FRANCE

UNE NOUVELLE TRIBUNE DE MILITAIRES

 POUR DENONCER

LA MENACE D'UNE GUERRE CIVILE

Valeurs Actuelles continue de se faire le porte-voix d’une partie de l’ armée. Deux semaines et demie après un premier texte controversé, appelant Emmanuel Macron et l'exécutif à défendre le patriotisme, l'hebdomadaire Valeurs actuelles a publié, dimanche 9 mai 2021dans la soirée, une nouvelle tribune. Cette fois-ci, lancée par des militaires d'active, elle est ouverte aux signatures.

« Nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme. Le premier texte avait fait couler beaucoup d'encre, le second risque d'enfoncer le clou. »

« Agissez, mesdames et messieurs. Il ne s'agit pas, cette fois, d'émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s'agit pas de prolonger vos mandats ou d'en conquérir d'autres. Il s'agit de la survie de notre pays, de votre pays », écrivent les auteurs dans ce texte adressé au président de la République, aux ministres, aux parlementaires et aux officiers généraux.

Une première tribune choc le 21 avril

Valeurs actuelles avait publié, le 21 avril, une première tribune choc dans laquelle « une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires »appelaient le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme et se disaient « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation ». Ce texte avait déclenché une vive controverse dans la classe politique.

Saisi par des parlementaires de la France insoumise, le procureur de Paris Rémy Heitz avait rejeté la demande d’engager des poursuites visant les auteurs et diffuseurs de la tribune car « aucune infraction pénale » n’y figure. Selon le sondage d'Harris Interactive réalisé pour LCI, 64% des personnes interrogées à propos de la première tribune avaient entendu parler de cette tribune dénonçant le « délitement » de la France du fait « d’un certain antiracisme », de « l’islamisme et des hordes de banlieue ». Au total, 58 % des personnes interrogées soutenaient les militaires ayant signé la tribune, selon le sondage, réalisé sur un échantillon de 1613 personnes.

Toujours selon le même sondage , 84% des Français interrogés pensent que la violence augmente de jour en jour et 73% d'entre eux estiment que le pays se délite. Les partisans de la droite et de l'extrême droite semblent davantage en accord avec les idées des signataires. En particulier sur la question de la sécurité : par exemple, 93% des Républicains et 94% des sympathisants du Rassemblement National pensent que les lois de la République ne s'appliquent pas dans certaines villes. Et les deux tiers du panel pensent que les signataires de la tribune ne doivent pas être punis.

« La génération du feu »

Les auteurs de la deuxième tribune disent être « entrés récemment dans la carrière » et précisent qu’ils ne peuvent pas « réglementairement » s’exprimer « à visage découvert ».« Nous sommes de ce que les journaux ont nommé "la génération du feu". Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire », écrivent-ils pour se présenter.

« Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’ islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol », disent les auteurs. « Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien – rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine ».

Alors qu'Emmanuel Macron s'affichait, en signe d'unité, avec les chefs d'états-majors des armées samedi 8 mai lors des commémorations de la capitulation allemande en 1945, les militaires, confrontés aux réalités du terrain, continuent de dénoncer la « déchéance », le « communautarisme » et « l'islamisme » auxquels l'exécutif ferait « des concessions.

Selon les signataires, qui s'appuient sur leur expérience de l'opération Sentinelle pour justifier leur évaluation de la situation en France, la guerre civile « couve ».




Alize Marion pour DayNewsWorld