AVEC SA CANDIDATURE A LA PRESIDENCE

 NIKKI HALEY DEFIE DONALD TRUMP

La républicaine Nikki Haley a annoncé mardi 14 février sa candidature à l’élection présidentielle américaine 2024. La candidature de l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’Organisation des Nations unies (ONU), âgée de 51 ans, était pressentie depuis plusieurs semaines. Mme Haley avait promis une « annonce spéciale » mercredi à ses partisans à Charleston, en Caroline du Sud, Etat dont elle a été gouverneure. Elle devient la première candidate notable à défier Donald Trum

« Je n’ai jamais perdu une élection, et je ne vais pas commencer maintenant »

Elle est la première d’une longue liste de républicains qui devraient, dans les mois à venir, lancer les campagnes de 2024. Parmi eux figurent le gouverneur de Floride Ron DeSantis, l’ancien vice-président Mike Pence, l’ancien secrétaire d’Etat Mike Pompeo et le sénateur Tim Scott de Caroline du Sud. Joe Biden a déclaré, pour sa part, qu’il avait l’intention de se faire réélire en 2024, bloquant toute bousculade pour l’investiture démocrate.

Mme Haley s’est régulièrement vantée de ses antécédents de défi aux attentes politiques, en disant : « Je n’ai jamais perdu une élection, et je ne vais pas commencer maintenant. »

A son arrivée à l’ONU en janvier 2017, cette responsable politique, alors sans expérience internationale, détonne avec ses formules percutantes sur des sujets explosifs. « On ne met pas du rouge à lèvres sur un cochon », dit-elle de l’accord sur le nucléaire iranien, qu’elle combattra fermement, quitte à rudoyer au passage certains des plus proches alliés européens des Etats-Unis. Certains de ses partenaires saluent le « pragmatisme » de cette femme directe et chaleureuse. Mais pour d’autres, elle est trop « idéologue » et « déconnectée de la réalité » dans ses approches.

Un « changement de génération »

A l’étranger, le nom de cette conservatrice, dynamique et ambitieuse, est intimement associé à celui de l’ancien président, dont elle fut durant deux ans le porte-voix. Bien que pressentie, cette annonce n’en reste pas moins une volte-face venant de cette ex-responsable du cabinet de Donald Trump, qui avait déclaré il y a deux ans qu’elle ne défierait pas son ancien patron pour la Maison Blanche en 2024. Changeant d’avis ces derniers mois, la républicaine a cité, entre autres, les difficultés économiques du pays et la nécessité d’un « changement de génération », un clin d’œil à l’âge de Trump, âgé de 76 ans.

Défier Donald Trump

Englué dans une série d'affaires, l'ancien président Donald Trump, candidat depuis le 15 novembre, n'a pas immédiatement réagi à l'annonce de Nikki Haley.

Après avoir fait cavalier seul durant trois mois, Donald Trump voit progressivement les rangs de ses rivaux républicains se garnir. Son ancien vice-président, Mike Pence, son ex-chef de la diplomatie, Mike Pompeo, le gouverneur de Virginie, Glenn Youngkin... De nombreux républicains envisagent de se lancer dans les prochaines semaines.

Porte-voix de la politique étrangère de Donald Trump durant deux ans, Nikki Haley prendra soin de garder malgré tout le dirigeant à bonne distance. Comme lors des débats en 2018 autour de la nomination du juge conservateur Brett Kavanaugh à la Cour suprême, accusé d’agression sexuelle : à rebours d’une grande partie de son camp, elle appelle à écouter ses victimes présumées.

Depuis la fin du mandat Trump, les attaques sont devenues bien plus frontales, Nikki Haley critiquant ouvertement la croisade post-électorale du président sur une supposée fraude jamais prouvée. « Il est temps de désigner un républicain capable de gouverner et de remporter une élection nationale », confiait-elle récemment à Fox News.

Pour Nikki Haley, la menace pourrait également venir directement de son Etat : le sénateur de Caroline du Sud, Tim Scott, flirte lui aussi très ouvertement avec une candidature. Mais les projecteurs sont surtout braqués sur Ron DeSantis, le gouverneur de Floride et étoile montante du parti. Lui non plus ne s'est pas officiellement lancé dans la course. La bataille pour l'investiture républicaine promet donc d'être âpre.

Elue, Mme Haley serait la première femme présidente du pays et la première présidente américaine d’origine indienne.




Garett Skyport pour DayNewsWorld