LES GILETS JAUNES PEINENT A RETROUVER

UN SECOND SOUFFLE

Ce samedi, plusieurs manifestations aux revendications multiples ont eu lieu partout en France, avant la grande journée nationale du 16 mars marquant la fin du grand débat. À 14h, on comptait 7000 «gilets jaunes», dont 2800 à Paris selon l'Intérieur.

Au total, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 2.800 manifestants ont été recensés à Paris à 14 heures, contre 1.320 lors de l'acte 16. Cette hausse de la participation est également constatée en régions, puisque 7.000 personnes ont été comptabilisées dans toute la France, contre 5.600 le 2 mars.

Alors que ces derniers évoquaient un « acte décisif » en multipliant les actions variées.

Près de quatre mois après le début du mouvement, les « gilets jaunes » n'ont pas baissé pavillon mais leweek-end dernier, la mobilisation s'était essoufflée. Pour l' « acte 17 », l'heure est donc à la remotivation avec des actions inédites comme des sit-in, flash-mob, défilés avec des collectifs féministes…

Le cortège s'est élancé vers 11 heures des Champs-Élysées en direction du jardin du Luxembourg. En tête, les "gilets roses", ces assistances maternelles mobilisées depuis le 2 février contre la réforme de leur indemnisation chômage, ainsi que le collectif #8mars15h40 qui appelle à porter un foulard violet pour dénoncer les inégalités salariales et les violences sexistes et sexuelles.

Mais sur les Champs-Élysées, la situation est quelque peu confuse. Une partie du cortège n'a pas suivi le principal, mené par les femmes.

L'avenue a été coupée en deux par un barrage de CRS avec camions et canon à eau, au niveau de la rue de Galilée. Bon nombre de « gilets jaunes » sont donc restés statiques pendant plusieurs heures, avant d'être rejoint un peu plus tard par des manifestants qui étaient partis avec le premier cortège, après la dispersion de ce dernier.

Le sit-in parisien devait «installer nos ronds-points au cœur de la capitale, là où nous serons visibles de tous et entendus», expliquait notamment Priscillia Ludosky. Cette figure des «gilets jaunes» a participé samedi matin à une action de blocage du pont d'Iena avec les associations sur le climat.Sous la Tour Eiffel, ce samedi matin, une cinquantaine de manifestants étaient rassemblés devant une banderole moitié jaune, moitié verte, proclamant: «Justice climatique et sociale même combat.»

Un sit-in qui a vite tourné court.

.Un «flashmob géant» au terminal 1 de l'aéroport parisien de Roissy a également eu lieu à la mi-journée, pour protester contre le projet de privatisation d'Aéroports de Paris. Une centaine de «gilets jaunes» ont dansé tout en protestant contre le projet de privatisation d'Aéroports de Paris

Ailleurs en France, des manifestations ont eu lieu à Lyon, Besançon, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Montpellier, Avignon, Saint-Étienne, Poitiers, à Quimper.

Les manifestations se déroulaient sans incident majeur à Lyon, Saint-Brieuc, Caen, Rouen, Dijon, Lille, Strasbourg ou Nancy tandis que l'ambiance était plus tendue à Nantes, Montpellier ou encore au Puy-en-Velay. Environ 2000 personnes ont défilé dans les rues du chef-lieu de la Haute-Loire, avec parfois des jets de projectile sur les forces de l'ordre.

Il s'agit pour les «gilets jaunes» de renouer avec l'esprit des débuts, lorsque le mouvement avait rassemblé 282.000 personnes à travers la France le 17 novembre.

Prévu le 16 mars, «l'acte XVIII» du mouvement aura lieu le lendemain de la fin officielle du grand débat avec l'objectif de rassembler «la France entière à Paris» en guise d'«ultimatum» pour le gouvernement.

Alize Marion pour DayNewsWorld