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LES ANNONCES D'EMMANUEL MACRON

 CE 14 JUILLET 2020

Le président de la République a précisé, lors d’un entretien, ce « nouveau chemin » qu’il entend désormais suivre, entre épidémie, crise économique et lutte pour le climat.Cent milliards d’euros de plan de relance, masque obligatoire dans les lieux publics clos, volonté d’inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution :

Le chef de l’Etat était interrogé par Léa Salamé et Gilles Bouleau, pour son premier entretien en direct depuis sa conférence de presse du 25 avril 2019, après les manifestations des « gilets jaunes ».

Interrogé sur les raisons pour lesquelles il avait décidé de renouer avec l’exercice de la prise de parole présidentielle le 14-Juillet, Emmanuel Macron a expliqué que « le pays a été profondément bouleversé et traumatisé, ajoutant :

« Je crois que ce 14-Juillet avait un tour particulier qui justifie cet échange. »

Une autocritique

Le chef de l'Etat a commencé par une autocritique sur sa manière de gouverner pendant ses trois premières années de pouvoir. « J'ai commis des erreurs », a-t-il déclaré, reconnaissant ne pas être parvenu à réduire les divisions qui fracturent la société. Rappelant avoir été élu « pour mener des réformes tambour battant », il a admis avoir donné l'impression aux Français qu'il réformait « malgré eux, comme pour adapter le pays à quelque chose (...) qui n'était pas juste ».

« Nous avons vécu une crise sociale avec les “gilets jaunes” qui a été la colère d’une partie du peuple français, qui (…) s’est dit : “Ce monde n’est pas fait pour nous. Les réformes qu’ils font, ce qu’ils nous demandent de faire n’est pas fait pour nous.” (…) Nous n’avons pas produit de résultats, on n’a pas été assez vite. »

Il a donc fait valoir sa volonté de passer par « davantage de dialogue social ».

Masque bientôt obligatoire « dans les lieux publics clos »

Questionné sur la reprise de l’épidémie en France, le président a reconnu que « nous avons des signes que ça repart quand même un peu » avant d’ajouter que « nous devons prévenir et nous préparer ». Il a rappelé l’importance de respecter les gestes barrières « J’ai demandé qu’on passe une étape au gouvernement et je souhaite que, dans les prochaines semaines, on rende obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos. »

« Nous serons prêts » en cas de nouvelle vague épidémique, a-t-il assuré, précisant qu’il était opposé à un reconfinement généralisé du pays :

Le président a en effet assuré que le pays possédera assez de matériel médical, de tests, ou encore de médicaments en cas de seconde vague : « Nous avons à la fois les stocks et les approvisionnements qui sont sécurisés. »

Emmanuel Macron a dit vouloir permettre à tout Français de se faire tester, même sans prescription médicale. Si un vaccin contre le coronavirus était trouvé, « la France sera servie parmi les premiers pays », a déclaré le chef de l’Etat, alors que le groupe français Sanofi travaille à l’élaboration d’un vaccin contre le virus.

Un plan de relance d’« au moins 100 milliards »

Le plan de relance de l’économie française représentera « au moins 100 milliards d’euros », en plus des 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l’économie depuis le début de l’épidémie, a annoncé Emmanuel Macron :

« On met avec ce plan de relance, en plus de cet argent déjà mis, au moins 100 milliards pour faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative. Je suis convaincu qu’on peut bâtir un pays différent d’ici à dix ans. »

Le chef de l’Etat assure qu’il fera tout pour éviter un « maximum de plans sociaux » grâce à « un plan de relance maximum ». Le président a dit avoir un « objectif à six mois » : « Tout faire pour éviter le maximum de plans sociaux, réduire leur importance avec les mesures d’urgence qu’on a pu prendre, (…) protéger. »Au-delà de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a évoqué la situation économique et sociale.

Selon lui, il y aura « entre 800 000 et un million de chômeurs de plus à l'horizon du printemps 2021 ». Pour lutter contre cette « augmentation massive », le chef de l'Etat a estimé que la « jeunesse doit être la priorité ». Le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures pour « ne pas perdre la bataille de l'apprentissage », et fustigé les entreprises « irresponsables » qui « préfèrent prendre des stagiaires plutôt qu'un contrat professionnel ou un alternant ».

Ainsi, un « dispositif exceptionnel d'exonération de charges » va être mis en place pour « un à deux ans » pour les jeunes gagnant jusqu'à 1,6 smic.

Pour accompagner les nouveaux diplômés notamment dont la recherche du premier emploi a été compliquée par la crise provoquée par le confinement, le président a également annoncé la création de 300 000 contrats d'insertion pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi, un quasi doublement des effectifs du service civique avec 100 000 bénéficiaires supplémentaires par rapport aux 140 000 actuels, ainsi que 200 000 places dans des « formations qualifiantes supérieures ».

Gérald Darmanin défendu

Concernant la nomination de Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, au ministère de l’intérieur, qui choque notamment les associations féministes, le chef de l’Etat a indiqué qu’il y a une « relation de confiance d’homme à homme », « d’un président de la République à un ministre nommé sur la réalité de ses faits », et s’est posé comme le garant des « principaux fondamentaux de notre démocratie » Emmanuel Macron a donc réitéré sa confiance envers le ministre, rappelant son droit à la présomption d'innocence.

« Je pense qu'aucune cause n'est défendue justement en bafouant les principes fondamentaux de notre démocratie », a-t-il asséné.

« Je le dis pour un ministre, comme je le dirais pour quelque citoyen que ce soit. Je suis aussi, de là où je me place, le garant de cette présomption d’innocence. »

La réforme des retraites : « Une réforme juste »

M. Macron a confirmé sa volonté de vouloir mettre en place la réforme des retraites :

« Je crois que cette réforme est juste. Il faut peut-être lui donner un peu plus de temps, mieux la concerter. (…) La retraite, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas (…). Nous devons regarder notre système de retraite en face. »

La lutte contre le réchauffement dans la Constitution

Emmanuel Macron veut inscrire « le plus vite possible » la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution :

« La seule question sur laquelle il peut y avoir un référendum (…) est une réforme constitutionnelle, celle de l’article premier qui place l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique, et aussi le respect de la biodiversité dans notre texte constitutionnel. (…) Je pense que c’est une avancée majeure. »Il est aussi question de « redévelopper le fret ferroviaire massivement » et de soutenir les trains de nuit et les petites lignes, « parce que tout ça, ça permet de faire des économies et de réduire nos émissions ».

Le président a rappelé son ambition de développer les primes à la conversion vers des véhicules moins polluants, ainsi qu’un plan pour « rénover massivement » les bâtiments. Avant d’évoquer la relocalisation de certaines industries en France, dans cette optique écologique :

« On peut redevenir une grande nation industrielle par l’écologie, parce qu’on ne va pas importer des matériaux de l’autre bout du monde, dont le bilan carbone est absolument abominable. On va re-produire dans nos régions parce que le numérique va nous permettre de produire de plus petites quantités, plus vite, grâce à l’impression 3D. »

Emmanuel Macron s'est dit « convaincu qu'on peut bâtir un pays différent en 10 ans ». « On doit trouver un chemin commun pour bâtir un nouveau modèle écologique, » a-t-il résumé.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld