liberté d’expression.

« Et pour faire cela, je vais laisser n’importe qui me donner de l’argent pour apparaître comme une source légitime d’information, au lieu de garantir que toutes les sources légitimes d’information soient correctement authentifiées », a réagi un utilisateur.

« Vous illustrez le problème », lui a rétorqué Elon Musk.

"Les journalistes qui pensent qu’ils sont la seule source d’information légitime, c’est le grand mensonge". Ou contre la bien pensance....




Garett Skyport  pour DayNewsWorld

PLAFONNEMENT DU PRIX DU PETROLE RUSSE

OU DES SANCTIONS A DOUBLE TRANCHANT

POUR LES OCCIDENTAUX

Depuis minuit, les importations de brut russe dans l'Union européenne sont interdites. Ce lundi 5 décembre 2022, s'applique également l'imposition d'un prix plafond de 60 dollars au baril de pétrole russe vendu à l'international.

Cet accord interdit aux entreprises des pays signataires de fournir des services permettant le transport maritime (fret, assurance, etc.) de pétrole russe, sauf si le prix de ce dernier est inférieur ou égal à 60 dollars le baril. Or, les pays du G7 accueillent les principales sociétés de transport maritime et d'assurance au monde (principalement en Grèce et au Royaume-Uni), ce qui leur assure donc un pouvoir de dissuasion crédible.

La volonté affichée est de priver la Russie, deuxième exportateur mondial de brut, de moyens de financer sa guerre en Ukraine. Le pays a en effet tiré 67 milliards d'euros de ses ventes de pétrole à l'UE depuis le début du conflit, pour un budget militaire annuel d'environ 60 milliards d'euros, rappelle Phuc-Vinh Nguyen, expert des questions énergétiques à l'Institut Jacques-Delors.

La prudence affichée de l'Opep+

Ces mesures prises par les économies développées font entrer le marché pétrolier mondial dans une situation inédite dont il est difficile de mesurer les conséquences. Prudente, l'Opep+ a décidé dimanche de s'en tenir au statu quo tout en se disant prête à agir rapidement si c'était nécessaire.

Depuis ce lundi, la Russie doit donc trouver un débouché à 1,1 million de barils par jour, pour compenser l'arrêt de ses exportations de brut vers l'Union européenne.

.La prudence a prévalu ce dimanche à l'issue de la réunion de l'Opep+, à quelques heures de l'application de l'embargo des pays de l'Union européenne sur leurs importations de brut russe (certains pays comme la Hongrie en sont exemptés). Celle-ci est redoublée par l'imposition d'un prix plafond au baril de brut russe vendu sur le marché international, décidée par les pays du G7 auxquels s'est joint l'Australie.

Le partenariat formé par l'Opep et une dizaine d'autres pays exportateurs d'or noir, dont la Russie, préfère attendre de savoir comment va réagir et évoluer le marché pétrolier mondial. En effet, c'est une situation inédite, avec la possible imputation de la production de l'un des acteurs majeurs de la planète. En 2021, la Russie exportait 8,23 millions de barils par jour (mb/j), soit 12,3% du volume de pétrole vendu internationalement, selon le BP Statistical Review. Au mois d'octobre, ses exportations étaient tombées à 7,7 mb/j.

La demande atone de la Chine

Finalement, les rumeurs émanant du cartel suggérant une hausse de la production pour compenser la perte des volumes russes ou une baisse pour pallier une chute des prix en raison de la demande atone de la Chine ne se seront pas concrétisées. Les membres de l'organisation s'en tiennent à la décision prise en octobre de réduire à partir de novembre leur quota de 2 mb/j, mais sont prêts « à se rencontrer à tout moment et si nécessaire prendre des mesures immédiates pour faire face à l'évolution du marché et en assurer la stabilité », indique le communiqué.

De leur côté, les économies développées, Etats-Unis en tête, veulent réduire les revenus de Moscou mais aussi éviter de faire flamber les prix du baril, qui ont contribué à faire grimper l'inflation depuis des mois à travers le monde à des niveaux que l'on n'avait pas vu depuis les années 1970. En théorie, cela se tient. Déjà, les exportations de brut russe sont passées de 2,4 mb/j en janvier, à 1,5 mb/j en octobre. Pour le moment, la Russie a compensé ces pertes de parts de marché en Europe en vendant son brut avec une décote à la Chine et l'Inde. Cette dernière, qui n'en achetait que 100.000 b/j en janvier, en importait 10 fois plus en octobre, à 1,1 mb/j. Pour sa part, la Chine est passée de 1,6 mb/j à 1,9 mb/j en octobre. Il est peu probable que ces deux pays puissent absorber à partir de ce lundi l'achat d'un volume de 1,1 mb/j, estimé par l'AIE. D'autant que la reprise de l'économie en Chine, premier importateur mondial de pétrole, n'est pas attendue avant la fin du premier semestre de 2023, en raison de la pandémie du Covid-19 et de sa politique stricte de « zéro Covid » qui limite l'activité. La demande chinoise a déjà baissé de 4% en 2022 par rapport à 2021.

Les raffineurs européens doivent trouver de nouveaux fournisseurs

Néanmoins, si les Russes ont un problème de débouchés, les raffineurs européens, eux, doivent trouver une alternative. S'ils peuvent le faire auprès des pays du Golfe et des pays africains, ils courent le risque non négligeable de racheter du brut russe via des intermédiaires.

La Commission européenne en est consciente. Elle a d'ailleurs préparé des mesures visant à sanctionner les pays qui contournent l'embargo européen. Une menace à peine voilée à la Turquie, soupçonnée d'avoir mis en place une voie détournée pour acheminer du brut russe dans les pays européens. Mais des intermédiaires privés pourraient être tentés de le faire. Freightwaves, une agence d'informations spécialisée dans le transport maritime, cite un rapport du négociant maritime BRS, qui indique qu'« il y a aujourd'hui 1.027 tankers composant une « flotte fantôme » opérant pour le transport de pétrole du Venezuela, de l'Iran et de la Russie ». Plus de la moitié (503) sont des bateaux de fort tonnage, dont certains ont été vendus depuis l'invasion de l'Ukraine à de petites compagnies maritimes, « qui voient une opportunité financière de tirer profit de la situation dans laquelle se trouve la Russie ».

En attendant, ce qui va dicter la réaction des acteurs du marché pétrolier sera à nouveau le prix. C'est évident pour l'Opep+. Les prix du baril ont perdu quelque 8% depuis un mois, mais ils restent toutefois supérieurs de plus de 21% à leurs niveaux d'il y a un an. Vendredi, le baril de WTI évoluait autour des 80 dollars et celui du Brent autour de 85 dollars. Sans le dire formellement, le prix d'équilibre pour le cartel se situe autour de 90 dollars.

Mais le choix des Européens d'accepter un prix plafond de 60 dollars, et non de 30 dollars, ne devrait avoir qu'un impact limité. Le prix de la qualité du brut russe le plus vendu, l'oural, s'élevait vendredi à 69,45 dollars, à peine 1% de moins que son prix d'il y un an. Mais la Russie négocie déjà ce brut à un prix décoté à ses clients extra-européens, entre 48 et 50 dollars, selon Argus Media, un cabinet spécialisé dans les prix des matières premières. L'acceptation des Européens d'un plafond à 60 dollars a d'ailleurs provoqué la colère du président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour qui, un tel prix « est tout à fait confortable pour le budget de l'État terroriste », a-t-il commenté, samedi, selon les services de la présidence.

Une sanction inutile ?

Le vice-premier ministre russe, Alexander Novak, a déclaré dimanche que la décision de l'Occident constituait une ingérence grossière qui contredisait les règles du libre-échange et déstabiliserait les marchés mondiaux de l'énergie en provoquant une pénurie d'approvisionnement. « Nous vendrons du pétrole et des produits pétroliers uniquement aux pays qui travailleront avec nous dans les conditions du marché, même si nous devons réduire un peu la production », a-t-il ajouté.

Le Kremlin a prévenu qu'il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui soutenaient le mécanisme, une position réaffirmée dimanche par le vice-Premier ministre russe en charge de l'Energie, Alexandre Novak.

De quoi placer certaines nations « dans une position très inconfortable : choisir entre perdre l'accès au brut russe bon marché ou s'exposer aux sanctions », explique Craig Erlam, analyste chez Oanda, site spécialisé dans la négociation d'actifs. De quoi, aussi, pour les armateurs grecs et les compagnies d'assurance britanniques notamment, perdre des marchés au profit de nouveaux concurrents ne se soumettant pas à des mesures de restriction. Des assureurs ou des transporteurs pourraient émerger ailleurs.

On retrouve le même risque, notamment dans le secteur assurantiel, le développement d'une activité de fret maritime étant, par nature, « plus long ». L'effet négatif serait alors double pour les pays du G7 : non seulement leurs entreprises perdraient des marchés, mais l'effet des sanctions serait atténué.

Cité par les agences de presse russes, Alexandre Novak. a même affirmé que la Russie travaillait « sur des mécanismes pour interdire l'utilisation de l'outil de plafonnement, quel que soit le niveau fixé », qui est assimilé d'ailleurs par plusieurs membres de l'Opep+ à une manipulation des prix du baril.

Moscou a également la possibilité de refuser de vendre des produits raffinés, (essence, diesel, gasoil...) aux pays européens, dont l'embargo ne s'appliquera officiellement que le 5 février, ce qui pourrait provoquer une flambée des prix de ces produits déjà sous tension.

Depuis le début de son offensive en Ukraine, Vladimir Poutine affirme que les États-Unis et leurs alliés mènent une guerre économique contre la Russie en appliquant les sanctions les plus sévères de l'histoire moderne.

La Russie pourrait néanmoins disposer de suffisamment de pétroliers pour expédier la majeure partie de son pétrole sans qu'il ne soit soumis aux restrictions occidentales, ont déclaré en octobre à Reuters des acteurs de l'industrie et un responsable américain, soulignant les limites du plan des pays occidentaux, pourtant le plus abouti pour limiter les revenus de guerre de Moscou.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE CAMOUFLET PRIS PAR EMMANUEL MACRON FACE A L'INFLATION REDUCTION ACT  DE JOE BIDEN

Le président de la République français s’est envolé pour Washington accompagné d’une vaste délégation visant à défendre les atouts de la France .

Présentée comme une célébration de la relation « profonde » entre deux alliés, la visite d'Etat, explique Chris Coons, un influent sénateur proche de Joe Biden , d'Emmanuel Macron aux Etats-Unis ne produira pas de miracle pour les industriels européens, pénalisés par une loi américaine sur le climat. Axé principalement sur le climat et les dépenses sociales, le plan, baptisé « Inflation Reduction Act »(IRA), prévoit plus de 430 milliards de dollars d'investissement dont 370 milliards afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030, soit le plus important effort jamais consenti par les Etats-Unis dans ce domaine.

Au premier jour d'une visite d'Etat célébrant l'amitié franco-américaine, le président français a toutefois plaidé pour « essayer ensemble d'être à la hauteur de ce que l'Histoire a scellé entre nous, une alliance plus forte que tout », estimant que sa seconde visite d'Etat aux Etats-Unis en quatre ans « montr(ait) aussi la force, le lien entre les Etats-Unis et la France ».

L'IRA ou « les Etats-Unis regardent d'abord les Etats-Unis »

Mais il a encore mis en garde son allié: le « risque c'est que face aux défis de l'époque les Etats-Unis regardent d'abord les Etats-Unis, c'est normal (...) et regardent ensuite la rivalité avec la Chine, et, en quelque sorte, que l'Europe et la France deviennent une sorte de variable d'ajustement » entre les deux premières puissances mondiales.

Dans un discours devant la communauté française à l'ambassade de France à Washington, le président français Emmanuel Macron a en effet prévenu mercredi les Etats-Unis que leur programme d'investissements et de subventions de 430 milliards de dollars pour aider leurs entreprises et lutter contre l'inflation risquait de « fragmenter l'Occident ».

Il a également mis en garde contre le « risque » que « l'Europe et la France deviennent une sorte de variable d'ajustement » de la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances mondiales.

Le président français a raconté devant ses compatriotes à l'ambassade avoir « dit avec beaucoup de franchise, d'amitié (aux élus américains) (...) que ce qui s'est passé ces derniers mois est un défi pour nous parce qu'on commence à se décaler sur les sujets énergétiques et le coût de la guerre (en Ukraine) n'est pas le même en Europe et aux Etats-Unis ». « Mais surtout, les choix faits, dont je partage les objectifs, en particulier l'Inflation Reduction Act (IRA, un programme de réformes et d'investissements environnementaux et sociaux pour les entreprises américaines) sont des choix qui vont fragmenter l'Occident », a déploré le président français.

Pour Emmanuel Macron, l'IRA « créé de telles différences entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Europe que ceux qui travaillent dans nombre d'entreprises vont juste se dire +on ne fait plus d'investissements de l'autre côté de l'océan+ Atlantique. »

Lors de ce déjeuner avec des parlementaires américains, il avait dénoncé les mesures « super agressives » prises par le président démocrate Joe Biden pour doper l'industrie américaine, en plaidant pour une meilleure coordination économique de part et d'autre de l'Atlantique.

Pourtant l'espoir du président français Emmanuel Macron d'obtenir des exemptions pour les industriels européens, pénalisés par le « Inflation Reduction Act », la grande loi de Joe Biden sur le climat qui donne une préférence aux constructeurs automobiles américains, a radicalement été douché par Joe Biden lui-même. C’est LE point de crispation actuel entre les deux pays, et le sujet qui est revenu le plus durant cette conférence : le programme industriel américain, le « Inflation Reduction Act », jugé trop protectionniste par Paris.

« Les Etats-Unis ne s’excuseront jamais pour le plan que nous allons mettre en place »

Il n'y a pas d'évolution en vue pour le plan d'aide américain même si les présidents américain et français Joe Biden et Emmanuel Macron ont cherché jeudi à minimiser les tensions commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis en affirmant vouloir « synchroniser » leurs approches en termes d'industrie verte et éviter la concurrence sur les emplois.

Pour autant, il y a peu de chance que Washington retouche l'Inflation Reduction Act, ce programme d'investissements de 430 milliards de dollars lancé pour aider ses entreprises américaines

« Nous avons le même objectif : investir massivement dans les énergies propres. Nos équipes vont continuer à se parler, pour nous coordonner », a tenté de rassurer Joe Biden.Tout en étant très clair : « Les Etats-Unis ne s’excuseront jamais pour le plan que nous allons mettre en place », a-t-il ajouté,

Dans le cadre du Inflation Reduction Act, c'est le plus grand investissement dans la transition vers l'énergie propre de l'histoire des Etats-Unis qui a été adopté et au forceps par l 'administration Biden Une grande victoire et réalisation de Biden donc sur laquelle il sera jugé à la prochaine élection présidentielle.Voulant redynamiser son industrie et rassurer une classe moyenne ébranlée par la mondialisation, tout en tenant tête à Pékin, le président démocrate américain a fait voter ce gigantesque programme d’investissements, l' IRA qui inquiète les Européens.

Le texte affole en effet à juste titre l’Union européenne, qui craint un exode industriel massif outre-Atlantique. Et pour cause, le tissu économique du Vieux continent, qui pâtit déjà de la crise gazière, risque d'en souffrir un peu plus, à défaut de subventions équivalentes.

« Pour moi, la bonne politique en la matière est de chercher en premier lieu le consensus européen et ensuite de parler aux Américains à partir d’un front commun. Il est évident que la France n’a pas le poids suffisant pour peser sur les décisions américaines. L’économie française représente 2% du PIB mondial tandis que les Etats-Unis sont aux alentours des 20%. C’est comme si on posait la question de savoir si la Belgique (0,5 % du PIB mondial) pouvait influencer les décisions de la France. Très généralement, dans le débat national, on s’intéresse particulièrement à la position de l’Allemagne et éventuellement de l’Italie. 

Je vois rarement les positions belges débattues en France. « Il faut être conscient que vu de Washington, notre pays est un acteur secondaire sur la scène européenne. Ce sont les Allemands qui dominent. Et sur l’aspect mondial, l’Etat français n’est pas au même niveau que la Chine auprès des Américains. Donc, le bon niveau pour combattre le protectionnisme américain est de porter ce sujet au niveau européen.  », conclut Gilles Babinet co-président du Conseil national du numérique, interrogé par un confrère d'Atlantico..

"Encore une fois, nous ne sommes pas dans un partenariat d’égal à égal. L’Etat français doit accepter de faire une politique de puissance moyenne.", concède-t-il.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

AFFAIRE McKINSEY MACRON SUR LA SELETTE ?

Le parquet national financier (PNF) a ouvert deux enquêtes fin octobre pour « favoritisme » et « financement illégal de campagnes électorales » visant le rôle des cabinets de conseil pendant les campagnes présidentielles de 2017 et 2022. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a assuré hier qu'il n'y avait eu ni « abus » ni  « dérives » dans la manière dont l'Etat a travaillé avec les cabinets de conseil. La veille, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait pourtant affirmé le contraire.

Vendredi dernier, Emmanuel Macron a , quant à lui, estimé qu'il n'était pas au « cœur de l'enquête », tout en déclarant : « Je ne crains rien Macron pourrait être convoqué à la fin de son second mandat

Le chef de l'État, dont le nom ne figure pas dans le communiqué du parquet, est protégé par son immunité pénale, prévue à l'article 67 de la Constitution. Selon cet article de la loi suprême, le chef de l'État « ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite ».

Si les magistrats instructeurs devaient estimer qu'Emmanuel Macron doit s'expliquer sur ces questions, ils pourraient le convoquer à la fin de son second mandat à l'Élysée, et seulement sur les actes qui n'ont pas été commis dans l'exercice de ses fonctions de président.

Ironie du sort :

Emmanuel Macron est un enfant du PNF. Sans l'intervention du Parquet national financier dans la campagne électorale de 2017 et la mise en cause de François Fillon soudain rattrapé par l'emploi présumé fictif de sa femme, l'actuel président aurait-il trouvé les clés de l'Elysée ? .

Pendant la présidentielle 2022, en pleine polémique, Emmanuel Macron avait estimé que le non-paiement de l'impôt sur les sociétés par McKinsey s'expliquait par les règles fiscales en vigueur. « S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait-il lancé.

Le président de la commission d'enquête du Sénat, Arnaud Bazin, et la rapporteuse Éliane Assassi ont indiqué pour leur part avoir « toute confiance en la justice pour mener cette enquête ». « Toute la lumière doit être faite sur cette affaire, qui revêt une importance majeure pour notre vie démocratique. »

Ils ont rappelé que le Sénat avait adopté mi-octobre à l'unanimité une proposition de loi qui vise à mieux encadrer les prestations des cabinets de conseil, mais qui doit encore être inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée.

La justice s'intéresse pourtant bien aux relations très étroites entre le chef de l'Etat et McKinsey.

 « C'est la première fois que le PNF ouvre une enquête contre un président de la République en exercice... après l'avoir fait contre son secrétaire général, Alexis Kohler, et son ministre de la Justice », rappelle un journaliste.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

FRANCE

ASSURANCE CHOMAGE ET LA VOIE A LA MODULATION

Le Parlement doit adopter définitivement jeudi le projet de loi ouvrant la voie à une modulation de l’assurance chômage selon la conjoncture, une perspective qui hérisse la gauche, l’extrême droite et les syndicats.

Les sénateurs doivent entériner en fin de matinée, par un ultime vote, un compromis trouvé avec les députés sur ce texte, qui n’a pas nécessité pour le gouvernement de recourir à l’arme constitutionnelle du 49.3 grâce à un accord trouvé avec la droite.

Le projet de loi du ministre du Travail Olivier Dussopt prévoit dans un premier temps de prolonger les règles actuelles de l’assurance chômage, issues d’une réforme contestée du premier quinquennat Macron. Un décret a été pris en ce sens par anticipation fin octobre.

Il enclenche aussi la possibilité, par décret, de moduler certaines règles de l’assurance chômage afin qu’elle soit « plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé », selon la promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

Une concertation est en cours avec les partenaires sociaux, et le gouvernement fera connaître « les arbitrages retenus » le 21 novembre, pour une application de la modulation début 2023. « Nous travaillons sur une modulation de la durée maximum d’indemnisation », actuellement de 24 à 36 mois selon l’âge, a indiqué mardi M. Dussopt aux députés.

Ainsi « nous ne prévoyons pas de modifier les conditions d’affiliation au système d’assurance chômage ». Il faut six mois de travail sur une période de référence de 24 mois pour être éligible. L’exécutif martèle qu’il y a urgence face aux difficultés de recrutement des entreprises, et fait de cette réforme une première pierre de sa stratégie pour atteindre le plein emploi en 2027, soit un taux de chômage d’environ 5 % contre 7,4 % actuellement.

« Nous n’avons pas plié »

Députés et sénateurs sont parvenus à un compromis sur ce texte de loi en commission mixte la semaine dernière, mais au prix d’un durcissement imposé par les sénateurs LR, auquel le ministre était initialement opposé.

Il a été ajouté que le refus à deux reprises en un an d’un CDI après un CDD ou un contrat d’intérim sur le même poste, le même lieu et avec la même rémunération, entraînera la perte de l’indemnisation chômage. Ce sera à l’employeur (ou aux deux employeurs) d’en informer Pôle emploi, ce qui pose une « difficulté technique » pour que ce ne soit pas une « usine à gaz », selon M. Dussopt.

« Le gouvernement n’en voulait pas, mais nous n’avons pas plié », a affirmé le rapporteur du texte au Sénat Frédérique Puissat (LR). Son homologue à l’Assemblée Marc Ferracci (Renaissance) trouve la mesure « peu opérationnelle et fragile juridiquement », et y voit « une démarche un peu idéologique, même s’il y a un vrai sujet sur le refus de CDI ».

Une autre disposition, ajoutée par des amendements de la majorité présidentielle et des députés LR, fait encore débat : « l’abandon de poste » sera désormais assimilé à une démission, pour limiter l’accès à l’assurance chômage.

Les élus de droite « ont été force de proposition, tant à l’Assemblée qu’au Sénat », se félicite le député LR Stéphane Viry, qui estime cependant que le projet de loi « n’épuise pas » les réformes à mener. À l’unisson des syndicats, la gauche critique, elle, « une réforme de droite » dont l’objectif serait de « baisser les indemnités des chômeurs ».

Avant le vote définitif mardi à l’Assemblée, acquis par 210 voix contre 140, les Insoumis ont défendu en vain une dernière motion de rejet de ce texte portant, selon eux, « une vision jetable des salariés ». Les socialistes ont annoncé une saisine du Conseil constitutionnel. Les députés RN ont également voté contre le projet de loi, par lequel « punition et culpabilisation sont à l’ordre du jour », d’après eux.

Le projet de loi acte en outre l’ouverture d’une concertation sur la gouvernance de l’assurance chômage. Un autre volet programme une « simplification drastique » de la validation des acquis de l’expérience (VAE), selon la ministre déléguée Carole Grandjean.




Simon Freeman pour DayNewsWorld

ELON MUSK VEUT  REVOLUTIONNER TWITTER

AU NOM DE LA LIBERTE D'EXPRESSION

Le feuilleton à rebondissements lancé en octobre a enfin touché à sa fin.

Le vendredi 28 octobre, Elon Musk officialisait la nouvelle : il prend les rênes du réseau social Twitter, racheté pour la somme de 44 milliards de dollars américains.

Bien que Twitter compte bien moins d’utilisateurs que ses concurrents comme YouTube, Facebook, Instagram ou encore TikTok, Twitter est considéré comme un véritable outil d’influence, notamment du fait de son usage par de nombreuses figures du milieu politique, artistique et médiatique. En outre, il est fréquent que les médias dits « traditionnels » reprennent et commentent sur leur propre support ce qui a été dans un premier temps publié sur la plate-forme de l’oiseau bleu, ce qui accroît la perception et la réalité de son importance pour le discours public.

Dès le rachat officiel, le patron de Tesla et SpaceX indique acquérir le réseau social dans le but de révolutionner Twitter.

« La liberté d’expression »

Tout d'abord Elon Musk, cet « absolutiste de la liberté d’expression », a indiqué que la liberté d’expression devient la clef de voûte de Twitter. Elle existe selon lui si « des personnes que l’on n’aime pas sont autorisées à exprimer des idées que l’on n’aime pas ». Sur son support numérique préféré, il affirme que « les politiques d’une plate-forme de réseaux sociaux sont bonnes si les 10 % les plus extrêmes à gauche et à droite sont également mécontents ».

D'où sa prise de position relativement claire : celui-ci s’est exprimé contre les suspensions permanentes de comptes, disant préférer celles de caractère temporaire. En cela, il s’écarterait en effet de la pratique ancienne de Twitter, qui applique l’une ou l’autre de ces sanctions en fonction de la gravité des faits. Par conséquent une de ses toutes premières décisions pourrait consister à rétablir le compte de l’ancien président américain Donald Trump, suspendu pour « incitation à la violence » après l’assaut lancé contre le Capitole le 6 janvier 2021.

Seul aux commandes, le patron de Tesla commence déjà son grand remaniement Celui qui oeuvre à améliorer la situation, que ce soit au niveau bancaire (Paypal - à l'époque où il en était le directeur), au niveau de l'énergie (Solar City), au niveau de la transition vers l'après pétrole (Tesla) , au niveau de l'accès à l'espace (SpaceX), ou encore au niveau de l'accès à Internet pour tous (Starlink),a expliqué dimanche vouloir faire de Twitter « la source d’information la plus fiable sur le monde »…

Sa chasse aux faux-comptes et sa volonté de certifier (blue check) les utilisateurs sont un pas dans la bonne direction .

« Plus de pouvoir au peuple »

Sur le réseau social Twitter, l'encoche bleue de certification pourra ainsi être obtenue par tout le monde à condition de payer un abonnement de 8 dollars par mois. « La vérification étendue à tous va démocratiser le journalisme et donner plus de pouvoir au peuple », a-t-il tweeté dimanche.« Twitter Blue » à 8 dollars par mois.

Jusqu’à présent, seuls les comptes éligibles (gouvernements, médias, personnalités politiques, culturelles, etc) pouvaient en effet obtenir l’ajout d’une coche bleue à leur profil, en guise de gage d’authenticité. Or dès son acquisition de Twitter il y a dix jours, le patron de Tesla a lancé une refonte de ce système, afin que chacun puisse obtenir le fameux badge, et d’autres outils pratiques, en s’abonnant à « Twitter Blue » pour 8 dollars par mois.

Sur les iPhone, l’application mobile du réseau social mentionne déjà l’arrivée de la nouvelle formule, mais son lancement a été reporté au mercredi 9 novembre, le lendemain des élections parlementaires américaines, d’après le New York Times.

« Pouvoir au peuple : Votre compte recevra une coche bleue, tout comme les célébrités, les entreprises et les politiciens que vous suivez déjà », promet désormais Twitter.

« Pour le « peuple », contre les « élites » dirigeantes… »

Selon Barthélémy Michalon, Professeur au Tec de Monterrey (Mexique),la communication du patron de Twitter autour de sa prise de pouvoir épouse les contours de ce qui caractérise un discours populiste. Et il analyse comme suit dans le média en ligne TheConversation.

'' Elon Musk a en effet fait usage de l’outil qu’il s’apprêtait à acquérir pour s’adresser directement à la communauté d’utilisateurs de la plate-forme et recueillir son opinion sur différents sujets. Si certaines questions étaient d’ordre secondaire (comme le fameux « bouton d’édition » d’un tweet déjà publié), d’autres touchaient au fonctionnement même de la plate-forme et à son impact sur la démocratie.Des consultations qui ne sont pas sans rappeler la tendance, relativement marquée chez les formations politiques populistes, à convoquer des référendums ou à en promettre l’organisation dans leurs programmes électoraux. Ces sondages en ligne, véritables défis lancés sur la place publique au statu quo, visaient également à exercer une pression notable sur ceux qui étaient alors à la tête de Twitter, en l’occurrence le rejet de « l’élite » au pouvoir.

Musk est d'ailleurs allé bien plus loin dans cette direction, en affirmant que la mise à l’écart de l’équipe dirigeante en place était une condition indispensable à la mise en œuvre des transformations d’ampleur promises sur la plate-forme. Aussi a-t-il licencié les principaux dirigeants de la plateform dont le CEO Parag Agrawal Selon ses dires, c’est cette intention qui a guidé sa décision de « transformer Twitter en une entreprise privée » (elle était alors une entreprise « publique » au sens anglo-saxon, car cotée en bourse), et donc d’en prendre le contrôle de façon directe. Dans son offre d’achat, il promettait ainsi sans ambages : « je débloquerai le potentiel de Twitter ».

… et au nom d’une supposée « volonté générale »

Afin de satisfaire cette « volonté générale », Musk a mis sur la table une série de propositions pour faire évoluer la plate-forme, notamment lors d’une conversation publique, tenue le 14 avril dans le contexte de la conférence annuelle de TED. Musk propose ainsi de supprimer les comptes automatisés (bots),(... ). Il promet également d’éliminer les messages frauduleux (scams), qui visent à tromper leurs destinataires, à des fins économiques et/ou de piratage.''

Eviter la désinformation ou les appels à la violence

La liberté d’expression comme clef de voûte de Twitter est donc un des piliers fondamentaux de la démocratie . Cependant Elon Trust sait aussi non seulement que Twitter restera soumis aux lois nationales mais qu'il devra introduire un autre facteur de limitation en admettant que la parole devrait y être libre « autant que raisonnablement possible »...Une volonté affirmée d'éviter le danger de la désinformation ou les appels à la violence qui peuvent circuler avec tant de vitesse et de facilité.

«C'est d'ailleurs les craintes des entreprises pour faire de la publicité sur la plateforme, la possible augmentation des propos haineux ou de la désinformation au nom de la liberté d’expression voulue par le nouveau patron. Plusieurs groupes, dont Volkswagen​, General Mills​, Pfizer, ont ainsi marqué une pause dans leurs achats de publicité -, toujours en quête d'un environnement approprié (« Brand Safety ») pour promouvoir leurs marques. General Motors a suspendu temporairement ses publicités payantes sur Twitter.

La revanche de Musk sur les annonceurs

Le milliardaire semble cependant tenir sa revanche sur les annonceurs qui ont stoppé leur publicité sur le réseau social. Mardi 9 novembre 2022 , les équipes marketing ont reçu un document reprenant une session de questions-réponses auprès des employés. Devant servir dans l’argumentaire de ventes de créneaux publicitaires, il y est indiqué que Twitter accueille 15 millions d’utilisateurs quotidiens monétisables supplémentaires. Au total, la note interne indique que le nombre de comptes pouvant générer des revenus à « dépasser le quart de milliard ». Depuis le rachat d’Elon Musk, la croissance d’utilisateurs actifs chaque jour a grandi de plus de 20%.

Les derniers résultats officiels de Twitter, au deuxième trimestre, avançaient un nombre d’utilisateurs quotidiens monétisables de 237,8 millions et 16,6% de croissance sur l’année.

Cette hausse se vérifie partout, mais « encore plus aux Etats-Unis », précise le document. Un détail important puisque le territoire américain concentre la plus grande partie des utilisateurs de Twitter, et donc de ses potentiels revenus. Et aucune hausse des propos haineux ne serait observée.Malgré un pic de propos haineux et racistes (dus à des campagnes ciblées, assure Twitter), le document interne précise que les messages de ce type restent dans les normes historiques de la plateforme. Ces tweets représentent ainsi 0,25% à 0,45% des centaines de millions de publications par jour.

L’effet Elon Musk semble donc se vérifier.

« Twitter doit devenir de loin la source d’informations la plus fiable sur le monde. C’est notre mission. », assure Elon Musk dans son projet révolutionnaire et sa volonté de rupture au nom de la liberté d’expression.

« Et pour faire cela, je vais laisser n’importe qui me donner de l’argent pour apparaître comme une source légitime d’information, au lieu de garantir que toutes les sources légitimes d’information soient correctement authentifiées », a réagi un utilisateur.

« Vous illustrez le problème », lui a rétorqué Elon Musk. « Les journalistes qui pensent qu’ils sont la seule source d’information légitime, c’est le grand mensonge ». Ou contre la bien pensance...




Garett Skyport pour DayNewsWorld

JUGULER L'INFLATION UN PIS-ALLER INQUIETANT

Linflation est à son plus haut niveau au sein de la zone euro et de l’UE depuis plus de 20 ans. Elle a atteint près de 10% au sein de l’UE au mois de juillet. Un nouveau record depuis l'existence de la monnaie unique européenne. Les trois pays Baltes sont les Etats membres les plus grevés par l’inflation : l’Estonie a dépassé les 23%, la Lettonie et la Lituanie étant respectivement juste au-dessus et en dessous des 21%. Ce sont, pour le reste, principalement les pays de l’Est de l’Europe qui souffrent de la forte hausse des prix. Le reste de l'Europe n'est pas pour autant épargné. Ainsi aux Pays-Bas la hausse des prix dépasse 13 % sur un an. Le gouvernement néerlandais a pris moins de mesures que d'autres exécutifs européens pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages et lutter contre l'inflation. Toujours selon les données d’Eurostat pour la même période, elle est de 8,8 % en Allemagne, de 10,3 % en Espagne, de 9 % en Italie. En Grande-Bretagne ce taux était de 10,1 % en juillet.

A l’autre bout du spectre, la France et Malte s’en tirent le mieux. Malte n’a notamment toujours pas relevé les prix de l’énergie réglementés par l’Etat, maintenant ainsi artificiellement l’inflation à zéro dans ce domaine...« Tout le monde devrait avoir autour de 9 % d’inflation normalement, mais la France fait exception », constate Éric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévisions de l’OFCE. Avec un taux d’inflation annuel de 6,7% au mois d’août , peut-on pour autant affirmer que la France se porte bien par rapport à ses voisins allemands, espagnols, italiens ou britanniques ?

Si l’inflation est plus faible en France, « c’est en partie grâce à notre mix énergétique », explique Éric Heyer. Continuer à miser sur le nucléaire nous permet notamment d’être plus indépendants que notre voisin allemand qui importe beaucoup plus d’énergies fossiles. D’après des chiffres de l’Agence internationale de l’Energie, le pétrole russe ne représentait que 17 % des importations d’or noir de la France en 2019, contre 34 % pour l’Allemagne.

La deuxième raison et « la plus importante », selon Éric Heyer, ce sont « les mesures pour soutenir les ménages, soit avec des chèques soit en bloquant les prix ». L’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont préféré, par choix politique, l’aide financière aux citoyens en distribuant des chèques et des remises sur le carburant, sans pour autant bloquer les prix. La France a préféré miser gros sur le bouclier tarifaire en bloquant les prix du gaz jusqu'à fin 2022 .. « S’il n’y avait pas cette protection, la facture d’électricité augmenterait en janvier 2023 de 120 euros par mois et la facture de gaz de 180 euros par mois ». Dans la lignée de propos tenus par le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, Bruno Le Maire a confirmé que tous les Français continueraient à bénéficier en 2023 d’une forme atténuée de « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité. La flambée des prix de l’énergie devrait donc être contenue et limitée au moins jusqu’au début de l’année 2023 pour les Français. Début 2023, « il y aura une augmentation pour tout le monde du prix du gaz et de l’électricité, qui sera la plus contenue possible, dans la mesure de ce que nous permettent nos finances publiques » , a garanti le ministre de l’Economie. Depuis l’automne 2021, le « bouclier tarifaire » et les remises gouvernementales sur le prix du carburant ont coûté 24 milliards d’euros, selon un récent chiffrage de Bercy.

Le bouclier tarifaire comme un pansement ?

Mais pour Jean-Marc Daniel, le bouclier tarifaire « est une modification artificielle des prix, qui, in fine sera juste un transfert pour les générations futures ». Ils permettent de limiter l’inflation « dans un temps limité » mais « la création de déficit budgétaire ne peut pas durer éternellement ». Et c’est une évidence pour tous les spécialistes, « l’inflation repartira à la hausse quand on lèvera ces boucliers tarifaires ».

Si l’État fait face à la crise avec les moyens du bord et réussit à limiter les effets de la baisse du pouvoir d’achat, c’est au prix d’une dette qui s’accumule et qu’il nous faudra bien absorber un jour ou l’autre.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

FRANCE 

LE COUPERET DE L'ARTICLE 49.3 POUR LE BUDGET

Cette fois, le couperet va tomber !. 

Le couperet du 49.3 était dans toutes les têtes depuis le début de l’examen du projet de loi de Finances (PLF) pour 2023 à l’Assemblée nationale. Les députés savaient que l’exécutif l’utiliserait, mais attendaient de savoir quand. Mardi 18 octobre, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a mis fin au suspense :

le recours au 49.3 sera "probablement pour demain", mercredi, dernier jour d’examen de la partie dépenses du PLF, a-t-il assuré .

Plusieurs poids lourds de la majorité ont poussé pour que le 49.3 soit enclenché le plus tôt possible. 

"C'est nous qui sommes dans l'arène et nous ne voulons pas nous transformer en punching-balls. On avait poussé pour que ça aille plus vite, le gouvernement a fait le choix d'aller jusqu'au bout", confie un dirigeant de Renaissance.

Mais Elisabeth Borne a opté pour la négociation avant le passage en force. "Pour trouver un compromis, il faut être deux :

les présidents de groupe [d'opposition] ont dit dès le début qu'ils ne voteraient pas le projet de loi de Finances.

Le blocage ne vient pas de nous, et vous l'avez bien montré", a déclaré la Première ministre, Élisabeth Borne, lors d’une réunion, mardi matin, avec les députés Renaissance

Cependant, "il faut donner sa chance au débat, d'autant plus que les Français n'aiment pas beaucoup le 49.3. Ces outils, comme la réquisition [dans les raffineries en grève, NDLR], doivent être utilisés avec précaution", a-t-elle ajouté.

Le 49.3 brandi par le gouvernement

L’article 49 alinéa 3 de la Constitution française permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote du Parlement. Celui-ci stipule :

"Le Premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un projet de loi de Finances ou de Financement de la Sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session."

Le gouvernement d’Élisabeth Borne, qui ne dispose pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale pour voter son projet de loi de Finances, peut donc l’adopter malgré tout en dégainant le 49.3. Cet article lui permet en effet d'adopter son texte sans passer par le vote des députés à l'Assemblée nationale. Le budget 2023 est ensuite examiné au Sénat. À l'Assemblée nationale, il existe néanmoins, pour les oppositions, un dispositif pour contrecarrer l'exécutif: la motion de censure. Elle permet non seulement de rejeter l'adoption du projet de loi, mais aussi de renverser le gouvernement.

Faute de majorité absolue

Le 49.3 est une arme constitutionnelle à disposition du gouvernement qui permet un "passage en force" lorsque sa majorité à l’Assemblée nationale est étriquée, voire relative. À l’inverse, en cas de majorité absolue et confortable, nul besoin pour le gouvernement, la plupart du temps, de se servir du 49-3. Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron (2017-2022), une seule utilisation est recensée, par Édouard Philippe, en 2020, sur la réforme des retraites.

Le Premier ministre disposait de la majorité absolue mais l’opposition, en particulier La France insoumise, avait déposé un nombre très important d’amendements dans le but de faire obstruction au texte.

Plusieurs amendements, votés contre l'avis de l'exécutif, pourraient ainsi sauter. Les députés, dont certains membres de Renaissance, ont notamment approuvé une taxe sur les super-dividendes proposée par le président du groupe MoDem, Jean-Paul Mattei. Un amendement des Républicains rétablissant "l'exit tax" a aussi été voté contre l'avis du gouvernement.

