EN JORDANIE VAGUE D'ARRESTATIONS

SUR FOND DE LUTTE DE POUVOIR

Selon le « Washington Post », le prince Hamza a été assigné à résidence après la découverte d'un « complot complexe et de grande envergure » contre le roi Abdallah II.

Ce complot « comprenait au moins un autre membre de la famille royale ainsi que des chefs tribaux et des membres de la direction de la sécurité du pays », a ajouté le quotidien américain en citant un haut responsable d’un service de renseignement du Moyen-Orient.

Dans un communiqué, le chef d’état-major jordanien, le général Youssef Huneiti, avait précisé que le prince Hamza avait été « appelé à arrêter des activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume » mais avait démenti son arrestation.

L’agence de presse officielle Petra a déclaré que les autorités avaient arrêté un ancien conseiller du roi, Bassem Awadallah, et un nombre indéterminé d’autres personnes pour « des raisons de sécurité ». « Personne n’est au-dessus de la loi. La sécurité et la stabilité de la Jordanie passent avant tout », écrivait le général Huneiti dans le communiqué. « Toutes les mesures qui ont été prises l’ont été dans le cadre de la loi et après une enquête approfondie », a-t-il ajouté.

Une « calomnie »

L’ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdallah II de Jordanie, le prince Hamza Ben Hussein, a annoncé avoir été « assigné à résidence » dans son palais d’Amman, après avoir été accusé par l’armée d’activités contre « la sécurité du royaume ».

Dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, le prince Hamza a nié avoir pris part à un complot et a accusé les autorités de son pays de « corruption » et d’« incompétence ». Sa mère, la reine Noor, quatrième et dernière épouse de l’ancien roi Hussein, mort en 1999, a dénoncé sur Twitter, dimanche, une « calomnie » et affirmé « prier pour que la vérité et la justice l’emportent pour toutes les victimes innocentes » de ces arrestations.

« Je ne fais partie d’aucun complot ni d’aucune organisation malfaisante », s’est défendu le prince dans la vidéo, regrettant qu’il ne soit plus possible, selon lui, d’exprimer son opinion ou de critiquer les autorités « sans être intimidé, harcelé ou menacé ». Le pouvoir jordanien pense que « ses intérêts personnels, ses intérêts financiers, sa corruption est plus importante que la vie, la dignité et l’avenir des dix millions de personnes qui vivent ici », a encore accusé le prince Hamza.

Dépouillé de son titre

Hamza est le fils aîné du roi Hussein et de son épouse américaine, la reine Noor, née Lisa Halaby. Conformément au souhait de son père, mort en 1999, il avait été nommé prince héritier lorsque Abdallah était devenu roi. Mais en 2004, Abdallah l’avait dépouillé du titre et l’avait donné à son fils aîné Hussein.

Deux alliés de la Jordanie ont vite apporté leur soutien, samedi, au roi Abdallah II.

« Le roi Abdallah est un partenaire-clé des Etats-Unis, et il a tout notre soutien », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price. En Arabie saoudite, le palais royal a également fait part dans un tweet de « son appui total (…) aux décisions et mesures prises par le roi Abdallah II et le prince héritier Hussein pour sauvegarder la sécurité et la stabilité » dans le pays.

Le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman, autres membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont apporté leur soutien dans des termes très similaires. Les riches pays du Golfe sont d’importants partenaires de la Jordanie qui dépend grandement de l’aide internationale. Par ailleurs, l’Egypte a exprimé sa « solidarité totale et son soutien au royaume jordanien hachémite représenté par sa majesté Abdallah II », selon le porte-parole de la présidence, Bassem Rady.

L’assignation à résidence du prince et les arrestations surviennent à quelques jours de la célébration du centenaire du royaume.

Le 11 avril 1921, le roi Abdallah, dirigeant du nouvel Etat de Transjordanie, avait formé son premier gouvernement, après la création de l’émirat en mars 1921, aux côtés de la Palestine pendant le mandat britannique.




Garett Skyport pour DayNewsWorld