LE REPUBLICAIN MIKE PENCE SE LANCE

DANS LA PRESIDENTIELLE AMERICAINE

L’ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, a déposé ce lundi 5 juin 2023 sa candidature à l’élection présidentielle américaine en 2024, d’après des documents publiés par la commission électorale fédérale (FEC).

Ce conservateur évangélique, farouche opposant à l’avortement, défiera donc Donald Trump lors des primaires républicaines de 2024. Il devrait publier mercredi 7 juin, le jour de ses 64 ans, son entrée en lice avec un meeting dans l’Iowa. Le candidat sera sur les plateaux de la chaîne CNN, avaient confié en fin de semaine dernière des proches, sous couvert d’anonymat, à NBC et d’autres médias américains.

« Plus on est fous »

Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à cause de l’assaut contre le Capitole. La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un « traître ». A toutes ces candidatures devrait s’ajouter celle du gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum, très peu connu dans le pays. Le tout, pour le plus grand plaisir de Donald Trump.

«  Plus on est fous, plus on rit », lançait-il sur Fox News après l’entrée dans la course de la seule femme candidate chez les républicains, Nikki Haley.

Le lancement de campagne de Mike Pence risque moins de parasiter la candidature de l’ancien président que celle de Ron DeSantis, actuellement deuxième dans les sondages, après Donald Trump. Comme l’ancien vice-président, le gouverneur de 44 ans mise lui aussi sur un discours très conservateur, quoique plus offensif.

Contrairement à 2016, quand Donald Trump avait provoqué la stupeur en remportant l’investiture républicaine, puis l’élection, l’ancien président surfe cette fois-ci en tête des intentions de vote. Mais la logique reste la même : une primaire républicaine avec une dizaine de candidats, tous soucieux de barrer la route au septuagénaire, risque in fine d’entraîner une dispersion des voix, au profit de l’ancienne star de la téléréalité. Un scénario qui prend de plus en plus d’épaisseur, alors que Mike Pence, Chris Christie et Doug Burgum s’apprêtent à se lancer.

Le tribun, dont la chute a été mille fois annoncée, a survécu jusqu’ici à tous les scandales.

 « Les prétendants à la primaire républicaine peuvent faire de leur mieux, mais si des accusations de viol (et l’assaut du Capitole) n’ont pas réussi à faire fléchir la base de Trump, ces candidats n’y parviendront pas non plus », prédit la stratège démocrate Amani Wells-Onyioha.




Paul Emison pour DayNewsWorld