Motion de censure ?

Élisabeth Borne, devrait être amenée à l’utiliser régulièrement. Les dernières élections législatives ne lui ont en effet donné qu’une majorité relative. Il apparaît donc improbable que la Première ministre parvienne à faire passer sans encombre l’ensemble de ses projets de loi.

Les oppositions divisées sur une motion de censure Pour être adoptée, une motion de censure nécessite les voix de la majorité des membres de l'Assemblée. Avec la composition actuelle de l'hémicycle, cela reviendrait à une alliance entre le parti Les Républicains (LR), le Rassemblement national (RN) et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Or, si le RN et la Nupes vont déposer une motion de censure, les deux groupes devraient rester dans leur couloir et ne pas voter la disposition de l'autre. Si la motion est votée, le texte est rejeté et le gouvernement renversé mais ce scénario semble improbable.

Mais rien n'indique que ces oppositions ne pourraient pas joindre leurs forces dans l'avenir.

La menace d'une motion de censure plane en effet sur la réforme des retraites actuellement en concertation.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

VERITABLE HUMILIATION POUR LES OCCIDENTAUX

LA DECISION DE L'OPEP SOULIGNE L'ALIGNEMENT

 DE L'ARABIE SAOUDITE SUR LA RUSSIE

Plutôt Poutine que les Occidentaux ! 

La décision de l’OPEP+ de réduire sa production de pétrole, alors que les États-Unis et la France réclamaient une hausse, souligne la solidité des liens tissés entre l’Arabie saoudite, leader du cartel, et la Russie.

Fin septembre et à la suite du G7, l'Union européenne annonçait ce qu'elle pensait être l'une des armes les plus efficaces pour assécher les finances guerrières de Moscou tout en luttant contre sa propre crise énergétique: un plafonnement du prix du pétrole.

Quelques semaines plus tard c'en est fait de l'Occident, qui voit son plan fortement mis à mal.

Les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, menés par l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont en effet décidé ce mercredi 5octobre 2022 d'une baisse de « deux millions » de barils par jour pour le mois de novembre. Cette coupe drastique pourrait faire flamber les prix du brut au bénéfice des pays producteurs, dont la Russie, qui a besoin des ventes d'hydrocarbures pour financer son invasion de l'Ukraine.

Une gifle du prince saoudien MBS à ses alliés occidentaux

Il s’agit d’une véritable gifle donnée par l’homme fort d’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed Ben Salman, à ses alliés occidentaux. Ces derniers mois, Joe Biden et Emmanuel Macron avaient renoué avec MBS - au risque qu’on leur reproche de réhabiliter celui que la CIA juge responsable de l’assassinat du dissident saoudien Jamal Khashoggi. Les deux dirigeants se voient aujourd’hui éconduits dans leurs demandes.

À quelques semaines d'élections de mi-mandat forcément cruciales, l'administration Biden est bien sûr furieuse: luttant chez elle contre une inflation galopante –menée notamment par les prix de l'énergie–, elle a longuement pressuré ses alliés au sein de l'OPEP, à commencer par l'Arabie saoudite, pour qu'ils ne réduisent pas ainsi leur production.

Alignement avec la Russie contre « fist bump »

La décision de l'Opep+ tombe au plus mal pour Joe Biden. Dans un communiqué, il s'est dit « déçu de la décision à courte vue » du cartel de pays producteurs et exportateurs d'or noir. « Il est clair qu'avec sa décision aujourd'hui, l'Opep+ s'aligne avec la Russie », a ensuite déclaré, en durcissant le ton, sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Elle accuse ainsi Mohammed ben Salmane , Premier ministre en exercice, de s'aligner avec la Russie. C'est toute la politique de l'administration Biden dans le Golfe qui est remise en cause, après une visite estivale aux maigres résultats que d'aucuns avaient décrite comme « humiliante» pour les États-Unis. Le président américain s'était rendu en juillet à Jeddah, en Arabie saoudite, pour une visite officielle qui l'a notamment vu échanger un « fist bump », salut familier poing contre poing, avec le prince héritier MBS, et participer à un sommet avec de nombreux dirigeants arabes...Or avec cette décision de mercredi, les Saoudiens ont clairement fait comprendre qu'ils se moquaient de leurs relations avec Biden .

Réserves stratégiques

Le démocrate de 79 ans sait qu'une remontée des prix de l'essence à un mois des élections législatives de mi-mandat saperait les chances de son parti, qui jusqu'ici espère garder au moins le contrôle de l'une des deux chambres du Congrès, le Sénat.

Face à ce risque économique et électoral, la Maison Blanche esquisse déjà sa riposte. Elle va notamment « mettre sur le marché le mois prochain dix millions de barils pris sur les réserves stratégiques de pétrole ».

L'exécutif américain avait déjà décidé en mars de mettre à contribution pendant plusieurs mois ces réserves d'or noir, désormais au plus bas depuis juillet 1984.

Mais « les Etats-Unis ne peuvent pas puiser éternellement dans les réserves stratégiques (...) et l'Opep le sait »,constate l'analyste Andy Lipow (Lipow Oil Associates), pour qui la solution serait « de produire davantage de pétrole » sur le sol américain.

C'est pourquoi Joe Biden veut aussi réfléchir à la meilleure manière de « réduire le contrôle de l'Opep+ sur les prix de l'énergie », selon le long communiqué de la Maison Blanche .

Et quid de l'Union européenne ?

Mais l'expert signale que « cela pénaliserait les alliés européens et asiatiques »...

Comme d'habitude l'Union europénne est prise au dépourvue et peut bien partager son ire. En renchérissant ainsi le prix du brut, la décision du cartel pétrolier met fin à son plan de plafonnement du prix de pétrole .« Nous sommes déterminés à faire payer au Kremlin le prix de cette nouvelle escalade », avait déclaré mercredi 28 septembre la controversée présidente de la Commission Ursula von der Leyen avec un huitième train de sanctions.

Or cette coupe de la production mondiale risque de coûter cher à l'Europe et aux Etats-Unis et de contribuer à remplir les caisses du Kremlin.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'OCDE PREVOIT UNE RECESSION

EN EUROPE POUR 2023

Les pays européens, comme l’ensemble du monde, vont « payer le prix de la guerre » en Ukraine en 2023, prédit l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport publié lundi 26 septembre. « Les perspectives de croissance mondiale se sont assombries », écrit l’organisation, qui table sur une progression du PIB mondial de 2,2 % pour l'année à venir – contre 2,8 % initialement prévu en juin dernier.

Et la Zone euro occupe une place de choix dans ce tableau bien noir : sa croissance subit la révision la plus importante de toutes les régions du monde, prévue à 0,3 % – contre 1,6 % en juin. L’OCDE anticipe aussi un scénario de récession pour l’Allemagne en 2023, c’est-à-dire une période de recul de son activité économique sur au moins deux trimestres consécutifs. Le PIB allemand – la première économie européenne – devrait plonger l’année prochaine, en recul de 0,7 %, alors que la précédente prévision pronostiquait une progression de 1,7 %.

« Cette prévision de l’OCDE est réaliste. Il est cohérent de considérer que dans la Zone euro, c’est probablement l’Allemagne qui souffrira le plus cet hiver du choc énergétique », explique Gustavo Horenstein, économiste et gérant de fonds chez Dorval Asset Management. « La récession qui va toucher Berlin est attendue à cause de sa dépendance au gaz russe et de l’importance de l’industrie manufacturière dans son PIB – un secteur qui est très sensible aux questions d’approvisionnement énergétique. »

Contrairement à Berlin, ses principaux voisins européens devraient échapper à cette perspective : une croissance de 0,4 % est attendue en Italie, de 1,5 % en Espagne et de 0,6 % en France – tandis que Bercy table encore sur 1 % pour son budget 2023. Mais ces prévisions de l’OCDE pourraient encore être revues à la baisse en fonction de l’évolution, cet hiver, de la crise énergétique actuelle.

« S’il fait très froid, les stocks vont s’épuiser plus vite »

« Des incertitudes importantes entourent ces projections », relève l’organisation, qui pointe un risque « d’aggravation des pénuries de combustibles, en particulier de gaz » en cas d'hiver particulièrement rigoureux. La croissance dans la zone euro, prévue à 0,3 %, pourrait alors encore être réduite de 1,25 point de pourcentage supplémentaire dans ce scénario du pire. Cela aurait alors pour effet de plonger inévitablement la grande majorité des pays de la région en récession pendant toute l’année 2023.

La récession de plusieurs pays européens « va tout simplement dépendre des températures cet hiver », selon Gustavo Horenstein. « S’il fait très froid, les stocks vont s’épuiser plus vite. Le risque, c’est que la demande en gaz et en électricité pour se chauffer soit beaucoup plus élevée que les capacités de production (de ces deux énergies). »

Et dans un contexte de prix du gaz et de l’électricité déjà élevés, le risque de pénuries existe cet hiver selon l’OCDE : « Cela pourrait se produire si les approvisionnements supplémentaires non russes en provenance de pays non-membres de l’UE ne se matérialisent pas dans la mesure escomptée, ou si la demande de gaz est exceptionnellement élevée sous l’effet d’un hiver rigoureux. »

L’organisation reconnaît que les stocks de gaz de l’UE ont été “considérablement rehaussés” cette année – entre 80 % et 90 % dans la plupart des États membres – mais qu’ils pourraient s’avérer “insuffisants”. “Un hiver rigoureux pourrait accentuer sensiblement les phénomènes de pénurie”, prévient l’OCDE.

L’OCDE a établi trois scénarios relatifs aux niveaux des stocks de gaz européens sur l'hiver 2022-2023.

L’organisation internationale d’études économiques a d’ailleurs établi différents scénarios relatifs aux niveaux des stocks de gaz européens sur la période octobre 2022 - avril 2023. Le premier fait l’hypothèse d’une baisse de 10 % de la consommation de gaz, résultat de la mise en place de plans de sobriété énergétique par plusieurs pays européens. Dans ce cas-là, les stocks seraient suffisants pour cet hiver.

Dans les deux autres scénarios, la situation énergétique deviendrait vraiment tendue en Europe : dans le cas d’une consommation de gaz similaire à la période 2017-2021, il y aurait un « risque aigu de perturbation des approvisionnements » en énergie en février 2023. Et pour le scénario d’un « hiver rigoureux », la baisse du niveau des stocks de gaz en deçà de 30 % – correspondant à un niveau de fonctionnement normal – aurait lieu dès janvier.

Outre la météo hivernale, la « capacité de l’industrie en particulier, et des économies européennes en général, à gérer leur consommation d’énergie va aussi être importante », note Gustavo Horenstein.

« Probablement pas d’amélioration avant 2024 »

La hausse vertigineuse des prix de l’énergie menace d’ailleurs déjà l'activité d'un nombre croissant d'industries énergivores – certaines sont contraintes de réduire leur activité, à l’instar de Duralex et d’autres dans le secteur de la sidérurgie.

« La plupart des gouvernements, lorsqu’il s’agit de gérer les problèmes énergétiques, privilégient les ménages, les services aux collectivités, les hôpitaux… et l’industrie productive passe en dernier. En cas de récession, c’est probablement là qu’il y aura le plus de dégâts cet hiver en Europe », estime Gustavo Horenstein. En cas d'aggravation de la crise énergétique, les économies de gaz et d'électricité pourraient en effet toucher en priorité les industries qui, en réduisant leur production, auraient un impact sur l'économie de la Zone euro – ce secteur représentait 23 % du PIB européen en 2021, selon la Banque mondiale.

Quelles que soient les mesures prises à court terme, « la reconstruction du secteur énergétique européen va prendre des années », relève Gustavo Horenstein.

 « On va probablement passer par un moment difficile avec un ralentissement économique fort. La récession et l’inflation domestique à combattre sont devant nous, on ne verra probablement pas d’amélioration avant 2024. »




Larry Ricky pour DayNewsWorld

POURQUOI LA FRANCE EST MOINS TOUCHEE PAR L'INFLATION QUE LES AUTRES PAYS EUROPEENS

Linflation est à son plus haut niveau au sein de la zone euro et de l’UE depuis plus de 20 ans. Elle a atteint près de 10% au sein de l’UE au mois de juillet. Un nouveau record depuis l'existence de la monnaie unique européenne.Les trois pays Baltes sont les Etats membres les plus grevés par l’inflation : l’Estonie a dépassé les 23%, la Lettonie et la Lituanie étant respectivement juste au-dessus et en dessous des 21%. 

Ce sont, pour le reste, principalement les pays de l’Est de l’Europe qui souffrent de la forte hausse des prix. Le reste de l'Europe n'est pas pour autant épargné. Ainsi aux Pays-Bas la hausse des prix dépasse 13 % sur un an. Le gouvernement néerlandais a pris moins de mesures que d'autres exécutifs européens pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages et lutter contre l'inflation. Toujours selon les données d’Eurostat pour la même période, elle est de 8,8 % en Allemagne, de 10,3 % en Espagne, de 9 % en Italie. En Grande-Bretagne ce taux était de 10,1 % en juillet.

A l’autre bout du spectre, la France et Malte s’en tirent le mieux. Malte n’a notamment toujours pas relevé les prix de l’énergie réglementés par l’Etat, maintenant ainsi artificiellement l’inflation à zéro dans ce domaine...« Tout le monde devrait avoir autour de 9 % d’inflation normalement, mais la France fait exception », constate Éric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévisions de l’OFCE. Avec un taux d’inflation annuel de 6,7% au mois d’août , peut-on pour autant affirmer que la France se porte bien par rapport à ses voisins allemands, espagnols, italiens ou britanniques ?

Le bouclier tarifaire

Si l’inflation est plus faible en France, « c’est en partie grâce à notre mix énergétique », explique Éric Heyer. Continuer à miser sur le nucléaire nous permet notamment d’être plus indépendants que notre voisin allemand qui importe beaucoup plus d’énergies fossiles. D’après des chiffres de l’Agence internationale de l’Energie, le pétrole russe ne représentait que 17 % des importations d’or noir de la France en 2019, contre 34 % pour l’Allemagne.

L'autre raison et « la plus importante », selon Éric Heyer, ce sont « les mesures pour soutenir les ménages, soit avec des chèques soit en bloquant les prix ». L’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont préféré, par choix politique, l’aide financière aux citoyens en distribuant des chèques et des remises sur le carburant, sans pour autant bloquer les prix. La France a préféré miser gros sur le bouclier tarifaire en bloquant les prix du gaz jusqu'à fin 2022 .. « S’il n’y avait pas cette protection, la facture d’électricité augmenterait en janvier 2023 de 120 euros par mois et la facture de gaz de 180 euros par mois ». 

Dans la lignée de propos tenus ce week-end par le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, Bruno Le Maire a confirmé que tous les Français continueraient à bénéficier en 2023 d’une forme atténuée de « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité. La flambée des prix de l’énergie devrait donc être contenue et limitée au moins jusqu’au début de l’année 2023 pour les Français. 

Début 2023, « il y aura une augmentation pour tout le monde du prix du gaz et de l’électricité, qui sera la plus contenue possible, dans la mesure de ce que nous permettent nos finances publiques » , a garanti le ministre de l’Economie. Depuis l’automne 2021, le « bouclier tarifaire » et les remises gouvernementales sur le prix du carburant ont coûté 24 milliards d’euros, selon un récent chiffrage de Bercy mais le spectre des Gilets jaunes aidant...

Les limites du bouclier tarifaire

Et pourtant pour Jean-Marc Daniel, le bouclier tarifaire « est une modification artificielle des prix, qui, in fine sera juste un transfert pour les générations futures ». Ils permettent de limiter l’inflation « dans un temps limité » mais « la création de déficit budgétaire ne peut pas durer éternellement ». Et c’est une évidence pour tous les spécialistes, « l’inflation repartira à la hausse quand on lèvera ces boucliers tarifaires ».

Si l’État fait face à la crise avec les moyens du bord et réussit à limiter les effets de la baisse du pouvoir d’achat, c’est au prix d’une dette qui s’accumule et qu’il nous faudra bien absorber un jour ou l’autre.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

PENURIE DE GAZ EN EUROPE ? 

LE RUSSE GAZPROM SUSPEND SES LIVRAISONS

 AU FRANCAIS ENGIE

Depuis que les pays occidentaux ont imposé des sanctions à Moscou après le lancement de son offensive contre l’Ukraine, la Russie a plusieurs fois réduit ses livraisons de gaz à l’Europe, qui en est fortement dépendante. La Russie représentaiten effet jusqu’à l’an dernier quelque 40 % des importations gazières de l’UE.

Suspension des livraison de Gazprom à la France pour facture impayée

Et le géant russe Gazprom, notifiant au groupe français ne pas avoir reçu « en intégralité les sommes financières dues pour les livraisons », a annoncé mardi soir la suspension totale de ses livraisons au groupe français Engie dés jeudi 1er septembre 2022.

« Gazprom Export a notifié Engie d’une suspension complète des livraisons de gaz à partir du 1er septembre 2022 jusqu’à la réception en intégralité des sommes financières dues pour les livraisons », a indiqué le groupe russe dans un communiqué publié mardi soir sur son compte Telegram.

En vertu d’un décret du président russe Vladimir Poutine signé fin mars, Gazprom précise « qu’il est interdit de livrer davantage de gaz naturel à un acheteur étranger si l’acheteur n’a pas effectué le paiement en intégralité dans le délai fixé dans le contrat ».

Des stocks de réserve?

La Première ministre française Elisabeth Borne, voulant « rassurer les clients d’Engie », a toutefois affirmé que le groupe français avait « trouvé d’autres sources d’approvisionnement », sans préciser lesquelles, dans le magazine Quotidien sur la chaîne TMC.

Les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh (térawatt-heure) par mois, selon Engie. Ce chiffre est à rapporter à des approvisionnements « totaux annuels en Europe supérieurs à 400 TWh » pour Engie, ajoute le principal fournisseur de gaz en France, dont l’État français détient près de 24 %.

Fin juillet, Engie avait assuré avoir significativement réduit son « exposition financière et physique au gaz russe », qui ne représentait déjà plus qu’à peu près 4 % de ses approvisionnements. « C’est complètement dans la marge de la flexibilité de nos portefeuilles, donc on n’est pas du tout inquiets », avait alors déclaré sa directrice générale Catherine MacGregor.

Jeudi dernier, les stocks de gaz de la France ont dépassé le seuil de 90 % de remplissage pour l’hiver (91,47 % mardi matin), selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI).

Toujours est-il que les Européens s'empressent en ordre dispersé de trouver du gaz ailleurs loin d'être prêts devant ce défi qu'ils se sont imposé...

Les Européens à la recherche de gaz désespérément...

Pour contrebalancer la chute des livraisons russes, les différents États de l’Union européenne négocient en effet chacun de leur côté avec les pays fournisseurs de gaz.

Le voyage en Algérie la semaine dernière d’Emmanuel Macron, officiellement destiné à renforcer les relations entre Paris et Alger, a permis de maigres négociations pour obtenir plus de gaz. .

La France n’est d'ailleurs pas la première à tenter d’obtenir plus de gaz de son partenaire algérien. Mario Draghi est venu signer, en juillet, un nouveau contrat de 4 milliards de m³ de gaz supplémentaire pour l’Italie. L’Espagne avait négocié du gaz algérien quelques semaines avant. D’autres pays européens ont fait le choix d’alliances avec des partenaires différents, comme la Norvège et les États-Unis. De son côté, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est rendu au Canada pour signer un accord dans la nuit de mardi pour des livraisons de gaz qui débuteront vers 2025. 

Un bon moyen pour le gouvernement de Justin Trudeau de compter sur un partenaire fiable qui va financer ses nouvelles infrastructures pour le gaz naturel liquéfié et l’hydrogène. En outre certains pays se retrouvent incapables de discuter avec d’autres fournisseurs de gaz pour des raisons de simple géographie. La Hongrie de Viktor Orban est allée demander plus de gaz directement à Moscou, alors que le nouveau gouvernement intérimaire en Bulgarie est tenté de faire de même.

Dans ce contexte de crise énergétique, « L’Institut Jacques Delors plaide depuis dix ans pour la création d’une centrale d’achat commune du gaz au niveau européen », une structure qui existe déjà pour l’uranium, rappelle Thomas Pellerin-Carlin.

Une solution difficile cependant à mettre en place dans la mesure où le choix du mix énergétique relève de la compétence des États, avec des situations très différentes...




Andrew Preston pour DayNewsWorld

UNE RENTREE DE TOUS LES DANGERS

POUR LE GOUVERNEMENT FRANCAIS ?

Le président de la République se prépare à une rentrée agitée, avec des Français rattrapés par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et une opposition politique en embuscade. D'ailleurs vendredi 19 août, à Bormes-les-Mimosas (Var), Emmanuel Macron a demandé aux Français « d'accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs ». « L'exécutif est en effet face à des enjeux considérables : sur le plan géopolitique avec la guerre en Ukraine, sur le plan énergétique avec potentiellement des restrictions cet hiver, et des enjeux climatiques très présents tout au long de l'été, liste le politologue Bruno Cautrès. Et puis, pour corser tout ça, des enjeux économiques avec la question de l'inflation et du pouvoir d'achat. ».

L'inflation et le pouvoir d'achat

En France comme en Europe, les conséquences économiques sont lourdes, à commencer par le retour de l'inflation . Le vote du projet de loi sur le pouvoir d'achat en juillet a permis au gouvernement d'apporter une première salve de réponses . Les plus de 20 milliards d’euros de mesures votées – non sans mal – cet été pour soutenir le pouvoir d’achat (remise carburant, prime de rentrée, revalorisation des minima sociaux, bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité, hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires…) suffiront-ils à calmer les inquiétudes des Français La flambée des prix, en particulier alimentaires et de l’énergie, va continuer à mettre l’exécutif sous pression. Si les prix à la pompe sont en recul, l’inflation a dépassé 6 % en juillet.

La souveraineté énergétique

La souveraineté énergétique sera aussi au menu de la rentrée. Il faut « oeuvrer pour notre souveraineté énergétique, pour accompagner les Français, nos entreprises dans le contexte de cette guerre », a déclaré Emmanuel Macron depuis le Var. En effet, l’autonomie risque d’être difficile à atteindre et de possibles pénuries d’énergies consécutives à la guerre menée par la Russie en Ukraine ne sont pas exclues. Dans ce contexte, l'Algérie, premier exportateur africain de gaz naturel,et où le président se rend en fin de semaine, pourrait être une des solutions alternatives en attendant de profonds changements dans la politique énergétique.

L'urgence climatique, après un été marquant

L'été a été marqué par des incendies et phénomènes climatiques d'une ampleur sans précédent, comme les orages de la semaine dernière en Corse . Ils ont rappelé l'urgence des questions liées au réchauffement climatique . C'est pourquoi le président de la République organisera fin août un séminaire gouvernemental consacré notamment à l'écologie alors que la Première ministre, Elisabeth Borne, doit aussi prononcer un « discours fort sur la sobriété et la transition énergétiques » lors de l'université d'été du Medef. Le chef de l'Etat lui a en outre demandé de « remettre à l'automne un agenda de planification écologique décliné par mois et années », précise l'Elysée.

La sécurité

La période estivale a aussi été marquée par le retour de la sécurité dans le débat public, après plusieurs faits divers, dont un tir par balle après un rodéo urbain et un mort et un blessé grave lorsd'un refus d'obtempérer à Vénissieux (Rhône) . Occupant tout l'espace médiatique pendant l'été - comme le faisait Nicolas Sarkozy en 2002 - après sa reconduction dans ses fonctions, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, présentera un projet de loi sécurité à l'automne. Le gouvernement pourrait convaincre Les Républicains avec son projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi). Le texte doit permettre d'octroyer 15 milliards d'euros supplémentaires de budget en cinq ans et sera examiné en octobre au Parlement. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a en revanche été sommé par l'Elysée et Matignon de reporter son projet de loi sur l'immigration. Il est prévu pour décembre, après l'organisation d'un « grand débat » au Parlement, comme l'a annoncé le ministre début août.

Le budget 2023

Le projet de loi de finances pour 2023 s'annonce périlleux pour l'exécutif, qui n'a plus que le mot « compromis » à la bouche.

Malgré ses promesses de changement de méthode, le gouvernement anticipe déjà un passage en force, avec un possible recours à l'article 49.3, pour faire adopter le projet de loi de finances 2023, faute de majorité absolue pour les macronistes à l'Assemblée. Traditionnellement, les oppositions votent contre pour exprimer leur désaccord avec la politique du gouvernement.

Des réformes explosives

L’automne doit aussi marquer le vrai coup d’envoi pour les réformes censées permettre d’atteindre les deux principaux objectifs de politique économique promis par le chef de l’Etat pour 2027 : le plein-emploi et un déficit public réduit à moins de 3 % du produit intérieur brut (PIB) ? « On peut aller vers le plein-emploi, mais il nous faut continuer à mener les réformes indispensables », avait-il rappelé dans son interview du 14-Juillet.

Parmi celles-ci, la réforme de l’assurance-chômage, destinée à la fois à faire des économies budgétaires et à inciter au retour à l’emploi, prévoit de moduler les indemnités des personnes concernées en fonction de la santé de l’économie. Un principe qui promet de cristalliser les tensions, tant du côté des oppositions que des syndicats. Un conditionnement du RSA à 15 ou 20 heures d'activité hebdomadaire, déjà expérimenté à Dijon et en Alsace, est également prévu.

L'autre est celle des retraites. La proposition faite par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle prévoit de reporter l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, avec un système de carrières longues et de pénibilité. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a néanmoins promis de consulter les syndicats juste après la première réunion du Conseil national de la refondation.

Une rentrée périlleuse donc pour le gouvernement et pour Emmanuel Macron qui a  tout intérêt à soigner sa rentrée pour mener à bien ses réformes. D'autant que selon la dernière enquête Ifop publiée par le Journal du Dimanche, la côte de popularité du président de la République n' est actuellement qu'à 37 % alors que celle de la Première ministre Élisabeth Borne est désormais plus haute (41%). Pour tenter de se redonner du souffle politique et incarner un changement de méthode, Emmanuel Macron lancera donc le 8 septembre le Conseil national de la refondation (CNR) qui permettra de réunir « les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort », selon le chef de l'Etat.

Mais la CGT prévoit déjà une journée de grève interprofessionnelle axée sur le pouvoir d'achat, les salaires et la réforme des retraites, le 29 septembre.




Emily Jackson pour DayNewsWorld

SECOND VOLET DE MESURES

POUR LE POUVOIR D'ACHAT EN FRANCE

Après quatre jours de débats souvent houleux, l'Assemblée nationale a achevé, dans la nuit de mardi à mercredi, l'examen en première lecture du budget rectificatif pour 2022. 

En fin de semaine dernière, les députés avaient déjà adopté un projet de loi « d'urgence » en soutien au pouvoir d'achat, soit un total de vingt milliards d'euros d'aides. Ce second texte prévoit 44 milliards d'euros de dépenses supplémentaires. Ce projet du budget rectifié a été adopté par 293 voix contre 146, et 17 abstentions. 

Les Républicains, auxquels l'exécutif a donné à plusieurs reprises satisfaction, ont soutenu le texte. Les députés du Rassemblement national, en revanche, n'ont pas pris part au vote et ont quitté l'hémicycle.

Fin de la redevance audiovisuelle

La suppression de la redevance de l’audiovisuel public de 138 €, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, a été votée avec les voix de la majorité présidentielle, de LR et du RN. La Nupes a voté contre à l’unanimité. LFI prévoit un recours devant le Conseil constitutionnel. Pour compenser la fin de la redevance, les députés ont affecté au financement de l’audiovisuel public une fraction de la TVA pour un montant d’environ 3,7 milliards d’euros.

Heures supplémentaires et RTT

L’augmentation du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires a été votée. Les députés ont aussi adopté un amendement déposé par LR, permettant aux salariés de transformer leurs RTT en salaire.

Revalorisation du point d’indice des fonctionnaires

Les députés ont entériné la hausse de 3,5 % de la valeur du point d’indice des fonctionnaires, qui sert de base à leur rémunération.

Remise sur le carburant augmentée

Fin août, fini la ristourne de 18 centimes par litre. Elle sera remplacée par une remise, plus importante, de trente centimes par litre en septembre et octobre. Puis descendra à 0,10 € en novembre et décembre. S’agissant de la « prime transport » , versée par les entreprises qui le souhaitent à leurs salariés pour couvrir leurs frais de carburant, le plafond passe de 200 à 400 €.

Maintien du bouclier tarifaire sur l’énergie

Le texte prolonge, jusqu’à la fin de l’année, le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, qui permet de plafonner la hausse des factures d’électricité à 4 % et de geler les prix du gaz à leur niveau d’octobre 2021. Amendement surprise : les députés ont également voté une aide exceptionnelle de 230 millions d’euros destinée aux Français qui se chauffent au fioul. Trois millions de foyers devraient en bénéficier.

Compensation de la hausse du RSA pour les départements

Pour compenser intégralement la hausse de 4 % du revenu de solidarité active (RSA), l’Assemblée a décidé d’allouer 120 millions aux départements qui le versent. La mesure a été votée par la gauche, le RN, LR mais aussi le groupe Horizons, contre l’avis du gouvernement. Une première.

La majorité prise en défaut sur deux mesures

A plusieurs reprises durant l'examen du texte, la majorité s'est donc retrouvée prise en défaut par le vote des députés, notamment lorsqu'ils ont approuvé le déblocage de 230 millions d'euros d'aides pour les foyers se chauffant au fioul ou encore concernant le financement du RSA (revenu de solidarité active), les départements le distribuant devraient recevoir 120 millions d'euros pour compenser la hausse de son montant.

Renationalisation totale d’EDF

Le projet de budget rectifié ouvre 44 milliards d’euros de crédits pour 2022, dont 9,7 millions pour financer la renationalisation d’EDF. Le but est de financer le groupe et d’investir notamment une « relance du programme nucléaire en France », avec six nouveaux réacteurs EPR, a indiqué le ministre de l’Économie.

Le projet de loi sur le pouvoir d'achat débarque à partir d'aujourd'hui au Sénat, à majorité de droite , et devra se prononcer sur plusieurs mesures. Ce sera ensuite au tour du budget rectificatif pour 2022.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

COMBIEN A COUTE BRIGITTE MACRON

A L'ETAT FRANCAIS EN 2021 ?

La Cour des comptes a publié son rapport annuel sur « les comptes et la gestion des services de la présidence de la République. » et mentionne notamment le montant des dépenses rattachées à Brigitte Macron.

Si cette dernière ne possède aucun statut officiel à l'Elysée, elle est cependant la Première dame à qui certaines missions auprès du chef de l'Etat incombent. Le rapport liste d'ailleurs les « missions dévolues » à la première dame. Elle doit « représenter la France aux côtés du chef de l'État lors des sommets et réunions internationales, répondre aux sollicitations des Français qui souhaitent la rencontrer, superviser les réceptions officielles au palais de l'Élysée et soutenir des œuvres caritatives, culturelles ou sociales qui participent au rayonnement international de la France. »

Puis la Cour des comptes comptabilise ses dépenses. Selon la Cour des comptes, sur l'année 2021, Brigitte Macron a coûté « 292 454 € (contre 291 826 € en 2020). »

« En 2021, Madame Macron a participé à neuf déplacements officiels hors Île-deFrance avec le président de la République, dont trois à l'étranger, soit deux fois plus qu'en 2020 mais à un niveau demeurant inférieur à celui de 2019 (12 déplacements en 2019, quatre en 2020) » explique également le rapport.

Brigitte Macron « ne dispose d'aucun budget de représentation pour ses vêtements et bénéficie, pour ses activités publiques et officielles, des services de la coiffeuse maquilleuse de la Présidence. »




Emily Jackson pour DayNewsWorld

UN PLAN MARSCHALL POUR LA RECONSTRUCTION DE L'UKRAINE ESTIMEE A 750 MILLIARDS D'EUROS ?

Le sommet sur la reconstruction de l'Ukraine se tient depuis lundi 4 juillet 2022 à Lugano en Suisse avec la participation des délégations de 38 Etats et 14 organisations internationale. Une importante délégation ukrainienne y participe également.

Chaque année depuis cinq ans, une conférence de haut niveau se tient sur l’Ukraine et sur les réformes qu’il lui faut mener, notamment dans la lutte contre la corruption qui ronge l’économie de ce pays. Dans son rapport 2021, l'ONG Transparency International classe en effet ce pays 122e sur 180, encore très loin derrière ses voisins membres de l'UE (le moins bien placé, la Bulgarie, est au 78e rang).

La guerre menée par la Russie a cependant quelque peu bousculé le programme. Et c’est de la reconstruction dont il est question jusqu’à mardi à Lugano. S’exprimant dans un message vidéo, le président Zelensky a souligné que ce devait être «la tâche commune de tout le monde démocratique» et «la contribution la plus importante à la paix dans le monde».

Coût estimé à 750 milliards

Les participants ont réfléchi à un plan de relance pour le pays miné par la guerre en fixant des priorités et en identifiant les besoins de financement. Le coût de la reconstruction a été estimé ce lundi à au moins 750 milliards de dollars par le Premier ministre ukrainien, s'interrogeant sur « qui doit payer » avant de répondre qu'une « source clé » de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou. Les estimations du montant des avoirs gelés vont de 287 à 479 milliards d'euros (300 à 500 milliards de dollars) selon M. Chmygal.

De son côté, la Kyiv School of Economics (KSE) avait estimé les dommages causés jusqu'à présent aux bâtiments et aux infrastructures à près de 104 milliards de dollars. En outre, l'économie du pays aurait déjà perdu 600 milliards de dollars d'après certaines estimations.

Forte implication du Royaume-Uni

Très impliqué, le Royaume-Uni, qui est l'un des alliés les plus actifs de l'Ukraine, soutiendra notamment la reconstruction de la ville et de la région de Kiev, à la demande du président Zelensky, a indiqué le Foreign Office dimanche. Londres compte également travailler avec Kiev et ses alliés pour accueillir la conférence sur la relance de l'Ukraine en 2023 et établir un bureau dans la capitale du Royaume-Uni pour aider à coordonner ces efforts de reconstruction.

Vers un « plan Marshall » pour l'Ukraine

Mais c'est surtout la perspective d'un « plan Marshall » qui est au centre des discussions. Les participants doivent, en effet, dessiner l'ébauche d'un plan similaire au programme économique américain qui avait permis de relever l'Europe occidentale des ruines de la deuxième guerre mondiale, cette fois à destination de l'Ukraine. Dans cette optique, la Banque européenne d'investissement (BEI) doit d'ailleurs proposer la création d'un nouveau fonds pour l'Ukraine, qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros, selon des sources au fait du plan.

L'expression « plan Marshall » a été employée à plusieurs reprises au sujet de l'Ukraine par le chancelier allemand Olaf Scholz ou encore le président du Conseil européen Charles Michel. Celui adopté aux Etats-Unis en avril 1948 et intitulé « programme de reconstruction européenne » (European Recovery Programm, ERP) offrait à tous les pays d'Europe, y compris l'URSS et les autres pays communistes, de bénéficier de l'assistance américaine à la reconstruction matérielle et au redressement financier pour une durée de quatre ans. il faut

Le président de la confédération helvétique Ignazio Cassis a cependant rappelé que reconstruction et réformes n'étaient « pas en concurrence » pour préparer une Ukraine européenne, verte et numérique.

« Elles se renforcent », a ajouté M. Cassis qui a appelé à poursuivre, malgré la guerre, les efforts contre la corruption et pour garantir le fonctionnement de la justice.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES ENGAGEMENTS DES DIRIGEANTS

AU SOMMET DU G7

Réunies en Bavière au château d’Elmau du 26 au 28 juin 2O22 les puissances industrielles du G7 ont proposé un éventail de réponses aux crises mondiales. De la guerre en Ukraine aux menaces de pénuries alimentaires en passant par le péril climatique, retour sur les engagements pris par les dirigeants de l’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni.

La guerre et la reconstruction de l' Ukraine

Les participants au sommet ont tenu à montrer un visage uni contre Moscou. Le G7, auquel s’est joint cinq pays émergents, dont l’Inde, a condamné l’invasion « illégale » de l’Ukraine, par la Russie. Les alliés ont notamment promis de fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique et de rester aux côtés de l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra ». L’aide financière débloquée pour ce pays en 2022 atteint désormais 29,5 milliards de dollars. Kiev devrait aussi recevoir de nouveaux armements, notamment des missiles antiaériens américains sophistiqués.

Pour tarir davantage les revenus de la Russie, les dirigeants du G7 vont lancer les travaux visant à mettre en place un mécanisme de plafonnement du pétrole russe, afin de frapper une importante source de revenus de Moscou, a dit un haut responsable de la Maison Blanche. Le G7 prévoit également d’imposer une interdiction de l’importation d’or russe. Pour contrôler le prix de l’or noir vendu par la Russie, les sept pays « envisagent une série d’approches », y compris « une éventuelle interdiction de tous les services qui permettent le transport maritime du pétrole brut et des produits pétroliers russes », à moins que le pétrole ne soit acheté en dessous du plafond qui serait fixé.

Les sept puissances, à l’issue de leur réunion, se disent « résolues à soutenir la reconstruction de l’Ukraine par le biais d’une conférence et d’un plan de reconstruction internationaux »​.

La Chine

Les dirigeants présents en Allemagne ont dénoncé les pratiques commerciales internationales « non transparentes et faussant le marché » de Pékin. Ils souhaitent donc s’affranchir de la dépendance à l’égard de la Chine, en « favorisant la diversification et la résistance à la coercition économique » et en « réduisant les dépendances stratégiques ». Les membres du G7 ont également fait part de leurs préoccupations concernant les violations des droits de l’homme en Chine, l’exhortant à respecter les libertés fondamentales. Ils ont souligné que la situation au Tibet et au Xinjiang, où sévit le « travail forcé », les « préoccupait grandement ».

Le communiqué final exhorte également la Chine à « honorer ses engagements » au titre de la déclaration commune sino-britannique, garantissant à Hong Kong certaines libertés et son autonomie pendant 50 ans dans le cadre du modèle « Un pays, deux systèmes ».

Atténuer la crise alimentaire

Le G7 s’est engagé à verser 4,5 milliards de dollars supplémentaires pour atténuer la crise alimentaire mondiale, portant le total des engagements communs à 14 milliards de dollars sur l’année. Les sept puissances ont également appelé pays et entreprises disposant d’importants stocks de nourriture à assumer leurs responsabilités pour atténuer la crise alimentaire déclenchée par le conflit en Ukraine. Elles exhortent aussi « tous les pays à éviter le stockage excessif de denrées alimentaires, qui peut entraîner de nouvelles hausses de prix ». En outre elle a aussi réitéré son « appel pressant à la Russie pour qu’elle mette fin, sans condition, au blocus des ports ukrainiens de la mer Noire, à la destruction d’infrastructures portuaires et de transport essentielles, silos et terminaux à grains, à l’appropriation illégale par la Russie de produits et d’équipements agricoles en Ukraine et à toutes les autres activités qui entravent la production et l’exportation de production et les exportations ukrainiennes de denrées alimentaires »​. La Russie nie pour sa part avoir bloqué le passage des cargos et accuse les sanctions occidentales de contribuer à la crise alimentaire.

