COMPRENDRE LES DIVERGENCES 

ENTRE LES ETATS-UNIS ET ISRAEL 

APRES  L'ATTAQUE IRANIENNE

Israël a promis «une riposte» à l’attaque massive et sans précédent lancée par l’Iran, malgré les appels venus du monde entier, y compris des Etats-Unis, à éviter une escalade au Moyen-Orient, déjà ébranlé par la guerre dans la bande de Gaza.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a une nouvelle fois prévenu mardi que «la moindre action» d’Israël contre «les intérêts de l’Iran» provoquerait «une réponse sévère, étendue et douloureuse» de son pays.

Ce développement suscite des inquiétudes quant à une possible détérioration de la situation, avec un risque significatif d'escalade régionale si Israël décide de riposter conformément aux souhaits du Premier ministre Benjamin Netanyahu. 

Et le Premier ministre israélien a sollicité l'unité de la communauté internationale face à ce qu'il qualifie d'«agression iranienne menaçant la paix mondiale».

Pourtant les États-Unis, qui ont joué un rôle actif dans la défense du territoire israélien attaqué pour la première fois depuis 1973 par une puissance étatique régionale, ont déclaré leur opposition à toute escalade ou guerre élargie avec l'Iran. Ils ont averti qu'ils ne participeraient pas à une action de représailles tout en affirmant leur soutien indéfectible à Israël.

Une évolutionde la position américaine ?

Ces nouvelles déclarations officielles semblent indiquer une évolution dans la position américaine à l’égard du conflit en cours.

En effet, depuis plusieurs semaines, les divergences s’accentuent entre l’administration américaine et le gouvernement de Nétanyahou. 

Le 25 mars dernier, les États-Unis se sont pour la première fois abstenus lors du vote, par le Conseil de sécurité des Nations unies, d’une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas ainsi que la libération de tous les otages. Une position commentée par le premier ministre israélien qui l’a qualifié de « net recul » nuisant aux efforts de guerre.

Plus récemment, lors d’un échange téléphonique, Joe Biden aurait menacé de conditionner l’aide à Israël à des mesures « tangibles » si Israël ne changeait pas sa façon de conduire la guerre à Gaza.

Comment expliquer cette évolution de la posture des États-Unis de Joe Biden ?

D'une part les pertes humaines et matérielles très élevées à Gaza provoquent une désapprobation croissante de l’opinion publique au sein même des pays occidentaux.

D'autre part, les objectifs militaires poursuivis par Israël suscitent de plus en plus d’interrogations et de réserves.

En effet parmi les buts de guerre israéliens, celui d’éradiquer le Hamas présenté comme une évidence indiscutable est jugé irréaliste par les alliés même d’Israël. Les responsables militaires à Washington considéreraient que l’objectif maximaliste posé par les Israéliens n’est pas atteignable en tant que tel.

En outre dans un contexte de campagne électorale américaine Joe Biden a tout à perdre à montrer dans ses discours un soutien inébranlable à Israël. Une partie de son électorat lui reproche le « deux poids, deux mesures » qui a également cimenté un discours politique anti-occidental.

Il est clair que la décision de l’administration Biden d’augmenter l’aide humanitaire tout en continuant à fournir le soutien financier et matériel nécessaire à l’effort de guerre crée une incompréhension et de la frustration pour une partie de l’opinion publique aux États-Unis notamment au sein du camp démocrate.

Biden ne peut pas totalement l’ignorer et perdre une partie de son électorat. Les Etats-Unis restent toutefois les meilleurs alliés d'Israel depuis sa création.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld