MASSACRE A L'ECOLE DE LHUBIRIHA AVEC

UNE QUARANTAINE D'ELEVES TUES A LA MACHETTE OU BRULES VIFS PAR DES ISLAMISTES

Le lycée de Mpondwe, en Ouganda, a été attaqué dans la nuit du 17 au 18 juin par des militants membres de la milice ADF, qui a fait allégeance à l'État islamique. On déplore la mort d'une quarantaine de personnes, parmi lesquelles 39 à 45 étudiants, selon les sources. Six élèves ont été enlevés.

Le porte-parole de l'armée Felix Kulayigye a rapporté à CNN que certains ont été tués à coups de machette tandis que d'autres sont morts dans l'incendie de leurs dortoirs.

"J'ai été alerté de l'attaque quelques minutes après 23 heures lorsque des cris des élèves ont été entendus depuis notre école", a déclaré le directeur de l'école secondaire de Llubhira dans des propos repris par International Christian Concern, "J'ai immédiatement contacté la sécurité, mais ils ne se sont présentés qu'après une heure, lorsque l'attaque s'est terminée et que les rebelles étaient en train de sortir. Pour le moment, nous avons compté 45 étudiants morts

Un témoin local affirme avoir vu arriver "un groupe d'environ 30 personnes vêtues de l'uniforme de la jungle, mais avec la tête couverte et armée jusqu'aux dents"

Selon le général de division Dick Olum cet officier, les assaillants avaient des informations détaillées sur l'école.

"Ils savaient où se trouvaient les dortoirs des garçons et des filles", a déclaré Dick Olum. "C'est pourquoi les rebelles ont verrouillé le dortoir des garçons et y ont mis le feu. Les rebelles n'ont pas verrouillé la section des filles et les filles ont réussi à sortir, mais elles ont été frappées à la machette, alors qu'elles couraient pour se mettre à l'abri, et d'autres ont été abattues."

"Nous avons demandé davantage de puissance de feu, des avions pour aider à l'opération de sauvetage des personnes enlevées et pour localiser les cachettes des rebelles en vue d'une action militaire", a-t-il déclaré.

Vatican News rapporte les premiers éléments de l'enquête selon lesquels les miliciens ont incendié des dortoirs et plusieurs étudiants ont été tués à coups de couteau.

Après l'attaque, les miliciens , qui ont aussi enlevé six personnes, ont fui en direction du parc national des Virunga, situé en territoire congolais. La frontière ne se trouve qu'à deux kilomètres du lycée.

L’ADF, la milice responsable du massacre

Le général de division Dick Olum a déclaré que les services de renseignements avaient signalé une présence des FDA dans la région au moins deux jours avant l'attaque, soulignant la nécessité d'ouvrir une enquête.

Les hommes responsables de l’attaque font partie de la milice islamiste des Forces démocratiques alliées (ADF). Ce groupe armé a vu le jour en 1995 pour renverser le président de la République ougandaise Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.

Les Forces Démocratiques Alliées en anglais Allied Democratic Forces, ADF est un groupe armé Ougandais regroupant des mouvements d'opposition au président Yoweri Museveni. L'organisation s'est depuis lors déplacée en République Démocratique du Congo où se concentrent ses opérations. Au commencement essentiellement composé d'Islamistes du mouvement Tabligh, l'ADF était dirigé depuis 2007 par Jamil Mukulu avant son arrestation en 2015. Puis Musa Seka Baluku prend la relève de son ancien chef des armes. Selon plusieurs estimations, les ADF sont composés de 300 à 600 combattants. En 2019, la milice a prêté allégeance à l’Etat islamique

Opérant en grande partie sur le territoire congolais, la milice serait responsable de plus de 730 attaques depuis 2017, ayant fait environ 3 850 morts, selon la New York University et l’ONG Human Rights Watch. Ce n’est pas la première fois que ces rebelles s’attaquent à des écoles. Déjà, en 1998, l’ADF avait brûlé vifs 80 étudiants dans les dortoirs du Uganda Technical Institute, à Kichwamba, près de la frontière de la RDC.

Pourquoi s’en prendre au lycée de Lubiriha ?

L’établissement, situé dans la ville de Mpondwe, poste-frontière ougandais qui gère les échanges de l’Etat avec la RDC, a été construit par une organisation non gouvernementale canadienne, rapporte le « New York Times ». Il a ouvert en 2010.

Selon Richard Moncrieff, expert à l’International Crisis Group (ICG) interrogé par la BBC, attaquer un lycée est pour l’ADF une façon de « recruter des enfants ». Le groupe islamique est suspecté d'enrôler des enfants-soldats.




Carl Delsey pour DayNewsWorld