Les engagements sur le climat

Les pays du G7 se sont accordés pour renforcer la coopération dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Mais leurs ambitions, qui se heurtent aux craintes de pénuries d’énergie, ont déçu les défenseurs de l’environnement. Les puissances, qui doivent à court terme se passer du gaz russe, sont sous pression pour tenir leurs engagements climatiques.

Dans leur déclaration finale, les chefs d’Etat ou de gouvernement ont certes réaffirmé « leur engagement indéfectible » envers l’Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement climatique mondial à 1,5° par rapport à l’ère préindustrielle et leur objectif de parvenir à zéro émission nette de carbone d’ici à 2050. Ils ont aussi souligné « l’urgence accrue d’agir » pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’environ 43 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2019. Le G7 s’est en outre engagé à ce que le secteur routier soit « fortement décarboné d’ici à 2030 ».

Le sommet a aussi convenu de créer un « Club Climat » composé de pays volontaires pour coordonner et accélérer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Mais des voix critiques soulignaient à l’issue du sommet que l’idée restait vague et risquait de devenir « juste un autre club », selon Martin Kaiser, le directeur exécutif de Greenpeace en Allemagne.

L’énergie

Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Charles Michel, le Premier ministre italien Mario Draghi et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, se sont engagés à mettre fin, d’ici à la fin de 2022, à tout nouveau soutien public direct au secteur international de l’énergie à base de combustibles fossiles non exploités. Toutefois, face à la ruée sur les sources d’énergie alternatives pour s’émanciper des combustibles fossiles russes, le G7 a convenu que des investissements publics pouvaient être réalisés dans le secteur du gaz « à titre de réponse provisoire ».

En annonçant ces engagement, bien que le G7 ne représente plus les sept plus grandes puissances économiques, Joe Biden tente de donner à ce groupe un tour plus politique, celui de la lutte des démocraties contre les autocraties...




Alize Marion pour DayNewsWorld

FAUT-IL S'INQUIETER DE LA MENACE DE PENURIE D'ENERGIE ?

Faut-il que la pénurie menace pour que les grands énergéticiens français EDF, TotalEnergies et Engie, dans une tribune commune publiée dans le Journal du dimanche, dimanche 26 juin 2022, en appellent à la sobriété, au nom de la cohésion sociale ?.

Faut-il que l’heure soit grave que le ministre de l’Economie présente ladite sobriété comme un passage obligé », sans alternative ?

Trois jours plus tôt, lors d’une visite dans un centre de commande national de gaz en Ile-de-France,Elisabeth Borne, accompagnée d’Agnès Pannier-Runacher, avait déjà planté le décor. « Nous devons faire preuve de sobriété énergétique. Je ne sais pas si c’est le bon terme, mais en tout cas nous devons réduire de 40 % d’ici à 2050 » appellent à la sobriété. Une feuille de route devrait s’appliquer dès cet été à l’Etat, aux administrations et aux grandes entreprises.

Voilà que les énergéticiens se transforment en « pères la morale ». « Nous appelons à une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers », ont écrit Jean-Bernard Lévy et Patrick Pouyanné, PDG d’EDF et de TotalEnergies, ainsi que Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, dans une tribune parue dans le Journal du dimanche

Dans la tribune du JDD, les trois dirigeants des fournisseurs d'énergie français appellent donc à « un effort collectif et immédiat » pour éviter un hiver sous tension. Les trois appellent les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, d'électricité et de gaz. Selon les trois fournisseurs d'accès d'énergie en France, les risques de pénurie et la flambée des prix sont tels qu'ils vont jusqu'à menacer « la cohésion sociale » l'hiver prochain.

En effet « depuis maintenant des mois, le système énergétique européen subit de fortes tensions et le système énergétique français n'est pas épargné », exposent Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie, Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d'EDF, et Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies. « Agir dès cet été nous permettra d'être mieux préparés pour aborder l'hiver prochain, et notamment préserver nos réserves de gaz.

Ces tensions s'expliquent par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales, d'abord. Les livraisons de gaz russe par gazoduc ont « fortement baissé pour certains pays, dont la France ». « Bien qu'en augmentation, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont aujourd'hui encore trop limitées pour compenser ces baisses. Le niveau d'alerte sur les stocks de gaz au niveau européen est dès lors élevé et des mesures de rationnement sont mises en place dans certains pays », soulignent-ils.

Aussi le marché pétrolier mondial pourrait-il connaître des tensions entre le niveau de production et la demande durant l'été. Aux Etats-Unis, on entre dans la 'driving season', la période de l'année où les déplacements automobiles sont les plus importants, car les gens partent en vacances. Et donc celle où on a besoin de plus de carburant automobile. En Chine, l'assouplissement des confinements drastiques imposés à certaines villes va entraîner un retour à la normale des déplacements, et donc une augmentation de la demande pétrolière.

La météo y est aussi pour quelque chose. « Les conditions climatiques et la sécheresse viennent amputer la production hydraulique », écrivent les trois dirigeants dans leur tribune. Une grande partie du parc nucléaire français nécessite effectivement l'eau des rivières pour être refroidi. Par conséquent, un niveau des cours d'eau trop bas, comme cela a été le cas début juin par exemple dans le Rhône, peut mettre en péril ces activités.

A ces causes viennent s'ajouter d'autres handicaps comme le laissait entendre le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) il y a deux semaines auprès de TF1. « Nous nous trouvons en effet dans une période charnière, marquée par une série d'événements à gérer : la fermeture des centrales au fioul et à charbon, celle [nucléaire] de Fessenheim, mais aussi du retard quant au développement d'autres modes de production », note RTE.

De plus au 24 mai, 27 des 56 réacteurs nucléaires français étaient à l'arrêt, selon EDF. Soit près de la moitié. Une situation sans précédent, qui s’explique par des fermetures planifiées mais également par un problème imprévu de corrosion. Alors que la moitié du parc nucléaire est à l’arrêt, le ministère de la Transition énergétique se réserve d’ailleurs « la possibilité de faire fonctionner la centrale [ à charbon] de Saint-Avold quelques heures de plus si nous en avons besoin l’hiver prochain ».

En fait le risque de pénurie plane si bien qu'à court terme , toute économie de gaz ou d’électricité faite aujourd’hui permettra de sécuriser les stocks pour l’hiver.  A moyen terme, le gouvernement afficherait des intentions plus ambitieuses. « L’objectif, c’est une feuille de route qui nous permette de réduire de 10 % la consommation d’énergie par rapport à notre référentiel habituel d’ici deux ans », a précisé la ministre de la Transition énergétique. Ce qui correspond à « la première marche du scénario de RTE, qui vise une réduction de 40 % d’ici à 2050 ».

La France n'est cependant pas le seul pays concerné . Pour compenser les baisses de livraisons de gaz russe, l'Allemagne va par exemple retourner au charbon. Un recours provisoire, promet le ministre de l'Economie et du Climat allemand, qui reconnaît qu'il s'agit d'une décision amère. La prolongation de certaines centrales sera une mesure à court terme, sur une période "limitée", jusqu'en mars 2024, assure Berlin.

D'autres pays d'Europe ont récemment annoncé des mesures similaires. L'Autriche, également dépendante du gaz russe, a également acté le redémarrage prochain d'une centrale à charbon désaffectée, afin de pouvoir pallier une éventuelle pénurie.

Dernier exemple en date : les Pays-Bas. Jusqu'ici, les centrales électriques au charbon néerlandaises ne pouvaient fonctionner à plus de 35% de leur capacité, selon une loi en vigueur depuis janvier 2022 pour réduire les émissions de CO2 du pays. Elles peuvent désormais « fonctionner à pleine capacité », a annoncé lundi 20 juin le ministre de l'Environnement et de l'Energie néerlandais, Rob Jetten.

Alors qu’elle prône la sobriété énergétique, Elisabeth Borne a annoncé jeudi dernier la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à la fin de l’année. Un bon signal pour inciter à réduire sa consommation?




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE PROJET DE LOI POUVOIR D'ACHAT

APREMENT DEBATTU

Le texte, qui a vocation à aider les Français à faire face à l'inflation, doit être présenté en Conseil des ministres le 6 juillet puis examiné au Parlement dans la foulée. Ce doit être le premier grand texte du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Le projet de loi « pouvoir d'achat », censé être présenté en Conseil des ministres mercredi 6 juillet et examiné au Parlement dans la foulée, doit permettre de soulager les Français, plombés par une inflation qui devrait atteindre en moyenne 5,5% en 2022.

Son contenu fait déjà l'objet d'une âpre bataille politique entre les oppositions et l'exécutif, les premières comptant sur l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale du camp présidentiel pour imposer certaines de leurs mesures clés. C'est pourquoi le ministre de l’économie a alerté sur le niveau d’endettement de la France, ce lundi. Une manière d’appeler les oppositions à la retenue avant les débats du projet de loi pouvoir d’achat à l’Assemblée nationale.

La France a atteint sa « cote d’alerte » sur les finances publiques, a en effet estimé le ministre de l’économie Bruno Le Maire, lundi 27 juin, au moment où l’exécutif cherche un compromis avec l’opposition pour son projet de loi sur le pouvoir d’achat.

« Tout n’est pas possible, tout simplement parce que nous avons atteint la cote d’alerte sur les finances publiques », a affirmé M. Le Maire, ajoutant que « les conditions de financement ont changé » et qu’aujourd’hui la France emprunte « à plus de 2 % » pour financer les dépenses publiques, quand elle le faisait encore récemment à taux négatifs ou très faibles. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la dette publique française a dépassé 2 900 milliards d’euros à la fin du troisième trimestre, soit 114,5 % du produit intérieur brut (PIB), du fait aussi d’une croissance économique en berne.

Le projet de loi pouvoir d’achat, objet de toutes les tractations

A droite, le nouveau président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, a fortement insisté sur le risque d’une augmentation de la dette française, lundi matin sur Europe 1, quelques minutes avant la prise de parole de M. Le Maire. « Sur la question du pouvoir d’achat et d’un tel problème pour nos compatriotes, évidemment on va tout faire pour converger avec le gouvernement » et « avancer sur ces mesures », a déclaré le député d’Eure-et-Loire alors que Les Républicains, s’ils refusent de participer au gouvernement, assurent qu’ils voteront possiblement des textes « au cas par cas ».

M. Marleix a toutefois posé deux conditions : la nécessité de prendre en compte le fait que la question du pouvoir d’achat est « un sujet d’ampleur pour la France qui travaille », et « il faudra évidemment que le gouvernement accepte d’envisager la question du financement de ces mesures ».

« On sera exigeants à l’égard du gouvernement pour que ce soit financé. La situation de la dette française aujourd’hui est très grave (…) Le gouvernement ne peut pas dire : “Allez hop, 30 milliards de dette supplémentaire !” Ce serait irresponsable », a-t-il estimé, promettant que les députés LR « feront des propositions sur le sujet du financement ».

A gauche, le député et secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a souhaité sur CNews « une forte augmentation du pouvoir d’achat » avec notamment « une baisse tout de suite de la TVA sur l’essence ». « On ne se contentera pas de miettes » et « on va tous descendre dans la rue s’il le faut pour obtenir ces mesures », a-t-il prévenu.

Un coup de pouce de huit milliards d’euros pour les prestations sociales

Interrogé sur la proposition faite par plusieurs partis de l’opposition, comme Les Républicains ou le Rassemblement national, d’une baisse de taxe sur les carburants, M. Le Maire a assuré que le gouvernement allait « discuter » avec ces formations mais que « l’esprit de compromis doit s’accompagner d’un esprit de décision ».

La prolongation de mesures existantes

Plusieurs mesures déjà mises en œuvre ces derniers mois pour lutter contre la hausse des prix devraient être prolongées. C'est le cas du bouclier tarifaire sur l'énergie (qui vient déjà d'être prolongé par décret jusqu'au 31 décembre 2022), et qui plafonne les tarifs de vente du gaz et de l'électricité. La remise de 18 centimes par litre sur les carburants tient encore aussi, au moins pour le mois d'août. Le gouvernement réfléchit en parallèle à un nouveau dispositif plus ciblé sur les gros rouleurs, mais son articulation avec la remise n'est pas tranchée, a assuré vendredi 24 juin la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

L'indemnité inflation, ponctuelle, devrait également faire son retour sous le nom de chèque alimentation. Le gouvernement a abandonné l'idée d'un chèque alimentaire mensuel, qui devait permettre l'accès à des produits de qualité. Cette nouvelle aide financière, dont le montant n'est pas encore fixé, sera versée « en une fois » et « à la rentrée », directement sur le compte bancaire des plus modestes, a annoncé la Première ministre, Elisabeth Borne. Tout en assurant que la réflexion continuait sur un chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio ».

Enfin, la prime Macron, qui avait fait son apparition durant la crise des « gilets jaunes », sera pérennisée et son plafond triplé. Les entreprises pourront donc verser jusqu'à 3 000 euros à leurs salariés, voire 6 000 euros pour les entreprises de moins de 50 salariés et celles qui ont un accord d'intéressement.

Des revalorisations de prestations sociales

Plusieurs prestations sociales doivent être revalorisées. Les pensions de retraite et d'invalidité des régimes de base, la prime d'activité (dont le montant forfaitaire est de 563,68 euros), mais aussi les prestations familiales et les minima sociaux, dont le revenu de solidarité active (550,93 euros pour une personne seule sans ressource), l'allocation aux adultes handicapés (919,86 euros au maximum), l'allocation de solidarité aux personnes âgées (916,78 euros pour une personne seule) devraient connaître une hausse de 4%, selon le projet de loi consulté. Ce coup de pouce sera rétroactif au 1er juillet. Le coût de ces revalorisation s'élève à « un peu moins de 7 milliards fin 2022 », selon Les Echos

Le projet de loi de finances rectificative, présenté en même temps que le projet de loi « pouvoir d'achat », devrait en outre intégrer une revalorisation de 3,5% de l'aide personnalisée au logement (APL), ce qui représenterait une dépense supplémentaire de 168 millions d'euros.

De nouvelles mesures mises en place

Le gouvernement prévoit par ailleurs une série de nouvelles mesures. Les fonctionnaires verront ainsi la fin du gel de leur point d'indice, qui sert de base à leur rémunération. Les syndicats de la fonction publique demandent entre 3% pour la CFDT et 20% pour la CFTC. Une hausse de 1% coûterait 2 milliards d'euros par an à l'Etat, selon le gouvernement, qui devrait annoncer la valeur du nouveau point le 28 juin.

Une baisse des cotisations des travailleurs indépendants est également prévue dans le projet de loi. Elle doit leur permettre de gagner « 550 euros par an au niveau du smic », avait assuré mi-mai le porte-parole de l'ancien gouvernement Gabriel Attal.

Le projet de loi prévoit par ailleurs un renforcement de la « prime de transport » versée par les entreprises à leurs salariés pour couvrir une partie du coût de leurs déplacements domicile-travail. Le plafond d'exonération fiscale et sociale de la prise en charge par l'employeur des frais de carburant de ses salariés sera ainsi doublé, de 200 à 400 euros pour les années 2022 et 2023. Les salariés pourront aussi cumuler cette prime avec la prise en charge par l'employeur de 50% du prix des abonnement aux transports en commun.

La suppression de la redevance audiovisuelle devrait par ailleurs être effective dès l'automne prochain, avec un gain pour les ménages de 138 euros, soit un manque à gagner pour l'Etat de plus de 3 milliards d'euros net.

Le texte veut également ouvrir la possibilité d'instaurer un dispositif d'intéressement par l'employeur même sans accord de branche ou avec les représentants du personnel. L'objectif étant de faire bénéficier les salariés du partage de la valeur créée dans l'entreprise. En revanche, la piste d'un « dividende salarié », qui devait rendre obligatoire la participation en entreprise, « ne figure pas dans le texte initial à ce stade », confirme le ministère du Travail.

Outre ces mesures, le gouvernement prévoit d'intégrer au projet de loi de finances rectificative un « bouclier loyer », visant à plafonner les hausses de loyer pendant un an à 3,5%, a confirmé Bruno.

« La politique, c’est des choix (…) Il est impératif de réduire l’endettement public », mais « il faut dans le même temps protéger nos compatriotes qui sont les plus fragiles, mais les protéger de manière responsable. », conclut Bruno Lemaire.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LA GUERRE EN UKRAINE VA LOURDEMENT PESER

 SUR LA CROISSANCE ET L'INFLATION 

DANS LE MONDE SELON L'OCDE

Dans ses dernières prévisions de mercredi, l'organisation internationale a doublé sa prévision d'inflation pour ses pays membres en 2022 à 8,5%.

Les conséquences de la guerre en Ukraine pourraient engendrer une flambée de l'inflation de 8,5% parmi les pays membres de l'OCDE en 2022, alerte l'organisation internationale dans ses dernières prévisions économiques mercredi, un niveau deux fois plus élevé que celui qu'elle anticipait en décembre.

La hausse des prix devrait ensuite ralentir en 2023, prévient l'OCDE, qui regroupe 38 pays développés à travers la planète, tout en mettant en garde contre une aggravation de ces perspectives en cas de nouveaux chocs économiques.

Une croissance mondiale pour 2022 abaissée à 3%

La croissance mondiale va fortement ressentir les conséquences de la guerre en Ukraine cette année, a également mis en garde l'organisation, faisant passer son anticipation de croissance à 3% contre 4,5% en décembre dernier. Particulièrement affectée, la zone euro devrait enregistrer une hausse de 2,6% de son PIB contre 4,3% prévus précédemment, et la France par exemple une progression de 2,4% contre 4,2% imaginés en décembre par l'organisation internationale basée à Paris.

«Le monde paiera un lourd prix à la guerre russe contre l'Ukraine», a alerté la numéro deux et cheffe économiste de l'OCDE, Laurence Boone, dans un texte introductif à ces prévisions intitulé «le prix de la guerre». «Une crise humanitaire se déroule sous nos yeux, laissant des milliers de personnes décédées, forçant des millions de réfugiés à fuir leur foyer et menaçant une reprise économique qui était en chemin après deux années de pandémie», poursuit-elle.

Une facture qui change entre les zones géographiques

La facture de la guerre varie nettement selon les zones géographique: la zone euro voit sa prévision de croissance nettement réduite à 2,6% contre 4,3% en décembre, avec un plongeon pour l'Allemagne à 1,9% (-2,2 points) et la France à 2,4% (-1,8 point). Le Royaume-Uni s'en sort plutôt bien cette année avec 3,6% anticipés (-1,1%) mais cale complètement à 0% concernant la prévision 2023, contre 2,1 anticipés auparavant.

Les États-Unis devraient quant à eux connaître en 2022 une croissance de 2,5%, contre 3,7% attendus en décembre, et la Chine de 4,4% (contre 5,1%). Jugée encore «temporaire» en septembre 2021 par l'OCDE, l'inflation s'est nettement tendue avec la persistance des problèmes dans les chaînes d'approvisionnement et la flambée des prix sur l'énergie, les aliments et les métaux, à la suite de la guerre.

Si l'OCDE voit ces pressions s'apaiser l'an prochain elle prévient cependant qu'au regard de l'incertitude ambiante, celles-ci pourraient encore s'aggraver.

Or une inflation qui s'emballe pourrait entraîner des hausses brutales de taux d'intérêt par les banques centrales, menaçant d'autant plus une reprise économique déjà chancelante, craint l'organisation.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LA COREE DU NORD FACE A 1,2 MILLIONS DE CAS COVID-19 EN TROIS JOURS

Après avoir nié la présence du virus SARS-CoV-2 sur son territoire pendant près de deux ans, Pyongyang a fait état d'une explosion des contaminations.

Alors que la quasi-totalité des pays ont été touchés à divers degrés par des vagues successives de Covid-19 depuis plus de deux ans, la Corée du Nord a toujours clamé faire partie des trois territoires, avec le Turkménistan et les îles Tuvalu, à n'avoir jamais été exposés au virus, observe Vice.

Si des doutes subsistent encore quant à cette absence du SARS-CoV-2 sur le territoire nord-coréen depuis le début de la pandémie, la situation a en tout cas changé depuis le jeudi 12 mai. Ce jour-là, les médias d'État ont rapporté –certes à demi-mot– le tout premier cas de Covid-19 dans le pays. Depuis, on compte près de 1,2 million de personnes infectées et cinquante décès des suites d'une infection au virus. Une évolution impressionnante en si peu de temps qui, selon Vice, pourrait être largement sous-estimée.Une question est désormais sur toutes les lèvres: comment le virus est-il rentré dans le pays? Surtout compte tenu du fait que «la Corée du Nord a été l'une des premières à sceller ses frontières étrangères en janvier 2020 et à paralyser le commerce international –y compris avec la Chine», rappelle Vice.

Selon Ethan Jewell, correspondant basé à Séoul pour NK News, l'une des pistes principales pour expliquer la propagation du virus sur le territoire nord-coréen serait pourtant bien à chercher du côté de la Chine, un pays également durement touché par le Covid-19 depuis plusieurs mois. Toujours d'après Vice, «il y a eu de nombreux rapports sur des personnes faisant des allers-retours illégaux [...] dans le but de fournir des ressources essentielles aux communautés nord-coréennes appauvries et affamées».

Un système médical sous tension

Selon Vice, des soldats nord-coréens auraient alors pu se trouver en contact avec certains de ces contrebandiers chinois. Ils se seraient ensuite rendus à une parade militaire organisée à Pyongyang le 25 avril dernier, transformant l'événement en cluster géant. Pour Hong Min, un chercheur de l'Institut coréen pour l'unification nationale, il n'y a aucun doute: «l'épidémie actuelle de Covid [en Corée du Nord] est étroitement liée au défilé du 25 avril».

D'autre part, face au nombre de cas qui ne cesse d'augmenter, le système de santé nord-coréen est à la peine. «En ville, vous avez un très grand hôpital général... mais si vous allez dans les villages, ils ont à peine des cliniques, explique Hong Lim. Le système médical est sous tension et la pénurie de médicaments est évidente.»

En raison du peu de personnes vaccinées et du manque de traitements disponibles, les experts estiment que la Corée du Nord pourrait instaurer des mesures draconiennes de confinement afin de limiter la propagation du virus, à l'instar de son voisin chinois.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

POURQUOI LES REMUNERATIONS DES GRANDS PATRONS EXPLOSENT-ELLES ?

Comme chaque printemps, avec la publication des documents de référence des entreprises cotées, la rémunération des grands patrons suscite des réactions indignées. Cette année, une étude de Fintech Scalens, une plate-forme spécialisée dans les services aux sociétés cotées, a notamment montré que les dirigeants du CAC 40, les quarante entreprises les mieux valorisées à la bourse de Paris, ont vu leur rémunération doubler en un an, atteignant une moyenne de 8,7 millions d’euros. Même tendance haussière aux États-Unis : les 100 principaux dirigeants américains ont vu leur rémunération progresser de 31 % en 2021 pour s’établir à environ 20 millions d’euros par personne en moyenne (dont +569 % pour le patron d’Apple, Tim Cook, ou encore +65 % pour celui de Goldman Sachs).

Un nom a retenu en particulier l’attention de la presse française : celui de Carlos Tavares, le directeur général du groupe automobile Stellantis (né de la fusion entre Fiat Chrystler et PSA Peugeot Citroën), censé toucher 66 millions d’euros de rémunération totale en 2021, dont une part fixe de 19 millions d’euros. Ce chiffre, rendu public pendant l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle, a été jugé « choquant » aussi bien par la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, que par le président candidat Emmanuel Macron qui a en outre appelé à un plafonnement des rémunérations des dirigeants à l’échelle européenne.

Le cas de Carlos Tavares apparaît en effet d’autant plus polémique que, sous le mandat de François Hollande, une loi a été adoptée pour que la rémunération patronale soit soumise à l’approbation des actionnaires. Le 13 avril dernier, ces derniers se sont d’ailleurs opposés au versement des 66 millions d’euros lors de l’assemblée générale du groupe. Mais le vote a eu lieu au nouveau siège situé aux Pays-Bas, où ce vote n’a qu’une fonction consultative… La déléguée syndicale centrale CFDT, a ainsi amèrement regretté au sujet du déménagement : « on nous assurait pourtant que c’était par neutralité géographique, pas pour des avantages financiers… »

Une décorrélation de la performance

Lors de l’assemblée générale du groupe Stellantis, le président John Elkann avait justifié ce niveau de rémunération en expliquant vouloir « récompenser les performances » du dirigeant qui a mené à bien la fusion entre Fiat Chrystler et PSA Peugeot Citroën.

Pourtant, la question de savoir s’il faut récompenser financièrement la réussite, même si elle est largement débattue en psychologie depuis les travaux fondateurs d’Edward Deci, n’est pas ce qui est principalement en jeu ici. Ce qui choque, c’est le niveau de cette récompense. Comment peut-on l’expliquer ? Est-ce une pratique pertinente en termes de management ?

66 millions d’euros pour Carlos Tavares : le salaire du dirigeant de Stellantis contesté (France 24, 14 avril 2022).

Aux États-Unis, les dirigeants ont en moyenne gagné 254 fois plus que leurs salariés en 2021, contre 238 fois en 2020. Un niveau proche de celui observé en France. Or, si le niveau absolu de cet écart peut légitimement choquer, c’est surtout son évolution au cours des dernières décennies qui constitue le phénomène le plus surprenant.

En effet, cet écart n’était que de 1 à 20 aux États-Unis en 1965. C’était d’ailleurs l’écart maximal de rémunération que recommandait au début du XXe siècle le célèbre banquier J.P. Morgan, peu réputé pour son militantisme égalitaire. Qu’est-ce qui peut expliquer une telle inflation ? Ce n’est certainement pas un accroissement proportionnel du talent et des responsabilités des grands patrons : quel que soit l’indicateur choisi, rien n’indique que la performance des dirigeants (et des entreprises qu’ils dirigent) a été multipliée par 20 depuis les années 1960.

Consanguinité des conseils d’administration

En fait, l’explosion de la rémunération des dirigeants des sociétés cotées s’explique par la conjonction de deux effets pervers. Le premier de ces effets est la consanguinité des conseils d’administration et des conseils de surveillance, connue en France sous le doux nom de « barbichette », en référence à la comptine « je te tiens, tu me tiens par la barbichette », qui devient : « tu es membre de mon conseil, tu votes ma rémunération, je suis membre de ton conseil, je vote ta rémunération ».

Pour légitimer la rémunération des dirigeants, certains affirment qu’il existerait un « marché » des talents, et que les rémunérations, quelque exubérantes qu’elles soient, correspondraient au « prix de marché » des compétences. Or, si un tel marché existe pour les dirigeants des grands groupes, ce n’est certainement pas un marché libre et le prix n’y est certainement pas une mesure objective de la valeur. En effet, les conseils d’administration des groupes cotés sont souvent composés d’individus qui sont eux-mêmes dirigeants, et qui siègent souvent dans plusieurs autres conseils.

Il existe donc une forme de connivence plus ou moins affichée entre les dirigeants et ceux qui évaluent leur action et décident de leur rémunération. Cette situation n’est d’ailleurs pas spécifique au capitalisme français (même si les collusions entre anciens des mêmes grandes écoles et des mêmes grands corps ont tendance à la renforcer), puisqu’on la retrouve par exemple aux États-Unis.

La consanguinité des conseils d’administration et des conseils de surveillance, l’un des facteurs qui entretient les salaires des dirigeants à la hausse.

On peut ainsi expliquer le niveau de rémunération des grands patrons par le fait qu’ils se l’attribuent eux-mêmes, au travers de leurs administrateurs, avec lesquels ils partagent les mêmes intérêts et les mêmes réseaux. Cependant, si ce phénomène peut permettre de comprendre le montant des rémunérations, il n’explique pas leur multiplication depuis les années 1960. En effet, l’endogamie des instances de pouvoir est vieille comme le monde, et rien n’indique qu’elle soit pire aujourd’hui qu’elle ne l’était hier.

« Lake Wobegon effect »

Pour expliquer l’explosion de la rémunération des dirigeants, il faut donc invoquer un deuxième effet pervers, bien plus redoutable car largement contre-intuitif. C’est à partir des années 1990 que la réglementation a peu à peu imposé une révélation des niveaux de rémunération des dirigeants des entreprises cotées. Aux États-Unis, cela a pris la forme d’une nouvelle règle édictée par la Securities and Exchange Commission (SEC) en 1992. En France, c’est la loi NRE du 15 mai 2001, revue par la loi de Sécurité financière du 1er août 2003 qui a fixé ce cadre.

Dans les deux cas, l’objectif était le même : mieux informer les actionnaires sur les rémunérations des dirigeants, avec l’hypothèse sous-jacente que si ces rémunérations devenaient publiques, elles resteraient contenues. Or, paradoxalement, c’est exactement l’inverse qui s’est produit : c’est la publication des rémunérations qui a provoqué leur inflation.

En effet, dès lors que la rémunération est publique, elle devient une mesure de la valeur des dirigeants et donc un enjeu. Tant qu’elle était secrète, elle ne permettait pas de comparer les individus et restait donc une question purement privée. Devenue publique, elle s’impose comme l’étalon de leur talent. Lorsqu’une société cotée nomme un nouveau dirigeant et qu’elle décide de le payer moins que son prédécesseur, tout le monde le sait, et on va en déduire qu’il n’est pas aussi capable que celui qu’il remplace. De même, si le dirigeant d’une entreprise est moins payé que la moyenne de son industrie, tout le monde le sait, et on va en déduire qu’il n’est pas parmi les plus talentueux.

C’est parce que les rémunérations sont publiques que tous les dirigeants cherchent à gagner plus que la moyenne et que tous les conseils d’administration ne cessent de mieux les payer. En effet, un administrateur qui douterait publiquement de la compétence du dirigeant provoquerait un effondrement du prix de l’action. Réciproquement, pour influencer positivement la valeur actionnariale, un conseil d’administration a intérêt à donner tous les signes les plus patents, les plus mesurables et les plus visibles de l’extrême confiance qu’il a dans le talent exceptionnel du dirigeant : c’est ce qu’il fait en décidant de l’augmenter. Par conséquent, une fois publique, la rémunération des dirigeants devient instrumentalisée comme à la fois un outil de mesure et un mécanisme d’influence.

Le phénomène d’instrumentalisation de la moyenne est connu aux États-Unis sous le nom de « Lake Wobegon effect », du nom de la ville fictive de Lake Wobegon, où comme le veut la légende « toutes les femmes sont fortes, tous les hommes sont beaux et tous les enfants sont au-dessus de la moyenne ». S’il est impossible que tout le monde soit meilleur que la moyenne, le fait que chacun cherche à l’être provoque son inflation.

Une solution simple pour une anomalie récente

Que retenir de tout cela ? Au regard de l’histoire, l’explosion des rémunérations des patrons des grandes entreprises reste une anomalie, et c’est une anomalie récente (l’économiste français Thomas Piketty condamne à ce propos un « extrémisme méritocratique »). D’un point de vue managérial, les niveaux actuels de rémunération ne se justifient pas, car pendant longtemps les entreprises ont été très bien dirigées sans que leurs patrons ne soient aussi grassement payés.

De plus, de tels écarts de rémunération provoquent un profond sentiment d’iniquité, au risque d’une démotivation générale, bien plus préjudiciable à la performance des entreprises qu’une très hypothétique érosion du talent des dirigeants. Comme le dit avec malice le milliardaire américain Warren Buffett :

« Quand un dirigeant avec une réputation d’excellence rencontre une industrie avec une réputation de difficulté, c’est généralement l’industrie qui conserve sa réputation ».

Par conséquent, si nous voulons mettre fin à cette anomalie historique qu’est l’explosion des rémunérations des grands patrons (ou celle des stars de cinéma et des champions sportifs), la conclusion qui s’impose est limpide : il faut rendre ces rémunérations secrètes. Dès lors qu’elles seront secrètes, les rémunérations cesseront d’être une mesure de la valeur des individus, et donc d’être un enjeu. Bien entendu, rien ne dit qu’en devenant confidentielles, les rémunérations redescendront à des niveaux plus raisonnables (pour cela, il faudrait que la loi l’impose ou que les actionnaires l’exigent), mais a minima elles auront moins de raisons d’augmenter.

Reste un obstacle de taille : on voit mal comment l’opinion, scandalisée par les niveaux actuels de ces rémunérations, pourrait accepter qu’on décide de les cacher. J’invite nos lecteurs les plus pédagogues à résoudre cet épineux problème.

D'après Frédéric Fréry

Professeur de stratégie, ESCP Business School, CentraleSupélec – Université Paris-Saclay dans TheConversation




Boby Dean pour DayNewsWorld

DES RISQUES DE CRISE SOCIALE

FACE A LA LA BAISSE DU POUVOIR D'ACHAT

C’est le premier sujet de préoccupation des Français, celui qui a occupé une majeure partie de la campagne et restera au cœur de l’attention du président: le pouvoir d’achat. En la matière, Emmanuel Macron n’entame pas son second quinquennat doté d’un grand crédit. Fin mars, 74 % des Français estimaient que leur pouvoir d’achat s’était dégradé depuis son élection en 2017…C'est que l'inflation en France a bondi de 4,8 % sur un an en avril après 4,5 % un mois plus tôt selon l'estimation provisoire publiée ce vendredi matin par l'Insee.

La progression des prix en France continue d'être tirée par l'envolée des cours des hydrocarbures exacerbée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Sur douze mois, les prix de l'énergie augmentent encore de 26,6 %. Mais la hausse se nourrit aussi d'une « accélération des prix des services, de l'alimentation et des produits manufacturés », précise l'Insee.

Un impact évalué entre 168 euros et 421 euros

L'Hexagone redécouvre donc une valse des étiquettes sans précédent depuis le début des années 1980 et qui risque de durer. Après l'entrée en vigueur des accords commerciaux entre les producteurs et la grande distribution - qui font d'ailleurs l'objet d'une renégociation -, les prix des produits alimentaires s'envolent de 3,8 %, contre 2,9 % en mars. Les produits frais flambent de 6,6 %.

A elle seule, la hausse des prix alimentaires « pourrait amputer le pouvoir d'achat des ménages de 0,4 % à 1,1 % cette année, soit entre 168 euros et 421 euros avec « un impact trois fois plus important pour les 10 % les plus modestes par rapport aux 10 % les plus aisés », ont calculé les économistes d'Asterès. Mais les prix des services augmentent également, de 2,9 %.

«Les chocs de prix se propagent sur l'ensemble de l'économie, ce qui n'est pas de bon augure», résume Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management.

Baisse de la croissance

L'inflation risque d'entraîner des pertes de pouvoir d'achat même si l'exécutif a multiplié les dispositifs sous forme de « plan de résilience » pour aider des Français à passer cette période difficile. Chèque énergie, puis bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité.. .

En conséquence, la consommation des ménages est en baisse, et la croissance du PIB est nulle au premier trimestre 2022 en France, toujours selon l’Insee. En mars, la consommation a chuté de 1,3 % mettant à l'arrêt la croissance française au premier trimestre, a annoncé ce vendredi l'Insee.

Après avoir culminé à 7% en 2021, la croissance économique risque de marquer le pas dans les prochains mois. La plupart des instituts de prévision ont dégradé récemment leurs chiffres de croissance du PIB pour 2022.

« Pour le prochain gouvernement, l'équation va être très compliquée. Il devra gérer les effets de cette inflation sur le pouvoir d'achat des ménages », souligne l'économiste de Ostrum Asset Management Philippe Waechter. « Comme aucun gouvernement ne veut rentrer dans des procédures d'indexation, il y a forcement des pertes de pouvoir d'achat et donc des inégalités qui vont augmenter », rappelle-t-il.

Sur ce point, la hausse des prix des carburants ces dernières semaines a accentué les disparités territoriales en France. Tous les ménages vivant dans des zones rurales et dépendant de la voiture se retrouvent de fait pénalisés par la hausse des prix des carburants. Même si le gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures comme la remise de 18 centimes sur les prix du carburant ou encore le chèque inflation, ces dispositifs non ciblés profitent à un grand nombre de ménages sans distinction.

Plusieurs travaux récents d'économistes ont montré que ces mesures pouvaient creuser le fossé entre les catégories de population alors que ceux en bas de l'échelle sont les plus exposés.

Un risque accru de tensions sociales

Le prochain gouvernement aura également la lourde tâche de juguler les fortes tensions sociales si l'inflation se poursuit dans les prochains mois. Déjà au cours de la campagne présidentielle, de nombreuses opérations escargots et blocages de dépôts de carburants ont eu lieu sur tout le territoire. La grogne pourrait s'amplifier à mesure que l'activité économique marque le pas.La crise des gilets jaunes en 2018 et les multiples manifestations à l'encontre de la réforme des retraites ont montré que les tensions sociales étaient loin d'être apaisées sous la Macronie.

« L'inflation a généré des crises politiques tout au long du 20ème siècle. L'inflation a débouché sur des crises sociales dans beaucoup de pays », rappelle Anne-Sophie Alsif.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE DES AVANCEES

 DANS LES POURPARLERS

Moscou et Kiev annoncent des avancées dans les discussions. « Nous pouvons dire que les deux parties se sont rapprochées. Elles ont fait des progrès significatifs aujourd’hui. Maintenant, les ministres des Affaires étrangères des deux pays vont se réunir et après, il est prévu une rencontre entre chefs d’Etat », s’est félicité Mevlüt Çavuoglu, le chef de la diplomatie turque dont le pays jouait le rôle de facilitateur dans l’affaire .

La Russie promet en effet un retrait de ses troupes autour de la capitale ukrainienne, en signe de bonne volonté. La Russie a décidé de réduire de manière drastique ses activités militaires autour de Kyiv et Tchernihiv, a déclaré mardi le vice-ministre russe de la Défense à l’issue d’une nouvelle session de pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie, à Istanbul. L’état-major de l’armée russe devait fournir plus de détails à ce sujet après le retour à Moscou de la délégation de négociateurs. Vendredi, le ministère russe de la Défense avait déjà indiqué que ses forces allaient désormais se concentrer sur une « libération » complète du Donbass, région de l’est de l’Ukraine, précisant qu’il s’agissait d’une des options de départ de leur « opération spéciale », l’autre qui serait donc abandonné étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine. Le Donbass est la région de l’est de l’Ukraine constituée des régions administratives de Louhansk et Donetsk, peuplées en partie de russophones, où Moscou a reconnu l’indépendance des deux républiques séparatistes autoproclamées du même nom juste avant le début de son intervention le 24 février. L’armée russe contrôlerait à l’heure actuelle 93 % du territoire de l’oblast de Louhansk et 54 % du territoire de l’oblast de Donetsk, selon le ministère russe de la Défense. « Les principaux objectifs de la première phase de l’opération ont été globalement atteints », a déclaré dans un discours le général Sergueï Roudskoï, chef d’état-major adjoint.

Alexandre Fomine a présenté cette initiative comme un moyen d’établir la confiance entre les deux camps et d’aller plus loin dans les négociations, alors que l’Ukraine a proposé mardi sa neutralité en échange de garanties de sécurité et de futures discussions sur le statut de la Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Selon Vladimir Medinsky, le chef négociateur russe, son pays ne serait pas opposé à une entrée de son voisin dans l’Union européenne....

L’Ukraine demande à l’avenir que des pays – on parle des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine, de la France, de la Turquie, de l’Allemagne, du Canada, de l’Italie, de la Pologne et d’Israël – se portent réellement garants de sa sécurité. En cas d’attaque et après consultation, les capitales concernées s’engageraient à envoyer, au bout de trois jours, des troupes, des armes et à assurer une zone d’exclusion aérienne. Kiev conditionne un tel accord à la tenue d’un référendum sur le sujet. Ce qui implique aussi le retrait total des troupes russes du territoire.

