PRESIDENTIELLE

DONALD TRUMP L'INFATIGABLE ATTAQUANT

La présidentielle approche, et Donald Trump attaque. L’ancien président américain, qui a officialisé sa candidature en novembre en vue de l’élection présidentielle l’an prochain, s’est exprimé pendant près d’une heure quarante, n’épargnant personne, y compris son propre camp.

L’ancien président américain a averti samedi qu’il était le seul candidat capable de sauver les Etats-Unis des démocrates

 "bellicistes" ainsi que des "fanatiques et imbéciles" du parti républicain, lors de la grand-messe annuelle des conservateurs américains réunis à Washington.

Il s'est montré non seulement très critique envers son camp :

"Nous avions un parti républicain dirigé par des monstres, des néo-conservateurs, des mondialistes, (...) et des imbéciles".

 "Les électeurs américains, a déclaré Trump, sont fatigués des dynasties politiques enracinées dans les deux partis (républicain et démocrate, NDLR), des intérêts particuliers pourris, des politiciens amoureux de la Chine" et des partisans de "guerres étrangères sans fin."

« J’empêcherai la troisième guerre mondiale »

Mais il a aussi assuré qu'il était le seul candidat crédible pour empêcher "la troisième guerre mondiale". "Nous allons avoir une troisième guerre mondiale si quelque chose ne se passe pas rapidement", a-t-il averti après avoir ouvertement désapprouvé l’aide américaine à l’Ukraine. 

"Je suis le seul candidat qui peut faire cette promesse : j’empêcherai la troisième guerre mondiale", a assuré l’ex-président.

Un sondage réalisé par l'institut associé à l'Université Emerson de Boston, et publié mardi dernier, donne l'ancien président vainqueur en cas de duel avec Joe Biden. Il récolterait 46 % des voix contre 42 % pour l'actuel détenteur du poste. 5 % des personnes interrogées ne savaient pas encore pour qui elles voteraient, et 7 % choisiraient un autre candidat.

L’ancien président est peut-être le favori pour l’investiture républicaine, mais il n’est plus le leader unique de son parti.

Deux étoiles montantes chez les Républicains

Parmi les rivaux de Donald Trump, figure l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley. Elle est la première à s'être déclarée candidate pour l'investiture républicaine après Trump. 

Depuis la fin du mandat Trump, les attaques de son ancienne porte-parole pendant deux ans sont plus devenues frontales, critiquant ouvertement la croisade post-électorale du président sur une supposée fraude jamais prouvée.

"Il est temps de désigner un républicain capable de gouverner et de remporter une élection nationale", confiait-elle récemment à Fox News.

A son arrivée à l’ONU en janvier 2017, cette responsable politique, alors sans expérience internationale, détonne avec ses formules percutantes sur des sujets explosifs. 

"On ne met pas du rouge à lèvres sur un cochon", dit-elle de l’accord sur le nucléaire iranien, qu’elle combattra fermement, quitte à rudoyer au passage certains des plus proches alliés européens des Etats-Unis. Certains de ses partenaires saluent le "pragmatisme" de cette femme directe et chaleureuse. Mais pour d’autres, elle est trop « idéologue » et « déconnectée de la réalité » dans ses approches.

Mais pour Nikki Haley comme pour Donald Trump , la menace pourrait également venir de Ron DeSantis, le gouverneur de Floride et étoile montante du parti. De façon notable, Ron DeSantis – qui devrait se présenter mais n’a pas encore déclaré ses intentions – n’a pas participé à la CPAC. Il a plutôt entrepris une tournée dans plusieurs États pour promouvoir son nouveau livre sur sa gouvernance de la Floride comme modèle pour la nation. Dimanche, DeSantis a prononcé un discours sur sa vision du parti à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan en Californie.

Les deux hommes ont des voyages prévus à Davenport, dans l’Iowa, au cours des deux prochaines semaines – visitant l’État où commence le processus d’investiture républicaine.

Premières publicités contre DeSantis

D'ailleurs Donald Trump ne s'y est pas trompé en visant certains membres de son propre parti "Nous avions un Parti républicain qui était dirigé par des monstres, des néoconservateurs (...) a déclaré Trump. Mais nous ne retournerons jamais au parti de Paul Ryan, Karl Rove et Jeb Bush". 

Paul Ryan, ancien président de la Chambre des représentants, s’est récemment prononcé contre Trump. 

Il siège au conseil d’administration de Fox News, un réseau dont les choix de couverture récents frustrent l’équipe Trump.

Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride et rival de Trump en 2016, a parlé favorablement de Ron DeSantis.

En public et en privé, Trump a déjà commencé à s’en prendre à DeSantis, bien qu’il ne l’ait pas mentionné samedi. La campagne de Trump a dépensé une petite somme cette semaine pour diffuser ses premières publicités sur Facebook visant DeSantis, dont une avec une photo des deux hommes et la légende. Sur la photo un apprenti qui apprend du maître".

Le président Trump est toujours le candidat principal pour l'investiture républicaine. Mais c’est une course beaucoup plus ouverte qu’elle ne l’a été par le passé.




Garett Skyport pour DayNewsWorld