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L'ERREUR DE LA DICTATURE A ETE DE TORTURER SANS TUER

SELON LE PRESIDENT BOLSONARO AU BRESIL

Le président du Brésil Jair Bolsonaro a ordonné, lundi 25 mars, que soit commémoré le 55e anniversaire du coup d'Etat du 31 mars 1964. Coup d'Etat qui avait installé une dictature militaire de 21 ans.

« Notre président a ordonné au ministère de la Défense d'organiser les commémorations qui se doivent liées au 31 mars 1964 », a déclaré à la presse Otávio Régo Barros au palais présidentiel de Planalto.

Jair Bolsonaro, ex-capitaine chez les parachutistes et au gouvernement composé pour moitié de militaires, n'a jamais caché sa nostalgie de l'époque de la dictature. Interrogé sur ce que recouvraient ces célébrations, le porte-parole a répondu :

«Ce que les commandants choisiront dans leurs garnisons, et dans le contexte dans lequel elles doivent être réalisées.»

« Le président ne considère pas le 31 mars 1964 comme un coup d'Etat militaire », a précisé le porte-parole. « Il considère que la société rassemblée, sentant le danger que le pays était en train de vivre », a réussi ce jour-là en unissant « des civils et des militaires, à récupérer le pays et le remettre en marche ».

Sans cela, « aujourd'hui nous aurions ici un type de gouvernement qui ne serait bon pour personne », a-t-il ajouté.

Le militariste Bolsonaro a acquis une partie de sa popularité grâce à son goût immodéré pour l'autorité, multipliant les déclarations polémiques. En juin 2016, il avait affirmé à la radio Jovem Pan :

« l'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer ».

Lors de la séance de la Chambre des députés où a été votée en avril 2016 la destitution de la présidente Dilma Rousseff (ex-guérillera torturée par les militaires), Bolsonaro avait dédié son vote au colonel qui était le chef du renseignement sous la dictature, accusé d'au moins six assassinats sous la torture.

« A la mémoire du colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra, la terreur de Rousseff (...), je vote oui! ». En 2011, Dilma Rousseff avait interdit à l'armée quelque commémoration que ce soit de la dictature.

Selon la Commission nationale de la vérité, il y eut durant la dictature brésilienne pas moins de 434 assassinats et des centaines de détentions arbitraires et de tortures d'opposants.

A la suite de l'éviction du président Joao Goulart en 1964, cinq généraux se sont succédé jusqu'en 1985 à la tête de la junte avec un parti officiel (Arena) et une opposition muselé (MDB).

Le régime a connu un durcissement en 1968 avec l'interdiction des manifestations, la censure et le jugement des prisonniers politiques par des tribunaux militaires.

Jenny Chase pour DayNewsWorld