Pour ce qui est de la Crimée, Kiev proposerait un délai de quinze ans pour arriver à s’entendre sur un statut, Volodymyr Zelensky se proposant de négocier en direct avec Vladimir Poutine le sort des régions de Luhansk et Donetsk dans le Donbass.

Une fois ceci approuvé au niveau ministériel, un sommet pourrait être organisé entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.




Alize Marion pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE ET RISQUE DE CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE

Alors que l'Europe craint de grelotter l'hiver prochain une autre calamité est en train de naître dans les vastes plaines céréalières ukrainiennes. Une crise alimentaire mondiale comme la planète n'en a jamais connue. A New York, devant le Conseil de Sécurité de l'ONU, le secrétaire général de l'organisation, le portugais Antonio Guterres, a poussé récemment un gros « coup de gueule », prédisant « un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial ». Notamment au Maghreb et dans une bonne partie de l'Afrique avec les effets en cascade de déstabilisations sociales et politiques de ces pays, déjà très fragilisés par deux ans de pandémie.

Ukraine le grenier à céréales

La guerre en Ukraine a mis à feu et à sang le grenier céréalier de la planète. « Face aux sanctions occidentales après l'annexion de la Crimée, en 2014, Poutine a décidé d'investir massivement pour tendre vers l'indépendance alimentaire, en particulier dans les cultures céréalières, raconte Sébastien Abis, chercheur à l'Iris et directeur du Club Demeter. Quant à l'Ukraine, le virage a été pris à la fin des années 90, avec des volumes d'exportations de produits agricoles qui ont été multipliés par six en vingt ans ». Résultat, un tiers du blé tendre (servant notamment à la fabrication du pain) exporté sur la planète provient de ces deux pays, qui sont également incontournables sur les marchés du maïs, de l'orge, du tournesol ou encore du colza.

Mais depuis l'entrée en guerre, la donne risque de changer : Le ministre de l'Agriculture ukrainien estime que la production agricole locale sera a minima divisée par deux cette année.Les semis de printemps (colza, maïs, et tournesol) et les récoltes risquent d'être entravés vu le nombre d'hommes partis au front pour défendre leur pays .

« La révolution de la famine »

L’invasion russe a provoqué une onde de choc dans le monde émergent : les prix ont flambé à des niveaux qu’ils n’avaient plus atteints de­puis des décennies et les impor­tations de matières premières sont à la peine, ce qui engendre des pénuries (en particulier dans les pays les plus défavo­risés qui avaient déjà du mal à se remettre de la pandémie). Dans certaines régions du Ken­ya, le prix du pain a augmenté de 40 %. En Indonésie, le gou­vernement a plafonné ceux de l’huile. Le Yémen dépend de l’Ukraine et de la Russie pour plus de 40 % de ses importations de blé.

En Turquie, l’explosion du prix de l’huile de tournesol a poussé les clients à se ruer dans les magasins pour en stocker autant que possible. En Irak, des manifestations ont réuni des citoyens mécontents de la hausse des prix de l’alimentation qui ont baptisé leur mouvement « la révolution de la famine ».

Une cinquantaine de pays, essentiellement défavorisés, achètent au moins 30 % de leur blé à la Russie et à l’Ukraine. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à elles deux, elles fournissent un tiers des exportations mondiales de céréales et 52 % du marché de l’huile de tournesol. « Si le conflit se poursuit, les répercussions seront vraisemblablement plus importantes que la crise du coronavirus, estime Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale en charge de la politique économique. »

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont particulièrement dépendants des importations russes et ukrainiennes de blé. L’Egypte, premier importateur au monde, achète près de 70 % de sa consommation à ces deux pays. Idem pour le Liban. Pour la Turquie, c’est plus de 80 %. En 2011, l’envolée du prix du pain a joué un rôle dans le déclenchement du Printemps arabe. Le gouvernement égyptien a déclaré que la crise ukrainienne lui coûterait environ un milliard de dollars en subvention du pain et qu’il se mettait en quête de nouveaux fournisseurs. Il a également introduit un contrôle des prix du pain non subventionné pour enrayer la flambée des tarifs; Une envolée des prix qui accroît le risque d’un soulèvement populaire en Egypte, des années d’austérité ayant déjà fortement érodé le pouvoir d’achat de la population. Le Liban, lui, n’a plus qu’un mois de stock de blé, a indiqué Amin Salam, son ministre de l’Economie. En raison de la crise économique qui frappe le pays, un quart des ménages ne sont pas certains de pouvoir manger à leur faim. « Nous nous sommes rapprochés des pays amis pour voir comment trouver du blé à des conditions raisonnables », a-t-il déclaré. 

En 2008, l’explosion des prix de l’alimentation avait provoqué des émeutes dans 48 pays.

Explosion du prix du pétrole et du gaz

Goldman Sachs affirme que l’attaque russe contre l’Ukraine a provoqué la plus forte déflagration sur le marché mondial des céréales depuis la crise soviétique de 1973 et pourrait avoir, sur les marchés pétroliers, un impact comparable à l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990. La banque estime que le baril de pétrole devrait osciller autour de 130 dollars en moyenne d’ici à la fin de l’année, soit près du double de son cours moyen de 2021, à 71 dollars. Deuxième exportateur mondial de brut après l’Arabie saoudite, la Russie représente 12 % de l’offre mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). C’est aussi le premier exportateur mondial de gaz naturel et le plus gros producteur d’engrais. Si les prix des engrais augmentent, les agriculteurs en utiliseront moins, donc le rendement des récoltes va baisser et les prix vont augmenter, et ce sont les pays qui ont le moins de moyens qui seront les plus touchés. Certaines régions du monde, notamment en Afrique, étaient confrontées au problème de l’inflation avant même le déclenchement du conflit en Ukraine.

Les économies qui sont très dépendantes des importations d’énergie sont particulièrement menacées, estime S& P, qui évoque notamment l’Inde, la Thaïlande, la Turquie, le Chili et les Philippines. L’Inde importe par exemple près de 85 % du pétrole qu’elle consomme, tandis que la Thaïlande affiche la facture énergétique la plus élevée des grands pays émergents (6 % du PIB). Selon S& P, le choc sur les prix pourrait amputer les prévisions de croissance de nombreux pays en développement. Au Pakistan, où l’inflation est endémique, le gouvernement a annoncé fin février le déblocage de 1,5 milliard de dollars de subventions pour tenter d’empêcher le prix du carburant d’augmenter en raison de la crise ukrainienne. Or le Ramadan, période qui entraîne souvent un regain d’inflation, commencera d’ici peu. Devant les critiques qui accusent le gouvernement d’être incapable d’enrayer la hausse des prix, les partis d’opposition tentent de renverser le Premier ministre, Imran Khan.

Le programme alimentaire d'urgence en difficulté

L’augmentation des coûts pèse aussi sur la capacité du Programme alimentaire mondial (PAM) à aider les populations menacées par la famine, dont plus de trois millions de personnes en Ukraine. En effet la guerre a fait augmenter de 29 millions de dollars par mois une facture mensuelle de denrées et de carburant qui a déjà bondi de 44 % depuis 2019, portant le surcoût annuel à 852 millions de dollars. Dans ce contexte d’augmentation des prix et de budget limité, le PAM a dû réduire les rations qu’il distribue en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient, notamment aux réfugiés. Confrontée à la sécheresse, aux violences et aux difficultés politiques, la Somalie frôlait la famine avant même que Moscou ne s’en prenne à Kiev. « Les pays comme la Somalie sont extrêmement vulnérables parce qu’ils sont touchés par des conflits armés prolongés et des chocs climatiques de plus en plus forts, donc la moindre fluctuation des prix alimentaires peut avoir un impact colossal, déplore Alyona Synenko, porte-parole pour l’Afrique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les gens ne vont plus y arriver. »

Famine et instabilité vont souvent de pair...




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CHAOS AU KAZAKHSTAN

 ETAT D'URGENCE ET DES DIZAINES DE MORTS

DANS UN PAYS COUPE DU MONDE

Les événements se sont précipités au Kazakhstan mercredi 5 janvier 2022. Internet et les téléphones portables étaient bloqués mercredi au Kazakhstan . Le pays a décrété l’état d’urgence sur tout son territoire, en proie à des manifestations violentes depuis plusieurs jours et où, malgré l'autoritarisme du régime de cette ex-république soviétique d’Asie centrale, la foule a pris d’assaut les bâtiments gouvernementaux.

Des « dizaines » de manifestants tués

Statues de Noursoultan Nazarbaïev, personnage central du pays, déboulonnées, bâtiments officiels mis à sac, sièges du parti au pouvoir dévastés, voitures de polices incendiées… La colère générée par l’augmentation brutale du prix des carburants, en particulier du gaz de pétrole liquéfié (GPL), a tourné à l’émeute et au chaos au Kazakhstan, faisant voler en éclats l’image de stabilité immuable de cette ex-République soviétique bâtie depuis son indépendance, il y a trente ans.

Des « dizaines » de manifestants ont été tués dans la nuit de mercredi 5 au jeudi 6 janvier dans la ville d’Almaty, la capitale économique du pays, située dans le Sud-Est et devenue en quelques heures l’épicentre des émeutes. « La nuit dernière, les forces extrémistes ont tenté de prendre d’assaut les bâtiments administratifs, le département de la police de la ville d’Almaty, ainsi que les départements locaux et les commissariats de police. Des dizaines d’assaillants ont été éliminés », a annoncé,ce matin, le porte-parole de la police, Saltanat Azirbek, cité par les agences russes Interfax-Kazakhstan, TASS et RIA Novosti.

Le ministère de l’intérieur kazakh a également avancé le nombre de douze morts dans les rangs des forces de sécurité et de trois cent cinquante-trois blessés. D’autres villes de ce pays d’Asie centrale d’à peine plus de 18 millions d’habitants, grand comme cinq fois la France, ont été également gagnées par la contestation dont les revendications se sont rapidement muées en faveur d’un changement de régime.

 A 230 kilomètres au nord d’Almaty, à Taldykorgan, l’Akimat, le siège de l’administration était ainsi en proie aux flammes. « Plus de mille personnes ont été blessées à la suite des émeutes dans différentes régions du Kazakhstan, près de quatre cents d’entre elles ont été hospitalisées et soixante-deux sont en soins intensifs », a précisé un peu plus tard le vice-ministre de la santé, Ajar Guiniat, à l’antenne de la chaîne Khabar-24.

Le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, avait auparavant dénoncé, dans une allocution télévisée, « des attaques massives contre les forces de l’ordre » affirmant que celles-ci avaient fait dans leurs rangs des morts et des blessés. « Des groupes d’éléments criminels battent nos soldats, les humilient, les traînant nus dans les rues, agressent les femmes, pillent les magasins », a-t-il décrit.

Dans un effort pour juguler la crise, le président Tokaïev avait déjà limogé le gouvernement et décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions dont Almaty et la capitale, Nur-Sultan, récemment rebaptisée ainsi en l’honneur de l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev. Un couvre-feu est en vigueur de 23h à 7h.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Moscou et ses alliés de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) ont annoncé jeudi l'envoi d'une « force collective de maintien de la paix », comme l'a demandé cette ex-république soviétique.

Ce 5 janvier 2022 un jour historique : la page Nazarbaïev définitivement tournée.

Dans ce contexte, le président Tokaïev a annoncé qu'il dirigerait désormais le Conseil de sécurité, qui était depuis près de trois ans le vrai centre du pouvoir au Kazakhstan. Cela signifierait que l'ancien président Noursoultan Nazarbaïev, 81 ans, n'est plus au pouvoir.

En effet, lorsqu'en mars 2019, Noursoultan Nazarbaïev a décidé d'abandonner le fauteuil de chef de l'État, qu'il occupait depuis 1991, soit depuis 28 ans, il a gardé en réalité l'essentiel des attributs présidentiels en tant que chef du Conseil de sécurité. Ainsi en va-t-il dans les régimes autoritaires, où l'autocrate ne peut quasi jamais quitter le pouvoir jusqu'à sa mort. Noursoultan Nazarbaïev, pensait rester ainsi dans l’ombre du pouvoir depuis la fin de sa présidence en 2019 en gardant un statut sur-mesure de « Leader de la nation » et en installant un successeur à sa main.

Si ce 5 janvier 2022 pourrait bien entrer dans l'histoire du Kazakhstan, ce n'est donc pas seulement parce que le pays semble quasi hors de contrôle des autorités ce mercredi soir. C'est aussi peut-être qu’en cette folle journée, la page Nazarbaïev s’est définitivement tournée.

Désormais, c'est Kassym-Jomart Tokaïev qui annonce non seulement qu'il dirige seul le Conseil de sécurité, mais aussi qu'il va apporter des réponses « fermes » aux troubles en cours, mettant en avant le sacrifice des forces de l'ordre.

Mercredi après-midi, celui qui s'était fait officiellement nommer « Elbassy » (chef de la nation), a peut-être définitivement abandonné les rênes du pays, sous la pression de la rue qui depuis plusieurs jours criait « Shal, ket ! » (« Vieil homme, va-t-en ! »).

Le président Tokaïev demande l'aide de Moscou et de ses alliés

Le président Tokaïev a déclaré  mercredi soir qu'il faisait appel à une alliance de sécurité soutenue par Moscou, pour qu'elle aide à réprimer les manifestations, dirigées selon lui par des « gangs terroristes ». « Aujourd'hui, j'ai appelé les chefs d'États de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à aider le Kazakhstan à surmonter cette menace terroriste », a-t-il déclaré à la télévision d'État, estimant que les protestataires avaient « reçu une formation approfondie à l'étranger ».

La réponse est venue plus tard dans la soirée. Le président de l'OTSC, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, a indiqué sur Facebook que l'alliance avait décidé d'envoyer une « force collective de maintien de la paix » dans le pays, pour « une durée de temps limitée afin de stabiliser et normaliser la situation », provoquée par « une ingérence extérieure » selon lui.

Dans une brève allocution en langue russe diffusée mercredi  par la télévision d’Etat, le président Kassym-Jomart Tokaïev, 68 ans, a dénoncé tout à la fois des « conspirateurs motivés par le gain » et « des hooligans très bien organisés » ayant « scrupuleusement planifié leurs actions ». Les faits suggèrent au contraire que c’est la libéralisation brutale par le gouvernement des prix du carburant, et en particulier du GPL, qui a déclenché, à la base, le mouvement de colère. Les foyers du mécontentement font partie des régions où le GPL, dont le prix vient de doubler, est le carburant le plus utilisé.

Le dialogue aura donc fait long feu puisque, d’une part, le régime du président a choisi l’épreuve de force en lançant ses forces armées à la reconquête des villes et quartiers en proie aux manifestations et aux émeutes. Et que, d’autre part, il a demandé l’assistance de la Russie voisine et de ses alliés de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

L’intervention de l’OTSC, un développement critique.

« Une force collective de maintien de la paix de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) a été envoyée au Kazakhstan pour une période limitée afin de stabiliser et de normaliser la situation »​, a indiqué, ce jeudi matin, cette alliance militaire dans un communiqué diffusé sur Telegram par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Comprenant des troupes russes, et probablement des contingents bélarusses, arméniens, tadjikes et kirghizes, leur mission sera de « protéger les installations étatiques et militaires » ​et « d’aider les forces de l’ordre kazakhes à stabiliser la situation et rétablir l’état de droit »

Une intervention militaire non sans risque

Effectivement, le suivi du trafic aérien montre des vols d’Antonov et d’Iliouchine russes en direction du Kazakhstan. Ces appareils appartiennent bien à l’armée de l’air russe. Ils auraient transporté des parachutistes qui ont été déployés à Almaty.

On ignore encore quel sera l’apport des autres pays de l’OTSC (Kazakhstan, Kirghizistan, Arménie, Russie, Tadjikistan, Biélorussie). Mais ces pays ne disposent pas des mêmes moyens d’intervention militaires que la Russie. Toutefois, l’Arménie, qui assure actuellement la présidence de l’OTSC, a confirmé ce matin sa participation à cette opération de stabilisation. « Pour les Russes, il s’agit de démontrer qu’ils n’agissent pas seuls »​, explique Marie Dumoulin, directrice de programme à l’European Council on Foreign Relations (ECFR). « Cette intervention des Russes, et de leurs alliés, n’est pas sans risques car elle pourrait perturber les équilibres ethniques au Kazakhstan ».

Les Etats-Unis appellent à la « retenue »

Le gouvernement américain appelle les autorités du Kazakhstan à la « retenue » et souhaite que les manifestations s’y déroulent « de manière pacifique », a dit mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, alors que le pays d’Asie centrale vient de décréter l’état d’urgence.

Jen Psaki a aussi critiqué les « folles allégations de la Russie » sur une responsabilité supposée des Etats-Unis dans les émeutes qui secouent le Kazakhstan. « C’est absolument faux » et cela relève « de la stratégie de désinformation russe », a-t-elle asséné.

Un mouvement de colère après la hausse du prix du gaz

Le président du Kazakhstan promet donc désormais une réponse « ferme » aux manifestations qui secouent l'ex-république soviétique d'Asie centrale qu'il administre. Le mouvement de colère a débuté dimanche après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), dans la ville de Janaozen, dans l’ouest du pays, avant de s’étendre à la grande ville régionale d’Aktau, sur les bords de la mer Caspienne, puis à Almaty. Cette hausse est perçue par la population comme injuste au vu des richesses du pays.

Malgré ses énormes richesses en hydrocarbures et en minerais, l'économie du Kazakhstan souffre des conséquences de la pandémie. Le Khazakstan, première économie d’Asie centrale habituée par le passé à des taux de croissance à deux chiffres, souffre en effet de la baisse des prix du pétrole et de la crise économique en Russie, qui a mené à la dévaluation du tenge kazakh et à une forte inflation.

Le Kazakhstan, le plus grand des cinq pays ex-soviétiques d’Asie centrale, qui comprend une importante minorité considérée comme ethniquement russe, est d’une importance économique et géopolitique cruciale pour la Russie. Moscou avait appelé en vain  5 janvier 2022 à résoudre la crise par le dialogue « et non par des émeutes de rues et la violation des lois ».

Il était impossible ce jeudi 6 janvier 2022 d’avoir une vision complète de la situation dans le pays, journalistes et témoins ne pouvant plus être joints par Internet ou par téléphone. Mais en dépit de la coupure générale d’Internet et des communications mobiles, et de l’instauration de l’état d’urgence sur tout le territoire, de nombreuses images de chaos et de forces de l’ordre en déroute ont circulé sur les réseaux sociaux. Les unes montrent des policiers et des militaires fraternisant avec les manifestants. D’autres, des scènes de grande violence.

Le groupe spécialisé dans la surveillance du web NetBlocks a fait état sur Twitter d’une « coupure d’internet à l’échelle nationale, (…) susceptible de limiter sévèrement la couverture des manifestations antigouvernementales qui s’intensifient ».




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE VARIANT OMICRON UNE MENACE POUR LA REPRISE ECONOMIQUE SELON L'OCDE

Il s'avère difficile d'établir de nouvelles prévisions économiques à l'heure où Omicron, un nouveau variant du Covid-19 , risque de tout remettre en cause. « Le fort rebond que nous avons observé marque le pas et les perturbations de l'offre, la hausse de l'inflation et l'impact continu de la pandémie assombrissent l'horizon. Les risques et les incertitudes sont importants - comme le montre l'apparition du variant Omicron - aggravant les déséquilibres et menaçant la reprise », témoigne ainsi l'économiste en chef de l'OCDE dans un communiqué.

Un ralentissement de la reprise économique

Après un pic attendu au dernier trimestre 2021, la reprise économique mondiale va ralentir. Selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiées mercredi 1er décembre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial devrait passer de 5,6 % en 2021 à 4,5 % en 2022, puis à 3,25 % en 2023. « Après un rebond de 5,6 % en 2021, la croissance mondiale progresserait à un rythme soutenu de 4,5 % en 2022, pour se modérer à 3,2 % en 2023 », selon Laurence Boone Economiste en chef de l'OCDE. L’économie mondiale ne devrait pas rattraper avant 2023 son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, avec un redressement beaucoup plus rapide dans les économies avancées que chez les émergents et les pays pauvres. Omicron menace pourtant de rendre ce pronostic désuet.

« Nous sommes préoccupés par le fait que le nouveau variant, la souche Omicron, ajoute davantage d'incertitude à celle déjà à l’œuvre, ce qui pourrait représenter une menace pour la reprise », a commenté Laurence Boone lors de sa conférence de presse.

L'incertitude des variants

Dès avant l'apparition de ce nouveau variant, l'équipe des économistes de l'Organisation pointait d'ailleurs le risque que la vitesse de déploiement des vaccins et l'efficacité de ces derniers ne suffisent pas à stopper la transmission de variants préoccupants du Covid-19.D'ailleurs le PDG de Moderna craint une « baisse significative » de l'efficacité des vaccins pour le variant Omicron. Ce qui nécessiterait de nouveaux vaccins, des campagnes répétées d'administration de doses de rappel, sans parler de possibles mesures de confinement plus strictes comme c'est le cas actuellement dans un certain nombre de pays européens .

Pic inflationniste en 2022

Dans ce cas , de nouvelles restrictions à la mobilité et des fermetures de ports pourraient entraver le commerce mondial. Ces fermetures, comme en Chine par exemple, réduiraient la disponibilité des marchandises le long des chaînes d'approvisionnement et allongeraient les délais de livraison. « Ces nouvelles perturbations de l'offre pourraient également créer une pression supplémentaire à la hausse sur certains prix », soulignent les économistes.

L'Organisation s'attend à ce que l'inflation atteigne un pic dans la majorité des pays industrialisés et émergents d'ici au premier trimestre de l'année prochaine.

Reprise conditionnée à une vaccination mondiale

Laurence Boone s'inquiète aussi du risque que la faible vaccination dans certains pays finisse par y favoriser la reproduction de souches plus mortelles du virus : 147 doses ont été administrées en moyenne pour 100 habitants dans les pays riches, contre 8 dans les pays pauvres,

« La reprise restera précaire » tant que l'on ne distribuera pas les vaccins partout dans le monde. Or, pour Laurence Boone, vacciner la population mondiale coûterait 50 milliards de dollars. Soit un montant bien pâle par rapport aux 10 000 milliards de dollars des plans de soutien mis en place par les pays du G20.




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

UN PORTRAIT D' EMMANUEL MACRON AU VITRIOL DANS LE TRAITRE ET LE NEANT

Les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme publient Le traître et le néant (Editions Fayard), un bilan critique du quinquennat Macron.

« Après plusieurs années d'enquête, ce titre, Le traître et le néant, s'est imposé. Ce sont les deux aspects primordiaux de ce qu'est Macron et le macronisme.

Sa conquête du pouvoir s'est faite par des trahisons, qui ont ensuite continué à l'Élysée.

Mais aussi parce qu'il y a le néant de la République en Marche et de la situation politique avec la candidature d'un polémiste d'extrême droite et des partis politiques traditionnels totalement effacés », a jugé Fabrice Lhomme interrogé sur RMC. Le constat est posé et sans appel.

Fabrice Lhomme est journaliste au quotidien Le Monde et avec son compère Gérard Davet, il n'en est pas à son premier coup de maître. Après leur livre Sarko m'a tuer en 2011, Un président ne devrait pas dire ça en 2016- qui avait contribué à la non-candidature de François Hollande à sa propre succession en 2017- les journalistes publient ce mercredi 13 octobre 2021 un portrait de l'actuel président Macron au titre évocateur Le traître et le néant.

Il s'agit d'une nouvelle enquête qu'ils consacrent, cette fois, à l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron et à son quinquennat et ce n'est pas triste.

D'ailleurs ce livre a suscité un vent de panique à l'Elysée: la garde rapprochée d'Emmanuel Macron était à la recherche du manuscrit, donnant des sueurs froides aux conseillers du Président qui voulaient en empêcher la publication. Mais en vain.

Si Emmanuel Macron et ses proches n'ont pas répondu aux questions des journalistes du Monde, le livre laisse une grande place aux déçus du macronisme.

Les deux investigateurs ont en effet rencontré plus de 110 personnes de premier plan pour cette enquête où l' on y découvre des confidences, des anecdotes, des aveux. Des témoins qui confient également des documents aux enquêteurs.

Les trahisons d'Emmanuel Macron

Les premières confidences sont celles de François Hollande qui, mi-2016, avoue être politiquement trop faible pour virer Emmanuel Macron. Pour l'ancien président socialiste Macron aussi sera trahi, comme il l'a trahi lui-même, pensant certainement à Edouard Philippe venant de créer son propre parti Horizons... Edouard Philippe n'a-t-il pas dit qu'il pourra y avoir une double appartenance à Horizons et à un autre parti. C'est exactement ce qu'avait dit Macron à Hollande en 2016. Pour Alain Minc, l'un des très proches conseillers de Macron, « Edouard Philippe est beaucoup moins intelligent que le président, mais aussi beaucoup plus moral, ce qui explique qu'il ne l'a pas trahi », estime Gérard Davet.

Manuel Valls, Stéphane Le Foll, Gaspard Gantzer (ancien conseiller presse de François Hollande), Olivier Faure (à l'époque député et porte-parole du PS), reviennent en détails sur les mois qui ont précédé ce que les auteurs appellent la « trahison » du 16 novembre 2016 : la déclaration officielle de candidature d'Emmanuel Macron à la présidentielle. La transformation du ministre de l'Economie en candidat à la présidence de la République s'est faite par le non-dit et la duperie, écrivent sans réserve les deux journalistes.

Les anciens membres du gouvernement et alliés socialistes racontent les conversations, nombreuses, avec Emmanuel Macron, sur sa prise de distance avec la ligne de François Hollande (ses critiques des politiques du gouvernement), sur le mouvement qu'il lance de son côté, En Marche, et qu'il présente comme une sorte de laboratoire d'idées qui soutiendra quoiqu'il arrive une candidature de François Hollande, sur les rumeurs persistances qu'il est sur le point de s'émanciper, voire de se présenter à la présidentielle.Trahi par son ministre, mais aussi par tous ceux qui avouent avoir été séduits par Emmanuel Macron, chez les socialistes notamment. Christophe Castaner, l'un des premiers macronistes, le dit sans détour, en 2016 « on a un seul objectif, c'est l'empêchement de Hollande. » ..

Emmanuel Macron n'en est pas à une trahison prés, selon l'enquête. Celle du Modem notamment. Les deux journalistes reviennent en effet sur les relations entre Richard Ferrand et François Bayrou. Si ces derniers appellent aujourd'hui de leurs vœux la création d'une maison commune, leurs relations ont commencé sous de mauvais auspices.

« Un accord verbal avait été conclu entre la République en Marche et le MoDem pour leur réserver 144 circonscriptions. Au dernier moment, il y a eu un arbitrage entre Ferrand et Macron et le MoDem en obtient finalement 16. Quand Bayrou a appris ça, il a failli en venir aux mains avec Ferrand, le jour de l'investiture de Macron. (...). Pour le dédommager, les macronistes lui proposent alors 4 millions d'euros. Un député rapporte 40000 euros par an à son parti donc ils ont multiplié cette somme par 100 », explique Fabrice Lhomme.

"Pacte de corruption"

Un ouvrage dans lequel les auteurs reviennent également sur le financement de la campagne de 2017. Interrogé le député Les Républicains Olivier Marleix accuse l'ancien ministre de l'Economie d'avoir mis en place « un pacte de corruption ». On découvre aussi l'animateur Stéphane Bern en fou du roi qui rebaptise certains ministres pour amuser le Président, comme « Amélie de Mon machin » pour Amélie de Montchalin. Philippe de Villiers, ex-président du Conseil général de Vendée et l'un des représentants de la droite identitaire, détaille également à Davet et Lhomme sa vision de sa relation avec celui qui n'est encore qu'un ministre séducteur.

Lors d'un dîner à au restaurant la Rotonde le vicomte explique alors assister à un numéro de charme : Brigitte et Emmanuel Macron rêveraient de venir visiter le Puy du Fou. De Villiers assure ne pas être dupe et analyse ainsi les intentions du ministre : C'est tout bénéfice pour Macron, car après avoir rendu hommage à Jeanne d'Arc quelques semaines avant, avec le Puy du Fou, il envoie un message à la droite conservatrice, souverainiste, pour pas cher. Le créateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers révèle aussi qu'Emmanuel Macron a essayé d'acheter le silence de son frère, le chef des Armées, Pierre de Villiers. Parmi les 110 personnes enquêtées, figure également, Bernard Tapie qui avait conseillé le président de la République au milieu de la crise des « Gilets jaunes », a rapporté RMC.

La politique du néant

Jacques Attali, qui avait découvert le jeune Macron, jette un regard sévère sur le quinquennat. « Il nous a dit que quelqu'un qui se dit ni de droite ni de gauche est en fait de droite. (...) Il vient encore de dire que Macron, c'est la politique du vide. Et c'est bien là tout le problème. De cette politique faite de godilles et de zigzags, on se retrouve dans le néant. Il s'est construit avec une politique de gribouille. (...) Ca lui permet de ne pas être une cible: un coup à gauche, un coup à droite, un coup au centre. C'est la gaudille permanente », regrette Gérard Davet.

Le dur bilan du fidèle Pierre Person

Pierre Person est pourtant l'un des fidèles du départ. Il fonde avec d'autres (dont Sacha Houlié, devenu député) en 2015 les Jeunes avec Macron, avant même la création d'En Marche. Il participe ensuite aux campagnes présidentielles et législatives comme conseiller politique, puis membre du bureau exécutif du parti. Bref, il est une pièce maîtresse de la macronie, jusqu'en septembre 2020 : le numéro 2 de LREM et député de Paris quitte la direction du parti. Il déplore que le mouvement ne produise plus d'idées nouvelles, et que le parti délaisse les marcheurs. Face à Davet et Lhomme, il se veut plus dur encore; « On arrive à l'Assemblée, raconte Person, on était absolument arrogants, on considérait que l'Assemblée était une chambre d'enregistrement », reconnaît-il notamment, donnant ainsi raison aux critiques des différentes oppositions tout au long du mandat.

*Et d'ajouter :

« Parce que je pense qu'il y a un réflexe de sur-loyauté à l'égard du président (...) Penser, à certains égards, peut être considéré comme étant déloyal. » . Impossible de créer une idéologie avec une formation constituée de personnes venant de différents courants de gauche et de droite. Encore moins quand la consigne est de soutenir aveuglément la ligne du président. Un parti, selon Pierre Person doit « ériger des sensibilités qui permettent en fait de s'affronter et de tracer une ligne » commune, « mais ça n'a jamais été une volonté » de la part du parti majoritaire. Un véritable problème à moins d'un an d'une présidentielle.

« On va arriver en 2022 et idéologiquement, je pense qu'on est à poil », concède-t-il.

« Il y a un mécontentement sourd qui est là ; mais comme il n'y a pas de débouché politique... on est dans le néant. », pourfend, la parole libre, François Hollande.« La trahison a enfanté le néant ».




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

AFFAIRE HUAWEI

MENG WANZHOU RENTRE EN CHINE APRES TROIS ANS DE RESIDENCE SURVEILLEE AU CANADA TANDIS QUE DEUX CANADIENS SONT LIBERES EN CHINE

Fin d' une saga politico-judiciaire qui aura duré trois ans: la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, a pu quitter le Canada pour la Chine à la faveur d'un accord avec les Etats-Unis, vendredi 24 septembre 2021.

La fille du patron de Huawei avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui voulait la juger pour fraude bancaire.

Peu après, deux Canadiens, l'ex-diplomate Michael Kovrig et l'homme d'affaires Michael Spavor, avaient été arrêtés en Chine pour espionnage. Cette interpellation avait provoqué une crise diplomatique sans précédent entre Ottawa et Pékin. Leur détention avait été perçue par le Canada comme une mesure de représailles.

Les deux hommes ont embarqué vendredi à bord d'un avion pour rentrer « à la maison », à annoncé le Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Il n'a pas donné de détails sur les circonstances de leur libération, car « c'est une opération actuellement en cours ».

Les poursuites reportées jusqu'à fin 2022

Le départ de Meng Wanzhou pour la Chine est la concrétisation d'un accord entre le ministère de la Justice et le mastodonte chinois des télécoms, rendu public vendredi par un tribunal de New York. Lors d’une audience, le représentant du ministère de la Justice David Kessler avait proposé de « reporter » jusqu’au 1er décembre 2022 les « poursuites » engagées depuis fin 2018 contre Meng Wanzhou, notamment pour « complot » en vue de commettre une « fraude bancaire ».

L’accord, entériné et qualifié de « sérieux » par le tribunal fédéral de Brooklyn en début d’après-midi, prévoyait aussi que Washington recommande à Ottawa de faire « libérer » Mme Meng et abandonne de facto toute demande d’extradition. S'il n'est pas contesté ou rompu d'ici le 1er décembre 2022, les poursuites seront définitivement abandonnées, selon Washington.

Accusation de fraude bancaire...

La justice américaine accusait la numéro 2 de Huawei d'avoir menti à un cadre de la banque HSBC lors d'une rencontre à Hong Kong en 2013, à propos des liens entre le groupe chinois et une filiale nommée Skycom qui vendait des équipements à l'Iran, exposant l'établissement à des sanctions américaines. Selon les termes de l'accord, Meng Wanzhou a reconnu qu'elle avait fait à l'époque « de fausses déclarations » et « dissimulé la vérité » au cadre de HSBC sur les « activités de Huawei en Iran », pays soumis à des sanctions américaines et internationales.

Principale exigence, ne pas contester le récit des faits qui raconte sur quatre pages comment Huawei, dont Meng Wanzhou était directrice financière, contrôlait de fait une filiale télécom en Iran baptisée Skycom et s’est arrangé pour lui faire obtenir du matériel interdit, en dépit des embargos américains.

Comme toujours, c’est l’usage du dollar (dans les transactions réalisées par HSBC, maintenu dans l’ignorance des faits), qui permet à la justice américaine d’agir de manière supranationale chez des parties tierces.

Avec l’annonce des libérations, ce sont trois années de bataille judiciaire et de fortes tensions économiques et politiques entre Pékin, Washington et Ottawa qui devraient s’apaiser.

Le gouvernement chinois estime depuis 2018 que l'administration américaine - à l’époque du président d’alors Donald Trump - cherchait avant tout à affaiblir Huawei, entreprise chinoise de pointe et leader mondial des équipements et réseaux 5G, sans équivalent côté américain.Début 2020, Huawei était le premier fabricant mondial de téléphones intelligents avant d’être placé sur la liste noire de l’ancienne administration Trump. Il ne figure plus depuis parmi les cinq premiers mondiaux du secteur.

« Meng Wanzhou est le visage de cette nouvelle compétition féroce entre la Chine » et les États-Unis qui « menace de remettre en question la position hégémonique mondiale des Américains » et « l’ordre mondial libéral » qu’ils dirigent depuis la Guerre froide, observe Roromme Chantal, professeur à l’École des hautes études publiques (HEP) de Moncton et spécialiste de la Chine.

« La forme que prend cette compétition féroce est principalement une rivalité technologique », explique-t-il, évoquant une « Guerre froide 2.0 ».




Larry Ricky pour DayNewsWorld

AFGHANISTAN LES FILLES PRIVEES DE RENTREE

 DANS LES COLLEGES ET LES LYCEES

La rentrée dans les établissements du secondaire s'est faite sans les écolières, samedi 18 septembre 2021.Une rentrée 100% masculine en Afghanistan : seuls les collégiens et lycéens ont été autorisés à reprendre le chemin de l'école dans le pays, samedi 18 septembre 2021.

Dix jours après la réouverture des universités privées du pays, le ministère de l'Education afghan a annoncé vendredi que « tous les professeurs hommes et les élèves » du secondaire allaient retrouver leur établissement, sans faire aucune mention des enseignantes ou des collégiennes et lycéennes.

Ce flou risque d'alimenter un peu plus encore l'inquiétude d'une partie de la population afghane et de la communauté internationale qui redoutent de voir se reproduire le même scénario que lors du premier passage au pouvoir des fondamentalistes, entre 1996 et 2001.

En l'espace de vingt ans, le nombre d'écoles a triplé et le nombre d'enfants scolarisés est passé de 1 million à 9,5 millions, selon l'agence onusienne.

L'Unicef déplore la décision des talibans

« L'Unicef se félicite de la réouverture des écoles secondaires en Afghanistan, mais souligne que les filles ne doivent pas être laissées de côté », a réagi vendredi la directrice exécutive de l'agence onusienne, Henrietta Fore. « Il est essentiel que toutes, y compris les plus âgées, puissent reprendre leur éducation sans plus de retard, et que les enseignantes puissent elles aussi continuer à enseigner », a insisté l'Unicef dans un communiqué, rappelant les « progrès considérables dans le pays au cours des deux dernières décennies ».

Les femmes conservent certes le droit d'étudier à l'université, mais elles devront pour cela porter une abaya ainsi qu'un hijab et les cours se feront dans la mesure du possible en non-mixité. Aucune femme ne figure par ailleurs au sein du nouvel exécutif provisoire, présenté début septembre.

Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont tenté de rassurer la communauté internationale en assurant entre autres que les droits des femmes seraient respectés. Mais ces affirmations ont été fragilisées ces dernières semaines par plusieurs décisions prises par le nouvel exécutif afghan.Aucune femme ne figure par ailleurs au sein du nouvel exécutif provisoire présenté début septembre.

Et pas plus tard hier, vendredi 17 septembre2021, le ministère des Affaires féminines s'est vu remplacé par celui de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, craint pour son fondamentalisme durant le premier épisode taliban.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

COVID-19 AGNES BUZYN CONVOQUEE

 PAR LA COUR DE JUSTICE DE LA REPUBLIQUE

EN VUE D'UNE MISE EN EXAMEN

Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la santé de mai 2017 à février 2020, est convoquée, vendredi 10 septembre 2021, par les juges de la Cour de justice de la République. Elle risque une mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre de la gestion gouvernementale de la crise sanitaire.

Il s'agit d'un interrogatoire de première comparution à l'issue duquel Agnès Buzyn peut être mise en examen ou ressortir sous le statut plus favorable de témoin assisté, si elle parvient à convaincre les juges qu'il n'existe pas suffisamment d'indices graves ou concordants pouvant être retenus contre elle.

Agnès Buzyn avait démissionné de son poste de ministre de la Santé en février 2020 au tout début de l'épidémie de Covid-19, remplacée par Olivier Véran.

L’ex-ministre avait créé un tollé en qualifiant les élections municipales de « mascarade » et en déclarant qu’elle savait « que la vague du tsunami était devant nous » au moment de son départ du ministère, à la mi-février. Pourtant, en janvier, elle avait déclaré publiquement :

« Les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles », reconnaissant que cette analyse pouvait évoluer.

Devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire, Agnès Buzyn avait indiqué fin juin 2020 avoir alerté l’Élysée et Matignon dès janvier de la même année sur le danger potentiel du coronavirus.

Cette convocation à la CJR intervient dans le cadre de l'enquête menée depuis juillet 2020 sur la manière dont le gouvernement a géré la pandémie.Outre Agnès Buzyn, l'instruction menée par la CJR vise également l'ancien Premier ministre Edouard Philippe ainsi qu'Olivier Véran. Des perquisitions avaient d'ailleurs été menées le 15 octobre dernier chez Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran et chez le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

14 500 plaintes contre le gouvernement

L’enquête avait été ouverte en juillet 2020 après que la commission des requêtes de la CJR, composée de hauts magistrats, avait estimé que neuf plaintes visant l’exécutif étaient recevables. Depuis, d’autres plaintes ont été jugées recevables et jointes à l’enquête. Mercredi, le procureur général près la Cour de cassation François Molins, qui représente l’accusation à la CJR, a déclaré que « 14 500 plaintes » sur la gestion de la pandémie étaient arrivées à la CJR.

