SCANDALE CHEZ LES DEMOCRATES

APRES LA DECOUVERTE DE NOUVEAUX DOCUMENTS CONFIDENTIELS CHEZ JOE BIDEN

Troisième salve de découvertes de dossiers liés à ses anciennes fonctions de sénateur et de vice-président, et qui auraient dû être remis aux Archives nationales. La justice américaine a encore trouvé six documents confidentiels supplémentaires dans la résidence familiale de Joe Biden, un rebondissement de plus dans une affaire déjà très embarrassante pour le président américain. « Le ministère de la Justice a pris possession de documents (...) entrant dans le cadre de son enquête, y compris six éléments constitués de documents » classifiés, lors d'une fouille vendredi dans la maison que possède le président à Wilmington, dans l'Etat du Delaware (est), a fait savoir dans un communiqué publié samedi Bob Bauer, son avocat personnel.

Le conseil de Joe Biden précise que les dossiers en question correspondent à deux phases de la vie politique du démocrate de 80 ans: d'une part sa longue carrière de plus de 30 ans comme sénateur du Delaware, et d'autre part sa fonction de vice-président de Barack Obama, entre 2009 et 2017.

Cette nouvelle découverte s'ajoute à une série de révélations au compte-gouttes ces derniers jours, qui mettent la Maison Blanche dans une position très délicate.

De nouveaux documents confidentiels ont en effet déjà été retrouvés samedi 14 janvier au domicile privé de Joe Biden à Wilmington, quatre jours seulement après qu’une page estampillée « Top Secret » a déjà été repérée.

Cinq pages supplémentaires de documents confidentiels ont en effet été retrouvées dans la maison de famille de Joe Biden, a fait savoir la Maison Blanche samedi, dans la pièce adjacente au garage. Ils concerneraient a priori l’Ukraine (avant la guerre) et l’Iran selon les médias américains.Ces nouvelles découvertes, qui datent de la vice-présidence de Joe Biden sous Barack Obama, ont été faites après la venue sur place, dans la soirée de jeudi, de l’avocat de la présidence Richard Sauber. Les représentants du ministère de la Justice l’accompagnant ont « immédiatement » pris possession de ces trouvailles.

Avant plusieurs autres documents ont été découverts en novembre dans un bureau à Washington, puis fin décembre dans sa résidence privée de Wilmington alors que depuis 45 ans, les présidents et vice-présidents américains sont obligés de transmettre, à l’issue de leur mandat, l’ensemble de leurs emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales.

Un procureur spécial pour l' enquête

Dans une déclaration solennelle à la presse, l’attorney général (ministre de la justice), Merrick Garland, a annoncé la désignation d’un conseiller spécial pour enquêter sur cette affaire. Il s’agit de Robert Hur, ancien procureur du Maryland et ex-cadre du ministère, également passé par le privé.

La Maison-Blanche a, de son côté, communiqué sans attendre à propos de ces nouveaux documents, rappelant toutefois que l’ex-président Donald Trump, lui aussi, était dans le viseur de la justice pour avoir apporté des papiers confidentiels dans sa résidence en Floride.

L'avocat de la présidence, Richard Sauber, a fait état de cette mise à jour dans un communiqué publié samedi. Il y indique s'être rendu chez le successeur de Donald Trump afin de superviser la transmission à la justice d'un premier ensemble de documents confidentiels, retrouvé sur place mercredi. Sur autorisation, des fouilles supplémentaires ont ainsi été menées dans cette autre pièce de la maison, conduisant à ces nouvelles trouvailles, le jour même où le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, nommait un procureur indépendant pour enquêter sur de précédentes découvertes faites chez le président en exercice.

Un manque de transparence ?

En novembre dernier, d'autres documents avaient été découverts au Penn Biden Center à Washington, dans l'un des anciens bureaux de Joe Biden, et aussitôt confiés à la justice. L'information n'a toutefois été révélée au public que ce lundi 9janvier 2023, ce qui vaut déjà à la Maison-Blanche d'être critiquée pour son manque de transparence.

Outre cette critique, la découvertes de ces documents supplémentaires pourrait bien compromettre l’avenir politique du président américain.

Dans les rangs démocrates, où l’on fait front uni autour du président, cette situation provoque un certain embarras. « Tout manquement aux protocoles de sécurité concernant le stockage et le traitement d’informations classifiées est évidemment une affaire sérieuse », a affirmé l’élu Jamie Raskin, dans un communiqué.

« Irresponsable »

L’affaire fait d’autant plus mal que son prédécesseur est lui aussi dans le viseur de la justice pour avoir emporté des caisses de documents en quittant la Maison Blanche. Une attitude qualifiée d’« irresponsable » par Joe Biden à l’automne.

Et cela pourrait aussi décrédibiliser par ricochet les critiques démocrates contre Donald Trump, qui le visaient pour les centaines de documents secrets emmenés chez lui à Mar-a-Lago.

Du pain béni, pour les Républicains, qui n’hésitent pas à rappeler que Biden avait théâtralement jugé « inacceptable » la rétention de documents classifiés par Donald Trump dans l’émission 60 Minutes.

Un dossier politiquement explosif

L’opposition républicaine s’est empressée de dénoncer les agissements du dirigeant démocrate, rebondissant sur une question lancée à Joe Biden par un journaliste de la chaîne prisée des conservateurs Fox News, suggérant qu’il aurait pu avoir laissé ces documents à côté de sa voiture préférée, une Corvette. « Le président Biden protège mieux sa Corvette que des documents confidentiels », a critiqué vendredi l’élu républicain Buddy Carter, juste avant que ses collègues n’annoncent l’ouverture d’une enquête au Congrès sur ce dossier. Ils dénoncent également une justice à double vitesse.

Fort de leur nouvelle majorité à la Chambre des représentants, les républicains comptent bien exploiter toute potentielle faille démocrate, avec la présidentielle de 2024 en ligne de mire. L’opposition envisage déjà de lancer une enquête à la Chambre des représentants.

Nul doute que cette affaire écorne l’image du président, qui a promis de lever le mystère sur une éventuelle candidature en début d’année.

Même si la Maison-Blanche plaide « l’inadvertance », c’est son silence dans cette affaire qui rend les choses délicates pour Joe Biden qui avait pourtant gagné sept points de popularité en sept mois.




Alize Marion pour DayNewsWorld