SEISME MEURTRIER AU MAROC

 PLUS DE 2900 MORTS

Vendredi soir, le séisme le plus meurtrier dans le royaume depuis plus de soixante ans a fait près de 2900 morts et dévasté des villages entiers de maisons en terre ou en argile dans une zone montagneuse du haut-Atlas, où les éboulements ont encore rendu difficile l'accès aux villages sinistrés. Une course-contre-la-montre est toujours engagée pour trouver des survivants. Plus de 72 heures après le drame, les opérations de secours vont se poursuivre ce mardi pour tenter de sauver d'éventuels rescapés, même si les probabilités de survie s'amenuisent de jour en jour.

Des secousses ressenties dans tout le Maroc

La terre a tremblé dans le centre du Maroc, dans la région de Marrakech, à une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre. L'épicentre de ce tremblement de terre se trouve au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech, à 320 km au sud de la capitale Rabat, selon l'Institut de géophysique américain (USGS). Le nombre de victimes est en constante augmentation, d'importants dégâts sont signalés. Le dernier bilan des autorités marocaines fait état de 2 862 morts, selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur.

La diplomatie des secours

Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, a annoncé lundi une aide de 5 millions d'euros pour soutenir les ONG, françaises ou autres, déjà sur place. Elle a surtout dénoncé la « mauvaise polémique » naissante après le choix du Maroc d'accepter l'aide offerte par quatre Etats (Espagne, Royaume-Uni, Qatar, Emirats arabes unis), mais pas celle de la France, ni d'autres pays ayant tendu la main.

Certains y voient un camouflet infligé à la France pour ses relations très tendues avec le Maroc, autour des questions de migration, de liberté de parole, du Sahara occidental et de l'Algérie. Le royaume n'a toutefois pas officiellement refusé toute aide, présente ou future, de la France, et le choix des pays appelés en priorité se veut dicté par le pragmatisme. 

"Par exemple, le Qatar a les meilleurs chiens, le Royaume-Uni les meilleurs drones", explique Abdelmalek Alaoui, président de l'Institut marocain d'intelligence stratégique (Imis), à Rabat.

En effet d'importants moyens sont mobilisés pour venir au secours notamment les villages isolés dans le Haut Atlas. 

Car rares sont les villages épargnés par le séisme autour de Moulay Brahim et Taloudennt. Les villages de Asni ou encore Ouiargane sont quasiment entièrement détruits. Les maisons traditionnelles, construites en pierre et en argile, sont particulièrement vulnérables.

D’importants moyens ont été mobilisés dans ces montagnes pour venir en aide aux sinistrés. Les habitants ont dû, dans un premier temps, se débrouiller seuls, faute de route praticable, puis, dans le courant de la nuit, les secours ont enfin pu accéder à la zone touchée.Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant sont les villes les plus touchées de la province, mais le tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Casablanca ou encore Rabat.

Des hélicoptères de la gendarmerie royale ont été envoyés dans les villages les plus enclavés. Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, tentent d'accélérer les recherches pour retrouver d'éventuels survivants et fournir des abris à des centaines de familles qui ont perdu leur maison.

Le ministère de l'Education nationale marocain a annoncé lundi que 530 écoles et 55 internats ont été endommagés. 

Sept professeurs sont morts et 39 autres ont été blessés, a également annoncé le ministre, dans un communiqué publié sur Instagram. Les cours ont été suspendus dans 42 localités, dont les provinces de Chichaoua, Taroudant et Al Haouz.

Ce séisme est le plus fort jamais mesuré au Maroc, et le plus meurtrier depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, en 1960, faisant alors près de 15.000 victimes.




Carl Delsey pour DayNewsWorld