La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les Premiers ministres, ministres et secrétaires d'Etat pour les crimes et délits commis « dans l'exercice de leurs fonctions ».




Andrew Preston pour DayNewsWorld

G7 POUR UN IMPOT MONDIAL

SUR LES SOCIETES MINIMUM DE 15%

Dans les faits :

Les membres du G7 se sont notamment mis d'accord sur le principe d'un « impôt minimum mondial sur les sociétés» pour les grandes entreprises, au taux fixé au minimum de 15%.

Ce dernier est certes moins important que les 21% proposés par la Maison-Blanche il y a quelques semaines, mais il doit permettre d'établir des règles du jeu plus équitables pour les entreprises britanniques en luttant contre les paradis fiscaux.

 «Nous sommes parvenus à un accord sur la taxation internationale du 21ème siècle», a salué Bruno Le Maire à l'issue de la réunion.

Réunis à Londres depuis hier, les ministres des Finances du G7 ont annoncé avoir conclu un accord sur une réforme fiscale visant les multinationales et l’instauration d’un impôt minimum mondial sur les sociétés.

Objectif : poursuivre les travaux engagés dans le cadre de l’OCDE sur ce dossier bloqué par la précédente administration américaine, et lutter contre l’évasion fiscale des grandes entreprises, au premier rang desquelles figurent les Gafa.

 Bruno Le Maire Ministre Français dans une vidéo diffusée sur Twitter dit :

 « Nous sommes parvenus à un accord sur la taxation internationale du 21ème siècle ».

 « La France peut être fière de cette étape, qui doit permettre notamment une juste taxation des géants du digital et une taxation minimale à l'impôt sur les sociétés, pour éviter l'évasion et l'optimisation fiscale qui révoltent à juste titre nos compatriotes».

 Le taux minimal de l'impôt sur les sociétés est fixé «à 15% au minimum, a précisé Bruno Le Maire, qui compte «se battre» pour l'augmenter le plus possible lors des prochains rendez-vous planifiés sur ce dossier.

Certains auraient souhaité que le G7 aille plus loin, en instaurant un taux minimum d'impôt sur les sociétés plus élevé.

C'est notamment le cas d'Oxfam, qui a qualifié l'accord de « compromis au rabais ».

« Le taux retenu de 15% est tout simplement trop bas », considère l'organisation, qui a dénoncé

 le « manque d'ambition » des Européens dans ce combat.

 Même constat pour Attac France, qui critique une « non-avancée historique » et une « occasion manquée ».

L'association défendait un taux bien plus élevé, établi à 25%. Bruno Le Maire souligne quant à lui que le taux de 15% n'est qu'un «point de départ» de futures négociations pour le revoir à la hausse.

Les membres du G7, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont aussi salué des réunions constructives et une victoire du multilatéralisme prometteuse pour l'avenir.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a noté « un engagement sans précédent » des ministres du G7. Le taux minimum d'impôt sur les sociétés « mettrait fin au nivellement par le bas de la fiscalité des entreprises », a-t-elle jugé.

« Il reste du travail important à accomplir mais la décision d'aujourd'hui crée une dynamique d'envergure pour les discussions qui auront lieu prochainement », a noté le secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann.

Les réactions :

Première Gafa à réagir, Google a dit soutenir « fortement le travail en cours [...] Nous espérons que les pays continueront à travailler conjointement, pour garantir qu'un accord équilibré et durable sera finalisé sous peu », a déclaré la firme.

Peu après, Facebook s'est aussi félicité « des progrès importants réalisés au G7 », par l'intermédiaire de son responsable des affaires publiques, Nick Clegg.

 « Nous voulons que le processus de réforme fiscale internationale réussisse, et nous reconnaissons que cela pourrait signifier que Facebook paiera plus d'impôts, à différents endroits », a écrit le représentant.

De son côté, Amazon a salué « un pas en avant bienvenu dans l'effort » pour stabiliser le système fiscal international.

En parallèle, la fiscalité pesant sur les plus grands groupes doit aussi être revue.

«Nous nous engageons à parvenir à une solution équitable sur la répartition des droits d'imposition, les pays du marché se voyant attribuer des droits d'imposition sur au moins 20% des bénéfices dépassant une marge de 10% pour les entreprises multinationales les plus grandes et les plus rentables », lit-on dans le communiqué.

En somme, une partie des profits dépassant la marge de 10% seront donc «réaffectés, puis soumis à l'impôt, dans les pays où ils réalisent des ventes », a indiqué Rishi Sunak.

 L'idée est, encore une fois, d'éviter l'évasion fiscale des grandes entreprises et de « relever les défis fiscaux découlant de la mondialisation et de la numérisation de l'économie ».

L'analyse de tout cela :

Force est  de constater que les Etats d'une grande partie du monde sont à la remorque et ne savent plus comment

« Racketter » les entreprises pour financer leurs fonctionnaires, le train de vie de l'Etat, leurs armées, leurs services secrets, et tant de choses..., sans compter leurs politiques trop souvent discutables quand elle ne sont pas tout simplement inadmissibles voire intolérables...!

Mais pourquoi pas un impôt à taux fixe mondial, c'est-à-dire un taux qui serait à la fois le minimum mais aussi le maximum, puisque taux unique !!

Un taux unique raisonnable et raisonné bien sûr, car il faut bien comprendre que dénoncer l’évasion fiscale, ou les paradis fiscaux, n'est qu'une vilaine escroquerie !!!

En effets si la fiscalité de certains pays n’était pas aussi intolérable, les paradis fiscaux n'existeraient pas, les paradis fiscaux c'est une soupape face à la folie fiscale !

Dans l’hypothèse d'un taux si élevé que les entreprises, les humains qui les composent  ( travail ), les humains qui les financent ( avec le risque de perdre ce qu'ils ont investi ) ne gagnent plus rien, alors on pourrait dire que les Etats auraient réussi à rétablir une nouvelle forme d'esclavage version 2.0 !!

Autre point important, la concurrence fiscale est depuis longtemps un sport d'Etats pour attirer les entreprises à s’installer dans leur propre pays au détriment des autres !!!

 En conclusion :

Avant de voir un accord sur la fiscalité à l’échelle mondiale, il faudrait encore pouvoir convaincre les 138 pays de l’OCDE du bien-fondé des propositions du G7.

Les membres du G20 se retrouveront en juillet prochain, à Venise pour poursuivre les travaux engagés au G7, alors pas d'emballement excessif, en quelques mots.  

Un Big Bang fiscal annoncé qui risque fort de virer à une Arlésienne comparable à celle de la « fin des paradis fiscaux » proclamée depuis des années sans que Jersey, Guernesey et d’autres îles « paradisiaques » en souffrent véritablement !

Affaire à suivre.....!!!!




Jenny Chase pour DayNewsWorld

VIOLENTE PLONGEE DU BITCOIN

Chute vertigineuse pour la principale cryptomonnaie mercredi 19 mai 2021 :

le cours du bitcoin a chuté de près de 30 % dans la journée, flirtant avec la barre des 30 000 dollars avant de remonter autour de 39 587 dollars (-15% par rapport à la veille) dans la soirée. La principale cryptomonnaie est désormais loin (– 40 %) du record atteint le 14 avril, à 64 865,22 dollars.

40% de baisse en un mois

Ces derniers jours, des milliers d’investisseurs, particuliers et surtout institutionnels, ont revendu dans la panique les bitcoins qu’ils détenaient sur l’une des plates-formes dédiées.

Après Elon Musk, c'est au tour de la Chine d'envoyer valser le cours des cryptomonnaies.

Motif : mardi 18 mai 2021, les autorités chinoises ont interdit aux institutions financières du pays de proposer à leurs clients des services liés aux cryptomonnaies.

Qualifiant celles-ci de « fausses monnaies », trois grandes fédérations bancaires du pays ont également appelé, mercredi, à ne pas les accepter comme moyen de paiement, mettant en garde contre la spéculation. Les cryptomonnaies « ne sont pas de vraies devises », ont-elles ainsi estimé mercredi.

La Chine en guerre contre le bitcoin

La Chine , longtemps l’eldorado du bitcoin, est désormais en guerre contre celui-ci. Pékin met en effet le hola depuis quelques mois. Après avoir indiqué à certaines régions qu'elles devraient mettre un terme à leurs activités de minage de bitcoins pour répondre aux objectifs environnementaux, Pékin serre donc de nouveau la vis sur les cryptomonnaies, tournant opéré en réalité depuis 2019 quand le gouvernement a rendu illégal les paiements en cryptomonnaies, accusées d'être un instrument au service « d'activités criminelles ».

Le pays indiquait alors s'inquiéter des risques spéculatifs que faisaient peser les cryptomonnaies sur son système financier ainsi que sur la stabilité sociale.« Récemment, les cours des monnaies virtuelles se sont envolés puis effondrés » à l'étranger, tandis que les activités spéculatives « ont bondi », ont-elles relevé dans un communiqué commun.

Cela « porte gravement atteinte à la sécurité des biens des personnes et perturbe l'ordre économique mondial », ont fustigé la Fédération nationale de financement sur internet, la Fédération bancaire de Chine et la Fédération de paiement et de compensation.

Le yuan numérique

Mais ce décrochage tient aussi au yuan numérique qui est dans les tuyaux. Si la Chine interdit les transactions en cryptomonnaies, elle accélère par contre le développement de la sienne, le yuan numérique, qui sera émise et encadrée par la banque centrale. Elle pourrait faire ses débuts en 2022 lors des Jeux olympiques d'hiver de Pékin

Une façon de reprendre la main face aux initiatives privées en matière de paiement mais également l'ambition à terme de rivaliser un jour avec le dollar à l'international. .

Mercredi, les autres cryptomonnaies (ether, ripple, litecoin…) ont également décroché. Y compris le dogecoin, cette cryptodevise au départ née comme une plaisanterie, en 2013, et régulièrement vantée par Elon Musk sur compte Twitter. La capitalisation totale des cryptomonnaies est ainsi tombée à 1 390 milliards de dollars le 19 mai, contre 2 000 milliards sept jours avant, selon CoinMarketCap.

Cette plongée du bitcoin, un épisode de plus dans la forte volatilité des cours des cryptomonnaies, témoignede la volonté des Etats, la Chine en tête, de reprendre la main.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

IMPOT L'OCDE RECOMMANDE DE TAXER

DAVANTAGE LES SUCCESSIONS

Pour l'Organisation, les impôts sur les successions ou donations souffrent de trop nombreuses exonérations - assurance vie, résidence principale, transmissions d'entreprise - et des abattements conséquents appliqués aux transmissions de patrimoine aux enfants. Il faudrait donc taxer les successions pour limiter la concentration des richesses.

Pour lutter contre les écarts de richesse qui se creusent, l'OCDE recommande d'augmenter l'impôt sur les successions ou donations, dont les recettes sont très faibles en raison des exemptions et abattements, plutôt que de rétablir l'impôt sur la fortune (ISF), les inégalités de patrimoine étant plus marquées que les inégalités de revenus, notamment en France.

L'Organisation part d'un constat: « Le patrimoine des ménages est fortement concentré dans le haut de la distribution » et « la part du patrimoine détenue par les plus riches a augmenté » depuis la fin du XXe siècle, souligne le rapport publié mardi 12 mai .

Sur un panel de 27 pays de l'OCDE ayant communiqué leurs données, les 10% les plus riches possèdent la moitié du patrimoine total , 18% étant même concentré entre les mains du 1% le plus riche. La France se situe dans la moyenne de l'OCDE avec 10% des ménages les plus fortunés qui possèdent la moitié du patrimoine total. Mais les écarts d'un pays à l'autre peuvent être considérables. Aux Etats-Unis, les 10% les plus riches détiennent ainsi 79% du patrimoine total du pays, et 1% d'entre eux possèdent même 42% de ce patrimoine. Inversement, en Slovaquie, cette répartition est beaucoup plus équitable, avec les 10% les plus riches possédant 34% du patrimoine national (dont 1% en détenant 9%).

Face à cela, « l'impôt sur les successions ou donations représente seulement 0,5% en moyenne des recettes budgétaires car les bases fiscales sont extrêmement réduites », a souligné Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE. Si la France fait partie des pays où la part des recettes fiscales provenant d'impôts sur les successions ou dotations est la plus élevée avec 1,38%, aux Etats-Unis elle représente moins de 0,25%.

De nombreuses exonérations

L'étroitesse des assiettes fiscales s'explique par les nombreuses exonérations - assurance vie, résidence principale, transmissions d'entreprise, etc. - mais aussi par les abattements conséquents appliqués aux transmissions de patrimoine aux enfants . Or ces exemptions, qui favorisent l'optimisation et la fraude fiscale, ont « des effets régressifs : plus la richesse augmente, plus le taux effectif d'imposition est réduit », contribuant à saper l'équité et renforcer les inégalités, selon Pascal -Amans. En conséquence, en France, seules 35 % des successions sont imposables, selon la députée PS Christine Pires-Beaune, qui avait déposé une proposition de loi pour réformer cette fiscalité.

Des recommandation pour plus d'équité

L'OCDE recommande donc d' imposer les bénéficiaires sur les donations et héritages qu'ils reçoivent tout au long de leur vie plutôt qu'au coup par coup . Elle recommande également de revoir une particularité française, celle d' « appliquer un taux unique de 60% aux héritiers non-parents quand le taux peut être de 5% pour une succession en ligne directe pose une question de société ». Cette place accordée au lien de parenté est l'un des points régulièrement critiqués. La députée PS préconisait d'ailleurs de « défamilialiser » la taxation et de l'asseoir sur une base individuelle.

Le régime fiscal de l'assurance-vie est également en ligne de mire . Pascal Saint-Amans considère ainsi que la suppression du traitement fiscal préférentiel se justifierait « sur le plan économique et sur la base de ses effets régressifs ».

L'OCDE recommande par ailleurs plus largement la taxation du capital : «  l'instauration d'impôts bien conçus sur les revenus du capital , notamment sur les plus-values, doit également être une priorité ».




Andrew Preston pour DayNewsWorld

RACHAT DE SUEZ PAR VEOLIA

VERS UN NOUVEAU GEANT DE L'OR VERT

Huit mois après le début de leur guerre fratricide, Veolia et Suez sont parvenus à un accord.

Le leader mondial des services à l’environnement, Veolia, ambitionne de racheter le numéro deux, Suez. Les deux géants de gestion de l’eau et des déchets ont annoncé, lundi 12 avril, que leurs conseils d’administration respectifs étaient parvenus à un accord de principe sur les conditions d’un rapprochement, grâce à la discrète médiation de Gérard Mestrallet, ancien président-directeur général (PDG) de Suez puis du groupe d’énergie Engie.

Les deux entreprises se sont finalement accordées sur un prix de 20,50 euros par action Suez, alors que Veolia proposait initialement 18 euros, un montant jugé insuffisant par son rival. Veolia a finalement renchéri pour acheter son concurrent au prix d’une longue bataille.

Ce rapprochement doit permettre la constitution d’un « champion mondial de la transformation écologique », au chiffre d’affaires d’environ 37 milliards d’euros, selon un communiqué de Veolia. Le prix finalement retenu valorise l’ensemble de Suez à environ 13 milliards d’euros.

Un « nouveau Suez »

Dans le même temps, un « nouveau Suez » doit être mis sur pied, détenu par un groupe d’actionnaires majoritairement français comprenant des partenaires financiers des deux groupes et les salariés. Son périmètre sera constitué des activités de Suez dans l’eau municipale et le déchet solide en France, y compris le CIRSEE, principal centre de recherche sur l’eau et l’environnement en France. S’y ajoutent des activités de Suez, notamment dans l’eau et dans les zones géographiques suivantes : Italie (y compris la participation dans Acea), République tchèque, Afrique, Asie centrale, Inde, Chine, Australie, et les activités monde numériques et environnementales (SES).

M. Frérot, président-directeur général (PDG) de Veolia, se dit « très confiant » sur l’intégration des deux équipes qui, dit-il, ont « une culture commune ». Il a réitéré ses engagements sociaux, vis-à-vis des salariés de Suez très inquiets, pour une durée de quatre ans après la clôture de l’offre, qui ne pourra intervenir qu’après le feu vert des autorités de la concurrence, notamment de celui de la Commission européenne. Il a aussi réaffirmé sa volonté d’« intégration et de mixité des équipes de direction du siège et des pays ». Bertrand Camus, directeur général de Suez, et farouche opposant à l’offre publique d’achat (OPA), ne fera pas partie de l’équipe de direction du futur Veolia.

Les deux fleurons français s’affrontaient depuis l’année dernière, notamment depuis l’acquisition par Veolia en octobre de 29,9 % de Suez auprès d’Engie avant de lancer une OPA sur le reste des actions. Depuis sept mois, ils ont multiplié recours en justice, invectives par voie de presse, coups de pression et de semonce. En parallèle, chacun affichait régulièrement sa volonté de tendre la main à son rival, mais à ses conditions, donnant l’impression d’un dialogue de sourds.

L’affaire avait aussi pris un tournant politique, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire intervenant à plusieurs reprises, et encore fin mars, pour estimer qu’un accord restait « possible » entre les deux rivaux.

« Je me réjouis que Veolia et Suez soient parvenus à un accord à l’amiable, conformément au souhait exprimé par l’Etat depuis le début de cette opération industrielle », a réagi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dans un communiqué.

Selon le patron de Bercy, qui remercie l’ensemble des acteurs, cet accord « préserve la concurrence au services des clients entre deux grandes entreprises industrielles nationales dans le traitement de l’eau et des déchets. Il garantit leur bon développement sur les marchés nationaux et internationaux. Il préserve l’emploi. »




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES CYBERATTAQUES PEUVENT PARALYSER L'ECONOMIE MONDIALE SELON LA FED

Le président de la Banque centrale américaine est plus inquiet du risque d'une cyberattaque à grande échelle que d'une crise financière mondiale semblable à celle de 2008. Les risques d'une crise ressemblant à celle dite des «subprimes», avec le besoin de renflouement des banques par les gouvernements «sont très, très faibles», a déclaré Jerome Powell au cours de l'émission 60 minutes sur la chaîne américaine CBS news.«Le monde change.

Le monde évolue ! Et les risques aussi !!

Et je dirais que le risque que nous surveillons le plus est le cyber risque», a-t-il dit, ajoutant que c'est une inquiétude partagée par de nombreux gouvernements, de grandes entreprises privées en particulier financières. C'est aussi contre ce risque que tous ces acteurs investissent le plus.

Jerome Powell a souligné que la Réserve fédérale (Fed) envisage différents types de scénarios. «Il existe des scénarios dans lesquels (...) le système de paiement ne peut pas fonctionner. Les paiements ne peuvent effectue et des choses de ce genre», a-t-il détaillé. La Fed envisage aussi la possibilité qu'une partie ou même une grande partie du système financier puisse s'arrêter. «Nous dépensons donc beaucoup de temps, d'énergie et d'argent pour nous prémunir contre ça», a souligné le patron de la puissante institution, en rappelant qu'il y a des cyberattaques de grandes institutions «tous les jours».

Vers un dollar numérique ?

Jerome Powell a par ailleurs été interrogé sur la possibilité de créer un dollar numérique alors que la Chine est devenue le mois dernier la première grande puissance économique mondiale à dévoiler une cryptomonnaie. Il a souligné que pour l'heure, la Fed évaluait cette possibilité. «Nous pensons qu'il est de notre devoir de comprendre. Comment cela fonctionnerait-il? Quelles en seraient les caractéristiques ?», a-t-il expliqué.

Il a également indiqué que la Fed était en train de développer un logiciel et même de concevoir l'apparence d'un dollar numérique américain, mais la décision finale de le rendre public ne sera prise qu'une fois son impact pleinement compris. Le dollar est «la monnaie de réserve du monde. Le dollar est si important (...) Nous n'avons pas besoin d'être les premiers à le faire. Nous voulons bien faire les choses. Et c'est ce que nous allons faire», a-t-il insisté.

En octobre dernier, Jerome Powell avait déjà indiqué que les États-Unis réfléchissaient à l'émission de leur cryptomonnaie mais il avait alors prévenu que l'évaluation complète des avantages et des risques prendrait du temps. La création d'un dollar numérique pourrait être bénéfique à l'économie américaine, a estimé plus récemment la secrétaire au Trésor, Janet Yellen dans un entretien au New York Times publié le 22 février dernier.

Elle avait alors évoqué la nécessité pour les Banques centrales de bien évaluer les problématiques associées, notamment la protection des consommateurs.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

VERS UNE REPRISE ECONOMIQUE AUX ETATS-UNIS AVEC LE PLAN DE RELANCE

DE 1900 MILLIARD DE DOLLARS DE JOE BIDEN

Après des heures de débats et un vote marathon, le Sénat américain a approuvé le 6 mars 2021 le plan de 1.900 milliards de dollars voulu par Joe Biden pour relancer la première économie mondiale frappée par la pandémie.

Le texte repart cette semaine à la Chambre des représentants, où les démocrates, majoritaires, devraient l'approuver rapidement pour que Joe Biden puisse le promulguer d'ici le 14 mars.

Ce plan de relance, qui inclut le financement des vaccins et des fournitures médicales, étend l'aide au chômage et fournit une nouvelle série d'aides financières d'urgence aux ménages, aux petites entreprises et aux autorités locales, bénéficie selon les sondages d'opinion d'un large soutien.

Le président américain a salué le vote au Sénat d'un plan dont les Etats-Unis ont « désespérément besoin », selon lui, pour sortir de la crise née de la pandémie de coronavirus.

« Nous avons fait un pas de géant » pour venir en aide aux Américains, a dit, depuis la Maison Blanche, le chef de l'Etat, qui avait fait de ce plan de soutien massif l'une de ses promesses de campagne.

Ce sera le troisième plan d'aides exceptionnelles approuvé par le Congrès pendant la pandémie. Les républicains ont largement soutenu les plans précédents pour lutter contre le coronavirus et relancer la plus grande économie du monde, qui a perdu 9,5 millions d'emplois depuis l'année dernière.

Financement des vaccins et extension de l'aide au chômage

Le plan de relance, qui inclut le financement des vaccins et des fournitures médicales, étend l'aide au chômage et fournit une nouvelle série d'aides financières d'urgence aux ménages, aux petites entreprises et aux autorités locales, bénéficie selon les sondages d'opinion d'un large soutien.

Le plan des démocrates prévoit notamment des chèques de 1.400 dollars pour des millions d'Américains, ainsi que 350 milliards de dollars d'aide aux Etats et aux collectivités locales. Le texte prévoit aussi des milliards de dollars pour lutter contre la pandémie, dont 49 milliards pour le dépistage et la recherche, en plus de 14 milliards pour la distribution du vaccin

Vers un mini-boom économique au printemps?

Publiés vendredi les chiffres de l'emploi sont encourageants. Le taux de chômage aux États-Unis, bien que toujours élevé à 6,2% le mois dernier, a baissé par rapport à 6,3% enregistrés en janvier. Un signe annonciateur pour certains d'un mini-boom économique au printemps.

En février, 379.000 emplois ont été créés, près de trois fois plus qu'en janvier. Mais il faudra encore du temps pour retrouver le niveau d'avant la pandémie: 18 millions d'Américains touchent toujours une allocation, après avoir perdu leur emploi ou vu leurs revenus plonger.

« A ce rythme, il faudra deux ans pour revenir dans les clous » et retrouver le niveau de février 2020, a averti Joe Biden.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

LES CHAUFFEURS UBER CONSIDERES

 COMME DES TRAVAILLEURS SALARIES

AU ROYAUME-UN

La Cour suprême britannique a estimé, vendredi 19 février, dans une décision très attendue, que les chauffeurs Uber pouvaient être considérés comme des « travailleurs » salariés, rejetant ainsi le recours du géant américain de réservation de voitures.

La justice aura donc donné à chaque fois raison à un groupe d’une vingtaine de chauffeurs qui estiment avoir droit au statut de travailleur, compte tenu du temps qu’ils passent en étant connectés à l’application et du contrôle exercé par le groupe.

La Cour suprême a estimé « qu’en se connectant à l’application Uber à Londres, un chauffeur dans le cadre de la plainte est considéré comme un travailleur en entrant dans un contrat.

La compagnie estimait que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail, et collaborant parfois à plusieurs applications en même temps.

Cette décision signifie que les chauffeurs Uber, qui étaient jusque-là des travailleurs indépendants, devraient avoir droit par exemple à un salaire minimum et à des congés payés, ce qui pourrait chambouler le modèle économique d’Uber au Royaume-Uni mais augmenter de manière substantiel les coûts du géant américain de la réservation de voitures avec chauffeur (VTC), qui n'est toujours pas rentable.

Une décision qui pourrait aussi faire boule de neige pour l’ensemble des plates-formes numériques.




Jaimies Potts pour DayNewsWorld

LE MEA CULPA DE LA COMMISSION EUROPEENNE POUR SA GESTION DES VACCINS CONTRE LE COVID-19

Au terme de plusieurs semaines de polémiques sur les retards de livraisons de vaccins, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen était, mercredi matin, au Parlement européen pour s’expliquer. Elle a reconnu des erreurs et détaillé les pistes pour garantir l’approvisionnement futur des Vingt-Sept.

Ursula von der Leyen s'est tout d'abord employée à convaincre que l'Union européenne faisait « tout ce qui était possible » pour accélérer la production de masse de doses de vaccin et tenir l'objectif de vacciner 70 % des adultes d'ici à la fin de l'été.

Aujourd’hui, l’Europe a à sa disposition trois vaccins (Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca) mais elle est à la traîne par rapport aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à Israël : seules 26 millions de doses lui ont été livrées et 17 millions des 450 millions de citoyens européens ont pu être vaccinés.

« C'est un fait que nous ne sommes pas aujourd'hui là où nous voudrions être dans la lutte contre le coronavirus », a reconnu Ursula von der Leyen. « Nous avons été en retard pour l'approbation des vaccins. Nous avons été trop optimistes sur la production de masse. Et peut-être avons-nous eu aussi trop de certitudes sur le fait que les commandes seraient effectivement livrées dans les temps », a-t-elle ajouté.

Alors qu’AstraZeneca projette toujours de ne livrer que 40 millions de doses au premier trimestre, au lieu des 120 millions inscrites dans son contrat, von der Leyen est revenue sur la «task force» placée sous l’autorité du commissaire Thierry Breton, très récemment créée pour «détecter les problèmes de production et aider à les résoudre». Le Français n’a pas perdu de temps se rendant dès mercredi dans l’usine Thermo Fisher de Seneffe (Belgique), sous-traitant d’AstraZeneca en Europe.

Les Européens ont sous-estimé la complexité liée à la production de masse de ces doses. « On ne peut pas mettre en place un site de production du jour au lendemain. Sa production intègre jusqu'à 400 composants différents et implique jusqu'à 100 entreprises », a rappelé la présidente de l'exécutif européen. « L'industrie doit s'adapter au rythme inédit de la science […] Nous avons besoin d'une coordination accrue sur les ingrédients clés, nous devons améliorer la montée en puissance des capacités […] afin de s'assurer que nous serons en sécurité l'hiver prochain en dépit des variants », a-t-elle insisté.

Ursula von der Leyen . a également promis la création d'un « groupe de contact » entre la Commission et le Parlement. La question de la transparence sur les contrats signés avec les groupes pharmaceutiques est également revenue en boucle.

Trois contrats ont déjà été mis à la disposition des élus - quoiqu'en partie expurgés des clauses les plus sensibles - et un quatrième, celui signé avec Johnson & Johnson devrait rapidement être consultable.

De très nombreux eurodéputés ont encore demandé à la Commission de publier l’intégralité de ces documents, pour l’heure couverts par le secret des affaires. «Je suis convaincue que l’UE a fait son possible. Mais j’aimerais le prouver aux citoyens et, pour cela, il faut de la transparence», a déclaré l’eurodéputée écologiste luxembourgeoise, Tilly Metz.

«Le manque de transparence est l’humus des thèses conspirationnistes», a alerté le socialiste bulgare Petar Vitanov.




Abby Shelcore pour le DayNewsWorld

COVID-19 L'ANNULATION DES DETTES PUBLIQUES DETENUES PAR LA BCE EST INENVISAGEABLE

Alors que vendredi 5 février 2021 une centaine d'économistes ont lancé un appel pour annuler les dettes des Etats détenues par la Banque centrale européenne après la pandémie de Covid-19, Christine Lagarde s'est empressée de les mettre en garde.

« Une violation du traité européen »

Christine Lagarde a renvoyé dans leurs buts les 100 économistes qui ont lancé cet appel :.« Inenvisageable », répond dimanche 7 février la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, dans un entretien au Journal du dimanche. Pour l'ancienne ministre de l'Economie, il s'agirait d' « une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des Etats ».

« Cette règle constitue l'un des piliers fondamentaux de l'euro », poursuit l'ex-patronne du Fonds monétaire international (FMI). « Si l'énergie dépensée à réclamer une annulation de la dette par la BCE était consacrée à un débat sur l'utilisation de cette dette, ce serait beaucoup plus utile ! À quoi sera affectée la dépense publique ? Sur quels secteurs d'avenir investir ? Voilà le sujet essentiel aujourd'hui », affirme Christine Lagarde au JDD.

« Les dettes se gèrent dans le temps long »

Pour Christine Lagarde, « il ne fait aucun doute » que les pays de la zone euro « parviendront » à rembourser cette dette. « Tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés », a estimé Christine Lagarde dans le JDD. Mais « il ne fait aucun doute qu'ils parviendront à la rembourser. Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l'avenir engendreront une croissance plus forte », estime-t-elle.« La reprise sera créatrice d'emplois, et donc fédératrice. Nous allons vers une autre économie, plus numérique, plus verte, plus engagée face au changement climatique et pour le maintien de la biodiversité. »

2021, l'année de la reprise

Prévoyant une rebond du PIB européen de 6,5% en 2021, Christine Lagarde estime cependant que l'activité ne reviendra pas à son niveau d'avant la crise avant mi-2022. Après crise, elle conseille donc de ne pas serrer d'un coup tous les robinets des politiques budgétaires et de politique monétaire, comme ce fut le cas dans le passé. « Il faudra, à l'inverse, apporter aux économies un accompagnement graduellement diminué, au fur et à mesure que la pandémie s'éloignera et que la reprise se manifestera. L'économie devra alors réapprendre à fonctionner sans les aides exceptionnelles rendues nécessaires par la crise.

Je ne suis pas inquiète car la capacité de rebond est forte. Nos économies sont résilientes ».




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

COVID-19: UN PASSEPORT VACCINAL

POUR UN RETOUR A LA VIE NORMALE ?


Alors que la plupart des pays du monde ont commencé à vacciner leur population contre le Covid-19, une idée fait son chemin: la création d'un « passeport vaccinal » pour un retour à la vie normale

De la France à Israël en passant par la Suisse, la création d'un « passeport vaccinal », « passeport sanitaire » ou « passeport vert » a été émise au sein des sphères politiques et économiques. Il s'agit d'un document qui atteste qu'une personne a bien été vaccinée contre le Covid-19. Il permettrait, à ceux qui le détiennent, de voyager librement à l'étranger, de se rendre au restaurant ou d'aller au cinéma. Une initiative qui n'est pas sans rappeler le certificat international de vaccination délivré aux personnes qui se sont fait vacciner contre la fièvre jaune et qui est obligatoire pour se rendre dans certains pays d'Afrique ou d'Amérique du Sud.

Plusieurs projets en développement.

Le gouvernement israélien a par exemple présenté, début janvier, une application qui sera l'équivalent d'un passeport numérique pour obtenir un droit d'entrée dans les lieux publics, après un test PCR négatif ou une vaccination. Une application pourrait être lancée dès janvier, rapporte le Jerusalem Post.Sans ce sésame, les restaurants, cinémas ou encore salles de concert resteront inaccessibles. L'Estonie, elle, travaille en partenariat avec l'OMS sur la création d'un « Certificat international de vaccination numérique ».

Plusieurs initiatives privées existent également afin de réunir sur mobile l'ensemble des données de santé nécessaires pour franchir les frontières. L'Association internationale du transport aérien, l'Iata, qui réunit près de 300 compagnies aériennes, devrait aussi lancer son propre système de passeport sanitaire.Une coalition américaine de sociétés informatiques, d'institutions de santé et d'ONG a annoncé jeudi qu'elle allait travailler sur une version numérique et papier d'un tel document. Baptisée VCI (Vaccination Credential Initiative), la coalition comprend notamment le géant de l'informatique Microsoft et les éditeurs de logiciels Salesforce et Oracle.

L'industrie du tourisme, durement touchée par la crise coronavirus, considère ce passeport «  vaccinal » comme un espoir pour que les voyages redeviennent possibles sans trop de contraintes (test PCR négatif, quarantaine à l'arrivée dans un pays...). La compagnie aérienne australienne Qantas envisage d'ailleurs déjà d'exiger un tel document pour les voyageurs internationaux arrivant en Australie.

Ce document fait débat

L'instauration d'un « passeport vaccinal » fait cependant débat. En France, où la vaccination contre le Covid-19 n'est pas obligatoire, de nombreuses personnes y restent encore réfractaires. Si 47% des Français souhaitent se faire vacciner, selon le dernier sondage Elabe 40% ne veulent pas s'y soumettre. Un tel document pourrait donc diviser la société en deux, entre ceux qui disposeraient de ce sésame et pourraient reprendre une vie normale, et les autres. Une atteinte aux libertés individuelles qui pose question.

Comme avec les applications de traçage, la question de la protection des données de santé se trouve également posée.

Des incertitudes entourent également les différents vaccins développés à travers le monde: quels vaccins pourront être présentés selon les pays? Pour l'heure, ils affichent des taux d'efficacité différents et un niveau de développement variable.De plus s'ils empêchent de développer les symptômes de la maladie, on ne sait pas encore exactement combien de temps dure leur protection. Il existe également une inconnue concernant le fait que les personnes vaccinées puissent être porteuses du virus de façon asymptomatique et le transmettre.

Dans l'état actuel des connaissances, ce passeport serait donc une fausse sécurité.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS: 3 SCENARIOS CHOC

BOULEVERSANT L'ECONOMIE EN 2020

L'année 2020 a été pour le moins chaotique. La pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur l'économie ont certainement déjoué les pronostics les plus catastrophistes. Après deux vagues de contaminations, des confinements et couvre-feu imposés aux populations, la chute record de l'activité, la multiplication des plans sociaux et des licenciements... qu'est-ce que 2021 nous réserve? Comme il y a un an, Saxo Banque s'est livrée à plusieurs « prévisions choc » pour l'année à venir.

« La pandémie de la Covid-19 et l'élection présidentielle américaine, particulièrement chaotique, ont précipité l'avènement d'un futur jusqu'alors lointain, accélérant pratiquement toutes les super tendances sociales et technologiques sous-jacentes », estime Steen Jakobsen, le directeur des investissements de Saxo Banque. « Pour faire court, les traumatismes de 2020 signifient qu'en 2021, le futur sera déjà là », ajoute-t-il.

Alors que les Etats s'endettent à des niveaux records pour financer leur soutien à l'économie et leurs plans de relance, l'établissement financier souligne notamment les risques liés au remboursement de la dette.

La France ne parvient plus à rembourser ses dettes et demande l'aide de l'Allemagne

Pour faire face au plongeon de l'activité provoqué par les mesures de restrictions sanitaires, la France a engagé un plan de relance de 100 milliards d'euros et multiplié les aides et dispositifs comme le chômage partiel à destination des entreprises. Résultat, le pays est l'un des Etats européens qui affichera l'un des plus hauts niveaux d'endettement dans les prochaines années.

La dette publique devrait passer de près de 100% du PIB avant la pandémie à 120% en 2021. Sans parler de la dette privée qui était déjà « en train de s'envoler " avant la crise, « pour atteindre près de 140% du PIB, un chiffre nettement supérieur à celui observé en Italie (106%) et en Espagne (119%) », souligne Saxo Banque.

Dans ces circonstances, l'établissement financier anticipe qu'une vague de faillites pourrait survenir en France en 2021, affectant en premier lieu le secteur tertiaire, comme la restauration et les entreprises liées au tourisme. Les prêts garantis par l'Etat ne joueraient plus leur rôle de garde-fou, les banques ne parviendraient plus à subvenir aux besoins de l'économie. Leur produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur,chuterait et les provisions pour pertes de crédit augmenteraient brutalement. Les investisseurs se désengageraient alors massivement des groupes bancaires qui s'effondreraient comme jamais en Bourse.

« Compte tenu du piètre état des finances publiques et du niveau extraordinairement élevé de la dette publique, la France n'a d’autre choix que de venir demander assistance à l'Allemagne, afin de permettre à la Banque centrale européenne (BCE) d'injecter suffisamment de liquidités pour renflouer massivement le système bancaire et éviter un effondrement systémique », prévoit alors Saxo Banque.

« L'idée qui sous-tend derrière est un quantitative easing [assouplissement quantitatif, ndlr] infini »", explique Christopher Dembik, directeur de la recherche macro-économique chez Saxo Banque. Autrement dit, l'Allemagne donnerait son accord pour que la BCE soutienne l'économie française en rachetant des titres de dette de l'Etat et des entreprises tricolores de manière illimitée, dans le temps comme au niveau des montants.

L'arrivée d'un vaccin entraîne une vague de faillites aux Etats-Unis

Les annonces de vaccin contre le Covid-19 constituent des nouvelles rassurantes et positives. Gare toutefois à l'excès d'optimisme. Les plans de soutien et d'urgence des gouvernements ont atteint des montants historiques en 2020, jusqu'à 2 200 milliards de dollars mis sur la table aux Etats-Unis au printemps. Et le nouveau président élu Joe Biden souhaite un nouveau plan d'aides équivalent. Les banques centrales, comme la BCE ou la Réserve fédérale (Fed) outre-Atlantique, ont aussi injecté massivement des liquidités dans l'économie ces derniers mois.

« Avec le recul, il s'avère que l'économie a été stimulée à l'excès pendant la pandémie, et la forte reprise post-vaccin met rapidement l'économie en surchauffe », anticipe Saxo Banque. « L'inflation accélère et le taux de chômage chute tellement vite que la Fed laisse les taux longs augmenter, entraînant dans la foulée une hausse des taux des titres de dette plus risqués », poursuit la banque d'investissement. Résultat, alors que l'économie repartait et les entreprises parvenaient à se financer facilement auprès des banques et des investisseurs, les conditions de financement se trouvent brusquement resserrées. « Les taux de défaut des entreprises atteignent leur plus haut niveau depuis des années. Les premières à disparaître sont les entreprises surendettées du secteur de la distribution physique, qui éprouvaient déjà des difficultés avant la pandémie », prévoit Saxo Banque. La Fed commettrait donc une erreur stratégique, en relevant ses taux pour limiter l'inflation des prix et des salaires, provoquant par ricochet une nette hausse des taux d'emprunt bancaires et une vague de faillites historique aux Etats-Unis.

Les difficultés rencontrées par la première économie mondiale ne manqueraient pas d'avoir des répercussions sur les autres pays.

