MANIFESTATIONS DES GILETS JAUNES

LA GENDARMERIE S’EST DEMARQUEE

Ce samedi 2 mars 2019, les Gilets Jaunes ont prévu de manifester pour la 16ème fois.

Certains prétendent que le mouvement est en train de s’essouffler. Rien n’est moins sûr , ceci quand bien même qu’Emmanuel Macron ait appelé au calme de Bordeaux où il était en cette fin de semaine pour « glorifier» le clap de fin du mandat du maire de la ville depuis près de 20 ans , Alain Juppé .

Nous formulons des vœux pour qu’il n’y ait pas de violences et surtout pas de blessés, graves ou non, aujourd’hui.

Pour le Président de la République ces violences seraient de la seule responsabilité des contestataires qui devraient cesser ces manifestations et se présenter sagement dans les lieux où se déroule le Débat National …calibré.

Mais, jusqu’à présent les manifestants « Gilets Jaunes » n’ont pas évalué la situation sous cette forme. Les plus observateurs d’entre eux, les plus perspicaces, tout comme un certain nombre de journalistes présents sur place ont tiré d’autres conclusions.

L’une de ces conclusions indique que les forces de gendarmerie engagées se sont depuis le début démarquées des « violences policières et de leurs fameuses primes à la matraque ».

C’est en tout état de cause la réflexion, lourde de sens, que vient de faire le Lieutenant Colonel Lefranc, dans une déclaration publiée dans « La lettre des amis de la Gendarmerie ».

Et les chiffres semblent confirmer cette appréciation : les gendarmes qui ont représenté 73% des effectifs engagés n’auraient tiré que 10% des balles en caoutchouc dont sont équipés les trop fameux LBD. Par déduction, les policiers, notamment ceux de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) auraient tirés 24 fois plus. Ce sont ces chiffres, bien réels, qui ont permis à certains d’affirmer que lors de ces samedis de manifs et de violences, les gendarmes « qui ne voient aucune issue au mouvement des Gilets Jaunes » (voir la Revue Essor de la Gendarmerie) se sont démarqués.

Mieux, les gendarmes n’approuveraient pas l’usage des LBD dont Emmanuel Macron a pourtant justifié l’emploi, dans son interview du 31 janvier 2019, « parce que les Gilets Jaunes viennent pour tirer… certains même avec des fusils » ?

Reprenant des couleurs dans les sondages, le Chef de l’Etat a même osé cette semaine, qualifier les Gilets Jaunes d’émeutiers !

Pourtant, même si le Conseil d’Etat a validé dans sa décision du 1er février l’usage du LBD, il faut néanmoins rappeler qu’un groupe d’experts de l’ONU s’est inquiété de l‘usage disproportionné du LBD en France, le Conseil de l’Europe, de son coté, ayant appelé à suspendre cet usage !

La France, pays des Libertés et des Droits de l’Homme n’a donc rien d’exemplaire en ce moment et c’est ce qui justifierait probablement la position des forces de gendarmerie dans les épisodes successifs des Gilets Jaunes.

Pour nous assurer de cette analyse, nous avons repris l’Histoire du début du quinquennat d’Emmanuel Macron dans ses rapports avec l’Armée, sachant que la Gendarmerie est un corps d’Armée.

Dès sa nomination, Emmanuel Macron a manifesté son mépris vis-à-vis de l’Etat-major, en prenant ses distances avec le Général de Villiers qui a fini par donner sa démission.

Le 14 juillet 2018, un incident significatif est survenu. La Patrouille de France passe au dessus des Champs Elysée avec un drapeau tricolore bien singulier que d’aucun ont décodé en chiffres : 1789….

Panique au plus haut de l’Etat qui se renforce « lorsque des gens incultes, pauvres et des riens » se mettent à manifester en bloquant les routes et les autoroutes.

Le fanfaron de l’Elysée qui s’était écrié l’été dernier « qu’ils viennent me chercher » a aussitôt pris peur. Avec l’aide de Florence Parly, la Ministre des Armées, il fait appel aux REP de Calvi et de Nîmes. La réponse tombe sèchement : l’Etat- Major n’engagera pas la troupe contre le Peuple de France.

Dans la peur, l’Elysée réquisitionne  le ban et l’arrière ban de la Police et notamment des BAC, dont le maintien de l’ordre n’est pas dans ses attributions et dont ses membres ne disposent pas, en général,  des qualifications nécessaires pour le maniement du LBD.

« Ces flics, réputés sans foi ni loi » sont très mal accueillis, et ceci même si quelques courageux comme Alexandre Langlois, Secrétaire Général du Syndicat Vigi-police dénoncent cette répression policière, qui serait ordonnée par un certain Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, dit Rintintin ou Gaztaner,  lequel  n’hésitera pas à convoquer le 20 février « l’impertinent » devant un Conseil de Discipline pour le seul motif qu’il avait  dénoncé ces ordres iniques.

Ces épisodes historiques sont lourds de sens !

La fin de la première mi-temps du match des Gilets Jaunes sera sifflée au lendemain du 15 avril 2019 quand tomberont les propositions de l’exécutif « tirées » de l’analyse des cahiers de doléances ouverts depuis le 15 décembre 2018. Il sera alors probablement possible d’apprécier si les violences policières étaient justifiées ou si elles n’ont fait qu’attiser les mécontentements.

A suivre…......

Clara Mitchell pour DayNewsWorld