LE GOUVERNEUR RON SANTIS ANNONCE

SA CANDIDATURE A LA PRESIDENTIELLE AMERICAINE EN DIRECT PAR SUR TWITTER

Il pourrait voler la vedette à Donald Trump. Principal rival de l’ancien président des États-Unis pour l’investiture républicaine, le sénateur de Floride Ron DeSantis, 44 ans, doit annoncer sa candidature à l’élection présidentielle américaine 2024, mercredi 24 mai 2023 en direct sur Twitter, lors d’un échange prévu avec le patron du réseau social Elon Musk. Le milliardaire et PDG de Tesla a confirmé au Wall Street Journal qu’une « conversation » entre Ron DeSantis et lui aurait lieu ce mercredi à 18 h, heure de Washington (minuit à Paris).

Ron DeSantis attendait la fin de la session parlementaire en Floride, en mai, pour se déclarer officiellement candidat à la primaire républicaine pour la présidentielle de 2024. Histoire de mettre en avant son bilan de gouverneur du Sunshine State, après une élection gagnée d’un cheveu en 2018, puis remportée haut la main avec 59 % des voix pour un second mandat en novembre 2022.

Un ancien poulain de Donald Trump

Ron De Santis est-il vraiment le candidat le plus sérieux, le principal adversaire de Donald Trump ? En tout cas, étant donné les critiques virulentes de l'ancien président contre lui, c'est clairement le républicain qui a le plus de chances contre l'ex-président aux primaires du parti.

Il est en fait un ancien poulain de Donald Trump et il partage pas mal de ses idées. DeSantis est le chef de file conservateur de la « guerre culturelle » qui déchire l’Amérique. « La Floride est l’endroit où le wokisme va mourir », assénait-il, début janvier. Son objectif est de faire la démonstration qu’il est plus trumpiste que Donald Trump, son ancien mentor devenu un adversaire, et plus radical que la base MAGA (« Make America Great Again ») de l’ancien président, pour espérer remporter la primaire républicaine. Il s'est d'ailleurs fait connaître dans tout le pays grâce à ses politiques ultra-conservatrices qu'il a mises en place en Floride sur l'éducation ou l'immigration. Les questions de genre et d'homosexualité n'ont plus le droit d'être évoquées à l'école, par exemple en Floride. Il vient aussi de faire passer une loi pour combattre le travail au noir des immigrés et il mène une bataille en général contre la bien-pensance des démocrates.

Jeudi 18 mai, la multinationale Disney a annulé un projet de campus de plus de 1 milliard de dollars (925 millions d’euros), qui aurait dû créer au sud d’Orlando 2 000 emplois, avec des salaires annuels moyens de 120 000 dollars.

Au cœur de cette décision se trouve la guerre culturelle engagée contre Disney. La firme, qui exploite à Orlando le gigantesque parc d’attractions Disney World, avait critiqué il y a un an la loi surnommée « Don’t Say Gay » (« ne parlez pas des homosexuels »), qui interdit d’aborder dans les écoles les questions dites « de genre » et l’homosexualité jusqu’à l’équivalent du CE2.

Ron DeSantis a riposté en privant la firme du droit d’autogérer son domaine, privilège négocié à la fin des années 1960, mais c’était sans compter sur la réaction de son patron, Robert Iger, qui a attaqué le gouverneur en justice, dénonçant « une campagne ciblée de représailles du gouvernement ». Puis, M. Iger a annulé la construction du campus.

Cet ancien officier de la marine a donc gagné en popularité en multipliant les coups d’éclat ultra-conservateurs sur l’éducation ou l’immigration, au nom d’une bataille contre la supposée « bien-pensance ».

Sur ce point, les deux candidats chassent sur le même terrain. Ron DeSantis multiplie en effet les prises de position dures sur l’immigration, le Covid-19 ou encore les questions de genre.

Handicaps et atouts

Mais le chemin de Ron DeSantis jusqu’à la Maison Blanche est semé d’embûches. Le principal handicap de ce père de trois enfants : un manque de charisme, pointé de toutes parts. Et sur lequel le camp Trump n’hésite pas à l’attaquer. « Annoncer sa candidature sur Twitter, c’est parfait pour DeSantis. Comme ça il n’a pas besoin d’interagir avec qui que ce soit », a ironisé un des conseillers de Donald Trump

Selon un récent sondage Reuters/Ipsos, l’ancien président américain Donald Trump, qui a déjà annoncé sa candidature pour l’élection de 2024 depuis le 16 novembre 2022, conserve une avance confortable.

La notoriété croissante de Ron DeSantis dans les rangs des républicains et sa capacité à collecter des fonds font probablement de lui le plus grand rival de Donald Trump.Ron DeSantis a autre atout : il est jeune, il n'a que 44 ans. Il est père de trois jeunes enfants. On est loin des 76 et 80 ans de Donald Trump ou de Joe Biden.

Les deux hommes restent toutefois les deux favoris pour l’investiture républicaine. Les autres candidats républicains déclarés – Nikki Haley, Tim Scott, Asa Hutchinson – dépassent pour l’instant rarement les 5 % d’intentions de vote.

Le candidat choisi par le camp républicain à l’issue de primaires affrontera en novembre 2024 celui désigné par le parti démocrate.




Jenny Chase pour DayNewsWorld