Amazon fait de Chypre un paradis fiscal privatisé, l'UE réagit en conséquence

Les géants de la tech américains sont de plus en plus influents et leurs produits incontournables. « On a vu ces dernières années des multinationales devenir plus puissantes que des Etats », souligne Christopher Dembik. Ces entreprises ne lésinent pas sur le lobbying et adoptent parfois des approches « quasi gouvernementales », estime Saxo Banque. Microsoft a par exemple créé un bureau de représentation des Nations Unies à New York et recruté un diplomate pour traiter des affaires gouvernementales européennes.

Facebook a de son côté mis en place une « Cour suprême » pour examiner notamment les réclamations des utilisateurs. En 2021, Saxo Banque anticipe qu'Amazon pourrait aller jusqu'à dicter à Chypre sa politique fiscale. Dans un contexte de pression croissante sur le mastodonte du e-commerce, accusé de nombreux maux dont l'évitement fiscal, Amazon déménagerait son siège social européen du Luxembourg à Chypre.

« Le pays accueille à bras ouverts le géant de la vente en ligne et les recettes fiscales qui lui permettront de réduire son ratio dette/PIB de près de 100% », prévoit la banque danoise. Chypre saisirait cette opportunité après avoir subi les mesures d'austérité imposées par l'Union européenne (UE) durant la crise de la dette souveraine en 2010-2012. Les conseillers d'Amazon aideraient alors l'île à réécrire son code fiscal pour répliquer celui de l'Irlande, « mais avec un taux d'imposition sur les sociétés et des taxes encore plus faibles, pour le plus grand bonheur des dirigeants et de la population, soumis à la manne financière que cela représente ».

Face à cette situation, l'Union européenne réagirait sans tarder et forcerait l'entreprise de Jeff Bezos à changer ses pratiques. De plus, cet événement enclencherait un mouvement d'harmonisation fiscale, dicté par l'UE. Des règles communes seraient alors adoptées à Chypre et dans l'ensemble des autres Etats membres. « Dans ce scénario, on assisterait plutôt à une harmonisation à la baisse de la fiscalité », explique Christopher Dembik, sans aller jusqu'au niveau de taxation de l'Irlande, particulièrement bas en Europe.

Les Gafa pourraient globalement subir la volonté des Etats de limiter leurs monopoles en 2021, alors que la pandémie de coronavirus n'a pas entamé leur puissance et qu'ils continuent d'étendre leurs activités.




Carl Delsey pour DayNewsWorld


CROISSANCE MONDIALE

UN OPTIMISME PRUDENT DE L'OCDE

La découverte de plusieurs vaccins efficaces change la donne et permet d’espérer un rebond économique à moyen terme mais les « perspectives à court terme » restent très incertaines. C'est le message de l'OCDE qui a revu et publié ce mardi 1 décembre 2020 ses prévisions de croissance au niveau mondial.

L'OCDE a publié ses perspectives pour l'économie mondiale. Pour 2020 l’organisation table désormais sur une récession mondiale de 4,2 % cette année, suivie d’un rebond de 4,2 % en 2021 et de 3,7 % en 2022.

En 2021, le rebond attendu s'établit à plus 4,2%, cette estimation était de 5% avant les reconfinements de l'automne.

« Nous prévoyons que d'ici la fin de 2022, le PIB mondial sera inférieur de quelque 7 000 milliards de dollars - ce qui représente environ un tiers de l'économie américaine - par rapport à ce qu'il aurait été dans nos projections d'avant la pandémie. L'impact est donc plutôt massif », a souligné le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria. La Chine, premier épicentre de la pandémie début 2020, a réussi à maîtriser le virus plus rapidement. Ainsi, son économie est la seule parmi les grands pays à échapper à la récession (+1,8% prévue cette année).

L'Organisation internationale souligne la très forte hétérogénéité des pays, selon l'ampleur de la pandémie, les différentes mesures mises en place pour y face, entre confinement et plans de soutien. Dans la zone euro, la chute d'activité a été estimée à 7,5% cette année.

En 2021, la croissance devrait afficher un rebond de 3,6% et 3,3% en 2022.Dans les économies développées, la Grande-Bretagne et l'Espagne, vont connaître cette année les plus fortes chutes, suivis de la France et l'Italie. L'Allemagne s'en sort mieux, ainsi que le Japon et les États-Unis. Du côté des émergents, l'Inde, le Mexique et l'Afrique du Sud enregistrent les pires performances.

Pour la reprise on peut compter vu la forte hausse du taux d'épargne, en particulier aux États-Unis, sur une consommation plus dynamique qui pourrait contrebalancer la détérioration des marchés de l'emploi avec une envolée prévue des défaillances et du chômage. Les PME sont particulièrement vulnérables et la dette des entreprises atteint des niveaux inquiétants, souligne l'OCDE.

La recrudescence de l'épidémie « et les mesures d'endiguement mises en place ont freiné le rythme de la reprise mondiale » souligne l'OCDE. L'institution prévient que cette tendance « devrait persister pendant un certain temps étant donné les défis à surmonter (...) avant de pouvoir distribuer un vaccin à grande échelle dans le monde ».

Quant à la réponse macroéconomique, l'OCDE est sur la même ligne que le FMI : les politiques monétaires et budgétaires actuelles, expansionnistes, doivent être poursuivies, le moment n'est pas venu de serrer la vis.

« S'assurer que la dette est supportable ne sera une priorité que lorsque la reprise sera sur les rails » prévient-elle.




Andrew Perston pour DayNewsWorld

KIM-JONG-UN AURAIT FAIT EXECUTER UN TRADER

A CAUSE D'UNE BAISSE DU WON

La Corée du Nord traverse une période d’instabilité économique depuis le début de la crise sanitaire, couplée par des sanctions internationales prononcées par l’ONU et les États-Unis à la suite de ses essais nucléaires.

Le dictateur nord-coréen Kim Jong-un aurait donc fait exécuter fin octobre un trader à cause d'une baisse spectaculaire de 20% du won face au dollar américain au cours des derniers mois. , rapporte le quotidien sud-coréen Hankyoreh. Le média, cité par BFM Bourse, se base sur un rapport fait ce vendredi devant le Parlement de Séoul par le service de renseignements de la Corée du Sud.

« Envoyer un avertissement public »

Or le dictateur voudrait resserrer son emprise sur l’économie et plus particulièrement sur le marché des devises. « Pendant longtemps, Kim-Jong-Un n’est pas intervenu sur le secteur privé... Il n’a pas seulement toléré mais encouragé la décentralisation et le passage à des relations de marché entre les entreprises industrielles et les particuliers. Aujourd’hui, il essaie de faire marche arrière », a déclaré Andrei Lankov, un expert nord-coréen de l’Université Kookmin à Séoul.

Selon lui, l’exécution du trader a pour but d’ ' « envoyer un avertissement public sur la nécessité d’aller dans le sens des directives du régime concernant l’utilisation des devises étrangères. »

L’un de membres de la commission des renseignements de l’Assemblée nationale sud-coréenne, Kim Byung-kee, a déclaré qu’il s’agissait là de la dernière exécution survenue dans le cadre de mesures « déraisonnables » prises par le dictateur.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

COVID-19: EN LARMES LA PREMIERE MINISTRE DANOISE S'EXCUSE POUR LA MORT

 DE MILLIONS DE VISONS

Mette Frederiksen s'est interrompue à plusieurs reprises pour essuyer ses larmes.

Après l'abattage au Danemark de plus des deux tiers des quelque 15 à 17 millions de visons, après la découverte de foyers de Covid-19 dans les élevages du pays, la cheffe du gouvernement danois s'est pour la première fois excusée personnellement pour la gestion de cette crise.

« Je considère qu'il y a lieu de s'excuser pour le déroulement des faits.

Je n'ai aucun problème pour dire pardon pour ça car des fautes ont été commises », a-t-elle dit à la télévision TV2 en sortant de sa visite chez un éleveur à Kolding, dans l'ouest du pays, dont les bêtes ont été euthanasiées.

La Première ministre avait décidé l'abattage massif en raison d'une mutation problématique du coronavirus via ces mustélidés qui pouvait, selon des études préliminaires, menacer l'efficacité du futur vaccin pour les humains.

Quelques jours plus tard, le gouvernement avait toutefois reconnu qu'il n'avait pas de base légale suffisante pour faire éliminer les bêtes saines.

La démission du ministre de l'Agriculture

Le ministre de l'Agriculture s'était aussi excusé, avant de finalement démissionner.

Le 19 novembre 2020 , le ministère de la Santé avait conclu que cette menace potentielle pour les vaccins humains était « très probablement éteinte », en l'absence de nouveau cas détecté.

« C'est important de se rappeler que ce n'est pas de la faute des éleveurs, c'est la faute du coronavirus, si l'industrie ne peut pas continuer », a ajouté la cheffe du gouvernement, parlant d'une visite « émouvante .

Depuis le début de cette crise, un projet de loi a été déposé au Parlement visant l'interdiction des élevages de visons jusqu'en 2022.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

PLUSIEURS VAGUES EPIDEMIQUES DE COVID-19 DEVRONT ETRE GEREES  SELON

 LE CONSEIL SCIENTIFIQUE

Dans son avis du 26 octobre 2020 publié vendredi soir, le Conseil scientifique a livré sa vision de l’avenir et elle n'est pas plaisante. Le Conseil scientifique a publié, dimanche, la note dans laquelle il préconisait un couvre-feu plus dur ou un reconfinement et anticipe d'autres vagues épidémiques.« Il y a […] devant nous de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile », prévoit le Conseil scientifique .

Anticiper de nouvelles vagues

Même en cas de succès des mesures de restriction, la deuxième vague risque de ne pas être la dernière. Les scientifiques s’attendent donc à «des vagues successives de recrudescence jusqu’à l’arrivée des premiers vaccins et/ou traitements prophylactiques» attendus pour le deuxième trimestre 2021.« On peut avoir plusieurs vagues successives durant la fin de l'hiver/printemps 2021, en fonction de différents éléments : état climatique, niveau et efficacité opérationnelle de la stratégie 'tester, tracer, isoler' », souligne le Conseil scientifique.

Par conséquent, les autorités doivent se préparer à gérer des « vagues successives de recrudescence » jusqu'à l'arrivée d'un éventuel vaccin ou de traitement, attendus pour le deuxième trimestre 2021. Concernant la période actuelle, le Conseil scientifique émet l'hypothèse d'une sortie de seconde vague en fin d'année ou début d'année 2021.Le deuxième « déconfinement » ne sera pas comme le précédent, puisqu’il se déroulera en hiver.

Repenser la stratégie tester-tracer-isoler

Bien que l’autocritique ne soit pas la grande force du gouvernement, le Conseil scientifique lui recommande pourtant de «tirer des leçons du relatif échec de la stratégie « Tester-Tracer-Isoler » durant la période de mai à septembre 2020».

En effet, repérer tôt les cas et les isoler avec succès est la seule méthode pour «un contrôle de la circulation virale comme cela a été montré dans un petit nombre de pays d’Asie du Sud Est».

Les scientifiques appellent donc à une augmentation des «effectifs humains» dédiés et à «la mise en place de l’application "Tous Anticovid"sur une large fraction de la population». Le conseil recommande que les tests antigéniques puissent être réalisés de façon large en dehors des laboratoires de biologie. Ce qui permettrait de surveiller lycées, collèges et écoles pour protéger les personnels et éviter que les enfants ramènent le Covid à la maison.

Et après ? Face à cela, deux stratégies sont envisagées.

1° L’une consiste à alterner des périodes de restrictions avec des périodes de laisser-aller.

2° L’autre essaie de maintenir un contrôle de la circulation du virus à un taux bas. Cette «stratégie de suppression de la circulation virale comme l’ont effectué plusieurs pays d’Asie, le Danemark, la Finlande et l’Allemagne […] implique des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique».

Aller vers une « suppression » du virus

« Passer de 40 000 contaminations par jour à 5 000 » d'ici au 1er décembre : c'est l'objectif fixé par Emmanuel Macron quand il a annoncé le 28 octobre le reconfinement. Ce seuil des 5 000 cas est également évoqué par le Conseil scientifique. Il est au cœur de la politique de « suppression de la circulation virale » qu'il prône.

Pour le Conseil, cet indicateur n'est pas seulement l'objectif à atteindre grâce au confinement, mais un seuil à ne plus dépasser dès la fin de la seconde vague. Cette politique, qui vise donc à maintenir constamment le virus sous un taux de 5 000 contaminations par jour, est suivie par « plusieurs pays d’Asie, le Danemark, la Finlande et l’Allemagne ». Cette option « implique des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique », souligne l'instance, qui estime cependant qu'elle est « la meilleure garante du maintien de l'activité économique ».

Une stratégie de type « on/off »

C'est l'autre stratégie proposée par le Conseil scientifique pour la gestion des futures vagues épidémiques. Concrètement, cela signifierait alterner les périodes de restrictions (couvre-feu, confinement, etc.) et les périodes de levée des restrictions.

« Cette période de confinement pourrait être envisagée pour une courte durée, de quelques semaines (environ quatre semaines), et être suivie, selon les effets obtenus, par une période de couvre-feu sanitaire », estime le Conseil scientifique.

Outre les effets sur le plan sanitaire, l'instance explique que cette mesure « préserverait davantage qu’un confinement de certaines activités économiques et sociales ». La piste d'un couvre-feu jusqu'au début du mois de janvier 2021 avait d'ailleurs déjà été formulée par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy .

« Est-ce possible sur le long terme ? Les Français accepteront-ils une telle stratégie, est-ce viable économiquement ? », s'interroge cependant le Conseil.

Selon l'instance, il s'agit là d'une condition sine qua non en vue du succès des futures stratégies choisies par les autorités

. « Il est essentiel que l’on commence à penser à d’autres modalités de vivre avec le Covid sur le long terme et que les choix puissent s’appuyer sur une vision issue de la société civile et non pas seulement sur les orientations données par les experts pour éclairer les décisions des autorités. »




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LE TERRORISME ISLAMISTE ET LE COVID-19

 LES DEUX VIRUS QUE LA FRANCE-DOIT COMBATTRE

Au virus du Corona s'ajoute le virus du salafisme qui menace la France. 

Flambée de la pandémie, d'un côté, explosion de la violence islamiste, de l'autre : l'État est pris sous le feu nourri d'une double menace. La France est en effet passée cette semaine d'un choc à un autre, l'horreur du terrorisme venant s'ajouter à la lancinante crise sanitaire après l'assassinat de Samuel Paty, professeur à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), tué vendredi pour avoir enseigné la liberté d'expression en montrant à ses élèves des caricatures de Mahomet extraites de Charlie Hebdo. Après celui de Samuel Paty, il y a deux semaines, l’assassinat par un terroriste islamiste de trois fidèles à la basilique Notre-Dame de Nice fait résonner les sinistres échos des attentats de 2015 et 2016.

Un hommage national lui a été rendu quelques jours plus tard, mais le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer tient à ce que les établissements scolaires fassent leur propre hommage dès la rentrée du 2 novembre.

La mobilisation se fait en France: Soutien au courage et soutien à l’expression, barrage à l’obscurantisme .

« L'Éducation nationale ne peut plus fermer les yeux longtemps face à la pression malsaine et intolérable dont font l’objet des enseignants dans leur mission éducative quand ils abordent des sujets qui ne plaisent pas à une minorité »,a déploré Valérie Pécresse.

« La République est défiée depuis des années et elle regarde ailleurs. Cette tragédie abjecte doit être un électrochoc salutaire », a ajouté la présidente de la région Ile-de-France dans un entretien accordé à un confrère.

Mais comment lutter contre un intégrisme islamiste qui voudrait déchaîner la haine en France, conduire à une guerre civile ?

À propos de la sécurité, essentielle alors que la menace terroriste s’est encore intensifiée ces derniers jours, le ministre se veut rassurant. « Nous avons un plan de sécurisation pour chaque établissement scolaire », promet Jean-Michel Blanquer qui voit aussi dans le confinement une « protection indirecte ».« Cette crise sanitaire se combine avec des circonstances tragiques », reconnaît le ministre dans une vidéo adressée à l’ensemble de la communauté éducative et aux familles concernées dimanche 1er novembre.Triste aveu d'impuissance ?

Avoir les moyens de mener une lutte antiterroriste implacable et sans merci ...

Après les paroles il faut des actes.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

ECHEC DE LA SUPER TAXE GAFA UN MANQUE A GAGNER DE

100 MILLIARDS DE DOLLARS

L'OCDE a certes finalisé l'architecture d'une nouvelle fiscalité des multinationales à l'heure de la révolution numérique, mais a échoué à trouver un accord politique.

La communauté internationale n’aura jamais été aussi proche d’un accord sur la façon d’imposer les multinationales à l’heure de la mondialisation et du numérique, la fameuse super « taxe GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui doit mettre de l’équité dans le système fiscal.

L'OCDE propose en effet aux Etats un impôt mondial de 12 % à 13 % sur les bénéfices des multinationales .

Objectif de la taxe GAFA

L'objectif vise à accorder les règles fiscales internationales à la révolution du commerce électronique et à éviter ainsi que les « géants de la tech » comme Google, Facebook et Amazon puissent déclarer leurs bénéfices dans des pays à faible imposition comme l'Irlande quel que soit le lieu où s'opèrent leurs activités.

En clair, les entreprises qui échappent à l’impôt seraient réintégrées dans le système.

Echec de l'accord politique

Mais les 137 n'ont pas réussi a se mettre d'accord pour taxer les géants du numérique. Les États-Unis restent en retrait, la France en première ligne. .

A défaut d'un cadre international, un nombre grandissant de gouvernements se tiennent prêts à imposer des règles nationales, avec le risque inhérent de s'exposer à des représailles commerciales dont l'administration Trump a brandi la menace.En juillet 2019, la France avait ouvert la voie en adoptant la taxe dite « la taxe Gafa » sur les activités des géants du numérique, qui s’applique depuis le 1er janvier 2019.

En représailles, l’administration Trump avait menacé de surtaxer « jusqu’à 100 % » l’équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français, notamment le vin. En janvier, Paris et Washington avaient décrété une trêve, la France s’engageant à reporter le paiement des acomptes pour 2020 prévus en avril et en novembre, afin de donner du temps aux négociations à l’OCDE.

Un manque à gagner de 100 milliards de dollars

« Dans le pire des scénarios, ces conflits pourraient réduire le PIB mondial de plus de 1% », note l'OCDE, qui pilote ces négociations internationales.

A l'inverse, de nouvelles règles sur la taxation des entreprises du numérique et un projet de taxe minimum mondial pourraient accroître de 1,9% à 3,2% les recettes fiscales issues de l'imposition des revenus des grandes entreprises, soit un montant compris entre 50 milliards et 80 milliards par an.Cette somme pourrait même atteindre les 100 milliards de dollars en y ajoutant la taxe américaine existante sur les bénéfices réalisés à l'étranger, ajoute l'OCDE.

Mais la taxe Gafa attendra.

Les membres de l'OCDE ne sont pas encore parvenus à se mettre d'accord pour taxer les géants du numérique. « Le paquet est presque prêt, mais il manque un accord politique », a reconnu Pascal Saint-Amans, le responsable de la politique fiscale de l'OCDE, lundi 12 octobre 2020.

Moult obstacles sur fond de Covid-19 et d'élection américaine

A mesure que le projet se précise techniquement, à l’heure des vrais choix politiques, il reste encore à lever moult obstacles : s’entendre sur le champ d’application de la taxe – seulement les GAFA, ou toutes les multinationales vendant à distance – et sur les clés précises de répartition du nouvel impôt, entre les pays, où les entreprises sont implantées, et leurs pays de « marché », où se trouvent leurs clients…

Le tout dans un climat politique stressé, entre l’élection présidentielle américaine et la gestion de la pandémie de Covid-19, et sur fond d’opposition latente des paradis fiscaux...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

VERS UNE PRODUCTION EUROPEENNE

 D'HYDROGENE VERT

La France espère « trouver un projet commun franco-allemand » sur l'hydrogène, a affirmé dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. « Je serai le 11 septembre à Berlin et nous allons regarder comment conjuguer nos efforts », a-t-il déclaré dans l'émission Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews. « Nous allons regarder avec l'Allemagne comment on peut conjuguer les 7 milliards que la France met sur ce grand projet d'hydrogène, avec les 9 milliards que l'Allemagne met de son côté » a expliqué le ministre de l'Economie.

« J'espère bien que nous arriverons à trouver un projet commun franco-allemand, puis européen, sur l'hydrogène », a-t-il précisé.

Les plans de relance post-Covid feront-ils naître les champions européens de l’énergie décarbonée de demain? Alors que la France entend investir, comme l’Allemagne, plusieurs milliards d’euros dans l’hydrogène d’ici 10 ans, le gouvernement n’exclut pas de trouver des synergies industrielles au sein de l’espace européen.

Contexte politique favorable

Le contexte politique et industriel se prête en effet à un rapprochement franco-allemand sur la question de l’hydrogène vert. Berlin a dévoilé début juin un plan de développement de l’hydrogène propre, produit par électrolyse de l’eau avec de l’électricité issue de sources renouvelables, auquel l’Etat consacrera 9 milliards d’euros.

De son côté, Paris consacrera 7 milliards d’euros à un plan Hydrogène sur dix ans, dont 2 milliards iront au développement de la production d’hydrogène « vert » c’est-à-dire non issu des hydrocarbures, en 2021-2022, pour des applications notamment industrielles. « Sur l’hydrogène, nous ne finançons pas l’achat d’hydrogène, nous finançons la réalisation de produits industriels, par exemple de piles à combustibles (...), de réseaux de distribution », a expliqué le ministre de l’Économie.

La Commission européenne,quant à elle, a fait du développement de cet hydrogène propre au sein de l'UE un investissement prioritaire après la crise sanitaire, afin de décarboner les secteurs les plus polluants comme la sidérurgie et les transports, dans la course vers la neutralité climatique en 2050.


Décarboner les secteurs les plus polluants

Pour l’heure, au niveau industriel, l’hydrogène qui est produit n’est pas vert. Bien au contraire, il est issu de la combustion d’énergies fossiles (à 94% en France, et dans des proportions similaires ailleurs dans le monde), en grande majorité du charbon et du gaz naturel.

Si son bilan carbone est très négatif, sur le plan industriel, l’hydrogène fait rêver sous forme de gaz ou de liquide: il peut servir de carburant à des véhicules qui ne rejettent alors que de l’eau, à fabriquer de l’acier sans utiliser d’énergie fossile (or la sidérurgie représente près de 10% des émissions mondiales de CO2), à stocker de l’électricité produite par des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques (puisque le soleil ne brille pas 24 heures sur 24, cela permet de stocker l’énergie produite le jour sous forme d’hydrogène et de la restituer ensuite)..

Il fait  sans conteste un parfait outil vers la transition écologique tant souhaitée. « L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres, etc. » C’était le discours de Nicolas Hulot, en juin 2018. Il était alors ministre de la Transition écologique et solidaire et présentait son plan de déploiement de l’hydrogène pour la transition énergétique.

Le contre-exemple du photovoltaïque

Objectif affiché: doper la recherche et l’industrie européenne dans ce domaine face à la concurrence à bas coût étrangère. « Nous ne refaisons pas avec l’hydrogène l’erreur que nous avons faite avec les panneaux photovoltaïques (...) on a tué l’industrie du panneau solaire européenne et subventionné l’industrie du panneau solaire chinois: il est hors de question qu’on refasse la même chose », a mis en garde Bruno Le Maire.

Après une crise sanitaire sans précédent le plan de relance économique présenté par le Gouvernement ce jeudi 3 septembre 2020 renvoie l’hydrogène sur le devant de la scène.

« Le plan Hulot s’appuyait, a priori, sur 100 millions d’euros de financements. Celui-là promet 2 milliards d’euros d’ici fin 2022 et 7 milliards d’euros d’ici 2030 pour le développement d’un hydrogène vert. C’est sans commune mesure et un changement d’échelle décisif », commente Marc Florette, membre de l’Académie des technologies, pour Futura.

Un défi à relever trés vite  !




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FRANCE

LA MAGIE DU PLAN DE RELANCE DE JEAN CASTEX

Le gouvernement a dévoilé ce jeudi 3 septembre 2020 son plan de relance pour tenter d'enrayer les effets de la crise sanitaire sur l'économie française. Il doit non seulement permettre de protéger l'activité et l'emploi à court terme, mais aussi préparer la France à faire face aux défis économiques en 2030.

Quatre fois plus d'argent qu'après la crise de 2008

Sur le papier, le plan baptisé « France Relance » promet 100 milliards d'euros sur 2020, 2021 et 2022, avec l'essentiel des sommes débloquées à partir de l'année prochaine. Cela représente 4 points de PIB, soit « quatre fois plus » que ce qui avait été fait après la crise financière de 2008, se félicite-t-on à Matignon.

À crise exceptionnelle, remède exceptionnel

Selon le gouvernement, c'est un plan inédit par son ampleur qui a pour but d'accélérer la transition écologique et de relocaliser ou développer les compétences françaises. Une somme importante qui nécessite plusieurs sources de financement. Cette somme importante va avoir plusieurs sources : 40 milliards d'euros de la part de l'Union européenne, dans le cadre du plan de relance accepté par Bruxelles, mais également des emprunts ainsi qu'une mise à contribution de la Caisse des dépôts et consignations.. Concernant le financement de ce plan de relance, Jean Castex a affirmé qu'il « n'y aura pas de hausse d'impôts ».

« Nous ne reproduirons pas l'erreur de procéder à des hausses de fiscalité qui affaibliraient notre croissance et enverrait des signaux négatifs aux ménages comme aux entreprises », a-t-il justifié jeudi en conférence de presse.

« Le plan de relance de 100 milliards tout rond relève d'une communication bien huilée », selon François Ecalle, magistrat de la Cour des comptes en disponibilité... « Il faudra regarder dans les documents budgétaires annexés à la loi de finances 2021 pour voir de quoi il retourne exactement. Dans le ferroviaire, par exemple, ils le disent eux-mêmes : des dépenses déjà prévues sont intégrées au plan de relance… Il y a un peu de prestidigitation. », poursuit-il.

Moderniser l'appareil productif

L'exécutif affirme vouloir faire le pari de moderniser enfin l'appareil productif français grâce à l'opportunité ouverte de dépenser sans trop compter, vu le contexte économique international et le soutien massif de la Banque centrale européenne (BCE).

La baisse de prélèvements pour les entreprises de 10 milliards d'euros par an sera toutefois la seule mesure budgétaire pérenne. Celles-ci vont bénéficier d'une diminution des impôts dits de « production », c'est-à-dire ceux qui pèsent sur leurs comptes, même si elles ne parviennent pas à dégager du profit. L'exécutif a choisi de diviser par deux la contribution à la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) pour la partie qui revient au budget des régions, lesquelles auront droit à une compensation, normalement intégrale, soit 7,25 milliards d'euros. Les entreprises industrielles bénéficieront aussi d'une baisse de leur cotisation foncière (CFE) et sur le foncier bâti.

Bercy estime que ces baisses d'impôts iront en priorité aux entreprises de taille intermédiaire (pour 42 %), qui font tant défaut par rapport à leurs concurrentes allemandes, mais aussi aux PME (32 %). Le reste, pour 26 %, irait aux grandes entreprises.

35 milliards d'euros pour la compétitivité des entreprises et l'innovation

En tout, ce sont 35 milliards d'euros qui seront dédiés à la compétitivité des entreprises et à l'innovation, affirme Bercy. L'État veut impulser, via le programme d'investissement d'avenir lancé à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy et poursuivi sous François Hollande, des investissements « dans des secteurs qui tireront notre croissance de demain ». Ainsi onze milliards d'euros sur deux ans sont prévus, notamment pour développer une filière de la voiture à hydrogène (2 milliards d'euros) et décarboner les grands sites industriels. Un milliard d'euros de plus seraient aussi dégagés pour soutenir l'investissement des entreprises dans les zones labellisées « territoires d'industrie » (400 millions d'euros) et sous forme d'aides à la relocalisation (600 millions d'euros) dans les secteurs stratégiques, comme le médicament.

Pour permettre aux entreprises fragilisées de traverser la crise, l'État va mettre 3 milliards d'euros de garanties sur la table pour permettre de lever, via l'intermédiation des banques, entre 15 et 20 milliards d'euros de « quasi-fonds propres » pour éviter leur étranglement par la dette accumulée pendant le confinement.

Si l'Etat a voulu miser gros sur la modernisation de l'appareil productif français à proprement parler, il veut aussi mettre le paquet sur la transition écologique.


Transition écologique

Une enveloppe de 30 milliards d'euros est annoncée pour y parvenir. Transports, bâtiment, énergie, industrie et agriculture sont concernés.

Onze milliards d'euros sont prévus pour les « mobilités », dont 4,7 pour le ferroviaire (petites lignes, trains de nuit, fret). La désignation des petites lignes concernées dépendra de la négociation avec les régions. Pour les transports en commun «du quotidien» et le soutien au vélo, 1,2 milliard d'euros est prévu.

En ce qui concerne le bâtiment, 4 milliards d'euros devraient permettre de rénover le bâti public, notamment les écoles, les collèges, les lycées et les hôpitaux, mais aussi celui de l'État. Les ménages, eux, vont bénéficier de 2 milliards d'euros au travers de Ma Prime Renov étendue même aux plus aisés d'entre eux. Enfin, 1,2 milliard d'euros sera consacré à «des aides pour une alimentation plus saine, plus locale, plus durable».

35 milliards d'euros pour « la cohésion sociale et territoriale »

Un dernier volet du plan est destiné à « la cohésion sociale et territoriale », pour 35 milliards d'euros. Sous cet intitulé un peu fourre-tout se cache l'enveloppe programmée pour protéger l'emploi via le dispositif de chômage partiel de longue durée (6,6 milliards d'euros), notamment dans les secteurs les plus impactés par la crise, tels que celui du secteur aérien. Un milliard d'euros de plus devra financer la formation des salariés concernés dans les secteurs d'avenir identifiés dans France Relance.

Ce volet met l'accent sur le renforcement des formations vers les secteurs de la transition écologique et numérique ainsi que sur les métiers du soin (« care ») notamment.

Entre 30 et 40 % de ce plan devraient être effectifs dès 2021, au travers du vote de la loi de finances d'ici à la fin de l'année

Un très rapide retour sur investissement espéré

À travers ce plan, le gouvernement espère créer un climat de confiance dans l'avenir qui suffise à débloquer au moins en partie les dizaines de milliards d'euros d'épargne accumulés jusqu'à présent. Et se fixe comme objectif, avec son plan de relance, conforme au montant recommandé par le Conseil d'analyse économique de 50 milliards d'euros sur une année, de revenir au niveau de PIB

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a pour sa part affirmé que ce plan de relance va permettre que la France « ressorte plus forte de la crise », alors que Jean Castex prévoit que l'effet sur la dette sera « presque entièrement résorbé à partir de 2025 ». « On en attend un très rapide retour sur investissement », a déclaré le chef du gouvernement, alors que la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus va faire bondir la dette publique à près de 121% du PIB cette année.Le but est de revenir en 2022 au niveau d'avant crise. Alors qu'une récession de 11% est prévue cette année, certains considèrent cependant que cela relèverait de l'exploit.

Ce que le gouvernement dit vouloir avec ce plan, c'est préparer la France du futur.

Jean Castex a rappelé trois priorités : « le verdissement de notre économie, la cohésion sociale et territoriale et rendre la France plus compétitive et plus souveraine ».

« La France sortira plus forte de la crise économique, avec une économie plus compétitive, plus solidaire, plus décarbonnée  », a promis Bruno Lemaire.

Et avec "un peu de prestidigitation aussi" ?






Joanne Courbet pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS DE NOMBREUX PAYS EUROPEENS DURCISSENT LEURS MESURES SANIATAIRES

Le coronavirus, pour lequel aucun vaccin n’a encore été trouvé, continue de circuler activement, alimentant les craintes d’une seconde vague aux enjeux économiques et sociétaux potentiellement désastreux.

Plus de 16,5 millions de personnes ont été contaminées depuis la fin 2019 – dont près de 5 millions depuis le 1er juillet si bien, qu'après des mesures de déconfinement en Europe , de nombreuses restrictions se multiplient à nouveau pour tenter de freiner la pandémie de Covid-19.

Les autorités françaises ont ordonné la fermeture de lieux de rassemblement comme les plages, les parcs et les jardins publics la nuit dans la ville touristique de Quiberon, sur l’Atlantique. Selon le bilan établi lundi soir par la Direction générale de la santé, l’épidémie a fait dix-sept morts supplémentaires depuis vendredi en France et la circulation du virus reste « soutenue ».

L’Espagne, quant à elle, fait face à un important rebond du nombre d’infections, incitant certaines villes à se reconfiner comme Barcelone ainsi que la région de Madrid à prendre ce mardi de nouvelles mesures, comme le renforcement du caractère obligatoire du port du masque et la limitation des rassemblements à dix personnes. Le gouvernement allemand a d'ailleurs déconseillé, mardi, les voyages « non essentiels » vers les régions espagnoles d’Aragon, de Catalogne et de Navarre en raison du « nombre élevé d’infections ».Depuis dimanche, la Grande-Bretagne soumet, elle, les passagers en provenance d’Espagne à une période d’isolement, une mesure critiquée par Madrid qui a riposté en assurant être un « pays sûr ».

En Allemagne, l’Institut de veille sanitaire Robert-Koch (RKI) s’est alarmé, mardi, de l’augmentation des nouvelles infections dans le pays depuis plusieurs jours (+ 557 par jour en moyenne depuis une semaine), source de « grandes inquiétudes ». Le RKI a conseillé le port du masque à l’extérieur si la distanciation physique s’avérait impossible à respecter. Pour le RKI, les voyages à l’étranger sont également en partie responsables du retour relatif de la pandémie. la

Un nouveau durcissement des mesures a été pris en Belgique face à une recrudescence inquiétante des contaminations. A partir de mercredi, le nombre de personnes que les Belges sont autorisés à voir de façon rapprochée et régulière dans le cadre de leur « bulle de contact » sera notamment abaissé de quinze à cinq personnes, par foyer, pour les quatre prochaines semaines.

De son côté, la Grèce a annoncé mardi qu’elle rendait à nouveau le port du masque obligatoire dans les magasins, les banques, les services publics et la quasi-totalité des lieux clos, en réponse à une recrudescence des cas.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

RECORD DE DEMANDEURS D'EMPLOI

EN FRANCE

Si le redémarrage de l’économie continue d’avoir des incidences positives sur le marché du travail, il est difficile, pour autant, de parler d’amélioration.

Recul du nombre de chômeurs de catégorie A en juin.

En juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a baissé, sur l’ensemble du territoire , de près de 205 000, selon les données diffusées, lundi 27 juillet, par Pôle emploi et par la direction du ministère du travail chargée des études (Dares). Il s’agit d’un nouveau recul, de 4,6 %, qui se révèle encore plus fort que celui relevé le mois précédent (– 3,3 %).

La baisse en catégorie A concerne toutes les tranches d'âge : les moins de 25 ans (-4,6%), les 25-49 ans (-5%) et les 50 ans ou plus (-3,7%) .Plus forte chez les hommes (-5,8%) que chez les femmes (-3,3%), elle a été plus marquée sur la façade ouest (-6,9% en Bretagne), ainsi qu'en PACA et en Corse (-7,5%).

Ce recul en juin « est plus particulièrement porté par la baisse du nombre de ceux qui recherchent un métier dans la construction et le BTP, ainsi que dans l'hôtellerie et le tourisme », conséquence de la reprise de l'activité autorisée dans ces deux derniers secteurs en juin, souligne la Dares, le service statistique du ministère du Travail.

Une hausse historique sur le dernier trimestre

Pour autant, les effectifs des personnes dans cette situation se maintiennent à un niveau très élevé, à 4,22 millions. Depuis la mise en place, en 1996, de cette série statistique, jamais la barre des 4 millions d’inscrits dans la catégorie A n’avait été franchie, ce qui montre l’ampleur des ravages causés par la crise due au nouveau coronavirus.


 Le nombre d’individus à la recherche d’un poste tout en ayant travaillé (catégories B et C) a, de son côté, continué d’augmenter fortement en juin (+ 13,9 %), soit une progression presque aussi soutenue qu’en mai (+ 14,2 %). Au total, les rangs des demandeurs d’emploi, en activité ou non (catégories A, B et C), s’étoffent encore pour atteindre désormais 6,157 millions, un record depuis 1996. La hausse des entrées s'explique notamment par les retours de formation et les premières entrées sur le marché du travail (+41%). Les inscriptions pour licenciement économique restent faibles à 9 900 et quasi-stables.

Sur le deuxième trimestre, d’avril à juin, la hausse du chômage reste donc sans précédent : elle augmente de 23,2 % en catégorie A  et de 6,5 % pour les catégories A, B et C.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

DES FAILLITES D'ENTREPRISES EN CASCADES

 POST-COVID

Une étude d'Euler Hermes dresse un scénario catastrophe qui devrait se produire entre la fin 2020 et le premier semestre 2021 avec en moyenne un bond de 35% des défaillances.

La vague tant redoutée de faillites en cascades devrait se produire entre la fin 2020 et le premier semestre 2021 selon une étude d'Euler Hermes avec une hausse record de +35% en moyenne des défaillances dans le monde. Les mesures de soutien étatiques aux entreprises tout comme le gel des procédures d'enregistrement des faillites décalent dans le temps les défaillances.

Parmi les pays les plus touchés figurent en tête les Etats-Unis avec une hausse de 57% des faillites devant le Brésil avec +45% et +20% en Chine.

En Europe, ce sont le Royaume-Uni et l’Espagne qui verront le plus d’entreprises mettre la clé sous la porte avec respectivement +45% et +41% surtout en 2021, selon Euler Hermes.

+25% en France. Certains pays comme la Suède, l'Irlande, l'Italie et le Portugal seront touchés de plein fouet dès 2020 par cette vague qui atteindra surtout l'année prochaine d'autres Etats comme la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne.

« En France, la vague de défaillances arrivera au quatrième trimestre 2020 et se prolongera sur le premier semestre 2021 », prédit l'assureur-crédit qui indique que les reports de charges et les prêts garantis par l'Etat d'une part, les fermetures de tribunaux de commerce et les gels des procédures collectives d'autre part ont retardé son arrivée.

Concrètement, l'étude estime que la France connaîtra 53.600 faillites en 2020 et 64.300 en 2021.  « En matière de volume, un triste record sera prochainement atteint », anticipe Euler Hermes.

Ce sont  les entreprises de taille intermédiaire  qui risquent d'être le plus touchées en France.

Le scénario catastrophe pourrait même devenir apocalyptique. Un arrêt prématuré des mesures de soutien pourrait aggraver la situation. Si l’économie mondiale devait mettre plus de temps que prévu à se remettre du choc, la hausse des défaillances pourrait même dépasser les 50%.

L'assureur-crédit Coface avait de son côté estimé début juin que les défaillances d'entreprises allaient augmenter d'un tiers entre 2019 et 2021 à travers le monde, et de 21% en France.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS  DES MILLIONNAIRES DEMANDENT

 A ETRE TAXES DAVANTAGE

"Les problèmes causés et révélés par le Covid-19 ne peuvent être résolus par la charité, aussi généreuse soit-elle", plaident des millionnaires dans une lettre.«Les problèmes causés et révélés par le Covid-19 ne peuvent être résolus par la charité, aussi généreuse soit-elle.

