FAUT-IL TRAVAILLER PLUS EN FRANCE ?

Comment répondre à la crise des gilets jaunes qui demandent plus de pouvoir d'achat ?

C'est la question qui taraude le gouvernement et tout particulièrement Emmanuel Macron à deux jours de son intervention sous forme de conférence de presse , la première de son quinquennat. Le président se préparerait à prôner l'allongement du temps de travail comme élément de réponse pour faire face à la baisse d'impôt.

Emmanuel Macron veut que les Français « travaillent davantage » pour financer les baisses d'impôt. Mais les solutions envisagées peuvent être explosives...

« J'ai demandé au gouvernement de mettre en œuvre cette baisse d'impôt en la finançant par la suppression de certaines niches fiscales, la nécessité de travailler davantage et des réductions de notre dépense publique. »

Cet extrait de l'allocution d'Emmanuel Macron, enregistrée lundi dernier mais non diffusée en raison de l'incendie de Notre-Dame, met en relief un nouvel axe peu consensuel de la politique du président de la République voire explosif dans un contexte social très dégradé d'autant que 54% des Français se sont prononcés contre un allongement du travail dans un sondage Ifop publié dimanche par le JDD. Ian Brossat, tête de liste PCF aux Européennes, en fait partie.

« Quand j'entends le président Macron nous dire il va falloir travailler plus pour gagner autant, c'est insultant pour des millions de Français (...) alors que le nombre de milliardaires en France a été multiplié par trois ces dix dernières années », a-t-il déclaré sur RFI.

Sous quelle forme? Un jour férié travaillé gratuitement, à l'instar de ce qu'avait fait Pierre Raffarin alors premier ministre sous Jacques Chirac pour le financement de la solidarité. Le 8 mai par exemple pour un seul jour mémoriel le 11 novembre , la suppression de certaines niches fiscales ou encore le recul de l'âge légal de la retraite.

Le sujet divise la classe politique même chez les LREM.

Pour Nicolas Bay du Rassemblement national , les Français sont « prêts » à travailler davantage «  les conditions sont favorables », tout en qualifiant de « gadget » l'idée de supprimer un jour férié pour instaurer une journée de solidarité qui ne rapporterait que trois milliards d'euros par an à l'Etat Le sujet divise jusqu'au sein des LREM .

Tandis qu' Aurélien Taché, député de l'aile gauche de LREM, préconise de « privilégier des pistes où on ne demandera pas aux Français de travailler plus » et d'affecter la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) à la dépendance, Aurore Bergé, autre députée LREM, défend en revanche la proposition d'une nouvelle journée de solidarité.

La France est l'un des pays où l'on travaille le moins et l'un de ceux qui redistribuent le plus en direction des plus défavorisés.

L'exécutif devra être convaincant dans la bataille du temps de travail.

Britney Delsey pour DayNewsWorld