ELISABETH BORNE PREMIERE MINISTRE

UN CHOIX DE LA RAISON

La nomination d'Elisabeth Borne, au poste de Première ministre n'a pas généré, ce mardi 17 mai, d'enthousiasme dans la presse française, qui salue cependant le choix d'une femme à Matignon.Pour le journal ibérique El Pais, l'ancienne ministre de l'Ecologie est perçue davantage comme un choix pragmatique, « qui remplit presque) toutes les conditions pour être Première ministre de la France. » « C’est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action et de réalisation » a sobrement annoncé l’Elysée dans son communiqué, lundi après-midi.

Le chef de l'Etat voulait en effet un profil « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». Il souhaitait également confier les rênes du gouvernement à une femme, trente ans après Edith Cresson, seule femme à avoir occupé le poste en France jusque-là. Ministre depuis 2017 des gouvernements Philippe et Castex, cette « techno » était citée depuis plusieurs semaines pour entrer à Matignon. Femme, de gauche et ayant la fibre écologiste, l'ancienne patronne de la RATP, âgée de 61 ans, cochait beaucoup de cases voulues par Emmanuel Macron

.« Je pense que c’est un très bon choix, parce que c’est une personne remarquable, pas parce que c’est une femme », a immédiatement réagi sa lointaine prédécesseuse sur BFM. « Elle est suffisamment compétente et expérimentée, et en plus, elle est courageuse, ce qui est une vertu tout à fait nécessaire dans cette fonction ».

Ancienne élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1981), ingénieure diplômée de l'Ecole nationale des ponts et chaussées, Elisabeth Borne n'est pas passée par l'ENA, parcours classique des grands serviteurs de l'Etat.Elle a débuté sa carrière en 1987 au ministère de l'Equipement, avant de rejoindre divers cabinets ministériels et de se voir nommer préfète de la Vienne et de la région Poitou-Charentes en février 2013 – elle est la première femme à occuper ce poste. Son parcours dans la haute fonction publique lui vaut cette image de « bonne technicienne », mêlant la discrétion et la fidélité envers le président

Si Elisabeth Borne a fait ses armes dans les arcanes ministériels, la polytechnicienne se frotte aussi au monde de l'entreprise. En 2002, elle est directrice de la stratégie de la SNCF avant de rejoindre la société Eiffage en 2007. Mais elle est surtout connue pour son passage à la RATP, qu'elle dirige entre 2015 et 2017.

Elle a conduit deux grandes réformes du quinquennat

Elisabeth Borne arrive au gouvernement dès mai 2017 en tant que ministre chargée des Transports sous la houlette de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle impressionne à ce poste en conduisant l'un des premiers chantiers du quinquennat, l'épineuse réforme de la SNCF.

Avec l'arrivée de Jean Castex à la tête du gouvernement, elle change de portefeuille pour celui du ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Elle est notamment chargée de deux grandes réformes majeures, celle des retraites et celle de l'assurance-chômage. Si la première n'aboutit pas, la seconde entre bien en vigueur en décembre 2021.

« Ministre des réformes impossibles rendues possibles », selon le punchline de l'ancien ministre Castaner, la  nouvelle locataire de Matignon va devoir désormais démontrer sa capacité à animer une équipe gouvernementale.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld