TOUCHE PAS A MON POSTE

LES PROPOS DE CYRIL HANOUNA SUR LE MEURTRE

DE LOLA DEPLAISENT A L'ARCOM

Après des propos de Cyril Hanouna sur la mort de Lola, la chaîne C8 mise en demeure par l’autorité de tutelle de l’audiovisuel.

Tout a commencé le 18 octobre dernier sur le plateau de l'émission TPMP. Cyril Hanouna s'exprimait sur l'affaire Lola, cette adolescente de 12 ans tuée sauvagement et retrouvée dans une malle en plastique dans la cour du domicile de ses parents.

« Si on a toutes les preuves, c'est perpétuité direct. Je suis désolé. Il n'y a pas d'altération ni de non-discernement », avait déclaré le 18 octobre Cyril Hanouna sur le plateau de TPMP. « C'est le genre de cas où, fou ou pas fou, elle doit être en prison. Elle ne doit pas être soignée », avait poursuivi l'animateur vedette.

L’Arcom reproche notamment à l’animateur d’avoir appelé à plusieurs reprises à des procès expéditifs et à des condamnations à perpétuité automatiques dans de tels cas.

L’Arcom, autorité de tutelle de l’audiovisuel, a annoncé vendredi 18 novembre la mise en demeure de l’éditeur de la chaîne C8 à la suite de plusieurs séquences de l’émission « Touche pas à mon poste », animée par Cyril Hanouna, concernant le meurtre de Lola, une fillette de 12 ans tuée le 14 octobre à Paris. La principale suspecte est une Algérienne de 24 ans qui était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

« L’animateur, alors que l’instruction judiciaire relative à cette affaire était ouverte, a tenu de façon répétée des propos relatifs tant aux conditions dans lesquelles le procès de la personne mise en examen devait se tenir et à son issue, notamment quant à la peine à lui infliger, qu’à son profil psychologique. Il a en particulier appelé à plusieurs reprises à des procès expéditifs et à des condamnations à perpétuité automatiques dans de tels cas », écrit l’organisme dans un communiqué.

« L’Autorité considère que ces séquences, par leur caractère répétitif, traduisent un manquement de l’éditeur à l’obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours, inscrite dans sa délibération du 18 avril 2018 relative à l’honnêteté et à l’indépendance de l’information et des programmes qui y concourent. L’Arcom constate en outre que l’animateur a pu longuement exprimer son opinion sans qu’une contradiction rapide et efficace lui soit opposée, méconnaissant l’obligation de respecter l’expression des différents points de vue à l’antenne sur un sujet prêtant à controverse », ajoute l’Arcom.

L’Arcom a donc mis en demeure l’éditeur de la chaîne C8.

Les circonstances de la mort de celle-ci et le profil de la suspecte, de nationalité algérienne et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avaient engendré de vives critiques à droite et à l’extrême droite. Cyril Hanouna : «  C’est le genre de cas où, fou ou pas fou, elle doit être en prison. Elle ne doit pas être soignée. » « Pas consciente de ses actes ? C’est une loi qui doit être révisée aussi. (…) Entendre ce discours en France, j’en peux plus, de ça, c’est insupportable, et les lois doivent changer », avait-il conclu.

Interrogé quant à la prise de position de l’animateur, le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, l’avait qualifiée de « négation de l’Etat de droit ». « L'Etat de droit nous protège (...) et le balayer comme ça pour susciter les bas-instincts, faire de l'audience, de l'audimat, c'est quelque chose qu'à titre personnel, je ne peux accepte », avait-il déclaré dans l'émission « C à vous » sur France 5.

 La petite Lola, l'Etat de droit ne l'a pas Protégée !!!

« Vous n'avez pas à donner votre opinion sur moi », a répliqué sur TPMP Cyril Hanouna, se répétant favorable à la « perpétuité direct ».




Pamela Newton pour DayNewsWorld