BRANLE-BAS DE COMBAT SUR

" LA SECURITE AU QUOTIDIEN "

VIOLENCE, DELINQUANCE ET DROGUE EN FRANCE

Tandis que le président Macron se trouve à Montpellier en visite sur le thème de « la sécurité au quotidien », un homme a été blessé par balles lors d'une fusillade ce lundi 19 avril 2021, quartier des Beaux-Arts.

A la veille de sa visite dans un commissariat de Montpellier en compagnie de son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, Emmanuel Macron a accordé un entretien au « Figaro » dimanche 18 avril.

Policiers, drogues, répercussions après le procès du meurtrier de Sarah Halimi :

le chef de l’Etat a lancé une nouvelle offensive sur la sécurité, sujet phare de la présidentielle 2022 et assuré se battre « pour le droit à la vie paisible ».

10 000 recrutements de policiers confirmés d'ici 2022

Emmanuel Macron avait déjà annoncé le recrutement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires d'ici la fin de son quinquennat. Il confirme cet objectif. « Chaque circonscription de police aura plus de policiers à la fin du quinquennat qu'au début, sans exception ». 4508 policiers et 1706 gendarmes sont déjà recrutés. Le président de la République a promis vouloir tenir son objectif de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires. « Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants », a-t-il annoncé.

« Nous aurons en complément, dès cette année, 2 000 policiers et gendarmes de plus » dont « l’essentiel » ira « directement sur la voie publique ». Des chiffres et encore des chiffres

Emmanuel Macron a aussi annoncé la création à Montpellier, où 50 policiers supplémentaires viendront en renfort d’ici fin 2022, d’une « école de guerre avec de la formation continue » pour les policiers ainsi que la modernisation de leur uniforme et le remplacement de la casquette par un calot.

Le président de la République compte  également beaucoup sur le déploiement des caméras piétons, dans le cadre de la loi « sécurité globale » tout juste adoptée au Parlement : « Elles vont tout changer », car elles vont aider à « prévenir les dérapages » et « inhiber les gens violents ».

Pas de « violence systémique de la police »

Il revient aussi sur les « violences policières », et se veut extrêmement clair : « Il n’y a pas de violence systémique de la police, c’est faux ; il n’y a pas de racisme systémique de la police, c’est faux, pas plus qu’il n’y en a dans la gendarmerie ou au sein de l’État. ».

Emmanuel Macron avait employé l'expression « violences policières » en décembre pour la contredire aussitôt.

"« Si dans tous les sondages, toutes les enquêtes de terrain, des jeunes vous disent qu’ils subissent des contrôles au faciès, leur dire : “non, il n’y en a pas, c’est un sentiment que vous avez”, c’est aussi insensé que d’aller expliquer à des gens : “vous avez peut-être un sentiment d’insécurité mais ce n’est pas une réalité”. »"

La drogue comme « matrice économique de la violence dans notre pays »

Concernant la multiplication des règlements de comptes violents entre bandes, Emmanuel Macron constate que les trafics de stupéfiants « explosent » et « forment la matrice économique de la violence dans notre pays »."« Les éradiquer par tous les moyens est devenu la mère des batailles, puisque la drogue innerve certains réseaux séparatistes mais aussi la délinquance du quotidien, y compris dans les petites villes épargnées jusqu’ici. Ne laisser aucun répit aux trafiquants de drogue, c’est faire reculer la délinquance partout », souligne-t-il. ll a déclaré que 70 000 amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées depuis septembre. Ces amendes de 200€ sanctionnent l'usage de stupéfiants. Le président Macron reconnaît une « forte augmentation » des violences sur les personnes.

Concernant la drogue, « la France est devenue un pays de consommation et donc, il faut briser ce tabou, lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères ». Mais aussi un pays de production autosuffisant pour le cannabis.

Emmanuel Macron a dit également souhaiter un changement de la loi pour que l’abolition du discernement causé par une prise de stupéfiants n’exonère pas de sa responsabilité pénale, après la décision de la Cour de Cassation dans le meurtre de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris. « Décider de prendre des stupéfiants et devenir alors “comme fou” ne devrait pas à mes yeux supprimer votre responsabilité pénale. Sur ce sujet, je souhaite que le garde des Sceaux présente au plus vite un changement de la loi », a déclaré le chef de l’Etat.

15 000 places de prison confirmées

Toujours dans son interview, Emmanuel Macron confirmé la création de 15 000 nouvelles places de prison sous son quinquennat. « Nous en avons déjà lancé 7 000 et je tiendrai là aussi les 15 000. Nous ferons les 8 000 restantes dans la foulée. Dès cette semaine, le gouvernement présentera le plan d’action et les sites pour ces places supplémentaires ».

Le verdict hallucinant agression des policiers à Vitry-Châtillon

Mais alors que le président de la République effectue une visite sur le thème de la sécurité ce lundi à Montpellier, les forces de l'ordre sont toujours autant ciblées ces dernières semaines, notamment par des tirs de mortiers d'artifice. Le procès du drame de Viry-Châtillon a également livré son verdict ce week-end, suscitant l'incompréhension chez de nombreux policiers. La cour d'assises des mineurs de Paris a en effet condamné en appel cinq accusés à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion et en a acquitté huit autres. Ils étaient jugés pour l'agression violente de policiers à Viry-Châtillon en 2016 (des jets de cocktails Molotov sur des véhicules de police et l'agression des policiers blessés). Un naufrage judiciaire pour les policiers. Les voyous qui enferment deux policiers pour les brûler seraient-ils « une richesse pour la Nation », comme l' affirmé l'avocat général au procès?!!

Des syndicats de police ont appelé à participer à une action, à une manifestation ce mardi 20 avril aux alentours de midi.

La mise au point du criminologue Alain Bauer sur CNews

Aussi Alain Bauer a-t-il abordé la délicate question de la réponse pénale en France : il faut que la police et la justice se parlent comme des partenaires,rappelle le criminologue.« Les policiers considèrent les magistrats comme laxistes et les magistrats considèrent les policiers comme fascistes. Ces deux postures qui visent à s'insulter plutôt qu'à construire une politique pénale sont importantes. (...) En France on ne sait pas se parler et on se considère comme des adversaires alors qu'on devrait plutôt être des partenaires ». 

Il s'est également exprimé sur la colère des policiers :

« Ils sont extrêmement maltraités. Si l'Etat était un employeur du privé, il serait en prison pour non-respect de la réglementation du travail », selon le criminologue.

Face à l'exaspération des Français face aux multiples insécurités, « déstructuration du modèle de l'Etat »(selon Alain Bauer) , Emmanuel Macron tente de reprendre en main le régalien face à la droite et l'extreme-droite de Marine Le Pen.




Garett Skyport pour DayNewsWorld