HARO SUR LES REUNIONS « NON MIXTES RACISEES »

Une position qui divise. La candidate des socialistes et des radicaux à la présidence de région Ile-de-France, Audrey Pulvar, s'est attirée les foudres de la droite et de l'extrême droite pour avoir déclaré, lors d'une interview diffusée sur BFMTV samedi 27 mars, que les réunions « non-mixtes » entre personnes touchées par le racisme ne la « choquait pas profondément », et qu'il devait être possible de demander aux personnes blanches qui souhaitaient y assister « de se taire ».

« S'il se trouve que vient à cet atelier [à destination des personnes noires et métisse] une femme blanche, un homme blanc, il n'est pas question de la ou le jeter. En revanche, on peut lui demander de se taire, d'être spectateur ou spectatrice silencieux. »

Audrey Pulvar, candidate PS aux régionales en Ile-de-France

Vives réactions

Son commentaire a suscité l'ire de certains élus, notamment à droite.

« Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n'y a pas de racisme 'acceptable' », a réagi sur Twitter l'actuelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

« Les blancs doivent se taire. La phrase choc et honteuse d’Audrey #Pulvar. Elle doit s’excuser auprès de la République » a d’abord commenté le vice-président de la région Geoffroy Didier sur le réseau social.

Le député LR, en relayant une vidéo publiée par un autre vice-président de la région, membre de la majorité de Valérie Pécresse, Patrick Karam, a lancé les hostilités. Ce sont ainsi plusieurs figures de la majorité de droite à la région qui sont montées au créneau pour dénoncer les propos de la membre de la majorité d’Anne Hidalgo à Paris.

A l’extrême droite également, la réaction a été quasi immédiate. La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a même appelé à l’intervention de la justice contre l’élue. « Le parquet doit engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale contre Mme Pulvar. Il faut mettre fin à cette escalade raciste de la part d’une partie de l’extrême gauche qui s’affranchit de toutes les règles légales, morales et républicaines » a-t-elle commenté sur Twitter.

Soutien à gauche

Autre réaction de la députée LREM, Laetitia Avia. « On peut demander à une femme blanche ou à un homme blanc de se taire ». NON. La lutte contre le racisme ne passe pas par l’exclusion et la discrimination, mais par le dialogue, lequel est la meilleure arme contre les préjugés », a réagi la parlementaire parisienne.

Le patron des députés LREM, Christophe Castaner, s'est voulu plus nuancé : tout en reconnaissant des propos « a minima maladroits », ce macroniste historique et ancien PS a refusé de « contribuer à la chasse contre elle » et a rappelé que « ce type de réunions sont parfois nécessaires pour libérer une parole pour un groupe qui se sent victime ».

Du soutien chez Jean-Luc Mélenchon par contre, qui avait déjà réfuté la polémique sur l’Unef il y a quelques jours.

« Audrey Pulvar n’est pas raciste !

Elle a juste compris ce qu’est un groupe de parole.

Ceux qui se jettent sur elle, par contre, n’arrivent pas à cacher leur pente sexiste et discriminante. Le débat public s’effondre.

Le PS va-t-il défendre sa candidate en Île-de-France ? » a interrogé le dirigeant de la France Insoumise.




Garett Skyport pour DayNewsWorld