Les chefs de gouvernement doivent prendre la responsabilité de lever les fonds dont nous avons besoin et les dépenser équitablement» pour financer «adéquatement nos systèmes de santé, les écoles et la sécurité via une augmentation permanente des taxes sur la plus fortunés de la planète, des gens comme nous».

Un groupe de 83 millionnaires a ainsi appelé lundi à taxer davantage les plus riches de la planète «immédiatement» et «de manière permanente», afin de contribuer à la reprise après la crise générée par la pandémie de nouveau coronavirus.

Une récession historique

La pandémie de coronavirus a entraîné une récession historique à travers le monde, poussant les gouvernements à dépenser des milliards en aides aux ménages et entreprises frappés de plein fouet par la paralysie économique résultant du confinement.

Selon l'OCDE, le recul du produit intérieur brut mondial devrait atteindre au moins 6% cette année, et 7,6% en cas de deuxième vague épidémique, tandis que le rebond attendu pour 2021 serait de 5,2% sans retour du coronavirus, et de 2,8% avec.

« Un rôle essentiel à jouer pour guérir le monde »

«Alors que le Covid-19 frappe le monde, les millionnaire comme nous avons un rôle essentiel à jouer pour guérir le monde», demandent les signataires d'une lettre ouverte, parmi lesquels le cofondateur du géant américain des glaces Ben & Jerry's, Jerry Greenfield, ou le réalisateur britannique Richard Curtis.

Cette lettre, publiée avant la réunion des ministres des Finances du G20 et du sommet européen extraordinaire sur la relance de l'UE cette semaine, appelle les «gouvernements à augmenter les taxes de gens comme nous. Immédiatement, substantiellement et de manière permanente».

« Nous avons de l'argent, beaucoup»

«Nous ne sommes pas ceux qui soignent les malades dans les unités de soins intensifs. Nous ne conduisons pas les ambulances qui amènent les malades à l'hôpital. Nous ne sommes pas ceux qui regarnissent les rayons des épiceries ou qui délivrent de la nourriture de porte à porte», écrit ce groupe qui se baptise Millionaires for Humanity, sur un site internet éponyme.

«Mais nous avons de l'argent, beaucoup. On a absolument besoin d'argent maintenant et on continuera à en avoir besoin dans les années à venir» pour se remettre de la crise, dont l'impact «durera des dizaines d'années» et pourrait «pousser un demi-milliard de personnes dans la pauvreté».

Il y a un an, un petit groupe de milliardaires américains comprenant l'homme d'affaires George Soros, le co-fondateur de Facebook Chris Hughes et des héritiers des empires Hyatt et Disney entre autres, avaient également publié une lettre pour soutenir l'idée d'un impôt sur la fortune

Depuis des années, des milliardaires tels que Warren Buffett et Bill Gates demandent à être taxés davantage.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LES CINQ PREMIERES FORTUNES DE FRANCE

Chaque année depuis un quart de siècle, le magazine Challenges recense les 500 plus grosses fortunes de France. Voici le classement des cinq premiers de cordée de cette année 2020 .

La première place revient comme en 2019 à Bernard Arnault, qui fut l'homme le plus riche du monde avant d'être coiffé au poteau par le patron d'Amazon Jeff Bezos, et Bill Gates. Avec une fortune estimée à 100 milliards d'euros, le PDG de LVMH conforte toutefois sa place de numéro un en France.

Sur la deuxième marche du podium arrive la famille Hermes, forte d'un patrimoine avoisinant les 55,5 milliards d'euros.

Enfin, la troisième marche du podium est occupée par Alain et Gérard Wertheimer, à la tête de l'empire Channel, et leur famille (53 milliards d'euros)

Françoise Bettencourt-Meyers, petite-fille du fondateur de L'Oréal, arrive en 4ème position grâce à une fortune estimée à 51 milliards d'euros. Elle a dû céder sa médaille de bronze, remportée en 2019.

La 5e place revient à l'homme d'affaires François Pinault (propriétaire du Point) et sa famille (32 milliards d'euros).




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

UN  INQUIETANT VIRUS DE GRIPPE PORCINE EN CHINE POURRAIT PROVOQUER UNE PANDEMIE

C'est une découverte pour le moins inquiétante, alors que la pandémie de coronavirus sévit dans le monde entier. Selon une étude parue ce lundi dans la revue scientifique américaine PNAS, des chercheurs ont découvert une souche de virus de grippe porcine en Chine présentant toutes les caractéristiques capables de provoquer une future pandémie.

Les virus s'appellent G4 et descendent génétiquement de la souche H1N1 à l'origine d'une pandémie en 2009 : ils « possèdent tous les traits essentiels montrant une haute adaptabilité pour infecter les humains », écrivent les auteurs, des scientifiques issus d'universités chinoises et du Centre chinois de prévention et de lutte contre les maladies.

Des ouvriers infectés

Le travail présenté est volumineux : de 2011 à 2018, 30 000 prélèvements nasaux ont été réalisés sur des porcs dans les abattoirs de 10 provinces chinoises et dans un hôpital vétérinaire, permettant d'isoler 179 virus de grippe porcine. La majorité était de la nouvelle variété, qui est devenue dominante chez les porcs depuis 2016. Les chercheurs ont ensuite réalisé diverses expériences en laboratoire et sur des furets, des animaux très utilisés dans la recherche sur la grippe car leurs symptômes sont comparables à ceux des humains : ils ont de la fièvre, toussent et éternuent.

Ils ont observé que les virus G4 étaient plus infectieux, se répliquaient dans des cellules humaines et provoquaient chez les furets des symptômes plus graves que d'autres souches. En outre, selon des tests in vitro, l'immunité obtenue après contact avec les virus humains de la grippe saisonnière ne protégerait pas contre le G4.

L'autre mauvaise nouvelle est que les ouvriers et personnes travaillant avec les porcs étaient relativement nombreux à avoir été infectés, 10,4 %, selon des tests sanguins qui ont cherché la présence d'anticorps au virus. 4,4 % de la population générale apparaissait également contaminée. Le virus serait donc déjà passé chez les humains, rapportent les scientifiques, mais il n'y a pas de preuve qu'il peut être transmis d'humain à humain. C'est aujourd'hui leur crainte.

Une surveillance de population exigée

« Les pandémies se produisent quand des virus de grippe A avec un nouvel antigène de surface HA devient capable de se transmettre d'humain à humain », concluent les chercheurs. « L'inquiétude est que les infections d'humains par les virus G4 ne mènent à une adaptation humaine et n'augmentent le risque d'une pandémie humaine ». Il faut urgemment, disent-ils, mettre en place une surveillance des populations travaillant au contact des porcs.

« Les travaux sont un rappel salutaire que nous courons constamment le risque de l'émergence de pathogènes zoonotiques, et que des animaux d'élevage, avec qui les humains sont plus en contact qu'avec des animaux sauvages, soient la source de virus pandémiques importants », a commenté James Wood, chef du département de médecine vétérinaire à l'université de Cambridge.




Emily Jackson pour DayNewsWorld


ZARA FERME 1200 ENSEIGNES

La crise du coronavirus n’aura épargné personne. Alors qu’il était leader sur son marché, le groupe espagnol Inditex (Zara, Massimo Dutti, Pull&Bear..) a publié des résultats trimestriels en large baisse.

Des chiffres bien inférieurs aux attentes pour la première fois depuis son entrée en bourse en 2001. La maison-mère de l’enseigne Zara connaît actuellement une chute de vente record (soit 44%).

Les consommateurs ne se pressent pas dans les boutiques depuis le déconfinement.

Les premiers chiffres témoignent déjà d’un recul de fréquentation de 59,8 % par rapport à la même période en 2019.

Une nouvelle stratégie : la vente en ligne

Pour faire face à ce lourd bilan, le géant de la fast-fashion espagnol a annoncé fermer 1200 boutiques partout dans le monde, soit 16 % de ses points de vente. Sont donc visées ses enseignes Zara, mais aussi Zara Home, Massimo Dutti, Oysho ou encore Stradivarius.

Désormais la griffe espagnole entend miser davantage sur son e-commerce en y consacrant 2,7 milliards d'euros supplémentaires, ses ventes ayant doublé ces derniers mois. Le groupe a d'ores-et-déjà placé ses objectifs.

D'ici 2022, le propriétaire de Zara vise 25% de son chiffre d’affaires par les ventes en ligne contre 14% jusqu'à présent.

Dans un article paru le 10 juin, le média de référence Business of Fashion analysait la manière dont l'exode des métropoles allait remodeler la vente en boutique.

Dans l'article, Doug Stephens de Retail Prophet explique que la révolution du télétravail accélérera l'avènement d'une ère post-numérique pour le shopping.

« Nous ne construisons pas notre vie autour du commerce de détail. Le commerce de détail se construit autour de nos vies », conclut l'article de BoF




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LA PIRE RECESSION EN TEMPS DE PAIX

SELON L'OCDE

L'économie mondiale va subir cette année sa pire récession en temps de paix sur les cent dernières années avant de renouer avec la croissance l'année prochaine, estime mercredi l'OCDE.

En raison de « l’incertitude exceptionnelle » de la conjoncture cette année, l’OCDE présente ses prévisions en prenant en compte deux scénarios. L’un avec une deuxième vague de la pandémie de Covid-19 se propageant sur la planète à la fin 2020, l’autre sans. Dans le premier cas , le plus défavorable, la contraction de l'économie mondiale serait de 7,6% cette année et la reprise en 2021 à 2,8%. Dans le second cas le PIB mondial devrait se contracter de 6,0% cette année avant de rebondir de 5,2% en 2021.

D'après les projections de l'OCDE, les Etats-Unis, première puissance économique mondiale, doivent se préparer à une contraction de 7,3% de leur PIB cette année avant un rebond de 4,1% l'année prochaine. Dans l'éventualité d'une seconde vague, la récession serait de 8,5% cette année, et le PIB américain ne regagnerait que 1,9% en 2021.

La Chine, encore championne de la croissance l'an dernier avec 6,1%, verra elle aussi son économie se contracter, de 2,6%, voire de 3,7% cette année si le virus y ressurgit massivement.

La zone euro s'oriente elle vers une contraction de 9,1% cette année, suivie d'une reprise de 6,5% l'année prochaine. Dans le scénario d'une deuxième vague, le recul serait là aussi plus marqué (-11,5%) et la reprise plus modeste en 2021 (+3,5%).

La France une récession brutale en 2020

Selon l’OCDE, la France enregistrera l’une des plus fortes chutes du PIB au monde. L’horizon économique de la France et des pays de la zone euro s’assombrit un peu plus. Selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées mercredi 10 juin, la contraction du produit intérieur brut (PIB) va se situer entre 11,4 % et 14,1 % en 2020 en France.

Soit la contraction la plus importante au monde, dans les mêmes proportions qu’en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni. Même l’Argentine, qui vient pourtant d’entrer, fin mai, en défaut de paiement, s’en sortira mieux avec une chute de son PIB attendue entre 8,3 % et 10,1 %. C’est dans la zone euro que le décrochage, compris entre – 9,1 % et – 11,5 %, sera le plus brutal de la planète.

L’économie française cumule en effet les handicaps en cette période. « Ses avantages comparatifs se situent dans des secteurs parmi les plus touchés par la crise comme le transport aérien, le tourisme ou même le luxe, explique Daniel Cohen, directeur du département d’économie de l’Ecole normale supérieure. Et l’Hexagone n’a pas eu d’autre solution que le confinement massif, contrairement à l’Allemagne qui s’était préparée plus tôt à la pandémie. »

Les Etats incités à s'endetter pour soutenir les travailleurs

« D'ici la fin 2021, les pertes de revenus excéderont celles enregistrées au cours de toutes les récessions précédentes des 100 dernières années, à l'exception des périodes de guerre, avec des conséquences extrêmes et durables pour les populations, les entreprises et les gouvernements », souligne Laurence Boone, l'économiste en chef de l'OCDE, dans une introduction à ces prévisions actualisées.

Elle exhorte donc les gouvernements à ne pas craindre de recourir à l'endettement pour financer des mécanismes de soutien aux travailleurs les moins rémunérés et aux investissements, expliquant que les réponses apportées à la crise vont modeler les perspectives économiques et sociales des dix années à venir.

« Des politiques monétaires ultra-accommodantes et une dette publique plus élevée sont nécessaires et seront acceptées tant que l'activité économique et l'inflation resteront déprimées et que le chômage restera élevé », poursuit-elle.

«Partout, le confinement a renforcé les inégalités entre les travailleurs», les plus qualifiés à même de télétravailler alors que les jeunes et les moins qualifiés sont «souvent en première ligne» dans la lutte contre la pandémie, constate la chef économiste de l'OCDE. Le Covid-19 a aussi «accéléré le basculement d'une 'grande intégration' vers une 'grande fragmentation'» de l'économie mondiale avec l'apparition «de restrictions supplémentaires au commerce et à l'investissement», toujours selon Mme Boone.

Economie «plus juste et plus durable»

Pour permettre à l'économie de se redresser, l'OCDE préconise notamment de «renforcer les systèmes de santé», de «faciliter les évolutions des métiers tout en renforçant la protection des revenus», et de «rendre les chaînes d'approvisionnement plus résilientes».


« Les gouvernements doivent se saisir de cette opportunité pour concevoir une économie plus juste et plus durable, rendre la concurrence et les régulations plus intelligentes, moderniser la fiscalité, les dépenses et la protection sociale », préconise Laurence Boone. Elle pointe le rôle essentiel de la confiance sans laquelle ni la consommation ni l'investissement ne redémarreront.

Et puisque la menace d'une seconde vague de contagion entretient l'incertitude à un niveau élevé, Laurence Boone ajoute que le moment n'est certainement pas à attiser les flammes des tensions commerciales et que les gouvernements doivent coopérer en matière de recherche et de développement de traitements et d'un vaccin contre le SARS-CoV-2.

« Tant qu'un vaccin ou un traitement ne sera pas largement disponible, les responsables politiques du monde entier continueront de marcher sur une corde raide », écrit-elle.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'ECONOMIE FRANCAISE UNE DES PLUS TOUCHEE

PAR LA CRISE DU CORONAVIRUS

Alors que l'épidémie de coronavirus semble « contrôlée » en France, les conséquences économiques s'annoncent sans précédent.

Le gouvernement a encore aggravé cette semaine sa prévision de récession cette année, avec une chute du produit intérieur brut (PIB) historique de 11%.

Par ailleurs, selon une note de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), organisme indépendant de recherches, publiée vendredi 5 juin 2020, l'économie française a sans doute été l'une des plus affectées par la crise sanitaire.

Selon cette note, qui étudie l'impact du Covid-19 sur le mois d'avril, moment où de nombreux pays ont confiné leur population, l'économie mondiale a connu ce mois-là une récession de 19%, tandis que le commerce mondial a chuté de 25%.

« On peut classer les pays dans le monde en trois catégories. On a les pays du sud de l’Europe, les autres pays développés et les pays du reste du monde et les pays asiatiques. Dans la première catégorie, il y a la France, l’Italie et l’Espagne. Ce sont les pays qui ont été le plus impactés », analyse Eric Heyer, économiste et directeur adjoint de l’OFCE, avec une chute de leur valeur ajoutée « de plus de 30 points ».

Très endeuillés, ces trois pays ont notamment mis en place un confinement strict pendant plus ou moins deux mois, avec notamment la fermeture des commerces non essentiels. En France, le déconfinement se fait progressivement depuis le 11 mai.

L'Allemagne résiste mieux

A l'inverse, les Etats-Unis (-22 points) ou l'Allemagne (-24 points) s'en sortent un peu moins mal, tandis que les économies émergentes résistent mieux à ce stade (-15 points). En ce qui concerne les pays asiatiques et ceux en développement, « on voit à la fois une chute beaucoup moins forte de la consommation et des investissements, puis globalement une intégration dans les chaînes de production moins importante, donc une incidence extérieure qui a beaucoup moins de poids », selon l'enquête.

Mais ce classement est « extrêmement fragile » étant donné le caractère inédit de cette crise, a prévenu Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l'OFCE lors d'une visioconférence de presse.

Ces différences s'expliquent à la fois par l'ampleur des mesures de confinement prises, un peu moindre outre-Rhin et outre-Atlantique, mais aussi de la « structure sectorielle » des économies. Ainsi, l'Allemagne a connu un choc interne « extrêmement contenu » mais une perte de demande extérieure beaucoup plus importante du fait de son économie industrielle et ouverte. La France est de son côté victime de son exposition au tourisme, avec des secteurs de l'hôtellerie-restauration et du commerce beaucoup plus importants qu'ailleurs.Emploi : la France a limité les dégâts

Répercussions sur l'emploi

Une des grandes inconnues de cette crise sera son ampleur sur l'emploi, note à ce stade l'OFCE, avec « trois enjeux », selon Xavier Timbeau, son directeur : les risques de faillites des entreprises, les difficultés prolongées pour certains secteurs comme le tourisme et la restauration, et une relance trop faible de la consommation des ménages.

Jusqu'à présent toutefois, la crise se traduit par des destructions d'emplois « relativement limitées », du fait du soutien public massif au chômage partiel, à l'exception des Etats-Unis, où les destructions d'emplois pourraient concerner 22,4 millions d'emplois, et dans une moindre mesure de l'Allemagne où de nombreux « minijobs » ont été supprimés.

La France, où l'Etat a pris en charge 100% du chômage partiel, soit 84% du salaire net ou 100% du Smic, pendant deux mois, et l'Italie seraient les plus épargnées avec seulement 3% des emplois salariés frappés par la crise.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

BAISSER LES SALAIRES

 POUR SAUVER LES EMPLOIS ?

La direction de la compagnie aérienne Ryanair défraie la chronique : elle menace en effet de « licencier 27 personnes » si le principal syndicat « ne s'engage pas rapidement à accepter des baisses de salaires ». L'effondrement de l'activité de la compagnie irlandaise l'exigerait.

Le syndicat majoritaire chez Ryanair en France dénonce « un chantage au licenciement » exercé par la compagnie aérienne irlandaise. Interrogé sur ce conflit, Bruno Le Maire a estimé mardi que le chantage n'était « jamais une voie »tout comme sa collègue chargée du Travail, Muriel Pénicaud, s'est dite « choquée » et a appelé Ryanair à « revoir sa copie », en réunissant « d'urgence » son comité social et économique (CSE), pour « discuter vraiment, mais pas comme un chantage ».

Le ministre de l'économie a cependant rappelé l'existence d'accords d'entreprises. « En revanche, qu'il y ait des accords d'entreprise de longue durée qui permettent de préserver l'emploi, en inventant des dispositifs imaginatifs (..) ça oui, c'est même souhaitable », a ajouté le ministre.

Les Accords de Performance collective

Face à la menace de licenciements massifs, le gouvernement encourage en effet à davantage de flexibilité. « Il y a des alternatives. J’appelle les entreprises en difficulté à négocier des Accords de performance collective (APC)», a ainsi martelé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dimanche 31 mai sur LCI.

Depuis 2017, un dispositif d' « accord de performance » permet à une entreprise d'ouvrir des discussions sur le temps de travail ou les rémunérations, en contrepartie d'un engagement à ne pas licencier, ou à augmenter à nouveau les salaires quand la situation économique s'améliore sans que soit remis en cause les cinq semaines de congés payés ou les minimas salariaux prévus par les conventions collectives.

Mais pour être valide, un APC doit être approuvé par les organisations syndicales majoritaires. Les salariés sont alors contraints d'en accepter le principe, sous peine de licenciement. Depuis 2017, 350 accords ont été passés, concernant à 67% le temps de travail. Mais leur nombre pourrait exploser dans le contexte actuel avec un accent mis cette fois-ci sur la rémunération.

Concrètement donc, le salarié accepterait une baisse de son salaire pour garder son travail. Les entreprises fragilisées par le contexte actuel sont de plus en plus nombreuses à envisager cette contrepartie. À l’instar de Derichebourg Aeronautics Services, sous-traitant d'Airbus et Dassault. L'entreprise, qui prévoit un plan social avec 700 suppressions de poste, s'est engagée à en réduire l'ampleur si les salariés acceptent de renoncer à leur indemnité de transport et/ou de repas. FO, le syndicat majoritaire, en a accepté le principe.

La compagnie aérienne Ryanair a pour sa part proposé à son personnel de choisir entre une baisse de salaire pendant cinq ans (-20% pour les pilotes, -10% pour les hôtesses et stewards dès le 1er juillet) ou un plan social qui toucherait un quart des effectifs.

Une option - largement répandue Outre-Rhin- qui permettrait de sauver l'emploi des Français mais décriée par syndicalistes qui déplorent que les efforts soient une fois de plus demandés aux salariés au lieu des actionnaires




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA FRANCE CHAMPIONNE DE L'ATTRACTIVITE EUROPEENNE POUR LES INVESTISSEURS ETRANGERS

Du jamais vu !

En 2019, la France est devenue la première destination des investissements étrangers en Europe alors que l'irruption des « gilets jaunes » avait laissé craindre un repli de sa position sur le Vieux Continent. L'Hexagone a en effet enregistré l'an passé 1 197 projets d'implantations étrangères sur son territoire, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2018. La France devance ainsi le Royaume-Uni et l'Allemagne, ses compétiteurs historiques .

Le chef de l'Etat Macron n'a d'ailleurs pas lésiné pour séduire les investisseurs étrangers. L'événement Choose France, organisé pour la troisième fois en grand à Versailles, a réuni en janvier 2020 pas moins de 200 chefs d'entreprise de plus de 40 nationalités différentes (de Netflix à YouTube, en passant par Snapchat, Lime, BMW, Fedex ou General Electric).

Les réformes économiques comme les ordonnances travail, la transformation du CICE en baisse de charges sociales pour les employeurs, les facilités de visa pour les entrepreneurs de la tech, etc.ont montré que la France se transformait en un pays « business friendly » pour les investisseurs. Les entreprises étrangères implantées en France emploient désormais 2 millions de personnes, représentent 21 % des dépenses de R & D privées et 31 % de nos exportations.

Mais la crise économique provoquée par le Covid-19 risque de rebattre les cartes.

Le baromètre annuel réalisé par le cabinet EY donne des indications sur l’état d’esprit des investisseurs étrangers aujourd’hui. Selon l'analyse d'EY, 65 % environ des investissements annoncés en 2019 (qui sont au nombre de 1 200) seraient maintenus, 25 % seraient reportés ou fortement révisés et 10 % annulés.

De plus si les projets d'investissements devraient se poursuivre dans certains secteurs « épargnés » comme la santé, les loisirs en ligne ou l'e-commerce, ils devraient cependant fortement ralentir dans l'aéronautique, l'automobile, les équipements industriels, la chimie et la plasturgie, notamment pour les sous-traitants.

La sortie du confinement et le plan de relance seront évidemment deux des enjeux clés des mois à venir pour rassurer les investisseurs, estime le cabinet.

Mais le cas d'Amazon qui a fermé ses entrepôts pendant plusieurs semaines à la suite d'une décision de justice celui de l'usine Renault de Sandouville, dont le tribunal du Havre a ordonné la fermeture provisoire pour des questions de procédures, ont marqué les esprits, et sans doute les représentants des entreprises étrangères basées en France. « Attention, la France est désormais sous surveillance.

Les investisseurs n'ont qu'une crainte, c'est que la France oublie le paquet compétitivité qu'elle avait mis en place et réagisse à la crise en imposant, par exemple, des contreparties lourdes et autoritaires sur les inévitables plans de sauvegarde de l'emploi à venir, en augmentant la fiscalité des entreprises, en freinant sur l'adaptation nécessaire du temps de travail, etc. Agir de la sorte serait une erreur monumentale car les investisseurs ont besoin de stabilité.

La compétition de la relance commence maintenant et, si la France fait un écart vers moins de flexibilité et revient à ces vieux démons, notre pays le paiera très cher. », souligne Marc Lhermitte, auteur de l'étude.




Alize Marion pour DayNewsWorld

UN PLAN SEGUR SANTE POUR SOIGNER

 L'HOPITAL PUBLIC MALADE

Après une épidémie de coronavirus qui semble refluer, le monde des soignants aura les yeux rivés ce lundi sur le lancement du « Ségur de la Santé », vaste concertation destinée à améliorer ses conditions de travail, ses rémunérations et la prise en charge des malades.

Cette grande concertation, du nom de l'avenue où se trouve le ministère de la Santé, lancée par le ministre Olivier Véran, doit aboutir " mi-juillet 2020 ".

Elle répond à la promesse d'Emmanuel Macron qui avait évoqué fin mars « un plan massif d'investissement et de revalorisation » pour l'hôpital.

Revalorisation des carrières du personnel soignant

« Le gouvernement doit se montrer à la hauteur de ce que les hospitaliers ont donné » pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19, estime Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF).

« Il faut donner une reconnaissance aux infirmiers, aides-soignants, agents d'entretien, en leur offrant une rémunération plus décente, dès le début de carrière. Celle-ci doit être à la hauteur de leur utilité sociale. »

Interpellé lors d'une visite à l'hôpital, Emmanuel Macron a promis de « mettre fin » à la « paupérisation » des soignants, en engageant une hausse des rémunérations, parallèlement aux primes annoncées face à la crise du Covid-19.

Ce geste est attendu depuis des années par les syndicats, qui pointent la faiblesse des salaires hospitaliers, notamment pour les infirmiers  touchant 1 500 euros net en début de carrière.

L'exécutif a également promis de mettre sur la table des discussions la « question des montées en compétences », pour mieux valoriser toutes les carrières, tous les métiers et développer de nouveaux parcours professionnels. L'objectif est de renforcer l'attractivité des hôpitaux, qui peinent pour beaucoup à recruter et à fidéliser leurs salariés : près de 30% des postes y sont non pourvus et 30% des nouveaux infirmiers diplômés abandonnent la profession dans les cinq ans. Selon Frédéric Valletoux, il fautégalement « réduire les écarts de rémunérations entre public et privé, qui affaiblissent les hôpitaux »

Réorganisation du temps de travail

Olivier Véran a dit vouloir « revoir le cadre d'organisation du temps de travail à l'hôpital , estimant nécessaire de remettre en cause les « carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage ».Une annonce qui a fait bondir plusieurs syndicats, attachés aux 35 heures

La question n'est pas de « déréglementer le temps de travail », a toutefois précisé le ministre de la Santé, disant vouloir simplement permettre « aux salariés qui le souhaitent » d'organiser « leur temps de travail différemment ». Cette réforme correspond à une demande de longue date de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui préconise une nouvelle gouvernance du système de santé avec moins d'administration, plus poids donné aux médecins et un « dispositif d'autonomie » des hôpitaux.

Meilleure gestion des soins

L'exécutif pourrait également réformer un peu plus la tarification à l'activité (T2A), instaurée en 2003. Ce système, qui fixe les ressources des hôpitaux en fonction des actes effectués, est souvent accusé de pousser à la « course au volume ». Il pourrait aussi mettre un coup d'arrêt aux fermetures de lits, très critiquées par les hospitaliers : en l'espace de vingt ans, près de 100 000 lits ont en effet été supprimés dans les cliniques et les hôpitaux.

Un plan massif d'investissement

Fin mars, Emmanuel Macron avait promis  « un plan massif d'investissement » à l'issue de la crise. Ce plan est destiné notamment à renouveler le matériel aussi bien dans les hôpitaux que dans les Ehpad . La Fédération hospitalière de France réclame pour sa part d'augmenter l'investissement dans les hôpitaux de "deux milliards par an".

La question de la dette des hôpitaux, aujourd'hui proche de 30 milliards d'euros, pourrait également revenir sur la table. Dans le cadre du « plan hôpital » décidé à l'automne 2019, le gouvernement avait annoncé une reprise de dettes « massive » de 10 milliards d'euros sur trois ans.

« Nous irons vite, nous irons fort. », a promis Olivier Véran qui semble avoir compris l'urgence de la situation.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

COMMENT RELANCER L'ECONOMIE APRES LA CRISE DU COVID 19 ?

L'économie a lourdement pâti de la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 qui a mis en valeur ses failles À court terme, le chômage et, comme l’a dit le Premier ministre Édouard Philippe, « l’appauvrissement » qui se profile pour une partie de la population remettent en débat l’organisation du temps de travail et les choix fiscaux du quinquennat.

Le gouvernement se doit donc de trouver un équilibre entre nécessité de reprise à court terme et ambition de transformation de l’économie française. Face à l’ampleur du choc, certains estiment que l’économie d’après ne pourra plus ressembler à celle d’avant. Et dès le 12 mars, Emmanuel Macron avait promis des « décisions de rupture ».

Taxer davantage

Si Emmanuel Macron avait supprimé l'ISF pour les plus riches au début de son quinquennat, espérant les voir financer l’économie, les dépenses engagées par l’État pour amortir la crise relancent le débat sur un rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), remplacé en 2018 par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Il est réclamé par la gauche et le Rassemblement national. Une sorte « d’impôt de guerre », pour le numéro un du PCF Fabien Roussel. « Le pouvoir politique aura du mal à y échapper d’une manière ou d’une autre », a aussi jugé l’ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, évoquant plus largement la taxation du capital. Pour le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ce serait toutefois « un très mauvais signal ». Diriger l'épargne, conséquente, des Français vers les entreprises pourrait également être envisagé

Travailler plus

Comment relancer la production après deux mois de confinement et avec des entreprises dans une situation financière fragile ? Les mauvais chiffres des demandeurs d’emplois sont arrivés, les prévisions de croissance plongent (–6 points de PIB pour les deux mois de confinement) et la crise de l’emploi se profile si bien que l'éternel débat a rejailli à la faveur de la crise du coronavirus. Comment peut-on donc redonner du travail aux centaines de milliers de personnes que la crise va mettre au chômage ?

A droite, les propositions se multiplient. Christian Jacob, le président de LR, plaide pour « sortir du carcan des 35 heures », et son parti planche sur un plan de relance, avec notamment les contributions de l’ex-ministre du Budget Eric Woerth. « Il faut se sortir du carcan des 35 heures (...) La question du temps de travail devra se poser dans un cadre de dialogue social, mais au niveau de l’entreprise ou dans les branches, pas de l'Etat », a-t-il lundi sur France Inter.

Et il prêche pour du cas par cas. « On peut très bien le faire dans le cadre de l’annualisation du temps de travail et de le faire par entreprise, au plus proche de la réalité, et dans une négociation sociale entre les salariés et le chef d’entreprise. (...) Cela permettrait aux salariés d’avoir une augmentation de salaire et donc de pouvoir d’achat, et de redonner de la compétitivité aux entreprises. (...) »

« Dans certains secteurs, la demande peut-être soutenue, mais les contraintes sanitaires font que la productivité baisse : c’est là que la question du travailler plus peut se poser » , a de son côté estimé Geoffroy Roux de Bézieux. Il avait auparavant évoqué une réduction de jours de congés ou de jours fériés pour « faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ».

Mais l’allongement de la durée du travail n’est pas à l'ordre du jour pour Laurent Berger. « Si on pense que l’on va s’en sortir positivement en promettant de la sueur et des larmes, on est chez les fous », estime-t-il dans l’hebdomadaire La Vie.Plutôt que de vouloir allonger la durée du temps de travail, « nous devons apprendre à travailler autrement et à travailler mieux », argumente-t-il, particulièrement inquiet de la situation des jeunes. La CGT reste de plus attaché aux 32 heures.

Pour l'instant, le gouvernement mise avant tout sur une reprise du travail. « Le problème du jour, c'est le retour au travail, et sauver l'emploi », a réagi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Pour elle les entreprises ont déjà des marges de manœuvres négociables avec leurs salariés, notamment le quota de 200 heures supplémentaires sans charges sociales, encore très peu utilisé.

Dans les entreprises, syndicats et direction peuvent conclure des accords de « performance collective » pour renégocier le temps de travail et la rémunération des salariés en cas de difficultés, a rappelé la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

 La croissance par le vert

Pour les défenseurs de l’environnement, les plans de relance sont une opportunité pour lancer la transition vers une économie bas carbone que l’on a peiné jusqu’ici à enclencher.

Même le ministre de l’Économie Bruno Le Maire estime que la France doit devenir la « première économie décarbonée de la planète », en investissant dans les véhicules électriques, la rénovation des bâtiments… Le ministre de l’Economie a notamment évoqué, ce lundi 18 mai 2020, une nouvelle prime pour l’achat d’un véhicule vert.

Le plan de relance qu’il présentera à la rentrée et les soutiens spécifiques aux filières automobile et aéronautique pourraient concrétiser cette ambition, avec des contreparties environnementales réclamées aux industriels .D'ailleurs le prêt de l'Etat de 7 milliard à Air France a été conditionné à un engagement écologique.  « Air France doit devenir la compagnie la plus respectueuse de l’environnement de la planète. C’est la condition à laquelle je suis le plus attaché.», avait souligné, le 24 avril 2020, Bruno Le Maire.

Mais certains milieux économiques réclament une pause dans l’application de nouvelles règles environnementales, le temps de surmonter la crise. D'autant que la chute libre du prix des énergies fossiles -l’or noir a abandonné près de 70% et les cours du charbon ont été divisés par deux- pourrait plaider dans ce sens...

Relocaliser la production

Pénurie de masques, de médicaments : l’épidémie a conduit l’exécutif à vouloir défendre une plus grande indépendance économique dans des secteurs clés, comme la santé.« Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant, nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne », a affirmé le président Emmanuel Macron.

Bruno Le Maire ainsi demandé aux constructeurs automobiles de « relocaliser certaines productions » en contrepartie du soutien public. Les laboratoires pharmaceutiques réfléchissent plus que jamais à la nécessité de relocaliser la production, notamment celle des médicaments dits «essentiels» pour ne plus dépendre uniquement de la Chine et de l'Inde. Philippe Aghion, professeur d'Economie au Collège de France, plaide pour la création d'une « Darpa européenne », inspirée de l'agence de financement de la recherche du Pentagone américain, pour une « vraie politique d'investissement européen, avec une vision de long terme ». « Pas forcément à 27 », mais au moins avec l'Allemagne, qui a perdu beaucoup moins d'emplois industriels que la France.

Mais relocaliser des usines en France pourrait s’avérer difficile, alors que la compétitivité va rester capitale pour les industries fragilisées par la crise.« Un mouvement de relocalisation ne pourra s’enclencher sans une réflexion sur notre compétitivité et nos coûts de production », a prévenu sur Twitter le président du Medef.

Reste que cela ne pourra se faire sans de nouveaux investissements, alors que les pouvoirs publics ont déjà déversé des centaines de milliards d'euros pour sauvegarder le tissu économique européen pendant le confinement.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

FAUT-IL ALLONGER LE TEMPS DE TRAVAIL ?

Les mauvais chiffres des demandeurs d’emplois sont arrivés, les prévisions de croissance plongent (–6 points de PIB pour les deux mois de confinement) et la crise de l’emploi se profile si bien que l'éternel débat a rejailli à la faveur de la crise du coronavirus.

Sur le temps de travail, c'est le Medef qui a tiré le premier  par la voix de son président, Geoffroy Roux de Bézieux « L’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020 », avait-il asséné dès le 14 avril, après un mois de confinement en proposant de limiter notamment les congés et en allongeant le temps de travail des salariés pour accompagner la reprise.

Des mesures drastiques

La semaine dernière, plusieurs groupes de réflexion libéraux ont remis l’idée sur le tapis, pour sortir, selon eux, de cet « écroulement de l’économie », selon une expression employée par le gouvernement. L’Institut Montaigne, dans un rapport, « Rebondir face au covid 19 ", place ainsi toute la question autour de « l’enjeu du temps de travail ».

Derrière l’idée de travailler plus, celle « d’agir sur l’offre, c’est-à-dire sur l’activité des entreprises, afin de faciliter leur reprise d’activité » , la productivité ayant diminué « du fait de la réduction des interactions sociales et de la désorganisation des chaînes de production ». Il faut donc, estime dans sa note l’économiste Bertrand Martinot, « assouplir quelques verrous juridiques persistants » en permettant aux entreprises de « déroger au temps de repos minimum quotidien de 11 heures minimum par jour dans le cadre d'un accord sur le droit à la déconnexion ».

Autres pistes : supprimer des vacances et un jour férié, faire en sorte que les formations de salariés ne soient plus effectuées sur leur temps de travail ou inciter à l’accroissement du temps de travail, sans pour autant que la rémunération supplémentaire correspondante ne soit versée immédiatement.

Pour l’Ifrap, la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, le dogme du « travailler plus » est également une évidence pour sauver les entreprises et éviter les licenciements.

Vieux routier des relations sociales en France, et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie s’est même étonné de ne voir « personne anticiper » les plans sociaux, et la situation des entreprises qui seront face à des « marchés durablement réduits ».

Lui pronostique la disparition de « dizaines de milliers, et probablement des centaines de milliers d’emplois ». Si bien qu’il préconise de revoir « d’urgence » . les règles des plans sociaux pour les entreprises les plus en difficultés, et pour les autres de passer des accords prévoyant des efforts des entreprises sur l’emploi en échange d’efforts des salariés sur le temps de travail.

Un débat politique

A droite, les propositions se multiplient. Christian Jacob, le président de LR, plaide pour « sortir du carcan des 35 heures », et son parti planche sur un plan de relance, avec notamment les contributions de l’ex-ministre du Budget Eric Woerth. « Il faut se sortir du carcan des 35 heures (...) La question du temps de travail devra se poser dans un cadre de dialogue social, mais au niveau de l’entreprise ou dans les branches, pas de l'Etat », a-t-il lundi sur France Inter.

Et il prêche pour du cas par cas. « On peut très bien le faire dans le cadre de l’annualisation du temps de travail et de le faire par entreprise, au plus proche de la réalité, et dans une négociation sociale entre les salariés et le chef d’entreprise. (...) Cela permettrait aux salariés d’avoir une augmentation de salaire et donc de pouvoir d’achat, et de redonner de la compétitivité aux entreprises. (...) »

Mais l’allongement de la durée du travail n’est pas à l'ordre du jour pour Laurent Berger. Pour lui aussi, on « tarde trop » à se préoccuper de l’emploi alors que « le risque de faillites en cascade et son lot de drames sociaux et territoriaux se confirme ».

« Si on pense que l’on va s’en sortir positivement en promettant de la sueur et des larmes, on est chez les fous », estime-t-il dans l’hebdomadaire La Vie.

Plutôt que de vouloir allonger la durée du temps de travail, « nous devons apprendre à travailler autrement et à travailler mieux », argumente-t-il, particulièrement inquiet de la situation des jeunes. La CGT reste de plus attaché aux 32 heures.

Pour l'instant, le gouvernement mise avant tout sur une reprise du travail. « Le problème du jour, c'est le retour au travail, et sauver l'emploi », a réagi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

Pour elle les entreprises ont déjà des marges de manœuvres négociables avec leurs salariés, notamment le quota de 200 heures supplémentaires sans charges sociales, encore très peu utilisé.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

DES VACANCANCES D'ETE POUR LES FRANCAIS

Enfin une bonne nouvelle pour les Français en cette période de pandémie de Covid-19 « Les Français pourront partir en France en juillet et août »,annoncé Edouard Philippe.

Tout en ajoutant cependant, «il n'y a pas beaucoup de certitude à ce sujet», se gardant l’hypothèse d'une seconde vague de l'épidémie et de possibles «restrictions très localisées».

« Les Français peuvent prendre leurs réservations », a encore encouragé Édouard Philippe.

Il promet par ailleurs, en accord avec les professionnels du secteur, «un remboursement intégral des Français en cas d'annulation de leur réservation liée au Covid.»

