MIDTERMS LES REPUBLICAINS EN TETE

Au lendemain des élections de mi-mandat, les républicains mènent à la Chambre. Au Sénat, un nouveau vote aura lieu au mois de décembre dans l’Etat de Géorgie. L’hypothèse d’une « vague rouge » qui assurerait aux républicains une majorité dans les deux chambres ne semble pas totalement acquise . En Géorgie, aucun des deux candidats n’a obtenu 50 % des suffrages et un nouveau vote sera organisé, comme le demande la législation de l’Etat, au mois de décembre.

Après une campagne acharnée centrée sur l’inflation, les républicains étaient confiants dans leurs chances de priver mardi Joe Biden, un président à la cote de popularité anémique, de ses majorités au Congrès. Organisées deux ans après la présidentielle, les élections de mi-mandat font quasiment systématiquement office de vote-sanction pour le pouvoir en place. Signe de l’optimisme qui régnait dans le camp républicain, le « Grand Old Party » visait même des sièges dans des circonscriptions censées être solidement acquises aux démocrates.

« La vague » républicaine n’a cependant pas obtenu les résultats escomptés, tandis que la composition finale du Sénat demeure inconnue.

La Chambre des représentants penche républicain

« Il est clair que nous allons reprendre la Chambre des représentants », s’enthousiasmait le ténor républicain Kevin McCarthy dans la nuit de mardi à mercredi, au moment où les résultats continuaient d’affluer. Selon les derniers résultats, les Démocrates ont conquis 183 sièges, tandis que les Républicains dominent pour l’instant avec 206 représentants.

Les républicains ont cependant remporté une série de victoires importantes : en menant une campagne acharnée sur l’inflation, J. D. Vance, l’un des poulains de Donald Trump, a décroché le poste très convoité de sénateur dans l’Ohio, l’un des bastions industriels et agricoles de l’Amérique. La très trumpienne Marjorie Taylor Greene, qui s’est fait connaître au cours de son premier mandat pour ses propos racistes et antisémites , a été réélue en Géorgie. Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, et le gouverneur du Texas, Greg Abbott, deux futurs prétendants républicains à la présidence, ont battu sans difficulté leur rival démocrate.

Les républicains devraient donc reprendre la majorité à la Chambre des représentants, ce qui leur permettrait de bloquer certains projets de l’administration Biden pendant les deux ans à venir, avant la prochaine présidentielle.

Le parti républicain, à qui l’on prêtait une percée de 25, voire 30 sièges, s’est certes vu obligé de revoir ses ambitions à la baisse. « Ce n’est certainement pas une vague républicaine, ça, c’est sûr », a admis l’influent sénateur Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, sur NBC. Donald Trump s'est également exprimé ce soir sur les résultats des élections de mi-mandat « Si, à certains égards, l’élection d’hier a été quelque peu décevante, d’un point de vue personnel, c’est une très grande victoire », a déclaré ce soir l’ancien président Donald Trump sur son réseau social Truth Social. Mais l’ancien président, toujours battant, compte bien lancer sa candidature à l’élection présidentielle 2024, avec une annonce prévue le 15 novembre.

Les succès et les défaites démocrates.

Si les démocrates sont relativement déçus de ne pas avoir créé la surprise en Ohio, avec la victoire du poulain trumpiste J.D. Vance, ils peuvent se consoler en regardant du côté de la Pennsylvanie où le colosse à capuche John Fetterman a battu Mehmet Oz, médecin star de télé adoubée par Donald Trump, pour un siège au Sénat auparavant tenu par un républicain. Le camp Biden a remporté là une victoire symbolique. Les démocrates ont aussi arraché deux postes de gouverneurs aux républicains : dans le Maryland et dans le Massachusetts. Ils se sont aussi épargné une grosse frayeur en conservant le contrôle de l’Etat de New York, où les républicains pensaient être en mesure de déloger la gouverneure Kathy Hochul. En Géorgie par contre, la démocrate Stacey Abrams a échoué à devenir gouverneure face à Brian Kemp.

La Géorgie est de nouveau Etat décisif pour le Sénat

Ni le démocrate Raphael Warnock ni son adversaire républicain Herschel Walker n’a réussi à s’imposer et à recueillir plus de 50 % des votes requis pour l’emporter dans cet Etat. En fin de journée, le candidat démocrate est légèrement en tête avec 49,4 % des voix contre 48,5 % pour son opposant. Le candidat du parti libertarien Chase Olivier recueille, lui, 2,1 % des votes.

Selon les règles électorales de l’Etat, une nouvelle élection doit avoir lieu entre les deux candidats ayant obtenu le plus de voix si aucun n’a atteint les 50 % requis. L’Etat de Géorgie doit au préalable certifier les résultats du vote d’hier et vérifier qu’une nouvelle élection est bien nécessaire.

Un scrutin vers lequel tous les yeux de l’Amérique vont se tourner, car il risque bien de définir la majorité au Sénat, et donc l’agenda politique aux États-Unis pour les deux prochaines années.

Les règles électorales de Géorgie imposent une nouvelle élection, dans quatre semaines.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld