UNE FEMME PREMIER MINISTRE A MATIGNON ?

Président recherche femme idéale pour nouer relation professionnelle de confiance. En 2017 déjà, Emmanuel Macron avait évoqué son ambition d’installer une cheffe du gouvernement à Matignon. Avant d’y envoyer Édouard Philippe.

Profil requis : fibre écologique, dimension sociale, attachement à la « question productive », expérience politique et sens de l’écoute. Seule certitude, croit savoir son entourage: ce sera une femme. Pour le chef du Modem François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, il faut une personne, homme ou femme, qui ait « du leadership, de l'expérience.

Et il faut une empathie assez grande avec le président de la République » car « quand le président de la République déteste le Premier ministre les choses ne peuvent que tourner mal », a-t-il souligné dimanche au Grand Jury, citant le cas de François Mitterrand et de son Premier ministre Michel Rocard (1988-1991).

La carte femme semble bien constituer un atout maître pour Macron. Parce que que 74% des Français sont pour, selon un sondage Ifop publié dans le JDD . Parce qu’installer une « Première ministre », pour la première fois depuis Édith Cresson, seule femme dans toute l’histoire de la Ve République à avoir occupé le poste de cheffe du gouvernement, de mai 1991 à avril 1992, constituerait assurément un signal fort.

Et, aussi, parce que le chef de l’État sait qu’il doit corriger l’image qu’a offerte, jusqu’ici, son dispositif politique : celle d’un « boys’ club », ainsi que l’avait bousculé une de ses interlocutrices au cours du débat « Face aux Françaises », organisé début mars par LCI et le magazine Elle.

Le nom de Catherine Vautrin émerge

Après ceux de la ministre du Travail Elisabeth Borne et de l'ex-ministre de la Santé Marisol Touraine, le nom qui revient avec insistance est celui de Catherine Vautrin, ancienne ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac, qui avait apporté son soutien à Emmanuel Macron avant le 1er tour de la présidentielle. Problème: cette ancienne députée LR, qui avait milité contre le mariage homosexuel en 2012 et 2013, hérisse à gauche.

« C'est une femme de qualité incontestablement » mais « est-ce qu'elle est prête à renier toutes les idées qu'elle a défendues depuis si longtemps », a critiqué l'eurodéputée LR Nadine Morano sur Europe 1.

Pointe aussi le nom de la vice-présidente du Sénat Valérie Létard, estampillée « bébé Borloo » pour avoir débuté en politique à Valenciennes au coté du centriste Jean-Louis Borloo, avant d'être secrétaire d'Etat chargée des technologies vertes dans son ministère de l'Ecologie de 2009 à 2010, au sein du gouvernement Fillon. Elle coche aussi la « case sociale » puisqu'elle a été secrétaire d'Etat à la Solidarité dans le même gouvernement Fillon de 2007 à 2009.

Un casting destiné à confirmer ou non l'orientation qu'entend donner le chef de l'Etat pour ce début de second quinquennat, aussi important que la capacité du futur Premier ministre à piloter l’explosive réforme des retraites, à accompagner la transition écologique et même, avant tout ceci, à conduire la bataille des élections législatives.

 Fin de suspense en fin de journée...




Alyson Braxton pour DayNewsWorld