La date de réouverture des restaurants, cafés et bars sera fixée la semaine du 25 mai, a-t-il encore annoncé.

«Si l'épidémie ne se dégrade pas, les cafés et restaurants des départements verts pourront ouvrir le 2 juin 2020», ambitionne encore le gouvernement.

Voilà qui confirme l'information de Nicolas de Villiers, le président du Puy du Fou, qui assurait hier, mercredi, que des représentants ministériels lui ont assuré que «les restaurants pourront rouvrir dès le 2 juin 2020 prochain dans les zones vertes».




Boby Dean pour DayNewsWorld

L'ALLEMAGNE S'ATTAQUE A L'UNION EUROPEENNE

Le 5 mai 2020, un tribunal allemand a pris une décision qui pourrait mettre en péril la zone euro . La Cour constitutionnelle allemande a en effet sommé mardi la Banque centrale européenne de justifier « dans les trois mois »  ses rachats de dette publique, fragilisant ainsi son vaste soutien à l'économie en pleine pandémie de coronavirus.

La politique de « quantitative easing »( QE) de la Banque centrale européenne a été en effet jugée en partie inconstitutionnelle en Allemagne selon les juges de la Cour de Karlsruhe

Cette décision porte sur les rachats de dette souveraine de la BCE. Ils font partie du fameux QE , l’assouplissement quantitatif lancé en mars 2015 pour soutenir l’économie en zone euro.

« Pour la première fois de son histoire, la Cour constitutionnelle allemande constate que les actions et décisions des institutions européennes n'ont manifestement pas été prises dans le cadre des compétences européennes et ne peuvent donc pas avoir d'effet en Allemagne » a déclaré Andreas Vosskuhle, président de la Cour constitutionnelle allemande

Cet arrêt retentissant sonne comme un défi aux institutions européennes en visant le programme anti-crise mené depuis 2015, au moment même où l'institut de Francfort le renforce face aux conséquences de la crise sanitaire.

Formellement cependant, l’arrêt rendu mardi « ne concerne pas »  le programme d’urgence contre la pandémie (PEPP), annoncé mi-mars par la BCE et doté de 750 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année, rappellent les magistrats.

La Bundesbank pourrait cesser d’acheter de la dette pour la BCE

Concrètement, la puissante Banque centrale allemande se verra interdire de participer à ces rachats massifs d'obligations souveraines si « le Conseil des gouverneurs de la BCE » ne démontre pas leur « proportionnalité », a décidé la juridiction suprême allemande.

En clair, l'institution de Francfort doit établir d'ici le mois d'août, de manière « compréhensible et détaillée », que les effets positifs de ce programme l'emporte sur ses inconvénients. La BCE n'a cessé depuis des années de plaider pour cet « assouplissement quantitatif » ou « QE », décrié notamment en Allemagne, expliquant vouloir stimuler l'offre de crédit, donc in fine la croissance et l'emploi en zone euro.

Pour les juges allemands, la BCE n’a pas justifié le principe – sacrosaint en Allemagne – de proportionnalité entre les moyens importants débloqués et sa mission d’assurer la stabilité des prix en zone euro, soit un taux d'inflation proche mais en dessous de 2%. On soupçonne outre-Rhin que cette politique monétaire aurait davantage servi à subventionner les pays du sud de la zone euro, au détriment de l’épargnant allemand, tout en faisant fi des traités qui imposent de répartir les financements dans la zone à due proportion de la participation de chaque pays au capital de la BCE*.

L'Allemagne est donc réticente à payer pour les pays qu'elle appelait naguère le « club med » : Italie, Grèce, Portugal et Espagne, qu'elle accuse de laxisme budgétaire. On pourrait ajouter la France.

Saisie par plusieurs requérants eurosceptiques, la Cour constitutionnelle reconnaît certes n'avoir « pas pu établir de violation » par la BCE de l'interdiction qui lui est faite de financer directement les Etats européens.

Mais dans une décision d'une rare virulence, les magistrats de Karlsruhe jugent « douteuse » la compétence de l'institut de Francfort pour racheter massivement de la dette publique, soit l'essentiel des 2 600 milliards d'euros injectés sur les marchés entre mars 2015 et décembre 2018 dans le cadre du « QE », réactivé en novembre dernier.

« En raison de leur responsabilité en matière d’intégration, le gouvernement fédéral et le Bundestag allemand sont obligés de s’opposer au traitement antérieur du PSPP (le programme de rachat de la BCE) », a indiqué la décision.

Reste à savoir si le gouvernement fédéral et le Bundestag allemand vont suivre la Cour constitutionnelle allemande .

Mais plus globalement, cette décision pose la question fondamentale de l’adhésion de l’Allemagne à la zone euro alors que l’institution monétaire apparaît le seul pilier solide de la zone euro pour faire face à la crise sanitaire et économique provoquée par le Covid-19 .




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

DU DECONFINEMENT AU RECONFINEMENT

Si la France prépare actuellement sa sortie de crise, l’hypothèse d’un « reconfinement » n’est pas exclue par le gouvernement d’Édouard Philippe. Dans d’autres pays, la question de tout refermer s’est déjà posée. Japon

Au Japon

Le Japon n’a jamais édicté un confinement à proprement parler, afin de ne pas porter atteinte aux libertés civiles, se justifie le gouvernement.

Mais différentes mesures ont été prises :

l’état d’urgence a été déclaré et dans plusieurs régions, les Japonais ont été priés de rester chez eux.

C’est le cas sur l'île d'Hokkaido, qui a été l’un des premiers foyers du virus dans l’archipel.

Face aux nombreux cas recensés, le gouverneur de l’île avait déclaré l’état d’urgence dès la fin février. Les écoles avaient été fermées et les rassemblements interdits.

Les personnes infectées étaient, quant à elles, répertoriées et mises en isolement. Le reste de la population devait également éviter les déplacements.

Grâce à ces mesures, la courbe avait connu une baisse rapide à tel point que l’état d’urgence a été levé dès le 19 mars 2020.

Mais vingt-six jours plus tard, le 12 avril 2020 dernier, le gouverneur de l’île d'Hokkaido a dû faire marche arrière et de nouveau restreindre les déplacements.

Le nombre de cas avait en effet augmenté de façon significative.

Le Japon tout entier est confronté à ce problème : le nombre de malades est en recrudescence, alors qu’il était à son taux le plus bas début mars.

Une aggravation certainement due aux règles sanitaires qui sont de moins en moins respectées.

En Chine

Les autorités chinoises n’ont jamais été très transparentes sur les chiffres du Covid-19.

Si le pays s’est vanté d’être sorti de la crise avant tout le monde, il n’ébruite pas désormais les nouvelles flambées épidémiques auquel il doit faire face.

Dans la plus grande discrétion, les quelque 600 000 habitants du district de Jia, dans le centre de la Chine, ont donc été de nouveau confinés à partir du 31 mars 2020, alors que le reste du pays sortait petit à petit d’un long sommeil.

Si ce deuxième confinement inquiète autant, c'est qu'il est peut-être la première étape de la tant redoutée « seconde vague. »

En Allemagne

Outre-Rhin, le processus de déconfinement a lentement débuté le lundi 20 avril 2020.

Mais le soulagement aura été de courte durée. Le taux de contagion, tombé à 0,7 en avril, est repassé à 1 en seulement quelques jours.

Les spécialistes sont formels :

s’il atteignait 1,3, un second confinement serait nécessaire dès juin.

« Un certain nombre d’éminents épidémiologistes estiment que la question n’est pas de savoir s’il y aura une deuxième vague mais quand celle-ci interviendra », estime le journal Der Spiegel.

Ainsi, si le second confinement n’a pas lieu en juin, il pourrait être inéluctable au cours de l’été ou à la rentrée.

La chancelière Angela Merkel reste donc prudente, avant de crier victoire.

Face à une seconde vague les gouvernements n'auraient pas d'autre option que de reconfiner.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

L' EUROPE  TROUVE ENFIN UN COMPROMIS ECONOMIQUE FACE A LA CRISE DU CORONAVIRUS

Les ministres des Finances des 27 avaient jusqu’au 10 avril pour proposer un plan de gestion de l’épidémie. Le scénario d’une crise profonde prenait chaque jour un peu plus forme au sein de l’Union européenne (UE). Divisés sur la riposte économique commune à apporter pour faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19, les ministres des finances de la zone euro, réunis jeudi 9 avril 2020, par visioconférence ont enfin trouver un terrain d’entente, avant un prochain Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais, déjà, la fracture Nord-Sud, qui avait failli faire imploser l’UE en 2010, lors de la crise de la dette de la zone euro et du sauvetage de la Grèce, a ressurgi avec force durant les laborieuses tractations des jours derniers.

Un ressaisissement était espéré pour voir l’Europe faire front de concert en imaginant des solutions collectives.

Les pays de l'Union européenne sont finalement parvenus, jeudi, à un accord sur une réponse économique commune face au coronavirus. Un terrain d'entente a été notamment trouvé avec les Pays-Bas, qui bloquaient les discussions depuis mardi.

Ce vaste plan porterait l'ensemble des mesures adoptées par l'Union européenne pour lutter contre les effets de la pandémie à 3 200 milliards d'euros, soit le plus important dans le monde. « La réunion s'est achevée sous les applaudissements des ministres », a annoncé sur Twitter le porte-parole du président de l'Eurogroupe, Mario Centeno. « Aujourd'hui, nous avons répondu à l'appel de nos citoyens en faveur d'une Europe qui protège » avec « des propositions audacieuses qui semblaient impossibles il y a à peine quelques jours »

Bruno Le Maire a déclaré que l'Europe avait conclu le plus important plan économique de son histoire. « Tout le monde avait en tête que c'était soit un accord, soit le risque d'une dislocation européenne », a-t-il dit.

Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a lui salué « un grand jour pour la solidarité européenne ». « Il est important que nous tous apportions une réponse commune qui permette à nos États de surmonter les défis sanitaires mais aussi les défis économiques » suscités par la pandémie de Covid-19, a indiqué le ministre.

Trois axes principaux

Le plan de relance  pour riposter à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 s'articule autour de trois axes :

1° Le Mécanisme européen de stabilité (MES) pour 240 milliards, la Banque européenne d'investissement (BEI) à concurrence de 200 milliards

2° Le plan « Sure » ("Support to mitigate unemployment risks in emergency") avec 100 milliards au bénéfice des chômeurs partiels proposé par la Commission européenne. « La seule condition pour accéder aux prêts du MES sera de soutenir les dépenses sanitaires », a expliqué le président de l'Eurogroupe, Mario Centeno, jeudi soir.

3° Et le fonds de relance à définir.

Les chefs d'État et de gouvernement, qui n'étaient eux-mêmes pas parvenus à s'entendre lors d'un sommet le 26 mars, devront encore valider ces propositions.

Le fonds de relance et la question non tranchée des « corona bonds »

La brûlante question des « corona bonds », destinés à soutenir l'économie à plus long terme après la crise, considérée comme moins urgente, n'a pas été tranchée jeudi.

Les pays les plus affectés par le virus, en particulier l'Italie, réclament la création d'un « fonds » de relance qui puisse être financé par de la dette commune, sous la forme d'euro-obligations parfois appelées « corona bonds » ou « eurobonds ». Or, la mutualisation des dettes constitue une ligne rouge pour Berlin et La Haye, qui refusent de s'inscrire dans une démarche commune avec les États très endettés du Sud, jugés laxistes dans leur gestion.

Le torchon brûlait en effet au sein de l’UE entre des pays du Sud, comme l’Italie et l’Espagne, parmi les plus touchés par la pandémie et aux finances fragiles, et ceux du Nord, emmenés par les Pays-Bas − chef de file des Etats dits « frugaux » − et par l’Allemagne et l’Autriche, partisans de la maîtrise des finances. Les premiers, soutenus par la France et sept autres pays européens (la Grèce, le Portugal, la Slovénie, la Belgique, le Luxembourg et l’Irlande, rejoints depuis par Chypre) plaident pour la création d’un coronabond.

Tandis que Bruno Le Maire a dit jeudi que l'accord ouvrait la voie à de la dette commune, son homologue néerlandais Wopke Hoekstra a souligné le contraire. « Nous sommes et resteront opposés aux 'corona bonds'. Ce concept n'aidera ni l'Europe ni les Pays-Bas sur le long-terme », a dit le ministre néerlandais de l'Économie à l'issue des pourparlers.

L'Eurogroupe n'a pris aucune décision concernant ces obligations, mais le texte final évoque un « fonds de relance » dont « les aspects juridiques et pratiques », notamment le « financement », devront encore être définis par les chefs d'État ou de gouvernement.

Vers une solidarité européenne...

Ce consensus constitue un soulagement pour les Européens qui parviennent à afficher une unité face aux conséquences économiques désastreuses du virus, après des semaines d'atermoiements mettant en évidence une fracture entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Une réponse unitaire était d'autant plus indispensable que l'économie européenne se dirige en 2020 vers une profonde récession, le Fonds monétaire international estimant même que le coronavirus pourrait engendrer au niveau mondial « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929.

Mercredi matin, après 16 heures de discussions, La Haye avait été unanimement pointée du doigt pour son inflexibilité, entravant toute perspective d'accord sur une activation sans condition de ce fonds de secours européen MES, créé en 2012 pour les États en difficulté. Les États membres reprochaient aux Pays-Bas (soutenus, selon une source européenne, par l'Autriche, la Suède et le Danemark) de bloquer l'activation du Mécanisme européen de stabilité (MES), en conditionnant strictement les prêts que pourrait octroyer ce fonds de secours de la zone euro à des réformes économiques. Bloquer l'usage du mécanisme européen de stabilité (MES) «parce qu'on tient obstinément, idéologiquement, religieusement, à la mise en place d'une conditionnalité sévère est irresponsable», avait déclaré Jean-Claude Juncker au quotidien français Libération

Une telle « conditionnalité », qui renverrait à l'époque où la Grèce avait été contrainte de mettre en œuvre des réformes parfois douloureuses en échange d'argent frais, aurait été vécue comme une humiliation par l'Italie et l'Espagne, les deux pays européens pour l'instant les plus touchés par l'épidémie. L'Allemagne a finalement proposé d'alléger les conditions d'octroi des prêts.

Créé en 2012 lors de la crise de la dette et financé par les États membres, le MES pourrait prêter aux États jusqu'à 2 % de leur PIB, soit jusqu'à 240 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone euro.

Pour Jean-Claude Juncker, l'inflexibilité des Pays-Bas etait d'autant plus incompréhensible que «le MES ne serait pas suffisant pour relancer» les économies européennes.

Pour y parvenir, l'ancien président de la Commission soutint la création d'une capacité d'emprunt européen, autour de l'émission de «coronabonds».«En décembre 2010, en qualité de président de l'Eurogroupe, j'avais proposé la création d'eurobonds afin que tous les membres de la zone euro bénéficient du même taux d'intérêt. Mais il faut bien faire la différence avec les 'coronabonds': il ne s'agit pas de mutualiser les dettes nationales du passé, une idée contre laquelle la moitié de l'Europe s'était élevée, mais de mutualiser la dette qui naîtra de la mise en place des moyens budgétaires nécessaires pour répondre à la crise du coronavirus», a-t-il expliqué. «Il s'agit d'organiser solidairement ce financement de la crise actuelle en cumulant les différents instruments: Banque européenne d'investissement, MES, budget européen et enfin 'coronabonds'», avait-il ajouté...

A la question de savoir si l’Union européenne survivra à la crise, deux commentaires :

« Le Covid-19 agit comme un stress test, titrait fin mars le quotidien allemand Die Welt : il révèle l’égoïsme des Etats membres. ». 

L’ex-premier ministre finlandais Alexander Stubb rappelle, quant à lui, les trois phases classiques des crises européennes: «D’abord la prise de conscience, puis le chaos et, enfin, une solution imparfaite.»




Joanne Courbet pour DayNewsWorld


L’OCDE A PROPOS DE L'APRES CORONAVIRUS

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), a présenté son bilan de l’actuelle crise sanitaire et proposé des pistes pour le rebond des économies mondiales.

En amont du sommet virtuel du G20 qui s’est tenu vendredi 27 mars, le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría a dévoilé les dernières estimations de l’impact économique du Covid-19.

Pour l’OCDE le confinement affectera directement les secteurs représentant jusqu’à un tiers du PIB dans les plus grandes économies. Chaque mois de confinement entraîne une perte de 2% dans la croissance du PIB annuel.

Le secteur du tourisme est, à lui seul, exposé à une chute de l’activité qui s’élève à 70%.

La lutte contre la pandémie se combine avec des efforts budgétaires énormes consentis pour restaurer une activité économique normale dès que possible.

De nombreuses économies se dirigent donc vers une récession.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

 CORONAVIRUS  

UN PLAN DE BATAILLE POUR LA GUERRE

 ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Le coronavirus va plonger la France dans la récession en 2020, a estimé mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a annoncé 45 milliards d'euros d’aides directes et 300 milliards de garanties de l’État aux prêts bancaires des entreprises

« Nous sommes dans une guerre économique et financière. Elle sera longue et violente », a prévenu Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse téléphonique ce mardi. Le ministre de l'Economie a tenu à détailler les mesures dévoilée  par Emmanuel Macron la veille au soir en précisant les conséquences sur la croissance.

La dette publique de la France devrait dépasser son PIB en 2020, en raison des efforts à consentir pour contrer les retombées du coronavirus. C'est ce qu'a annoncé le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, « Nous serons au-delà du 100% de dette publique », a reconnu le ministre , sans donner de précision sur le déficit budgétaire attendu pour cette année où il prévoit désormais une croissance négative de -1%.

Une enveloppe de 45 milliards d’euros

Un plan de soutien de 45 milliards d'euros viendra soutenir les entreprises et les salariés. pour limiter les dégâts, notamment des faillites en cascade d'entreprises, trop fragiles pour encaisser un arrêt total de leur activité pendant des semaines.Il comprend les mesures de chômage partiel sur deux mois, ainsi que le report des charges fiscales et sociales des entreprises. Des annulations de charges sont aussi envisagées.

Un fonds de solidarité - censé leur apporter « un filet de sécurité »- de un milliard d'euros vise les petites entreprises qui ont été frappées de plein fouet par la crise, notamment la restauration, le tourismes et l'alimentation. Elles toucheront un forfait de 1500 euros. Pour être éligibles, elles devront afficher une perte de 70% entre mars 2019 et mars 2020. « Si nous mettons autant d'argent maintenant sur la table, c'est pour aider (l'économie) à redémarrer rapidement », une fois l'épidémie vaincue, a justifié M. Le Maire. « Le but est de permettre le redémarrage de l'économie dès que ce sera possible », a indiqué le ministre en précisant que ce montant est une « première évaluation » qui pourra être revue si la situation l'impose.

Jusqu'à la nationalisation d'une entreprise

« Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite », a promis Emmanuel Macron.

Bruno Le Maire, s’est effectivement déclaré prêt à recourir à « tous les moyens » y compris la capitalisation ou une prise de participation pour « protéger » les entreprises françaises menacées par la crise du coronavirus.

Et si le président de la République s’est refusé la veille a utiliser le mot « confinement », Bruno Le Maire n’hésite pas aujourd’hui à employer un autre terme emblématique: « nationalisation. »

« Je n’hésiterai pas à employer tous les moyens qui sont à ma disposition (...) Cela peut passer par de la capitalisation ou une prise de participation. Je peux même employer le terme de nationalisation si c'est nécessaire. »

A ces 45 milliards d'euros s'ajoutent aux garanties de l'Etat de 300 milliards d'euros pour assurer les prêts bancaires.

« Les banques devront prêter, elles n'auront aucune raison de refuser des prêts », a assuré Bruno Le Maire en précisant que « l'heure n'est pas aux dividendes mais au soutien à l'économie ».

Pour Bruno Le Maire, « la protection des entreprises et des salariés est nécessaire afin d'éviter que la casse économique se transforme en casse sociale ».

Car le ministre de l’Économie insiste: « La guerre sanitaire, j’espère que c’est une affaire de semaines. La guerre économique et financière, c’est une affaire de mois. Il faudra donc du temps pour faire redémarrer l’économie, pour lui redonner toute sa puissance. »




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS PROVOQUE-ELLE

 UN ETAT DE GUERRE ?

Voilà que le grand corps malade de la mondialisation est maintenant miné par la pandémie du Coronavirus. À ce jour, la seule parade connue passe par le confinement des hommes et des échanges… commerciaux.

Comme dans un scénario de science-fiction, le réel glisse dans un univers aux logiques radicalement différentes.

Psychose ?

En Italie, Bergame compte ses morts submergée par une forte hausse des décès liés à l'épidémie du Covid-19, qui frappe très durement le pays. De partout dans le monde, impacté par le Covid619, les magasins sont dévalisés, rayons de pâtes et de papier toilettes en premier, les rues se vident, les stades se ferment, les événements culturels sont déprogrammés, on observe des scènes de  psychose face aux mesures de confinement. Les bourses dévissent, le brent est au plus mal...

La crise provoquée par le coronavirus Covid-19  est la plus importante de ces 20 dernières années, elle est plus importante que la crise de 2008-2009 tant dans son ampleur que surtout dans son imprévisibilité.

Comment affronter cette nouvelle pandémie ?

En Allemagne comme aux États-Unis, on a parlé d'un « bazooka » pour faire face à la crise.

Le monde aurait-il basculé dans un état de guerre ?

Un état de guerre ?

Mario Centeno, président de l'Eurogroupe, a livrée son côté un sombre diagnostic sur l'impact économique du coronavirus sur l'économie de l'Union européenne. « Le confinement forcé met nos économies dans une situation semblable à celle d'une guerre », a jugé lundi Mario Centeno, président de l'Eurogroupe, juste avant une vidéoconférence des 27 ministres des Finances de l'UE, consacrée au coronavirus.

« Nous savons que le virus n'a pas atteint son pic. Nous ne devons pas nous voiler la face », a prévenu M. Centeno, qui préside le groupe des 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Selon l’OCDE «l’économie mondiale est en danger» et s'apprête à affronter «le plus grave danger depuis la crise financière», alors que la maladie a «déjà engendré des souffrances humaines considérables.

Il a fallu en effet moins d'un mois pour que le commerce mondial déraille. Au plus fort de la crise en Chine, 80 % du PIB du pays était impacté. Une onde de choc pour le commerce mondial. La Chine compte pour un quart de la production mondiale. Elle concentre 27% de la production d’ordinateurs mondiale et 60% de la production de paracétamol…mais est aussi un donneur d’ordre de poids en Asie ainsi qu’un gros marché mondial pour des secteurs comme le luxe (35% des ventes), l’automobile (40% des ventes de Volkswagen) ou l’électronique (20% des ventes d’Apple), souligne un rapport de KYU associés. Aujourd’hui, 50 à 70 % de l’économie chinoise a redémarré mais, désormais, ce sont désormais les entreprises européennes qui sont à l’arrêt. Selon Euler Hermes, la baisse des exportations mondiales se chiffrerait à 320 milliards de dollars de biens et de services pour ce seul trimestre.

Gita Gopinath, économiste en chef du Fonds monétaire international, résume l'enjeu: « empêcher qu'une crise temporaire ne nuise de façon irrémédiable à des personnes et des entreprises en raison de pertes d'emplois et de faillites », grâce à une réponse vigoureuse et coordonnée des gouvernements et des banques centrales.

Face aux difficultés économiques, les autorités et institutions publiques mettent la main à la poche pour assurer l'urgence et tenter de maintenir l'économie.

Des réponses à l'échelle de chaque pays.

La Chine a débloqué 43 milliards de dollars pour aider ses entreprises, le Japon quatre milliards de dollars, l'Angleterre 35 milliards d'euros. Et l' Italie avec une enveloppe d'un montant total de 25 milliards d'euros, toujours pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, qui a déjà fait plus de 600 morts dans le pays. Le Canada avec la création d'un fonds d'un milliard de dollars canadiens M. Trudeau, prévoyant de nouvelles annonces dans les prochains jours.L'Allemagne outre une artillerie lourde de mesures avec le blocage d'une enveloppe supplémentaire de 12,8 milliards d'euros sur quatre ans pour des investissements d'infrastructure.

Donald Trump , de son côté, a proposé un vaste plan de relance de 700 milliards de dollars et une des propositions phares du locataire de la Maison Blanche est de supprimer les charges sociales jusqu'à la fin de l'année, afin de gonfler le pouvoir d'achat des ménages. Chaque pays a ainsi répondu, individuellement et de son côté, débloquant des fonds pour aide à surmonter les conséquences économiques de l'épidémie.

"Mais en 2008-2009, c'est le G20 lui-même qui avait pris les rênes d'une telle réponse, au point d'être qualifié de « gouvernement économique mondial ».

Onze ans plus tard, la guerre commerciale, le Brexit, la montée du populisme sont passés par là. Rien ne dit que le groupe des vingt premières économies mondiales voudra endosser à nouveau ce rôle."

Et la première des solidarités ne consiste-elle pas pour les Etats  à anticiper et pour les citoyens d'être éduqués au moment où l'on vit une guerre sanitaire?




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS ET KRACH PETROLIER

Les marchés mondiaux ont subi une forte chute ce lundi 9 mars 2020.

L’effondrement du prix du pétrole et l’épidémie de coronavirus ont provoqué l’angoisse des Bourses. De nombreux indices ont complètement dévissé ce lundi. Les cours du baril s’effondraient de 25 %, lundi, l’Arabie saoudite et la Russie ayant engagé une guerre des prix. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l’acteur principal est l’Arabie Saoudite] et la Russie (2e producteur mondial d’or noir) se sont réunis vendredi 6 mars 2020, à Vienne, en Autriche, pour évoquer une baisse de la production.

Leur but était de maintenir les prix en réponse à la baisse de la demande engendrée par le coronavirus. Mais le ministre russe de l’énergie, Alexander Novak, a fait voler en éclats l’alliance entre Moscou et Riyad qui présidait depuis trois ans à l’équilibre délicat du marché. Mais ils n’ont pas trouvé d’accord.

Affaiblissement de l' OPEP

La Russie ayant refusé de réduire sa production, l’Arabie Saoudite a répliqué en ouvrant littéralement les vannes : sa production journalière de pétrole a augmenté d’un million de barils par jour. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une descente vertigineuse du prix de l’or noir. En quelques heures, le monde du pétrole est passé d’une situation tendue à une crise majeure. Les cours ont chuté lourdement en Asie.

Le baril de brent de la mer du Nord a plongé de 25 %, à 33,90 dollars (30 euros). Ce décrochage ne semble pas près de s’arrêter. Les observateurs du marché s’accordent à dire que, dans les prochaines semaines, le cours pourrait atteindre son niveau historiquement bas de 2016, en dessous de 30 dollars.

En Asie, la chute a atteint 30 % ce lundi, la plus importante baisse depuis la guerre de Golfe en 1991. Sur les marchés européens, la baisse était légèrement moindre (- 20 %).

Un choc dont les conséquences économiques et sociales risquent d’être sévères. L’épidémie de coronavirus qui continue de se propager et d’inquiéter, mais aussi l’effondrement du marché pétrolier ont agi comme un catalyseur.

Baisse de la bourse

La bourse a dévissé ce 9 mars 2020. Que ce soit la Bourse de Hong Kong (- 4 %), celle de Londres (- 7 %), le CAC 40 à Paris (- 8,3%, pire séance depuis 2008) ou encore Francfort (- 7,9%), aucune place financière n’a été épargnée par un plongeon brutal. A tel point qu’à Wall Street (- 6 % pour le Nasdaq), les échanges ont été suspendus durant un quart d’heure à l’ouverture – un « coupe-circuit » destiné à éviter une panique générale qui n’avait jamais été utilisé depuis sa mise en place à New York, en 2013.

Un ralentissement économique mondial est de plus en plus probable.

Avant ce lundi, le cours de pétrole avait déjà baissé à cause des conséquences économiques du coronavirus qui ralentit l'activité et entraîne donc une baisse de la consommation de pétrole.

Moins de pétrole consommé, c’est une production mondiale qui ralentit et qui crée moins de richesses, d’où l’inquiétude généralisée des marchés, accentuée par la décision de l’Arabie Saoudite de « noyer » le cours du pétrole. « On est dans un rapport de force habituel, l'Arabie Saoudite a souvent eu ce genre de comportement

« Un recul prolongé de la consommation, en plus de fermetures prolongées d’entreprises, attaquerait les bénéfices, conduirait à des suppressions d’emplois et pèserait sur le moral » des acteurs économiques, écrivaient lundi les analystes de Moody’s.

Bataille économique et politique

Mais au-delà de cette plongée des cours du pétrole, c'est un enjeu de stratégie géopolitique qui se joue. En effet il s'agit avant tout d' une bataille économique et géopolitique entre les trois plus gros producteurs mondiaux que sont les Etats-Unis, la Russie et l’Arabie saoudite. Historiquement, le cartel de l’OPEP, dirigé par Riyad, menait le jeu au niveau mondial. Cependant, depuis 2015, l’échiquier de l’or noir est totalement bouleversé, avec le développement rapide du pétrole de schiste aux Etats-Unis, et en particulier dans la région texane du bassin permien.

Et Poutine, excédé par les sanctions américaines qui ont sabordé le Nord Stream 2, en ne cédant pas aux demandes du royaume saoudien de stabilisation des prix de l'or noir, lors de la réunion de l'Opep de vendredi dernier a, en réalité, une déclaration de guerre contre l'administration Trump qui ne se gêne pas d'employer le pétrole comme arme économique et politique.

« On la considère comme l'équivalent d'une déclaration de guerre sur le marché pétrolier. Une rupture entre deux des plus grands producteurs de brut, l'Arabie saoudite et la Russie, sur la façon de répondre à l'effondrement de la demande provoquée par l'épidémie galopante de coronavirus, a provoqué une chute des cours du pétrole », écrit le « Financial Times ».




Simon Freeman pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS  L'ECONOMIE MONDIALE VACILLE

Dans un monde suspendu au coronavirus, l’économie vacille. Le monde s’immobilise à mesure que le nouveau coronavirus se propage. Bien avant l’éclosion de l’épidémie, le Fonds monétaire international (FMI) avait prévenu que la reprise mondiale serait « poussive », « fragile » et susceptible de vaciller au moindre risque. Depuis l'épidémie le FMI a d’ores et déjà abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2020, prenant en compte l’impact sur la Chine, deuxième économie mondiale. Mais c’était avant la contagion au reste du monde.

Le Covid-19 répandu dans le monde entier

Le coronavirus s'est en effet répandu comme une traînée de poudre. Plus d'une quarantaine de pays sont désormais concernés par l'épidémie qui a touché les rives du Brésil, n'épargnant plus le continent sud-américain. Au dernier comptage, 81.000 personnes ont été contaminées par le Covid-19 qui a fait 2.761 morts dans le monde, dont seulement 40 en dehors de Chine.

L'épidémie est entrée dans une « phase décisive », estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées dans le monde a été supérieur à celui enregistré en Chine, où le virus est apparu en décembre.

Avec 528 cas recensés et 14 morts, l'Italie est devenue l'épicentre du Vieux Continent. Plus personne n'est épargné. La Grèce, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Croatie, l'Autriche, le Danemark et l'Allemagne comptent au moins une personne contaminée après un séjour dans la péninsule. Ailleurs en Europe, de nombreux pays comme l'Estonie, la Suisse, la Norvège, les Pays-Bas, la Roumanie ou la Macédoine du Nord sont également touchés.

Pour les économistes le coronavirus pourrait être « le choc externe » de trop.

L’économie mondiale fait face à son pire risque de récession depuis la crise financière de 2008.

« A l’exception partielle de la peste noire en Europe au 14e siècle, chaque pandémie majeure a été suivie d’une récession économique », observe le professeur Robert Dingwall, chercheur à l’Université de Nottingham Trent en Angleterre. « Je ne pense pas qu’il y ait de bonnes raisons de penser que ce serait différent cette fois », dit-il.

Des mesures radicales contre le coronavirus

D’autant que la liste des mesures radicales pour tenter d’endiguer le nouveau virus s’allonge chaque jour un peu plus, le virus parti de la Chine continentale se propageant comme une traînée de poudre sur tous les continents.

Dès janvier, des usines de production avaient été arrêtées en Chine et des villes entières confinées. Vendredi, l’emblématique salon horloger de Bâle a été ajourné et le salon de l’automobile de Genève a été annulé. L’Arabie Saoudite a arrêté d’accueillir les pèlerins à La Mecque. L’incertitude plane en outre sur la tenue des Jeux olympiques de Tokyo en juillet. L'Iran interdit aux personnes malades ou soupçonnées de l'être de voyager à l'intérieur du pays. Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont annoncé la suspension d'exercices militaires conjoints. En Italie, le choc entre la Juventus et l'Inter Milan ainsi que quatre autres matches du championnat se dérouleront ce week-end à huis-clos, a confirmé jeudi la Ligue italienne de football.

De lourdes conséquences économiques

Les conséquences économiques sont déjà énormes dans certains secteurs comme les transports, le luxe, le tourisme. Les voyageurs chinois, si nombreux d'habitude dans les grandes capitales européennes, font cruellement défaut. De même, les destinations asiatiques sont boudées par les touristes. L'Italie (dont le tourisme représente 13% du PIB) risque de voir aggravées ses difficultés.« Nous avons réalisé un calcul préliminaire qui estime que cette crise coûtera au moins 22 milliards de dollars [environ 20 milliards d'euros] au secteur » du tourisme dans le monde, explique Gloria Guevara, la présidente du Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC) dans un entretien au quotidien « El Mundo ».Le manque à gagner pourrait grimper à 49 milliards de dollars (44,6 milliards d'euros) si la crise durait aussi longtemps que celle du SRAS qui s'était déployée en six mois entre 2002 et 2003 et à 73 milliards de dollars (66,5 milliards d'euros) si elle se prolongeait davantage, selon Oxford Economics.

La dépendance à la Chine

La dépendance à la Chine, à son immense marché et à ses gigantesques capacités de production est encore plus visible dans des domaines comme l'automobile (certains équipementiers sont en grande difficulté), l'agroalimentaire (les exportations sont piégées), le secteur pharmaceutique, etc. Certaines entreprises sont déjà au chômage technique. « La contraction de la production en Chine a eu des effets dans le monde entier, témoignant de l’importance croissante de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et sur les marchés des matières premières », explique l’OCDE.

Une perte d’un demi-point de pourcentage pour la croissance mondiale repose sur « l’hypothèse que le pic épidémique sera atteint en Chine au premier trimestre 2020 et que dans les autres pays, l’épidémie se révélera plus modérée et circonscrite », précise l’organisation internationale basée à Paris. Une épidémie plus durable, qui s’étendrait largement en Asie-Pacifique, en Europe et en Amérique du Nord, pourrait même diviser par deux la croissance mondiale cette année, avertit l’organisation.

Inquiétudes des banques centrales et plans d'urgence

Les banques centrales s'inquiètent. Dans un entretien au « Financial Times », Christine Lagarde, la présidente de la BCE, explique que la crise ne nécessite pas pour l'heure de réponse monétaire, mais que le choc pourrait faire long feu. Son impact sur l'économie mondiale pourrait être supérieur à celui du SRAS, en 2002, a estimé de son côté Klaas Knot le gouverneur de la banque des Pays-Bas. Les marchés boursiers se sont tous enfoncés à nouveau jeudi.

Des plans d'urgence sont prêts à être activés, notamment par le Fonds monétaire international, pour aider financièrement les pays qui ne parviendraient pas à faire face à l'épidémie.

« Nous avons des instruments de financement rapides, de facilités de crédit pour soutenir les pays » en cas d'épidémie ou de désastres naturels, a détaillé le porte-parole de l'institution, rappelant le cas d'Ebola.

Mais à Barry Glassner, sociologue américain auteur de La culture de la peur (Culture of Fear), de conclure que « les nations et les individus ont besoin de prendre leurs précautions, dont celle de contrer la peur, qui se répand au moins aussi vite que le virus lui-même ».




Jenny Chase pour DayNewsWorld

FERMETURE DE LA CENTRALE DE FESSENHEIM

CONCESSION FAITE AUX ECOLOGISTES

UNE ABERRATION FRANCAISE

Le réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim, plus ancienne centrale nucléaire française en activité, doit être définitivement mis à l’arrêt dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 février 2020. Et ce après des années de débat sur le sort de la centrale alsacienne, bâtie dans les années 1970, tout près de la frontière avec l’Allemagne

L’opération doit commencer à 20 h 30 ce vendredi et s’achever à 2 heures du matin samedi. .« Une équipe de quart, composée de dix à quinze à personnes », Une nuit éprouvante pour l 'équipe de quart qui va lancer le processus d’arrêt du réacteur n° 1, réalisant les gestes pour le découpler définitivement.

Mais certains salariés menacent de désobéir et de ne pas appliquer les procédures d’arrêt du réacteur à eau pressurisée de 900 mégawatts (MW).

Le réacteur n° 2 arrêté le 30 juin

Si la procédure suit son cours normalement, la puissance du réacteur doit baisser progressivement et il sera déconnecté du réseau électrique national lorsqu’il sera descendu à 8 % de sa puissance habituelle.

La procédure est identique à celle d’une opération de maintenance classique. Mais, cette fois, aucune remise en service n’aura lieu. Le réacteur n° 2 doit, lui, être arrêté le 30 juin.

Un décret publié au Journal officiel mercredi « abroge l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire », inscrivant noir sur blanc le caractère définitif de cet arrêt.

L’évacuation du combustible de la centrale sera, selon le calendrier prévu, achevée en 2023. Ensuite doit se poursuivre la phase de préparation au démantèlement, processus inédit en France à l’échelle d’une centrale entière qui devrait commencer à l’horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu’en 2040.

Pour Matignon, la fermeture de Fessenheim « constitue une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif » entre les différents types d’énergies, avec une diminution progressive de la part du nucléaire – actuellement de 70 %, la plus importante au monde – et une augmentation de celle de l’électricité d’origine renouvelable.

Mais la polémique sur le bien-fondé de cette fermeture ne va pas cesser avec l’arrêt du réacteur n° 1. En effet il n’y a aucune justification économique à cette fermeture, l’unité étant en parfait état de marche et certifiée par l’autorité indépendante de sûreté nucléaire. Elle rapporte de plus 200 millions d’euros net par an et son démantèlement va sûrement coûter plus d’un demi-milliard selon la Cour des Comptes.

Mais l’État actionnaire s’incline devant l’État politique et se tire une balle dans le pied. Il faut offrir un symbole aux écologistes qui mettent en avant le risque nucléaire et la gestion des déchets. Mais les écologistes occultent le fait que l’énergie nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre et que c’est donc une des solutions dans la lutte contre le réchauffement climatique, les énergies renouvelables pour l’instant incapables de prendre le relais en quantité suffisante et par nature instables.

En revanche, l’arrêt de Fessenheim va obliger l’Allemagne, par exemple, à produire plus d’électricité à partir du charbon.

Un choix irresponsable ?

Le député LR du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger a demandé aux salariés « pardon pour ce choix irresponsable dont vous êtes les premières victimes ». Si la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne a assuré qu’il n’y aurait « aucune perte d’emploi » , les élus locaux craignent que l’Etat abandonne ce territoire abreuvé depuis quarante ans par les taxes versées par EDF. Ils redoutent que des centaines de familles dotées de revenus confortables ne le quittent.

À l’heure actuelle, la fermeture de cette entreprise rentable et socialement sûre est clairement une décision prise pour faire plaisir aux écologistes.




Paul Emison pour DayNewsWorld